“Tiiin tiiiin tiiiin tiiiin tin tin tin tin tinnn tinnn tinnn tinn” (Musique du film Harry Potter réalisée approximativement avec les moyens du bord de cette parodie : un logiciel de traitement de texte et beaucoup d’imagination).
A l’angle de Privet Drive, un 31 octobre…
Un chat le dévisageait. Lui, Albus Dumbledore, le plus grand sorcier de tous les temps. Docteur en Sorcellerie, enchanteur-en-chef, manitou suprême de la Confédération internationale des Mages et Sorciers, qui faisait revenir l’être aimé et réparait les ordinateurs, récipiendaire de l'Ordre de Merlin, 1re classe, Khaleesi, Père des Dragons, Dumbledore du Typhon, Grand enchanteur du nord, Pourfendeur de la belette de Winchester, Concepteur de la potion pour guérir les ongles incarnés et de celle qui réduit le temps de desallage des morues, auteur du parchemin Le druidisme expliqué aux personnes âgées.
Il avait connu la famille Ingalls, Tintin et Milou, et assisté à la naissance de la meilleure des armes dissuasives de la terre : la pâte à tartiner goût choco-noisette. Il avait même serré la main de Chuck Norris en personne ! Sa renommée n’avait d’égale que le prestige de ses pouvoirs, qu’il devait à une baguette de Sureau que les décorateurs du premier film n’avaient pas encore inventée, car Jk Rowling non plus, à l’époque où commençait cette histoire..
Un miaulement tonna au milieu de la nuit.
"Mais, tu vas te taire, oui ? S’exaspéra Dumbledore en balançant près du chat ce qu’il crut être un caillou."
Au bruit qui retentit, il devina que ça n’en fût pas un.
Dumbledore n'était pas seulement un grand sorcier, il était aussi un excellent dicta...directeur. Ainsi, une saga de livres intitulée Harry Potter débutait-elle par l’introduction de ce personnage singulier, qui ne survivrait même pas jusqu'à la fin de l'histoire. Et qui utiliserait le principal protagoniste afin d'assouvir son intérêt personnel. Dumbledore, un grand homme.
Il était ici pour déposer un bébé, qu’Hagrid venait de lui confier. Comme Albus le disait souvent : il lui avait confié cette mission, car il lui aurait confié sa propre vie. Mais qui ne l’aurait pas fait ? Après tout, qu’y avait-il de plus rassurant que de demander à ce demi-géant alcoolique d’amener un bambin traumatisé à vie par la mort de ses parents à bord d’une moto volante en pleine nuit ?
D’ailleurs, où était-il, ce petit garnement ?
Il le chercha dans ses poches, sous son chapeau, tapota l’intérieur de sa veste, avant de le retrouver à terre. Il se souvint qu'il avait tenté d’effrayer le chat qui l’observait, et qu’il lui avait malencontreusement balancé l’enfant qu’il tenait dans sa main droite, au lieu du caillou dans sa main gauche. Harry Potter aurait certainement quelques neurones en moins, de toute façon pour ce qu’il s’apprêtait à en faire, quelle importance ?
"Allez, barre-toi espèce de boule de poils !
-C’est moi Professeur, s’écria McGonagall juste après s’être transformée.
-Je l’avais deviné, Professeure.
-Mais...Enfin bref, on ne vous changera plus à votre âge ! Marmonna-t-elle, avant d’enchaîner. Vous venez déposer Harry Potter ?
-Non, comme vous le voyez, je comptais faire du tricot... Mais vous ? Qu’est-ce que vous faites-là, au juste ? Personne ne vous a demandé de venir !
-Je suis venue ici par pur plaisir d’observer des moldus…
-Chacun ses passe-temps...Je ne vous juge pas.
-Je les ai observés toute la journée : ce sont les pires moldus que je connaisse...Est-ce que vous êtes certain de vouloir leur laisser ce bébé ? Vous ne croyez pas qu’ils pourraient le maltraiter et le laisser dormir dans un placard à balai, tout en alimentant une jalousie infantile malsaine envers son cousin pourri gâté ?
-Mais non, vous vous faîtes des idées ! Balaya Dumbledore d’un revers de la main."
Il sortit ce qui ressemblait à un briquet en argent et alluma une cigarette.
"Vous aviez promis d’arrêter ! lui rappela la boule de…le professeur de métamorphose.
-Oui, c’est la dernière et après j’arrête."
Il prit le bébé avec douceur, visa l’entrée du 4 Privet Drive et balança le paquet qui atterrit malencontreusement dans la poubelle, dans un fracas assourdissant. Cet acte prédéterminé l’avenir de l’enfant : il finirait sans domicile fixe.
L’enseignante soupira.
