Coucou ! Voici encore un nouveau chapitre aujourd'hui, et demain ou mardi je posterai le suivant qui est déjà écrit. Je trouve que cette dernière semaine j'ai fait très fort en terme d'avancée de l'écriture de cette fiction. Enfin, bonne lecture à tous !
Cependant celui-ci ne vint pas. Draco se cala contre un mur en silence et se contenta d’observer Hermione.
- Tu comptes venir tous les jours ? demanda Ron presqu’en grognant.
- Je vais essayer.
Hermione lut l’étonnement sur les visages de ses amis, chose qui se produisait souvent depuis l’avant-veille. Au bout d’un petit quart d’heure silencieux, un nouvel individu entra dans la pièce.
- Mr Malfoy ? interrogea-t-il.
Draco se tourna vers lui, montrant qu’il lui adressait son attention.
- Je suis Mr Scamander, votre avocat commis d’office pour votre procès, et l’heure qui vient est la seule que je puis vous accorder dans mon créneau d’horaires surchargé. Alors suivez-moi s’il vous plaît pour que nous puissions en discuter.
Tout dans son attitude laissait transparaître le mépris qu’il témoignait à son client et le peu d’envie qu’il avait de devoir défendre un mangemort.
- Non.
- Pardon ? s’offusqua l’avocat, le premier choc passé.
- Vous avez très bien entendu, reprit calmement Draco. Je refuse de perdre mon temps avec vous. Votre seule envie est de me voir croupir à Azkaban jusqu’à la fin de mes jours, alors faites que votre souhait s’exauce et laissez-moi tranquille.
Hermione tressaillit. De la fatigue, du désespoir, de la lassitude ? Elle était incapable de savoir exactement ce qui habitait Draco en cet instant.
L’avocat sortit après avoir adressé à son client un regard hautain et les trois jeunes hommes se retrouvèrent de nouveau seul.
- Tu es sûr que tu ne préférerais pas préparer ta défense ? avança Harry au bout d’un petit moment.
- Non, assena Draco.
- Pourtant tu as plein de circonstances atténuantes, rien ne dit que tu seras envoyé à Azkaban. Il faudrait peut-être te mettre au point.
- Tu rêves tout éveillé, Potter, répliqua l’accusé en étouffant un rire dérisoire. La chasse aux mangemorts est ouverte désormais. Tous ces imbéciles du ministère vont s’empresser de tous nous envoyer à Azkaban ou nous condamner au baiser du détraqueur. Vieillard, femme, enfant, soupçonné, complice involontaire, victime de l’imperium…. Ils auront trop peur d’une nouvelle poussée de croissance avec les idéaux du Seigneur des Ténèbres. La dernière fois certains ont pu passer entre les mailles du filet en se prétextant soumis à l’imperium, mais cette fois-ci ils préféreront sacrifier des innocents plutôt que de laisser un seul allié du Seigneur des Ténèbres s’échapper.
Un bref silence suivit la tirade de Draco. Peu habitué à ce qu’il parle aussi longtemps sans l’insulter, Harry ne dit rien mais ce fut Ron qui enchaîna.
- Il n’est plus seigneur de rien du tout, appelle-le Voldemort.
Draco lui adressa une grimace.
- La peur d’un nom ne fait que renforcer la peur de la chose elle-même, déclara Ron avec philosophie, ce qui fit sourire Hermione.
- Dixit He… Granger, je suis au courant, soupira Draco en levant les yeux au ciel.
- Comment l’as-tu appelée ? demanda Harry en fronçant les sourcils.
- Granger, c’est bien son nom n’est-ce pas ?
- Oui, oui, répondit le jeune homme, légèrement troublé.
Draco vint le jour suivant, et le jour encore suivant. A chaque fois, il échangeait quelques mots de plus avec Harry. Celui-ci avait eu du mal à cacher sa colère quand il avait eu la confirmation des dires de Draco au sujet de la chasse au mangemort de la bouche du premier ministre de la magie en personne, quelques minutes avant de venir rendre visite à Hermione. Cette dernière put ainsi le voir s’énerver, crier et clamer que si elle-même avait été réveillée, elle aurait été d’accord avec lui que c’était intolérable et qu’il fallait faire quelque chose. Draco restait dans son coin, figé, se contentant de regarder l’endormie, mais Hermione se doutait qu’il écoutait chaque parole prononcée par Harry. Ron, lui, était tout aussi indigné mais n’avait pas le temps de placer ne serait-ce qu’un mot dans le monologue d’Harry et avait battu en retraite contre le mur.
Quelques jours plus tard, Hermione eut un choc en entendant Draco dire « merci ». Cela la surprit à tel point qu’elle resta un moment bêtement à fixer son miroir en se demandant où était la défaillance dans son sortilège. Force lui fallut cependant d’admettre que Draco venait réellement de remercier Harry et Ron pour être intervenus en sa faveur lors de son procès, ce qui le laissait dorénavant sous surveillance mais libre, et non emprisonné à Azkaban.
- Ce n’était rien, répondit Harry, toujours aussi modeste. Mais maintenant, qu’est-ce que tu vas faire ?
