Coucou ! Voici, vous m'en voyez navrée, l'unique chapitre du week-end, mais je serai absente samedi et dimanche. J'espère cependant qu'il vous satisfera, et j'essayerai de poster le prochain lundi matin, mais je ne vous garantis rien. En tout cas, bonne lecture !
- Un an jour pour jour après la guerre qui a eu lieu ici, le château a commencé à pleurer. Trewlaney l’avait senti ; il paraît qu’elle disait à tout le monde de fuir avant que les larmes de sang ne viennent tous les prendre. Elle-même n’en a rien fait, essayant de convaincre tout le monde de s’en aller. Dès que la première goutte de sang est apparue sur la tour d’astronomie, McGonagall a ordonné l’évacuation de l’école, mais comme tu le vois, certains n’ont pas fait assez vite.
Ginny marqua une pause, regardant les corps sans vies des deux professeurs qui auront préféré mettre leurs élèves à l’abri que de se sauver eux-mêmes.
- Tu te demandes à quoi est dû ce phénomène ? c’est légitime, reprit la rouquine. Poudlard a vu défiler les morts dans son enceinte. Aujourd’hui, il pleure tous ceux qui ont disparus en son sein. Les âmes de ceux qui ont été tués durant la guerre contre Voldemort sont prisonnières de ses murs, et le seront tant que le château n’aura pas cessé de pleurer. C’est la maladie du sang. Le problème, c’est que l’esprit de Voldemort est parmi eux.
- Et ? s’enquit Hermione.
- Il tire ses forces des autres esprits, expliqua Harry. Même mort, ce type reste infâme jusqu’au bout. S’il absorbe tous les esprits du château, il espère pouvoir revenir à la vie.
- Ce type est vraiment increvable, fit Ron avec une grimace de dégoût.
- Si nous attendons que le château cesse de pleurer, il aura eu le temps de dévorer tous les autres esprits qui doivent attendre pour rejoindre l’au-delà, reprit Ginny. Mais il existe un moyen pour accélérer le processus, afin que Poudlard cesse de verser des larmes à temps. Sitôt que ses pleurs se seront taris, c’est que la purification se sera achevée et les esprits des morts seront libérés pour passer tranquillement vers l’au-delà. En attendant…
Hermione patienta, mais Ginny n’ajouta rien.
- Et quel est ce processus ? se décida-t-elle à questionner.
- Une potion, expliqua Harry en prenant la relève des explications. Une sorte de piqure qu’il faudrait appliquée quotidiennement aux murs du château pendant deux mois durant. Au bout du traitement, il faudrait attendre encore six mois, soit trois fois plus, avant que les pleurs ne cessent.
- Et sans potion ? se risqua à demander Hermione.
- Sans potion, tu comptes un mois par mort, lâcha Ron.
Hermione les dévisagea, stupéfaite. C’était trop.
- Et la potion n’est prête que maintenant, s’exclama-t-elle. Mais dans huit mois, Voldemort aura sans doute dévoré tous les esprits que…
- Stop Hermione, coupa brutalement Ron. Tu crois qu’on ne le sait pas ? L’esprit de Voldemort est dans une phase d’affaiblissement. Des calculs ont été faits. Dans un mois à peine, il dévorera un premier esprit. C’est comme le baiser d’un détraqueur, sauf qu’il n’y a même plus de corps. Et dès qu’il en aura absorbé un, tous les autres suivront à un rythme affolant. Le seul moyen pour arrêter ça, c’est de faire cesser le château de pleurer avant la date fatidique où Voldemort aspirera l’âme de sa première victime.
- Mais vous venez de dire que c’était impossible ! s’écria-t-elle.
- Impossible avec le temps imparti, la couvrit Harry. Mais nous avons trouvé une solution. D’abord, il faut savoir qu’entre le jour de la guerre et son premier anniversaire, aucune injection n’est possible car le château est imperméable à toute activité extérieure.
- Mais alors…
- Alors il faut faire comme avec un vaccin, il faut agir avant que Voldemort et moi ne nous affrontions, coupa Harry. Il y a eu de nombreux essais sur la potion mais comme nous l’a fait parvenir McGongall tout à l’heure, c’est enfin prêt. Sauf que les durées ont changées. En gros, il faudrait injecter la potion pendant 8 mois à partir du début de la sixième année à Poudlard de Ginny pour que les pleurs du château cessent dans deux à trois semaines. C’est le mieux qui a été calculé. Donc quelqu’un doit retourner dans le passé et s’introduire à Poudlard forcément sous forme d’élève, ce qui met tous les adultes hors-jeu.
- Et vous voulez que ce soit moi ? fit Hermione.
