Tout d'abord, désolée pour le retard, je suis vraiment navrée de vous avoir fait autant patienter, et je ne me chercherai pas de fausses excuses, vous avez entièrement le droit de m'en vouloir... :s
Pour me faire pardonner, ce chapitre est le plus long de toute la fic, et j'espère vivement qu'il vous plaira ! Et je vous rassure quand au titre, non ça ne parle pas de la première fois qu'Hermione se lave. Ca aurait pu faire allusion aux cheveux de Rogue, mais j'aurai mis shampooing, pas savon ^^'
Bref, bonne lecture à tous, et encore navrée...
C’est alors qu’elle se faisait ces nœuds à l’esprit que la voix du directeur s’éleva, froide et tranchante.
- Seriez-vous sourds ? Je vous ai posé une question. Vous devriez être en cours, à moins bien sûr que vous estimiez en savoir suffisamment pour vous en passez. Dois-je vous rappeler quels examens vous passez à la fin de l’année ?
- Les A.S.P.I.C. Monsieur, répondit Hermione d’une petite voix sans relever la tête mais sans abaisser sa baguette toujours pointée sur Draco.
- Exactement Miss Morevo, les A.S.P.I.C, répéta Rogue en articulant chaque mot comme s’il parlait à une demeurée. Et baissez votre baguette, depuis quand des élèves d’une même maison se battent-ils ?
- Excusez-moi Monsieur, obtempéra la jeune femme en ravalant sa colère.
La même remarque pouvait s’appliquer à Draco, mais bien évidemment il ne lui disait rien, à lui. Certes, c’était logique, puisqu’à travers chaque réprimande qu’il lui faisait passait aussi une part de reproche quand à sa formidable bévue et à la mauvaise tournure de sa mission.
- L’un de vous peut-il m’expliquer pourquoi vous n’êtes pas en cours, donc ? reprit Rogue en toisant les deux élèves, mais plus particulièrement Hermione.
- C’est ma faute Monsieur, répondit-elle en sachant que telle était la réponse qu’il attendait d’elle. J’avais oublié mon livre de cours et suis retournée le chercher. Draco m’a gentiment attendu.
Au regard noir que lui lança le Serpentard, elle se dit que le « gentiment », bien que prononcé sans aucune ironie, était peut-être de trop, mais bon…
- Je vois, siffla le professeur d’un ton doucereux en fixant Hermione. Et ensuite ?
- Nous nous sommes un petit peu disputés, déclara la jeune femme.
- Vos disputes prennent des tournures plutôt sérieuses, fit remarquer Rogue, et cela sonnait comme un véritable reproche quand on l’interprétait dans le cadre de la mission de la Gryffondor. Miss Morevo, j’enlève 5 points à Serpentard pour l’oubli de votre manuel, maintenant dépêchez-vous de filer avant que je ne vous colle en retenue.
Hermione obéit et fila hors de la salle, ferma la porte, fit quelques pas dans le couloir puis revint en catimini pour coller son oreille contre le battant afin d’entendre la discussion entre Rogue et Draco. Ce dernier avait totalement était exclu de l’échange entre elle et le professeur l’instant auparavant, mais c’était bien entendu une stratégie du directeur pour l’empêcher, si l’envie le prenait, de dénoncer soudainement la Gryffondor. S’il devait le faire, mieux fallait qu’elle soit absente.
- Draco, ça ne te ressemble pas, faisait remarquer Rogue à son élève préféré.
- Hm…
- Il y a un problème ? D’habitude, tes intuitions sont plutôt bonnes. Cet évènement me laisse perplexe, mentait habilement le professeur.
- Juste un différent entre Morevo et moi, rien que je ne puisse régler tout seul, écarta sèchement le jeune homme.
- S’il y a quoique ce soit, n’hésite surtout pas à venir m’en parler… en priorité, rajouta-t-il après un léger silence.
Draco ne répondit pas. Les pas de Rogue se firent entendre et Hermione se plaqua dans un coin contre le mur pour ne pas se faire voir. Ou plutôt, pour ne pas que Draco se rende compte que sa cachette était si minable que le directeur ne pouvait que l’avoir vue. Car bien sûr, il ne put que la remarquer, et le regard colérique qu’il lui envoya fit se ratatiner sur place Hermione. Il disparut dans le couloir, faisant virevolter sa cape noire derrière lui. La jeune femme compta dix secondes avant que Draco ne se décide à sortir.
