Coucou ! Alors sachez que j'ai adoré écrire ce chapitre. J'espère que vous aurez autant de plaisir à le lire que j'en ai eu à l'écrire. Bonne lecture à tous !
Hermione s’était dite, avant de partir dans le passé, que ce retour en arrière lui permettrait un peu de comprendre comment Harry et Ron avaient pu devenir amis avec cet imbécile de Malfoy. Et effectivement, son miroir lui fournit une partie de la réponse.
Et de manière prévisible, leurs débuts avaient été houleux.
Ron était assis sur le tabouret près de la tête d’Hermione, la couvant du regard, et Harry adossé au mur, à moitié endormi. La porte de la chambre s’ouvrit et un individu entre, accompagné de la voix d’une médicomage.
- Voici la chambre de Miss Granger, fit-elle froidement. Vous pouvez y rester une heure, pas plus.
- Nous restons devant la porte, ajouta sévèrement une voix plus grave.
Hermione avait reconnu la voix de Kingsley, un auror. Tout d’abord, elle s’était demandée pourquoi deux aurors attendaient devant sa chambre que Draco ressorte. Puis la réponse s’était imposée à son esprit toute seule. Les Malfoy étaient considérés comme une ancienne famille de mangemorts, elle-même était une héroïne de la lutte contre Voldemort. Il n’y avait pas à chercher bien loin pour supposer que si un mangemort voulait lui rendre visite, c’était uniquement pour lui faire du tort, que ce soit une vengeance, une mission de repérage ou tout simplement quelqu’un envoyé pour achever le travail. De plus, seule la famille et quelques amis étaient autorisés à voir les patients. Draco avait dû faire plus que des pieds et des mains pour obtenir le droit de la voir, ce qui expliquait qu’une semaine avait déjà passé depuis qu’elle était tombée dans le coma.
La porte se referma en un claquement sec et Draco se retrouva face à un Ron éberlué et un Harry qui émergeait difficilement de sa torpeur.
- Qu’est-ce que tu fiches ici, toi ? bondit-il le premier après avoir conclu que la situation n’était pas tirée de l’imagination de son cerveau.
- J’essaye mon nouveau balai, ça ne se voit pas ? répondit sarcastiquement l’ancien Serpentard en s’approchant du lit.
- Recule Malfoy, lui intima Ron.
Ni animosité, ni véhémence dans sa voix. Hermione aurait pu juger le ton de son ami neutre si elle ne l’avait pas connu aussi bien et détectait la surprise cachée derrière.
Draco ne recula pas, mais cessa son avancée vers le lit. Il posa un regard pensif sur elle.
- Tu n’as rien à faire ici et tu n’es pas le bienvenu dans cette pièce, alors on apprécierait que tu ressortes, déclara Harry en se maîtrisant.
- Tu crois que parce que tu m’as sauvé une fois la vie Potter et que tu es le grand héros du monde sorcier tu peux m’ordonner de faire ce que tu veux, jeta Draco avec mépris.
- Deux fois, reprit Ron.
- Comment ça deux ? s’étonna Draco.
Mais Ron n’eut pas le temps d’expliquer que la deuxième fois il était sous la cape, raison pour laquelle Draco ignorait le rôle qu’ils avaient eu dans son sauvetage, qu’Harry les interrompit.
- Je te demande de partir parce que Ron et moi sommes en train de veiller notre meilleure amie et que ta présence ici est déplacée, s’énerva-t-il. Je savais que tu étais lâche, arrogant et prétentieux, mais j’ignorais qu’en plus de cela tu n’avais aucun honneur.
Les deux jeunes hommes s’affrontèrent du regard.
- Et si moi aussi j’avais envie de veiller Hermione ? demanda-t-il d’un air hautain.
- Va-t-en d’ici, rugit Harry.
Des coups se firent entendre à la porte, empêchant Draco de répliquer.
- Un problème ? demanda Kingsley alors que sa tête apparaissait à l’embrasure.
- Rien, répondit aussitôt Draco. Potter, Weasley et moi-même n’avons simplement jamais été les meilleurs amis du monde.
- On peut savoir à quoi rime cette mascarade ? attaqua Harry à l’attention de Kingsley.
Ce dernier jaugea les trois hommes du regard avant de répondre.
- Peut-être serait-il préférable, Mr Malfoy, que vous repassiez plus tard, proposa-t-il.
