Et voilà ! Attention, ceci va être une note d'auteur un peu longue. Alors d'abord, désolée d'avance si certains passages sont trop fleur bleue, c'est fort possible. Ensuite, je vous remercie énormément pour tout le soutien que vous m'avez donné, tous les encouragements que j'ai reçu de votre part.
Comme vous avez du le constater, comme tous les auteurs, je fais attention à ne pas donner deux fois le même nom à l'un de mes chapitres. Mais voilà, pour celui-ci, ce n'est pas le cas, puisqu'il s'agit du même titre que celui du premier. Je ne sais pas si on peut parler d'anteperiphore, pour ceux qui connaissent. A ceux qui ignorent de quoi il s'agit, je vais vous épargner d'aller chercher dans votre dictionnaire: "anteperiphore: un même mot ou groupe de mots est répété en début et fin de phrase, ou qu'un même vers commence et termine une strophe". Bon, sauf que là ce serait à l'échelle de mes titres de chapitres...
En théorie, c'est le moment où certains commencent à douter et se demander si ce chapitre est le dernier de ma fiction. Après 49 chapitre, il est normal que cette histoire prenne finalement fin. Alors je vais vous répondre tout de suite: non, ce n'est pas le dernier chapitre, ni l'avant-dernier d'ailleurs ! La répétition du titre est liée à autre chose que vous découvrirez très vite, je tenais juste à préciser que j'étais consciente de la répétition.
Je vous l'ai dit, cette note va être longue. En effet, j'aurai besoin de savoir quels points, à la fin de ce chapitre, ne vous paraisse pas clairs. De mon point de vue, j'ai l'impression d'avoir répondu à une majeure partie des questions au sujet des problèmes de temps, en m'aidant de certaines de vos reviews (un grand merci à ceux qui, je pense, se reconnaîtront ^^). Sauf que beaucoup de vos commentaires me disent qu'il leur tarde la fin pour enfin tout comprendre, donc je voudrais juste savoir si ce chapitre est suffisamment clair... ou pas ^^'
Merci d'avance à tous ceux qui prendront la peine de répondre. Et sur ceux je ne vous embête pas plus longtemps, et vous souhaite une bonne lecture ! :D
- Hermione…
La concernée jeta un bref coup d’œil dans son miroir avant de replonger le nez dans ses notes de cours de la journée.
- Vous vous réveillez enfin, c’est une excellente nouvelle pour tout Ste Mangouste, se réjouit-elle.
Hermione jeta un regard furieux à l’infirmière qui venait de pénétrer dans sa chambre. Elle ne pouvait pas parler moins fort ? D’un coup de baguette magique, elle fit taire son miroir, qui ne lui retransmettait plus alors que l’image. Et puis finalement, les paroles atteignirent son cerveau. Draco se serait-il endormi sur sa chaise ?
Intriguée, et saisie d’un drôle de sentiment, elle remit le son.
- Vous sortez d’un coma profond, calmez-vous, tout va bien, la rassura l’infirmière.
Hermione s’étrangla et délaissa totalement ses notes de cours. Elle venait de se réveiller. Après quelques pas chancelants, elle se laissa tomber sur son lit et se pencha près de son miroir. Elle n’avait absolument pas prévu que ce devait être aujourd’hui. Mais avec ses examens qui approchaient, ce n’était pas forcément étonnant. « Mauvaise excuse », lui souffla une petite voix agaçante du fin fond de ses pensées.
- Allongez-vous et reposez-vous, je vais vous chercher à manger et ensuite on vous enlèvera tous ses tuyaux qui doivent vous gêner.
Désormais, elle allait compter les jours qui la séparaient de ses retrouvailles avec ses amis. Non ! Il ne fallait pas qu’elle perde du temps avec ça, elle avait des examens à préparer. Elle retournerait les voir après. Et puis de toute manière elle racontait n’importe quoi. Ses examens étaient le lendemain et le surlendemain, ils seraient terminés quand elle aurait enfin l’autorisation de retourner dans sa vie normale.
- Où sont Harry et Ron ? demanda faiblement l’Hermione sortant du coma.
Elle était toute pâle et avait vraiment une petite voix. En fait, elle faisait presque pitié à voir.
- Tous les deux en Roumanie pour leur job, mais ils ont décidé d’en profiter pour passer la semaine chez le frère de Weasley, répondit platement Draco.
- Leur job ?
- Ils sont tout deux Aurors.
- Comment tu le sais ?
- Disons qu’on a fini par sympathiser, répondit Draco avec un haussement d’épaules.
- Et toi, tu es médecin ?
- Jamais de la vie, trancha le jeune homme.
- Alors qu’est-ce que tu fais là ?
Draco resta un instant décontenancé, la regardant comme si sa question était la plus idiote du monde.
- Je reste à ton chevet, finit-il par répondre en hésitant.
- C’est Harry et Ron qui te l’ont demandé ?
De nouveau, le visage de l’ancien Serpentard perdit son assurance. Il semblait déboussolé qu’elle lui pose de telles questions. En revoyant la scène, la lumière se fit dans l’esprit d’Hermione. Draco avait eu l’air tellement surpris des questions qu’elle lui posait. Elle n’y avait accordé aucune importance sur l’instant, et peut-être avait-ce été mieux ainsi. Si cela avait été le cas, elle aurait compris que son étonnement était du au fait qu’elle soit incapable d’imaginer qu’il ait pris soin d’elle.