Elle attendit qu’il s’éloigne à son tour avant de filer vers le passage secret le plus proche. Il fallait qu’elle arrive avant Draco en cours sinon… Non, elle allait plutôt prendre son temps pour ne pas avoir à subir Alecto et ensuite justifier cette accumulation de retard par un passage aux toilettes. D’ailleurs, elle allait vraiment y passer. Elle avait beau être ordinairement sérieuse et ponctuelle, tous les prétextes étaient bons quand il s’agissait de ne pas se rendre en cours d’étude des moldus. Ou en cours d’art de la magie noire d’ailleurs.
Hermione s’assit en cours, droite comme un I. Alecto lui lança un regard meurtrier qui traduisait bien son agacement à la voir rater systématiquement plus de la moitié de son cours, mais ne commenta pas son retard, son statut de sang-pur de Serpentard l’obligeant. La jeune femme ouvrit son livre et fit semblant de prendre des notes, révulsée d’assister à cet bourrage de crâne grotesque qu’on osait appeler un cours ! Quand la fin arriva, elle se leva en vitesse, rangea en un tournemain ses affaires et allait quitter la salle quand la mangemorte, car elle ne pouvait décemment penser à elle comme un professeur, la rappela.
- Morevo, venez me voir cinq minutes s’il vous plaît, demanda-t-elle d’un ton doucereux alors que les autres élèves lui jetaient de drôles de regards.
Eux aussi avaient remarqué son manège. Si les Poufsouffle compatissaient, les Serpentard se demandaient sérieusement ce qui n’allait pas chez elle. Draco lui jeta un regard éloquent quand elle le croisa alors qu’il sortait, mais elle n’y prêta aucune attention, trop angoissée par le discours qu’allait lui tenir Carrow.
- Le directeur, lui annonça-t-elle quand tous ses condisciples furent sortis, m’a demandé de vous informer discrètement qu’il désirait vous voir immédiatement à la fin de mon cours. Je vous souhaite de passer un bon moment avec lui, ajouta-t-elle en lançant à la jeune femme un regard suffisant.
Hermione y décela un brin de jalousie et était à la fois horrifiée à l’idée de ce que la mangemorte imaginait et soulagée de savoir qu’elle était juste convoquée par Rogue.
- Profitez bien de votre jeunesse surtout, railla Alecto devant le visage décomposé que s’essaya à afficher la Gryffondor de cœur.
Cette femme était décidément horrible. Après l’avoir jalousé, voilà qu’elle prenait une vengeance mesquine à savoir qu’Hermione n’avait aucune envie de… faire ce que Carrow pensait qu’elle allait faire avec le directeur. Un frisson de dégoût parcourut l’échine de la jeune femme et elle eut soudain le besoin irrépressible de s’éloigner en toute hâte de la mangemorte.
- Immédiatement ? demanda-t-elle cependant. C’est que j’ai cours de métamorphose.
- Je ne me rappelle pas que vous vous souciez de cela quand il s’agit de mes cours, commenta Alecto avec acidité en posant sur elle son regard perçant.
Hermione fit semblant d’être gênée, en se fustigeant mentalement. Elle ne pouvait pas se contenter de se rendre chez Rogue directement, non ! Il fallait d’abord qu’elle s’assure qu’il lui était permis d’être en retard au cours de McGonagall. Quelle idiote ! Comme si un simple retard pouvait s’avérer embêtant pour sa mission. Par contre, ceux répétés dans les cours des Carrow, eux, compromettaient de manière certaine ses objectifs.
- Excusez-moi, souffla la jeune femme. Je suis indisposée ces temps-ci, et j’ai souvent besoin de faire un détour avant les cours, mentit-elle lamentablement.
- D’habitude chez les femmes ça arrive trois ou quatre jours par mois, pas trente et un jour sur trente et un, répliqua froidement Alecto. Dehors !
Trop heureuse d’être congédiée sans autre forme de procès, Hermione cessa de chercher à se justifier et quitta précipitamment la salle de classe. Elle fut cependant nettement moins hâtive quand elle se retrouva devant la gargouille directoriale. Il ne faisait aucun doute que Rogue allait lui passer un savon digne de ce nom.
- Incompétente ! Idiote ! Limace ! Bon sang, est-ce que je peux savoir ce qui vous a pris ? Croyez-moi ou pas, mais vous êtes le pire cornichon que j’ai pu voir parmi tous mes élèves, bien au-dessus de Crabbe et Goyle. Eux au moins ont assez d’intuition pour sauver leur peau au lieu de l’exposer à tous dangers comme vous ! Ah, on peut dire que votre abruti d’ami de Potter a bien déteint sur vous ! Mais quelle folie s’est emparée de Minerva pour qu’elle vous envoie ici ?
