Le début se passe dans la forêt Amazonienne, vers la fin de la sixième année de nos sorciers préférés, mais ça finira à Poudlard pour la dernière année, ne vous inquiétez pas.
Tout appartient à J.K. Excepté mon univers de l'Amazonie...
Pas très loin derrière eux, une jeune fille était en train de les rattraper en riant. Ses longs cheveux volaient derrière elle, et ses beaux yeux bleu pâle étincelaient de joie de vivre. Lentement, usant des formidables et puissants muscles de son corps pour bondir d’arbre en arbre avec une agilité étonnante, elle parvint enfin à dépasser le singe en tête. Celui-ci émit un cri, de terreur apparemment. La jeune fille éclata de rire devant sa mimique.
Les primates bifurquèrent brusquement et soudain, elle fut seule dans l’immense clairière dans laquelle elle venait d’arriver. Haletante après l’effort qu’elle venait d’effectuer avec les singes hurleurs, elle s’assit en s’adossant contre un vieil acajou.
La jeune fille sourit. Devant elle s’étendait une splendeur que bien des humains auraient voulu observer à cet instant. Aussi loin que son regard pouvait porter, tout n’était qu’une mer de vert et de bleu. Les arbres, vieux de plusieurs centaines d’années, se balançaient lentement au rythme du vent. Le ciel était dénué de nuages en ce beau matin du mois de juin. Le soleil, qui commençait tout juste à se lever, nimbait le tout d’une douce lumière dorée, créant une atmosphère féerique.
Elle promena son regard, écoutant les bruits de la nature. Les oiseaux gazouillaient, heureux de cette nouvelle journée qui débutait tandis qu’au loin, elle pouvait toujours entendre les singes hurleurs. À une vingtaine de mètres de là, elle voyait un fourmilier qui venait de trouver une colonie de ses insectes préférés et qui s’en donnait à cœur joie.
Un léger sifflement s’éleva, quelque part dans le lointain. Son visage détendu se crispa et se transforma en grimace agacée. En soupirant, la jeune fille se releva d’un bond. En courant, elle s’engouffra dans la forêt.
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- Tu n’aurais pas dû la faire attendre aussi longtemps, Maïwen. Elle est vraiment furieuse.
La jeune fille haussa les épaules, montrant sa totale indifférence à la femme qui gardait l’entrée, puis pénétra dans la tente de la chef de son clan.
Maïwen était une jolie jeune fille de dix-sept ans. Elle avait de longs cheveux aussi noirs que la nuit et ses yeux, un superbe mélange de bleu et de vert virant vers l’une des deux couleurs au gré de ses humeurs, tranchaient sur sa peau extraordinairement pâle. Elle était mince, plutôt petite, avec des traits princiers, un visage mystérieux et une délicieuse voix chantante.
Ces atouts physiques, qui la différenciaient de toutes les Amazones, généralement toutes blondes, grandes et athlétiques, auraient pu jouer en sa faveur auprès de ses supérieures si elle n’avait eu un tempérament rebelle, sauvage et téméraire.
Maïwen détestait toute forme d’autorité. Arrivée de nulle part dans le campement Amazone à l’âge de cinq ans, la petite fille avait passé toute sa jeunesse dans différentes familles à désobéir et à rendre la vie dure à ses parents adoptifs, avant de finalement terminer chez la chef de son clan. Celle-ci avait tout essayé pour rendre Maïwen sage et responsable. Malgré tous ses efforts, la jeune fille n’en faisait toujours qu’à sa tête et préférait se balader dans la forêt se battre contre des anacondas plutôt que de participer aux réunions du clan.
Maïwen arriva enfin devant sa douzième mère adoptive, Ambre. La matriarche était très grande et dépassait d’une bonne demi-tête toutes les femmes du clan. Elle était blonde, et avait une peau très sombre. Cette particularité inhabituelle fascinait toutes les personnes qu’elle rencontrait. Mais au-delà du physique, Ambre était une femme qui imposait le respect. Elle était honnête, et possédait un énorme sens du devoir et de la justice. Tous les membres du clan lui tenaient à coeur, et si elle devait mourir pour les sauver, elle le ferait sans hésiter.
- Bonjour Maïwen, déclara Ambre d’une voix qui ne contenait aucune chaleur.
- Bonjour, Ambre.
- Dis-moi, où étais-tu aujourd’hui?
- Je ne vois pas en quoi ça te regarde.
- Je veux simplement savoir pourquoi tu n’étais pas là à la réunion hier soir, répondit la matriarche d’un ton patient.