Pour lui, il n’y avait toujours eu qu’une seule Hermione. Il l’avait indiqué à Tracey, il n’avait pas questionné Harry et Ron sur sa présence à Poudlard en tant qu’Elinda. Par conséquent, ses derniers n’avaient pas pu le contredire et prétendre qu’au contraire, Hermione était tout le temps restée avec eux. Pour lui, l’Hermione qu’il avait sauvé de l’avada kedavra, et celle qui ouvrait les yeux en ce moment, devrait se souvenir de tout ce qu’ils avaient partagé l’année passée, puisqu’elle était avec lui. Or ce n’était pas le cas. Hermione n’avait pas encore vécu ce que lui se rappelait.
Dans le miroir, l’infirmière était revenue, avait donné à manger à Hermione, et s’apprêtait à ressortir.
- Ne restez pas trop longtemps, fit-elle au jeune homme. Elle aura sûrement envie de dormir tranquillement. Si vous vous rétablissez bien, vous serez sortie dans une semaine, enchaîna-t-elle à l’attention de la patiente.
Celle-ci acquiesça et se laissa tomber contre ses oreillers, s’étant redressée pour manger. Encore une fois, Hermione ne put que noter à quel point elle avait l’air faible.
- Ah, et Mr Malfoy, n’oubliez pas votre veste comme hier, ajouta l’infirmière avant de quitter la pièce.
- C’était exceptionnel, protesta le jeune homme.
- Comme la semaine dernière et les trois fois du mois dernier, rigola la jeune femme en s’éloignant dans le couloir.
Draco leva les yeux au ciel.
- Tu viens souvent, l’un de tes proches est malade ? s’enquit l’Hermione du miroir.
Pour toute réponse, elle eut droit à un nouveau regard perdu. Elle n’imaginait pas qu’il soit là pour elle, juste pour elle. Mais désormais, Hermione le savait. Elle l’avait observé, chaque soir, venir à l’hôpital passer un peu de temps avec elle. Et ce depuis treize mois. Il ne s’était pas lassé, n’en avait pas eu marre. Il avait continué à venir, il avait cru en elle, attendu son réveil. Et elle, à ce moment-là, avait tout brisé.
Hermione se rappela une discussion venimeuse au sujet de Draco qu’elle avait eu avec ses amis, peu de temps après son réveil. Ce dernier était d’ailleurs dans la pièce, et avait pu tout entendre. Entre ses cris et ses remarques désobligeantes, il avait été évident qu’à ce moment-là, il ne lui inspirait qu’un sentiment de rejet. Après tout ce qu’il avait fait pour elle, elle l’avait rejeté.
A cette évidence, des larmes se mirent à couler sur ses joues sans qu’elle ne puisse les arrêter. Elle avait été ignoble avec lui. Comment pourrait-il jamais le lui pardonner ? « Ce n’était pas ta faute, tu ne savais pas », fit remarquer la petite voix de sa raison.
Mais Hermione ne réfléchissait plus avec la tête, elle réfléchissait avec le cœur. Elle se roula en boule sur son lit et étouffa un sanglot. Désormais, elle ne distinguait plus aucune des silhouettes du miroir, tant sa vision était brouillée par ses larmes.
- Et Poudlard ? entendit-elle, sans savoir exactement qui posait la question.
Si elle avait été lucide, elle aurait souri, elle aurait été fière. Tout ce qu’elle avait enduré, c’était pour son école, et elle avait réussi. Sa mission touchait à son terme, et grâce à elle, Poudlard était sauvé. Mais Hermione n’était pas lucide. Alors elle ferma les yeux, et le visage de Draco s’imposa à son esprit. Son visage était fermé, ses lèvres hermétiquement closes, son port de tête dédaigneux, et ses yeux orageux témoignaient d’une rage contenue.
- Et Poudlard ?
Sa voix était glacée. Elle ne sut pas quoi lui répondre, et se remit de plus belle à pleurer. Draco la toisait une dernière fois avant de tourner des talons et de s’en aller. Hermione cria, lui demandant de revenir. Elle le supplia de s’arrêter, mais il ne s’arrêtait pas. Il s’éloignait. Inexorablement.
- Reviens Draco !
Elle se mit à courir derrière lui. Tout était flou autour d’elle. Elle avait beau y mettre toute son énergie, elle ne le rattrapait pas, bien qu’il marchât. Elle avait l’horrible sentiment de faire du sur-place. Il devenait de plus en plus petit, de plus en plus flou, de plus en plus indistinct. Il s’enfonçait dans un brouillard épais et sombre.
- Draco !
Il ne se retournait pas. Pas même pour lui lancer un dernier regard. Alors elle courrait. Et même après qu’il ait disparu de sa vue, elle continuait de courir. Et elle continuait de l’appeler.
- Draco ! Draco !
Son cœur lui faisait mal. Pas ses pieds, pas jambes à bout de force, pas sa voix éraillée désormais, pas ses bras couverts d’égratignures et de sang dont elle ne saurait expliquer la provenance. Juste son cœur, mais c’était une douleur immense. C’était comme si on avait ouvert un trou béant dans sa poitrine pour l’en arracher. Et elle courait, elle criait, elle souffrait. Et lui ne réapparaissait pas. Lui était déjà parti.
Alors la même scène repassait en boucle dans son esprit.
- Et Poudlard ?
Elle l’avait abandonné.
- Et Poudlard ?
Elle s’en voulait.
- Et Poudlard ?
Elle se détestait. Ne pars pas Draco, reste. Reste s’il te plaît.
Mais lui ne restait pas. Lui s’en allait. Il n’avait perdu que trop de temps près d’elle. Elle pouvait verser toutes les larmes du monde, il s’en moquait. Et le pire, c’est qu’elle était persuadée de mériter ce qui lui arrivait.
- Draco...
Couverte de sueur, à force de s’agiter, Hermione bascula de son lit et se cogna violemment la tête contre le sol en pierre.
- Et Poudlard ?
« Poudlard est en sang » pensa-t-elle, s’endormant avec comme dernière image en tête le château pleurant ses morts.