"Mettez vos lunettes la prochaine fois…”
Dumbledore songeait à la terrible bataille qu’il menait contre Lord Voldemort, le véritable méchant de cette histoire, qui s’habillait tout en noir et parlait aux serpents. Il passait son temps à fumer des substances illicites, d’où ses yeux rouges (ou peut-être était-ce l’excédent de chlore dans la piscine ?). Ceinture de noire de Kung Fu et première dan de Jujitsu, ami personnel de Palpatine, membre du club de Poker très prestigieux d’un certain Jocker de Gotham, qui pratiquait, qui plus est, le jardinage de plantes illicites, tout en écoutant “I’m bad” de Mickaël Jackson.
Voldemort avait rapidement basculé du “côté obscur de la force” durant ses études. Après avoir froidement assassiné une jeune fille dans des toilettes de son école en commandant un serpent géant qui vivait reclus dans le sous-sol de Poudlard depuis quelques millénaires, Voldemort n’avait plus qu’une seule idée en tête : découper son âme en sept parties égales et les enfermer dans des objets légendaires, puis décimer toute une famille pour leur voler un artefact issu d’un conte pour enfants. Son but ultime ? Devenir le maître de la Grande faucheuse, puis le maître du Monde sorcier en faisant régner la tyrannie (tout en laissant toute la paperasse administrative et les rencontres diplomatiques à quelqu’un d’autre, fallait pas abuser non plus).
Dans sa prime jeunesse, il avait rencontré Dark Vador dans un bar et tous deux partageaient une passion commune pour la philosophie. Leurs propos ne se limitaient pas seulement à vouloir conquérir le monde, comme Cortex et Minus qui étaient des parents à lui, mais aussi, à éradiquer de cette terre les faibles, soit, les sorciers dont le sang n’était pas assez pur. Oui, il avait comme cousins des souris qui parlaient et alors ? Vous aussi, vous penseriez qu’elles parlent, si vous étiez défoncé vingt-quatre heures sur vingt-quatre et totalement asocial…
Un jour, il avait convié son ami à un barbecue. Il n’était jamais venu et ne l’avait jamais revu. Il ne lui avait jamais renvoyé de droïde (les hiboux de l’espace, comme il les appelait). Ce n’était pas dramatique pour autant. Voldemort, des amis, il en avait plein !
Lucius Malefoy, par exemple, un haut fonctionnaire d’état, blond, marié à une femme blonde, qui avait un fils, blond. Tous étaient vêtus de noir et d’argent. Un croisement parfait entre une barbie et la famille Adams.
Lucius ne possédait pas d’animal de compagnie à part un magnifique labrador de onze ans, qui le suivait partout et bavait sur tout le monde. Rectification, il n'avait aucun animal ; le labrador était son fils.
Lucius adorait traiter ses elfes de maison avec autant de dignité que l’étaient les esclaves aux heures les plus sombres du colonialisme. Outre l’esclavagisme qu’il pratiquait à l’intérieur de son foyer, Lucius pouvait se targuer d’effrayer et de harceler moralement ses collègues, et dans un futur proche, les membres du conseil d’administration de Poudlard.
Il appréciait aussi de traîner dans l’allée des embrumes, endroit fortement recommandé un soir de dépression si vous souhaitiez déguiser votre suicide en meurtre.
Mais Lord Voldemort avait aussi débauché d’autres personnes qualifiées et compétentes pour constituer son cercle d’amis et de mangemorts. L’un des plus célèbres d’entre eux n’était autre que McNair, qui exerçait un métier aussi palpitant que les ventricules des animaux jugés dangereux qui s’arrêtait de battre sous le couperet de sa hache. L'une de ses missions les plus captivantes fut d'assassiner un animal grandement néfaste pour les tympans de l'humanité : JuL.
Ses hobbies dans la vie étaient :
-la violence gratuite.
Voilà qui constituait la très longue liste de ses passions.
Que dire de Bellatrix Lestrange, sa nouvelle recrue ? Elle, qui ne se coiffait jamais les cheveux et qui passait le plus clair de son temps à détester Sirius Black, son cousin. Torturer, torturer et torturer étaient ses mots préférés.
Pourquoi ne pas évoquer Peter ? Transformé en rat à l’heure actuelle, il s’apprêtait à subir des tortures inhumaines : vivre en cage parmi les Weasley, être exposé à l’intimité de Ron (quelquefois dans son plus simple appareil) ou devoir faire ses besoins devant ce dernier…
Heureusement pour lui, Voldemort n’avait qu’une appréciation fumeuse de la réalité, car il devait être pénible de supporter des acolytes pareils. Un blond, une brute, une psychopathe et un rat. L'équipe de choc.
Mais, heureusement, Harry Potter était là ! Enfin, il était actuellement coincé dans un sac noir en plastique, entre une feuille de salade et un yaourt périmé…Les éboueurs finiraient par le remarquer.
Le vieux mage transplana avec la conscience tranquille. Mission accomplie.