- J’ai votre parole que vous me laisserez revenir ? demanda suspicieusement Draco.
Kingsley répondit d’un hochement de tête. Draco lança un dernier regard vers l’Hermione plongée dans le coma, hésita un instant à s’approcher d’elle puis finit par hausser dédaigneusement des épaules et à suivre Kingsley. La porte se referma, laissant un Harry furieux et un Ron abasourdi.
- Ca ne te dérange pas, toi, qu’il vienne ici ? interrogea Harry avec colère, agacé du manque d’appui trouvé chez son ami.
- Hermione.
- Pardon ?
- Il l’a appelée Hermione.
Harry fronça les sourcils, cherchant ce qu’il y avait de si extraordinaire avant que l’étonnement ne vienne remplacer la colère sur son visage.
- On a peut-être mal entendu, fit-il, hésitant.
- Pour une fois, je préférerais qu’on me traite effectivement de sourd, lâcha Ron.
Le lendemain, à peu près à la même heure, soit le soir après la journée éreintante de cours d’Hermione, elle avait put retrouver de nouveau Harry et Ron la veillant, tous deux en train de discuter à voix trop basse pour qu’elle entende leur conversation. Draco surgit soudain, stoppant net les jeunes gens dans leur discussion. Il les ignora royalement et alla s’appuyer contre le mur de l’autre côté du lit d’Hermione, à l’opposé d’Harry et Ron.
- De retour, constata sombrement Ron.
Apparemment, il avait eu le temps de ressasser l’épisode durant la nuit et à la stupéfaction première avait succédé sa mauvaise humeur. Il ne tira à Draco comme toute réaction qu’un regard méprisant comme il savait si bien les faire. Un petit silence s’installa, bientôt rompu par la curiosité.
- Il n’y aurait pas quelque chose entre vous deux qu’Hermione aurait accidentellement oublié de nous dire ? demanda Harry, soupçonneux.
- Je ne vois pas où tu veux en venir, Potter, répondit Draco d’une voix froide.
- Hier Ron et moi avons cru t’entendre appeler Hermione par son prénom, développa Harry.
Les deux garçons attendirent patiemment sa réponse, s’attendant de manière certaine à une grimace de dégout de la part de Draco à l’idée que venait d’énoncer Harry, ainsi qu’une tirade pour appuyer l’impossibilité d’une telle chose. Mais à la place de cela, seul le silence leur répondit.
- Mais nous nous le sommes sûrement imaginé, n’est-ce pas ? ajouta Harry, désorienté.
- Ce ne serait pas la première fois que tu as des visions Potter, par contre ce doit être une nouveauté pour Weasley.
Une telle remarque désobligeante aurait du rassurer les deux jeunes gens mais Hermione pu lire sur leur visage à travers son miroir que c’était l’effet inverse. Ton neutre, tirade énoncée sans un regard dans leur direction, visage stoïque, pas de noms écorchés ou de surnoms tels « le Balafré » ou « la Belette ». Hermione observa Harry et Ron échanger un regard inquiet et la mine de ce dernier se rembrunit davantage.
- Pourquoi tu viens la voir ? ne réussit à se retenir de demander Harry.
- Si j’ai une raison, elle est confidentielle, donc garde tes distances Potter.
Il n’y avait aucune trace d’agressivité dans sa voix. Ce n’était pas un ordre, ni une menace, mais plutôt une demande. Nouvel échange de regards inquiets entre Harry et Ron.
- Mais pourquoi ?
- Potter, le coupa Draco en relevant la tête vers lui pour la première fois, je n’ai la droit de rester ici qu’une demi-heure, et j’apprécierai que tu me laisses tranquille durant les vingt dernières minutes qu’il me reste à passer ici.
- Parce que tu nous laissais tranquille à Poudlard ? répliqua Ron avec rancœur.
- C’était Poudlard.
Comme si cette affirmation mettait un terme à la discussion, Draco détourna son regard d’eux pour le reporter sur Hermione. Les poings de Ron se crispèrent et il adopta une mine renfrognée, sûrement plongé dans ses pensées. Harry toisa un moment Draco avant de pousser un soupir las et de s’asseoir en tailleur par terre, contre le mur.
- Tu nous manques Hermione, réveille-toi vite, souffla-t-il.