Il n'est pas certain que ce chapitre plaise, mais pour ma part je me suis amusée à l'écrire :) J'espère quand même que vous vous amuserez à le lire, alors sur ce, bonne lecture à tous ! :D
- Tiens, t’es la nouvelle, c’est ça ? Tu vas partager notre dortoir ? s’enquit Greengrass.
- Il semblerait en effet, soupira Hermione. Par… Pansy n’est pas avec vous ?
Les trois Serpentardes échangèrent un sourire complice.
- Elle est avec Draco, se décida à lui dire Davis.
Hermione dissimula sa grimace sous un masque impassible, regrettant d’avoir posé la question. Elle ferma les yeux pour essayer de chasser les images de Parkinson et Malfoy s’embrassant, et bien plus, qui l’assaillirent mais cela eut l’effet inverse. Elle se demandait vraiment comment Harry et Ron avaient pu sympathiser avec un type pareil, orgueilleux, arrogant, méprisant et méprisable à souhait. L’avantage d’être retournée dans le passé dans une enveloppe corporelle qui n’était pas le sienne, c’est qu’elle pourrait épier les trois garçons pour comprendre ce qui avait bien pu les rapprocher.
Parkinson débarqua dans le dortoir une heure plus tard dans une tenue totalement défaite, le chemisier hors de la jupe, les cheveux en bataille, la cravate tenant par on ne savait quel miracle, les lacets défaits. Ses gloussements eurent aussitôt le don d’agacer Hermione qui était confortablement installée sur son lit en pyjama avec un roman entre les mains.
- Ne me dis pas que tu lis ! s’exclama Bulstrode horrifiée. Tu sais à qui tu me fais penser comme ça ? A cette sale sang-de-bourbe de Granger.
Hermione se crispa ; sa mission d’infiltration commençait mal. Elle aurait dû répliquer par un « ne me compare pas à cette vermine » ou autre mais elle n’en était pas capable, et puis cela n’aurait que plus renforcé les idées absurdes de Parkinson, même si la jeune femme doutait que ces dernières puissent être modifiées en quoique ce soit, sinon en pire.
- C’est qui celle-là ? demanda-t-elle plutôt.
Parkinson se lança aussitôt dans une imitation grotesque de la Gryffondor qui fit pouffer ses condisciples. Hermione se força à sourire. Elle ferma son livre et le rangea dans sa table de chevet.
- C’est un ami qui me l’a offert, si je ne l’ai pas lu avant notre prochaine entrevue il va se vexer, inventa-t-elle pour se justifier en mettant fin à la séance de moquerie.
- Ils t’offrent de drôles de trucs tes amis, fit Bulstrode avec une mimique dégoûtée.
- Et quand est-ce que tu le vois ? s’enquit Greengrass.
- Aux vacances de Noël en théorie, c’est pour ça qu’il faut que je commence à m’y mettre tôt, mentit Hermione.
Les Serpentardes approuvèrent, il leur fallait bien plus de trois mois pour lire un roman, c’était plausible. Hermione avait déjà planifié de rester à Poudlard pour les vacances de Noël afin d’injecter le remède au château. Elle inventerait plus tard un prétexte selon quoi finalement ils ne pourraient pas se voir, et que par conséquent elle préférait rester à l’école, et l’affaire serait réglée.
- Elinda, c’est quoi cette horreur ? s’écria soudain Parkinson. Non mais t’as vu dans quoi tu dors ? Un pyjama ! Et des plus moches, de surcroît, soit dit sans te vexer.
Ce coup-ci, Hermione crut bien qu’elle allait exploser, se lever et mettre une bonne gifle à la Serpentarde. Malheureusement, cela serait ruiner sa couverture. Non, il fallait qu’elle se donne du courage, en digne Gryffondor qu’elle était. Elle allait devoir supporter Parkinson toute l’année, elle ne devait pas craquer si tôt.
- A la première sortie à Pré-au-Lard, on fait toutes les magasins avec toi pour te trouver une tenue convenable.
Hermione détailla la chemisette en soie que la jeune femme était en train d’enfiler, et se dit que c’était plus une tenue affreusement indécente et scandaleuse que tout autre chose. Elle avait une belle somme d’argent pour subvenir à tous ses besoins durant ces deux longues années, et le professeur McGonagall lui avait dit d’y faire attention tout en se faisait plaisir pour profiter de ce temps en plus. Etait-ce une invitation à se laisser aller au shopping ? Si elle refusait la proposition de Parkinson, nul doute qu’elle serait mal vue par la suite par les Serpentards.