La jeune fille haussa les épaules :
- Je n’en avais pas envie.
- Assister aux réunions du clan est important, Maïwen. De grandes décisions peuvent être prises. Si tu n’es pas là...
- Vous avez bien réussi à vous passer de moi durant tout ce temps, non? la coupa-t-elle. Quelques années de plus, où est le problème?
Ambre ferma les yeux un court instant en soupirant intérieurement. Elle n’avait pas envie de se disputer avec Maïwen encore une fois. Il y avait plus urgent.
- Peu importe, dit-elle en ouvrant les yeux. Je t’annonce que nous partons demain matin pour l’Afrique et que tu viendras avec nous.
- L’Afrique? Et pour faire quoi?
- J’ai à discuter avec Kitty.
- Celle qui dirige le clan du Lion?
- Exactement. Nous allons conclure une alliance pour la bataille qui se prépare en Angleterre. Nos amies Anglaises ont besoin de nous.
- Et dans le « nous », tu inclus qui d’autre?
- Wanda, évidemment.
Le visage de Maïwen s’éclaira d’un pâle sourire, avant de redevenir impassible.
- Tu peux y aller, lui dit Ambre. Et ne t’éloigne pas trop. Je veux vraiment que tu sois ici à l’aurore.
- Pas de problème, lança la jeune fille par-dessus son épaule alors qu’elle sortait de la tente.
Maïwen dévala en courant la colline qui la séparait du campement. Arrivée près des premières tentes, elle se mit à marcher d’un bon pas en fredonnant. Une dizaine d’hommes aux poignets enchaînés passèrent à côté d’elle.
- Salut Maïwen! s’exclama l’un d’eux.
- Salut les gars, les salua-t-elle. Ça roule, aujourd’hui?
- Bof, on fait ce qu’on peut. Ça te dit d’une petite virée, ce soir?
- Désolé, les gars. Je pars demain pour l’Afrique. J’ai besoin de m’entraîner pour ces fameux éléphants dont me parle tout le temps Ambre. Je vous rapporterai un souvenir, promis.
Rassérénés, les hommes continuèrent leur chemin.
- Salut, Maïwen!
La jeune fille se retourna et ses lèvres s’étirèrent en un léger sourire.
- Bonjour, Wanda.
Une jeune fille aux longs cheveux blonds lui sauta dans les bras.
- Comme je suis contente de te voir, Maïwen! Ambre t’a parlé de l’Afrique?
Maïwen hocha la tête sans un mot avant de lui prendre la main et de l’entraîner vers la forêt.
- Viens, allons nous promener. J’ai une nouvelle figure que je viens de découvrir et que j’aimerais améliorer. Et je meurs d’envie d’aller me batailler contre quelques alligators.
Wanda était la meilleure amie de Maïwen. Grande, élancée et athlétique, elle possédait, comme toutes les Amazones du clan du Lynx, de superbes cheveux blond foncé ainsi que des yeux d’un bleu aussi foncé et profond que la mer.
Contrairement à Maïwen, Wanda était la douceur et la gentillesse même. Avec son visage souriant bienveillant, ainsi que son caractère obéissant, fidèle et attentionné, personne n’arrivait à la détester, pas même Ambre, lorsque la jeune fille faisait des folies avec sa meilleure amie.
Les deux Amazones entrèrent dans la forêt en bavardant joyeusement. Quelques kilomètres plus loin, elles arrivèrent dans une vaste clairière inondée de lumière. Pendant que Wanda s’allongeait sur l’herbe moelleuse avec l’intention de prendre un bain de soleil, Maïwen décrocha un long bâton de sa ceinture. Elle le fit habilement tournoyer avant de se mettre en garde et de commencer à exécuter avec grâce plusieurs mouvements d’attaque et de défense.
Toutes les Amazones possédaient un arc. Cette arme leur servait à la fois pour chasser ainsi que pour se battre. Celles du clan du Lynx, spécialement, étaient d’excellentes archères. Mais une fois encore, Maïwen s’est démarquée des autres en refusant de s’adonner au tir à l’arc. À quinze ans, après une de ses plus violente dispute avec Ambre, elle était partie seule, munie d’une simple hache. Pendant plusieurs jours, le bruit du métal frappant sans relâche sur le bois dur avait résonné dans le campement des Amazones. Puis tout s’était tu brusquement, tandis qu’une atmosphère lourde, pesante, s’abattait sur la forêt.
