Coucou tout le monde ! Voici donc le nouveau chapitre. L'histoire avance et comme cette nuit est une Nuit de l'Ecriture j'ai bien avancé dans la rédaction des chapitres suivants ! C'est bon signe =D Enfin pour l'instant je vous laisse découvrir celui-ci. Bonne lecture à tous !
PS: Pour ceux que cela intéresserait, voici le symbole marqué sur la photo d'Hermione:

Harmonie faillit avaler de travers tant la remarque de son amie était inattendue.
- S’il te plaît ne recommence pas ça, fit-elle semblant de se fâcher. Et puis je pourrai en dire autant de toi et…
Elle s’arrêta brusquement en apercevant Teddy et Sara venir dans leur direction.
- En tout cas je suis contente de notre après-midi, déclara-t-elle, s’attirant un regard totalement perdu de la part de Victoire.
- Et qu’avez-vous fait cet après-midi ? demanda Teddy avec entrain en s’asseyant près d’elle pendant que Sara prenait place en face auprès de Victoire.
- Des recherches pour le cours de Divination de Victoire, exposa Harmonie. C’était passionnant !
- C’était à quel sujet ?
- Demande-le-lui.
Teddy se tourna vers Victoire qui sourit et exposa le sujet, les yeux brillants.
- C’est intéressant, commenta Sara. Vous avez aussi trouvé des informations sur la lune d’Hécate ? demanda-t-elle.
- Tu parles de la nouvelle lune ? demanda Victoire.
- Non, la lune d’Hécate, rectifia Sara. Celle qui s’identifie au mythe d’Hécate. Vous savez, les grands changements sur Terre, la modification des orbites des astres et tout cela…
Ses deux cadettes échangèrent un regard perplexe qui se mua bientôt en un regard désespéré pour Victoire.
- Il va falloir que je reprenne tout mon travail, lâcha-t-elle, dépitée.
- Désolée, s’excusa platement Sara.
Harmonie adressa un regard compatissant à son amie.
- Allez souris Victoire, lui remonta le moral Teddy. Dis-toi que la semaine prochaine, c’est les vacances !
Les vacances… Ce mot faisait rêver Harmonie. Elle pourrait enfin demander franchement à sa mère ce qu’elle lui cachait, ou le cas échéant questionner son père. Il y en aurait bien un des deux qui finirait par lui répondre !
Elle ne verrait plus Dayan pendant un petit moment, mais elle avait cru comprendre qu’il était invité pour Noël. A cette idée son ventre se serra. Elle avait du mal à imaginer le garçon dans sa propre maison. L’idée la laissait… perplexe. Serait-il de bon goût de lui chercher un cadeau ? Elle ne savait même pas ce qu’il aimait en dehors des études. Des friandises peut-être ? Ca faisait toujours plaisir et tout le monde aimait les friandises. Ou alors des chocolats pour rester dans l’esprit de Noël.
Enfin, elle verrait bien plus tard.
Plus tard arriva en fait assez vite. Après le voyage dans le Poudlard Express, Harmonie avait à peine confié ses bagages à Kawi que sa mère l’attrapait par le bras, habillait d’une tonne de pulls, écharpes et gants tricotés les jumeaux, saisissait son père par sa cape et les emmenait tous les quatre sur le Chemin de Traverse. Les deux garnements se mirent aussitôt à courir en tout sens, ravis par les lumières, et il fallut leur tenir fermement la main pour être certain de ne pas les perdre. Partout ce n’étaient que structures de glaces, boules de Noël, bonhomme de neige parlants et fées de glace voletant entre les magasins. Des guirlandes, tantôt lumineuses tantôt faites d’épines de sapins, formaient des arches tout le long de l’allée. A l’exception de Gringotts qui paraissait incroyablement sombre, tout n’était que lumières, sourires, décorations, chants et bonne humeur.
Harmonie hésita à se rendre au magasin de George pour prendre des farces et attrapes avant de conclure que ce n’était pas une bonne idée, Dayan n’ayant aucun sens de l’humour. Elle préféra se rendre dans une chocolaterie et, après avoir hésité longuement devant les boîtes, en choisit une bien garnie avec une multitude de parfums. Par la même occasion elle acheta deux boîtes pour chacun de ses frères, en plus des bonnets changeant de couleur à grelots qu’elle leur avait déjà mis de côté.
Ces courses de Noël en famille auraient été parfaites si Harmonie n’avait pas noté que son père était tendu. Il semblait crispé alors qu’habituellement, faire les courses avec eux, particulièrement à Noël, le détendait et faisait naître ces si rares sourires qu’elle aimait tant lui voir.
- Quelque chose ne va pas ? demanda-t-elle d’une voix innocente.
- Non, tout va très bien, s’étonna son père.
Pas de « mon ange », releva Harmonie. Elle était sûre que quelque chose clochait. Est-ce que derrière son visage souriant, sa mère dissimulait aussi la même anxiété ? Etait-ce dû à l’attaque de la maison quelques mois auparavant ? Les Aurors n’avaient toujours pas réussi à mettre la main sur le ou les malfaiteurs, il était tout à fait plausible que ce soit cela qui les inquiète. Mais pourquoi ? S’attendaient-ils à ce qu’ils recommencent ?
Les courses se finirent au Chaudron Baveur où ils commandèrent cinq chocolats chauds avant de rentrer et Harmonie finit par oublier toutes ces questions pour se concentrer sur tous les paquets qu’elle avait achetés et qu’elle devait désormais emballer. Malheureusement, bien que sa mère lui ait appris un excellent sortilège pour faire les papiers cadeaux tout seuls, Harmonie n’était pas majeure et n’avait pas le droit d’user de la magie. Elle aurait pu confier l’emballage à sa mère mais elle tenait à tout préparer elle-même, ce pourquoi elle passa toute sa soirée à se débattre avec du scotch et des ciseaux pour rendre beaux ces présents.
