Ce chapitre est un peu court, peut-être le plus bref de tous ceux écrits jusqu'alors, mais j'espère qu'il vous satisfaira toutefois. Bonne lecture à tous !
- Ah, voici Anahak, mon neveu, s’exclama soudain Goubo.
La visiteuse releva les yeux du sol dallé qu’elle avait entrepris de détailler avec soin pour se retrouver en face de l’atlante désigné. Il était grand, la dépassant d’une bonne tête. Ses longs cheveux d’un noir d’ébène lui tombaient sur les épaules, et une mèche lui barrait le front. Son front était haut, ses yeux de jais, ses lèvres épaisses. La seule pensée qui vint à Hermione en le regardant fut qu’il était beau, tout simplement. Et quand il lui sourit, dévoilant ses dents d’un blanc parfait, elle se sentit fondre devant ce jeune homme qui devait être à peine plus âgé qu’elle.
- Bonjour, salua Anahak.
- Vous aussi vous êtes interprète, se réjouit la jeune femme.
- Non, non, rectifia Goubo devant la mine perplexe de son neveu, il vient de vous sortir tout son vocabulaire de votre langue d’un coup, je le crains.
- Oh, fit Hermione, un brin déçue.
- Dans notre langue, « bonjour » se dit « ayo ».
- Ayo Anahak, s’enthousiasma Hermione.
Ces brèves paroles eurent pour effet de faire s’élargir le sourire du jeune homme. Ce dernier entra en conversation avec son oncle, sans cesser de lancer des regards en coin à l’ancienne Gryffondor qui ne comprenait rien de ce qu’ils se disaient.
- Hermione ? demanda soudain Anahak en se tournant vers elle.
- Oui, approuva la jeune femme en comprenant qu’il venait d’apprendre son prénom.
- Nyia ju klessandr bilist ga.
Hermione le regarda sans comprendre et se tourna vers Goubo, perdue.
- Il dit que c’est un très beau prénom, traduisit l’atlante. Il m’a proposé de continuer à te faire visiter la cité pour que je puisse me rendre à ma conférence. Cela te convient-il ?
- Oh oui, surtout je ne me veux pas vous empêcher de vaquer à vos occupations habituelles, répondit précipitamment la jeune femme.
- Bien, dans ce cas je vous laisse. Anahak vous raccompagnera à votre logement quand vous aurez terminé.
- D’accord.
L’atlante s’éclipsa, laissant les deux jeunes gens seuls. Anahak désigna une artère secondaire de la cité du bras, en invitation, et Hermione hocha la tête pour approuver. Galamment, le jeune homme lui proposa son bras et la visiteuse le lui prit en riant.
Hermione avait perdu toute conscience du temps. Anahak l’avait conduite sur les plus hauts balcons de la cité, là où poussaient les fleurs de glaces. Semblables à des roses ciselées sur du verre, la jeune femme était tout de suite tombée sous leur charme. Le jeune homme en avait saisi une du bout des doigts et l’avait glissée dans la chevelure d’Hermione. Elle avait rosi, elle le savait, avant de se hausser sur la pointe des pieds pour déposer un baiser sur la joue de l’atlante. La vue était magnifique.
Ils se séparèrent devant l’igloo de la jeune femme, qui après un sourire radieux à Anahak disparut à l’intérieur.
- Te voilà enfin, où étais-tu ? l’accueillit Malfoy avec hargne dès qu’il la vit franchir le rideau.
Hermione retira sa cape et ses chaussons et les rangea dans un coin à côté de ceux du jeune homme et de sa fille. Elle les rejoignit à table sans un mot, et attrapa un bâton de glace.
- Tu pourrais répondre quand je te parle, s’énerva l’ancien Serpentard.
- Ca ne te regarde pas Malfoy, coupa la jeune femme d’une voix neutre avant de mettre la nourriture dans sa bouche.
- Joli, s’extasia Harmonie en remarquant la fleur de glace dans ses cheveux.
- Merci mon ange, lui sourit sa mère.