- Bah, ce n’est pas si grave, de toute manière il n’y a que vous pour le voir, fit cependant Hermione.
Faire du shopping avec les Serpentardes à la limite, elle s’ennuierait mais jouerai le jeu. Par contre, hors de question qu’elles lui fassent enfiler un bout de tissu aussi ridicule que ceux qu’elles-mêmes arboraient.
- Et les garçons, répondit malicieusement Greengrass. T’inquiètes, la première sortie à Pré-au-Lard ne devrait pas trop tarder, il va juste falloir que tu fasses abstinence jusque là.
Hermione n’en croyait absolument pas ces oreilles. Les filles n’étaient tout de même pas en train de… de croire qu’elle… c’était absurde ! Elle était vierge, et avait encore l’intention de le rester pendant un certain temps !
- Au fait Pansy, ces retrouvailles avec Draco, glissa Davis.
- Je sais Tracey, tu meurs d’envie d’être à ma place, gloussa Parkinson.
- J’y ai déjà été, fit sa condisciple en arquant un sourcil.
- Mais pour si peu de temps, railla son interlocutrice. Ah la la, je crois que dans ce placard à balai-ci, c’était la première fois.
- Logique vu que vous ne le faites jamais au même endroit, releva Bulstrode.
La Gryffondor de cœur comprit avec horreur de quoi elles étaient en train de parler. Apparemment, si la réputation qui faisait de Malfoy un Prince des Serpentards était fondé, celle selon laquelle il n’en était plus à sa première fois aussi. En fait, à part Bulstrode, toutes les Serpentardes du dortoir devaient déjà être passé une, voir plusieurs fois dans son lit. Hermione en eut envie de vomir, et elle se précipita vers la salle de bain en prétextant qu’elle avait oublié de fermer un robinet. Excuse débile, certes, mais les filles étaient tout aussi débiles donc…
Non, elles étaient loin d’être idiotes. Disons simplement qu’elles ne réfléchissaient que quand cela les intéressait. Si Hermione se révélait être une rivale auprès d’un garçon, nul doute qu’elles seraient effroyablement intelligentes. Après tout, n’étaient-elles pas à Serpentard ?
Au lieu de retourner dans le dortoir, la Gryffondor de cœur appuya son oreille contre la porte pour écouter discrètement leur conversation.
- Elle est bizarre cette Elinda, vous ne trouvez pas ? faisait une voix qu’Hermione reconnut comme étant celle de Greengrass.
- Draco ne lui a pas accordé un seul regard, répondit Davis. A partir de ce moment-là, ça va. Il va sûrement falloir l’éduquer en matière de goûts vestimentaires, en maquillage, bijoux et coiffure, ce sera amusant ! Une vraie poupée.
- Tu adores toujours autant relooker les gens, rigola Parkinson. Je suis sûre que tu meurs d’envie de conseiller même cette saleté de Weasley, ou pire de Granger.
- Parfois je dois avouer que oui, tu te souviens du bal de 4ème année, Granger était super belle. Oh, ne fais pas cette grimace, ce qui est vrai est vrai. Et les cheveux de Weasley, on dirait des flammes, j’aimerai trop avoir une poupée lui ressemblant. Mais hors de question que j’adresse seulement la parole à ces Gryffondors.
- Traître à leur sang et sang-de-bourbe en premier lieu, renchérit Parkinson.
- Je suis bien une sang-mêlée, fit Davis, penaude.
- Beaucoup de Serpentards le sont, nota Greengrass par-dessus le reniflement de Parkinson qui devait selon toute vraisemblance mépriser sa condisciple pour son ascendance. Ce n’est pas la même chose.
- En tout cas, vu qu’elle est de notre maison, tu vas pouvoir t’en donner à cœur joie, lâcha Bulstrode.
- Oui ! se réjouit Davis.
Hermione se redressa et rejoignit le dortoir comme si de rien n’était. Si elle devait passer l’année avec ces filles, autant commencer par devenir amie avec Davis. Il était certain qu’elle n’apprécierait pas du tout de jouer à la poupée entre ses mains, mais méprisait Ginny et elle-même tout d’abord à cause de leur maison avant leur ascendance, de leurs valeurs avant de leur sang. Et juste ce détail la rendait bien plus sympathique aux yeux d’Hermione que ne l’était les trois autres Serpentardes réunies.