Draco ne répondit pas tout de suite, perdu dans ses pensées.
- Je ne sais pas encore trop, mais quelque chose sur Londres.
- Peur de partir à l’étranger ? se moqua Ron.
- Non, j’ai juste été mis au courant par les médecins que le coma de Granger allait sûrement se prolonger.
- Et tu vas continuer à venir la voir tous les jours jusqu’à son réveil ? demanda Harry avec une mine ébahie.
- Comme vous non ? répondit Draco avec une moue désinvolte.
D’après Hermione, c’était à partir de ce moment-là qu’avaient été jetées les bases de la réconciliation. Elle s’allongea sur son lit en soupirant, jeta un nouveau coup d’œil au miroir. Draco était toujours immobile près d’elle, de l’autre côté du miroir. Cela lui coûtait de se l’avouer, mais il lui manquait. Harry et Ron également, mais lui en particulier. Sans doute parce qu’elle avait trouvé en lui un réconfort dans l’absence de ses deux meilleurs amis l’année passée. Et puis aussi parce qu’elle le voyait tous les jours, près d’elle, dans le miroir, tout en le sachant inaccessible.
Elle se rendait compte désormais que Draco n’avait été une angoisse supplémentaire lors de sa mission qu’au début. Ensuite, le savoir au courant avait plus été un soulagement, et la certitude de ne pas oublier qui elle était réellement. De plus, à part quand il l’interrogeait sur sa mission, elle n’avait plus eu, lors de rares moments, le besoin de jouer un autre personnage, de mimer quelqu’un d’autre.
Hermione le regarda se lever et s’approcher de la porte. Après avoir passé une demi-heure à la regarder dormir, il s’en allait, comme toujours. La jeune femme ferma les yeux pour les rouvrir tout de suite lorsqu’un claquement de porte provenant du miroir retentit. En s’en allant, Draco refermait toujours le battant délicatement et sans bruit. Il y avait quelque chose d’anormal. Et effectivement, lorsqu’elle aperçut Tracey dans la glace, elle eut la confirmation que tel était le cas.
- Ne me dis pas que c’est elle que tu es venue voir !
Les sourcils de Tracey se froncèrent et Hermione, de l’autre côté de son miroir, sentit son cœur se serrer en voyant le regard dédaigneux que son amie adressait à son corps endormi.
- Parle moins fort, si les medicomages t’entendent ils vont nous forcer à sortir.
- Et j’en serai bien aise. Qu’est-ce que tu fiches ici ?
- Je te retourne la question, rétorqua Draco.
D’un habile mouvement du poignet, il pointa sa baguette magique sur la porte et Hermione déduisit sans difficulté qu’il venait d’insonoriser la pièce.
- Je suis venue voir mon oncle qui est interné depuis hier soir. Et en partant, ô surprise je t’aperçois sortir de la chambre de cette…
- Cette ? la défia Draco du regard. Vas-y dis-le, ça te démange les lèvres.
Le visage de Tracey se rembrunit et ses yeux lui lancèrent des éclairs.
- Tu m’énerves, jeta-t-elle.
- Pourquoi tu ne l’insultes pas comme tu en as l’habitude ? demanda Draco avec véhémence.
- Je n’ai jamais traité quiconque de sang-de-bourbe, et je ne commencerai pas aujourd’hui, claqua la voix teintée de colère de Tracey.
- Alors si tu te moques de son sang, quel problème te pose ma présence ici ?
- Un, c’est une Gryffondor. Deux, tu la détestes depuis six ans. Trois, tu as pris l’habitude de l’insulter quotidiennement. Quatre, tu la méprises. Cinq, tu te soucie en priorité de ta personne, alors je me demande pourquoi au lieu de t’occuper de ta nouvelle société de balais tu perds ton temps ici.
- Mon entreprise est à côté, ce ne sont pas dix minutes à Ste-Mangouste qui vont me faire perdre mon temps.
- Pourquoi t’obstines-tu à refuser de m’expliquer ?
- Et t’expliquer quoi ? s’énerva Draco.
- Ce que tu fais là, assena Tracey. Tu prépares une vengeance ? Tu as besoin de son aide ? Tu es tombé amoureux d’elle ? N’importe quoi mais dis-moi !
Draco afficha un instant un visage décontenancé, mais se reprit très vite.
- Rassure-moi, tu n’es pas sérieuse dans tes propositions ?
- Franchement, rien ne me surprendrait. Pas même la dernière.
- Tu crois vraiment que…
- Ce que je crois, s’écria Tracey, c’est que cela fait six mois que je n’ai plus de nouvelles d’Elinda, que j’ignore même si elle est vivante ou morte, que tu refuses de nous parler d’elle et qu’à la place de la chercher tu passes ton temps libre à veiller Granger !
A bout de souffle, la jeune femme s’arrêta et fixa Draco dans les yeux. Ils se toisèrent un moment. Le silence était complet et la tension qui régnait dans la pièce palpable.
- Je tiens à Hermione. Cela te suffit comme explication ?
- Her…
Tracey ouvrit de grands yeux en entendant le prénom de la l’endormie dans la bouche de son condisciple, chancela, porta une main à sa tête, et s’écroula.