- D’où elle sort ? exigea de savoir Malfoy.
- Au risque de me répéter Malfoy, ça ne te regarde pas, fit simplement Hermione.
Le jeune homme la foudroya du regard.
- Goubo t’a fait du charme, ricana-t-il méchamment.
- A 32 ans, Goubo doit être marié, remarqua l’ancienne Gryffondor.
- Alors qui ? insista l’ancien Serpentard.
- En quoi cela te regarde-t-il ? répliqua la voix cassante d’Hermione.
- Je veux savoir.
- Ne compte pas sur moi pour te le dire.
Malfoy se renfrogna, avant de se lever brusquement et d’aller dans leur chambre s’allonger sur le lit. Hermione attendit que sa fille ait fini avant de se lever pour aller satisfaire sa curiosité en découvrant les deux autres pièces de l’igloo. Derrière le premier elle put découvrir la même surface molle que celle qui servait de matelas pour Malfoy et elle.
- C’est mon lit ! s’exclama Harmonie, son visage rayonnant.
- C’est l’heure de la sieste, au dodo, déclara Hermione.
Sa fille obéit sans rechigner, et courut joyeusement jusqu’au lit dans lequel elle s’allongea.
Le deuxième rideau menait à une petite salle au centre de laquelle se tenait un grand trou dans le sol rempli d’eau, qu’Hermione identifia comme une baignoire. A sa surprise, en y trempant la main elle trouva que l’eau était tiède, soit chaude comparée à la température ambiante. Prise d’une envie irrépressible de se baigner, elle se défit de ses vêtements et se glissa dans l’eau avec délice, y noyant ses cheveux.
Hermione ferma les yeux et passa dans un demi-sommeil. De nouveau, le temps n’avait plus d’importance et elle n’aurait su dire quand elle souleva ses paupières s’il venait de s’écouler quelques minutes ou plusieurs heures.
- Granger, qu’est-ce que tu fiches encore ?
La voix de Malfoy dans la pièce d’à côté suffit à lui faire perdre toute la sérénité obtenue par ce bain. Il surgit soudain dans la pièce et son regard s’agrandit en se posant sur la jeune femme, avant d’être remplacé par un sourire narquois.
- Dehors ! s’époumona la jeune femme alors que ses joues se teintaient d’un rouge vermeil.
- Pourquoi, après tout je t’ai déjà…
- Dehors !
Le ton sans appel et le morceau de savon qui fut balancé à travers la pièce suffit pour faire sortir le jeune homme, mais non sans lui tiré un coup d’œil amusé en direction d’Hermione. Bouillante de rage, elle sortit de l’eau et se couvrit d’une des serviettes blanches étendues un peu plus loin, avant de se rhabiller.
Quand elle émergea de la salle de bain, sa colère n’était nullement retombée et si ses yeux avaient pu lancer des éclairs, Malfoy aurait été tué sur place.
- Fais pas cette tête, lâcha-t-il d’une voix traînante.
- Puis-je savoir pourquoi a-t-il fallu que tu viennes me déranger, coupa-t-elle d’une voix glaciale sans tenir compte de sa remarque.
- Je croyais que tu étais de nouveau partie, c’est tout, fit-il négligemment.
- C’est tout ? lui répondit la voix polaire de la jeune femme.
- Oui, c’est tout, confirma-t-il mi-amusé, mi-blasé.
- Tu n’es vraiment qu’un espèce de…
Les mots manquèrent dans la bouche d’Hermione, ce qui arracha un petit rire suffisant à Malfoy.
- Un quoi ? s’enquit-il d’une voix polie.
- Je te souhaite de mourir dans d’atroces souffrances, se braqua l’ancienne Gryffondor.
- Mais bien sûr, se moqua-t-il. Tu serais la première à me tendre la main pour m’aider, ne le nie pas.
- Tu rêves tout éveillé mon pauvre Malfoy, réfuta-t-elle.
Cela eut le don de faire rire le jeune homme, mais certainement pas de lui faire perdre son petit sourire supérieur qui agaçait tant Hermione.