- C’est une proposition que nous devons te proposer à toi en priorité, intervint Ginny. Une fois les six mois nécessaires passés à Poudlard avec une potion de polynectar, il faudra que tu disparaisses jusqu’à aujourd’hui. Conséquence, tout le temps que tu as perdu en étant dans le coma peut être rattrapé. Tu pourras aller en France ou ailleurs étudier et passer des diplômes, et revenir ici le temps écoulé. Pour nous tu ne seras partie que quelques heures, mais en réalité tu auras vécu deux ans. Le département des mystères a de quoi te renvoyer si loin dans le passé, et on te ferait une piqure avec le polynectar. Il te suffira d’en boire une petite gorgée une fois par semaine en guise de rappel.
- Mais de qui prendrais-je l’apparence ?
- C’est la partie la plus délicate, continua Ron, mais on a fini par trouver dans notre époque une sorcière qui a passé trois ans totalement isolée du monde sur une île déserte. On lui a demandé si on pouvait lui prélever une mèche de cheveux après lui avoir exposé le problème. Elle s’ait coupé les cheveux du bas du dos aux épaules, soi-disant parce qu’elle voulait changer de coupe. On t’en fournira une pochette au cas où, mais je ne te conseille pas de perdre ou de faire tomber les flacons de potions qui vont t’être fournis, car il faudrait que tu refasses toute la potion avec vol dans l’armoire de Rogue, enfin Slughorn, et tout et tout…
- C’est bon Ron, j’ai compris que la potion était importante, le fit taire gentiment sa petite-amie.
- Elle a à peu près ton âge, tout se passera bien au niveau de ton identité, reprit Ginny. On va bâtir un génial arbre généalogique de sang-pur, rigola-t-elle.
- Et j’irai à Serpentard, c’est ça ?
- Ca t’évitera d’avoir Alecto et Amycus trop à dos, justifia Harry. Va falloir être bonne comédienne, ria-t-il.
- Oui, soupira Hermione.
Elle laissa aller son regard derrière les grilles. Poudlard pleurait ses morts.
Les quatre jeunes gens rentrèrent au Terrier pour manger. Hermione remarqua que Malfoy était absent et en fit la remarque à Ginny.
- Il est rentré à son manoir, comme d’habitude, lui expliqua-t-elle. Il mange rarement ici, et dort encore moins. Cette nuit c’était exceptionnel à cause de la fête d’hier soir.
Ravie de s’entendre dire que Malfoy était absent, Hermione sourit. Ses amis ne lui avaient pas posé de questions, la laissant réfléchir. L’opération était risquée. Certes elle pourrait revivre ce qu’elle avait perdu, mais elle allait surtout quitter ses amis pour deux ans.
Le soir venu, ils se rendirent tous les quatre au Ministère de la Magie. Malfoy était déjà là, en compagnie de Pansy qui roucoulait près de lui. Ils rejoignirent tous une grande salle dans laquelle McGongall présidait un groupe de chercheurs, Aurors, médicomages et autres. Les jeunes gens rejoignirent les rangs des jeunes de leur âge.
- Si tu veux faire cette mission, souffla Ron à l’oreille d’Hermione, il faut que tu la demandes, et que tu vantes bien tes mérites, car tu n’es pas la seule à avoir envie de retourner dans le passé.
En effet, en jetant un coup d’œil aux autres jeunes dans la salle, elle en repéra plusieurs, les yeux braqués sur McGonagall. Elle réfléchit. Souhait-elle vraiment retourner dans le passé ?
- Bien, je ne vais pas tergiverser avec de grands discours, que ceux qui souhaitent effectuer cette mission se présentent, fit la directrice à l’assemblée.
Hermione eut la surprise de voir Pansy lever la main sous le regard réprobateur de McGongall, mais aussi de Malfoy. Visiblement, elle n’avait pas compris qu’il ne fallait pas se trouver à Poudlard à ce moment-là. Parmi les rangs des chercheurs, une élève d’un an son aînée attira l’attention de la directrice.
- Miss Kwap, lui donna-t-elle la parole.
- Professeur McGonagall, déclara-t-elle en se levant. Je pense que je suis la mieux placée pour cette mission. Je fais partie des chercheurs qui ont travaillé sur la potion mise au point pour la guérison de Poudlard. Cette opération me tient beaucoup à cœur, et je ne vois pas qui d’autre pourrait revendiquer cette place.
Cette fille déplut tout de suite à Hermione. McGonagall balaya la salle du regard, guettant une autre main levée. Hermione se retourna pour regarder l’assemblée. Elle repéra Malfoy dans le regard était braqué sur elle. Il avait un air indescriptible sur le regard, comme inquiet qu’elle ne se présente pas, mais ses yeux étaient un défi lui disant : « et alors ? t’as peur ? ». McGonagall s’apprêta à donner son accord à Kwap ; Hermione leva la main.