Malgré l’heure tardive à laquelle Harmonie se coucha, elle fut la première levée le lendemain matin et était tranquillement en train de manger ses tartines de confiture quand Harry débarqua par la cheminée.
- Harry ! s’exclama-t-elle, mi-étonnée, mi-ravie.
- Bonjour Harmonie, la salua ce dernier. Tes parents ne sont pas encore levés ?
Harmonie fit « non » de la tête.
- Mais je peux leur laisser un message ou aller les réveiller, si tu veux, fit-elle en le voyant bien embêté et en remarquant qu’il portait sa robe d’Auror, ce qui indiquait qu’il était là pour le travail.
- Non ce n’est pas grave, je repasserai, décida-t-il après un instant d’hésitation. Ou alors qu’ils me recontactent. J’ai des nouvelles au sujet du symbole.
- Quel symbole ? demanda Harmonie.
Harry la détailla un instant en réalisant qu’il venait de commettre un impair et secoua la tête, rendant ses cheveux déjà ébouriffés encore plus en pagaille.
- Ils comprendront, déclara-t-il.
- Mais… voulut insister Harmonie.
- Non, non, non, n’imagine pas que tu vas pouvoir m’arracher quoique ce soit, je suis incorruptible, déclara Harry dans un rire, se détendant momentanément alors qu’il abandonnait l’expression crispée qu’il abordait l’instant précédent.
- Si tu ne me dis pas, pas de tartine à la confiture, déclara Harmonie en croisant les bras, comme lorsqu’elle était enfant.
- C’est du chantage ?
- Non, un marché, rectifia la jeune fille.
Harry éclata de rire et lui vola sa tartine. Harmonie tenta bien de la reprendre mais l’adulte était bien trop grand pour elle.
- Tu ressembles trop à ton père, prends plus exemple sur ta mère, déclara Harry. Allez, je te laisse, j’ai du travail. Passe le message à tes parents et merci pour ta tartine.
- Voleur, lui lança Harmonie avant de retourner à la cuisine se faire une tartine en boudant.
Il y avait des araignées, partout, énormes… Puis du feu. Un feu omniprésent, dévorant. Des cris aussi. Ceux de deux femmes qui se superposaient l’un à l’autre. Ginny, Hermione.
Elle voit sa mère, loin devant elle, et se met à courir. Elle court de toutes ses forces mais c’est comme si elle était engluée, incapable d’avancer, incapable d’accélérer. Et pendant ce temps elle voit sa mère s’éloigner et ses yeux s’écarquillent d’horreur quand les flammes la dévorent et qu’une odeur âcre de fumée la prend à la gorge.
Ensuite elle ne sait plus, elle ne se souvient plus. Elle croit qu’elle tombe d’une hauteur vertigineuse mais en même temps, elle se redresse dans son lit, tremblante et trempée de sueur, incapable de dormir sans que son passé ne revienne la hanter.
Elle se lève avec difficultés, atteint la salle de bain qui jouxte sa chambre, se verse de l’eau sur le visage. Une première fois, une deuxième fois, une troisième fois. Elle s’observe dans le miroir, pâle à faire peur. Son rythme cardiaque n’a pas ralenti. Cette fois-ci, il n’y a personne pour la prendre dans ses bras et lui dire qu’il ne s’agissait que d’un cauchemar, que d’un nogaryo. Il n’y a personne auprès de qui elle peut aller se blottir pour dormir.
Mais le pire c’est de réaliser qu’elle fait toujours les mêmes cauchemars, des cauchemars qui la pourchassent depuis sa toute petite enfance et qui peu à peu prennent un sens. Ce feu qu’elle ne savait expliquer, elle comprend qu’il s’agit de l’incendie du Terrier dans lequel a péri Charlie.
Charlie… Elle essaie de se rappeler d’une image, d’un visage, d’une voix, et n’y parvient pas. Pourtant il paraît qu’elle aimait beaucoup Charlie et savoir qu’elle n’arrive pas à se souvenir de lui fait encore plus mal que le souvenir dévorant de ces flammes de l’enfer.
Ces araignées aussi, elle savait les expliquer. Elles symbolisaient l’humidité, le froid, la solitude, la prison. En un mot, la cage.
En y repensant Harmonie sentit la tête lui tourner et s’affala sur son lit, les paumes tournées vers le haut, les yeux perdus sur ses rideaux de baldaquins. Elle n’avait jamais parlé à personne de tout cela. Quand en serait-elle enfin débarrassée ? Elle avait entendu Grey une fois raconter que parfois, parler à une psychologue permettait d’évacuer ses peurs et ses angoisses les plus profondes, mais Harmonie ne se voyait pas aller raconter ce qu’elle avait vécu à qui que ce soit. C’était trop horrible, trop dérangeant.
Son souffle finit par s’apaiser et ses yeux se fermèrent tous seuls. Elle se remit sous les couvertures, les serrant fort contre elle pour se protéger, allant même jusqu’à glisser sa tête dessous.
Demain serait son anniversaire et le surlendemain, les premiers invités arriveraient à la maison, tout le monde serait joyeux et ces cauchemars lui paraîtront bien lointain, elle le savait, mais pour l’instant ils étaient encore omniprésents.
Etait-ce la nouvelle lune cette nuit ? Harmonie n’en savait rien.
- Merci Hécate, souffla-t-elle avec rancœur avant de se rendormir.