Après toute une autre série d’appellations très peu glorieuses, la fureur de Rogue retomba enfin et c’est avec son ton froid qu’Hermione lui connaissait tant qu’il la toisa avec mépris.
- Puis-je savoir quel est votre plan pour réparer les dégâts ?
La jeune femme s’agita sur sa chaise, mal à l’aise.
- Ne me dites pas que la brillante miss-je-sais-tout n’en a pas, enchaîna Rogue en se penchant par-dessus le bureau, approchant son nez crochu de son ancienne élève.
Hermione préféra ne rien répondre. De toute manière, aucune réplique brillante ne lui traversait actuellement l’esprit, donc…
- Je compte sur vous pour trouver rapidement une solution, sinon je ne donne pas cher de votre satanée mission, reprit le directeur d’un ton glacial avant de se redresser. Sortez !
La Gryffondor de cœur se leva et quitta le bureau en traînant des pieds, la mine sombre. Elle traversa les couloirs sans trop savoir où elle allait, aperçut Tracey à un angle en train de discuter avec Daphné mais ne les rejoignit pas, passa devant la bibliothèque sans même lui adresser un regard. Marchant comme une âme errante, ses pas finirent par la conduire devant le portrait de la grosse dame qui la dévisageait avec surprise.
Elle leva la main et se gifla avant de partir en courant. Si un des Carrow la voyait là, elle serait très mal partie. Même le témoignage d’un élève pourrait s’avérer dangereux. Elle avait vraiment un don pour s’attirer les ennuis. Harry avait du le lui léguer à travers le temps.
Dévalant les marches qui descendaient aux cachots, elle s’immobilisa en repérant soudain Draco et Blaise qui discutaient en plein milieu d’un couloir. Le temps que son cerveau se remette en état de marche, elle voulut faire demi-tour mais les deux garçons l’avaient déjà repérée. Ils échangèrent un bref regard, signe d’une entente tacite, avant que Blaise ne s’éloigne sur un hochement de tête. Le cœur d’Hermione martela sa poitrine.
- Rappelle-moi pourquoi je te protège ? lui demanda Draco d’une voix tranchante.
Hermione, ne sachant quoi répondre, se contenta de le regarder s’avancer vers elle sans bouger.
- Ah si, ça y est, fit-il semblant de réfléchir. Je crois que je m’en souviens.
Et avant qu’elle n’ait eu le temps de réagir, il avait plaqué ses lèvres contre les siennes et agrippé ses cheveux. La jeune femme se laissa faire, goûtant à la saveur des lèvres du Serpentard. Ses lèvres… elle en avait tant rêvé depuis la première fois où elle les avait effleurées. C’était le fruit défendu qui lui faisait terriblement envie et la hantait jusque dans son sommeil. Et voici qu’elles la capturaient, envahissant sa bouche alors que l’odeur du jeune homme envahissait ses sens. Comme si elle pouvait se défendre face à une telle attaque ! C’était injuste, terriblement injuste.
Elle ne devait pas, il fallait qu’elle le repousse ! Et alors même qu’elle y pensait, Draco la serrait contre lui, la pressant contre son torse alors qu’avec une fougue croissante il dévorait ses lèvres. Cet échange ressemblait bien plus à leurs embrassades enfiévrées dues à l’alcool qu’au doux baiser volé dans les toilettes du deuxième étage. Ses mains la tiraient à lui, l’emprisonnaient, l’empêchant de se libérer ou de rompre le contact. Elle n’était plus qu’une poupée entre ses bras, soumise à ses caprices. Comment la fière Gryffondor qu’elle était pouvait-elle laisser faire ça ? Et question plus importante encore, comment pouvait-elle lutter contre ses fourmillements dans son corps qui la poussaient irrémédiablement vers lui ?
La tentation… c’était tellement plus facile d’y céder. Et c’est ce qu’elle fit, s’abandonnant enfin à son étreinte. Elle lui rendit son baiser, timidement d’abord, puis avec plus de vigueur. Il décrocha presque aussitôt ses lèvres des siennes et Hermione plongea son regard dans les yeux gris pétillants et calculateurs du Serpentard.
- Pour ça, murmura-t-il avec un sourire railleur avant de la lâcher, la repousser sans douceur et s’éloigner dans le couloir sans un regard supplémentaire.
Là c'est le moment où vous avez envie d'étriper Draco, non ? Désolée pour ça aussi, je suis dans une période de "méchant Draco qui abandonne Hermione" XD (ceux qui auront lu la dernière mise à jour de recueil comprendront ;))