Un mois plus tard, après beaucoup d’inquiétude de la part des Amazones, Maïwen était revenue, munie d’un bâton long d’un mètre et demi, de la couleur du blanc le plus pur, tellement poli que l’on pouvait y voir son reflet. La jeune fille s’était dirigée calmement vers Ambre et lui avait présenté son arme. La matriarche avait pris le bâton entre ses mains et l’avait soigneusement examiné avant de le remettre à sa fille adoptive.
- Tu connais mon opinion. Mais si c’est réellement ce que tu souhaites, avait-elle déclaré, alors je respecte ton choix.
Maïwen avait silencieusement hoché la tête avant de s’éloigner. Depuis ce jour-là, la jeune fille se rendait régulièrement dans la forêt, seule. Personne ne savait vraiment ce qu’elle y faisait, même si elle prétendait s’entraîner. Comment apprenait-elle les pas, les mouvements? Un autre mystère de l’Amazone rebelle.
- À quoi cet entraînement peut-il bien te servir, Maïwen? demanda la blonde en fermant les yeux, laissant l’astre de lumière réchauffer son visage.
- Aux batailles, pardi! s’exclama son amie en exécutant un chassé, son bâton pointé vers l’avant, tel une épée.
Wanda sourit, gagnée par le ton excité de Maïwen.
- C’est vrai. On commence à capturer les hommes cette année, vu qu’on a toute les deux seize ans.
Elle reprit d’un ton sérieux en se redressant à moitié :
- Mais j’espère que tu garderas ton calme, avant de te battre. Tu sais que je suis beaucoup plus sensible à tes humeurs qu’à celle des autres.
Maïwen virevolta en faisant tournoyer son arme. Elle arriva soudainement devant son amie en position de combat, le visage impassible.
- Tout ce que tu voudras, chère Wanda, dit-elle d’une voix parfaitement contrôlée.
La blonde éclata de rire avant de bondir sur ses pieds.
- Voilà, je crois avoir emmagasiné assez de soleil pour aller m’amuser sur le dos de quelques alligators.
- C’est ce que je souhaitais entendre! s’exclama Maïwen en glissant son bâton dans l’étui qui se trouvait dans son dos.
Les deux jeunes filles se dirigèrent vers le sud, en direction de leur mare préférée, là où se trouvait une multitude d’affreux lézards de toutes sortes. Alligators, anacondas, caïmans, ils y étaient tous. Wanda et Maïwen adoraient s’y rendre pour se défouler et passer du bon temps ensemble.
Elles arrivèrent rapidement au point d’eau. Celui-ci grouillait déjà de vie. À cette heure-là, c’étaient les alligators qui avaient pris la place. Maïwen eut un sourire et agrippa une petite liane avant de s’élever rapidement dans les branches hautes d’un arbre proche, bientôt suivie de la blonde. Rendues à plusieurs mètres du sol, elles arrêtèrent de grimper et se mirent à observer les reptiles.
- Bon, qui s’y colle? demanda Maïwen.
- Pas moi, déclara Wanda. C’est moi qui les ai réveillés la semaine dernière. C’est à ton tour.
- D’accord, se résigna l’autre.
Elle reprit un visage impassible alors qu’elle s’avançait en équilibre sur le bout d’une branche fine. Puis elle bondit, plongeant tête première dans le milieu de la mare.
Aussitôt les alligators sortirent de leur torpeur. Deux gros lézards, plus rapides que les autres, nagèrent à toute vitesse vers la jeune fille qui se débattait dans l’eau. Ils ouvrirent grand leur gueule... Et se foncèrent violemment dedans. Leur proie avait soudainement disparu, laissant comme seule trace une légère douleur sur le crâne des alligators confus.
Maïwen se trouvait dans les airs, en train de se balancer d’une liane à une autre, levant les jambes afin d’éviter les mâchoires reptiliennes qui claquaient sous ses pieds. Les deux reptiles du début avaient servi de marchepied afin que la jeune fille puisse agripper une des plantes qui se trouvait au-dessus de la mare.
Wanda ne tarda pas à rejoindre son amie en riant. Tournoyant, virevoltant, les deux Amazones hurlaient à chaque poussée d’adrénaline lorsqu’une mâchoire pleine de dents pointues claquait trop proche de leurs petits pieds. Elles profitaient simplement du fait qu’elles étaient ensemble et qu’elles s’amusaient follement, comme deux gamines.
Les alligators se lassèrent bien vite de ne pas attraper les deux jeunes filles. Ils commencèrent à se mordre mutuellement, ne trouvant rien d’autre à croquer. Lorsque l’agitation autour de la mare cessa et que les anacondas commencèrent à envahir la place, Maïwen et Wanda étaient déjà loin.