Ceci est mon dernier chapitre de réserve (merci la dernière nuit de l'écriture). Je n'ai aucune idée de quand la suite paraîtra.
Bonne lecture à tous !
- Anta, l’appela son père en le voyant perdu dans ses pensées.
Antartik releva brusquement la tête qu’il avait petit à petit baissée.
- Oui ?
- Je t’ai déjà raconté ce qu’il s’est passé quand la magie a disparu ?
L’enfant réfléchit. Il se rappelait vaguement que ses parents leur avaient expliqué que pendant plusieurs années, il n’y avait plus eu de magie dans le monde car elle avait toute été retenue par une mouche, ou une sauterelle… à moins que ce ne soit une coccinelle. Mais une coccinelle géante. Bref, il ne se rappelait plus trop mais en résumé ses parents étaient allés au pôle Sud, avaient tué la bestiole et tada ! La magie était revenue.
- Un peu, déclara Antartik.
- Tu sais que je suis un sorcier, que mes parents étaient sorciers, mes grand-parents également, et que je ne connaissais rien du monde moldu, pas vrai ?
Son fils acquiesça.
- Et bien lorsque la magie a disparu, je ne savais rien faire.
Antartik fronça les sourcils.
- Pour me déplacer je transplane, j’utilise des portoloins, je passe par la poudre de cheminette, je vole sur un balai…
Draco marqua une pause, vérifiant que son fils se rappelait de ce qu’était le transplanage ou un portoloin.
- Et bien là, je ne pouvais plus transplaner et les portoloins, les cheminées et les balais ne marchaient plus.
- Mais comment tu as fait alors ? demanda Antartik, tout ouï.
- J’ai marché. Je n’avais jamais appris à faire du vélo. Je ne savais pas conduire une voiture. Je ne savais même pas ce qu’était une voiture.
L’enfant éclata de rire.
- Ta grand-mère Narcissa adore cuisiner. Elle agite sa baguette en tout sens et tout se prépare par magie. Lentement mais par magie. Quand celle-ci a disparu elle ne savait plus rien faire. Elle a dû demander à Kawi de tout préparer à la façon moldue.
Draco sourit et Antartik rit de plus belle.
- C’est trop drôle, s’exclama-t-il.
- Tu trouves aussi, s’amusa son père. Pour aller au ministère de la magie, on doit utiliser les cheminées, les toilettes magiques pour le personnel ou la cabine téléphonique magique pour les visiteurs. Et bien aucun des trois ne fonctionnait. Des gens se sont trouvés coincés sous terre, d’autres en surfaces.
Antartik ouvrait de grands yeux, ravi d’écouter son père parler.
- Là-bas, on utilise des notes de service pour communiquer, ce sont des avions en papier qui volent pour transmettre les messages. Et bien elles ne pouvaient plus voler. L’ascenseur non plus ne fonctionnait plus. Il a fallu entièrement le démonter et le remonter de manière moldue. Sans parler des lumières. On s’éclairait à la bougie et on en avait mal aux yeux.
- Vous n’avez pas acheté de lampes de poche ? Sonia en a une, elle m’a montré. C’est super pratique ! s’exclama Antartik.
- Non, répondit son père de la tête. Les sorciers ne savaient pas que ça existait.
De nouveau son fils s’esclaffa.
- Ils sont bêtes ces sorciers, déclara-t-il.
- Oui. Les moldus sont bien plus ingénieux que nous. Ils ont inventé l’électricité, l’électronique, la mécanique… Tu sais pourquoi quand tu lâches un objet il tombe ?
- Non.
- Et bien les moldus le savent, eux. Ils peuvent même calculer en combien de temps l’objet que tu as lâché atteindra le sol. Ils savent émettre et recevoir des ondes, ont inventé la télé, la radio…
- Nous aussi on a la radio.
- La nôtre fonctionne selon les flux magiques. Quand le Papillon des Abysses a absorbé la magie, la radio ne fonctionnait plus. Celle des moldus marche tout le temps. Et puis ils savent aller dans l’espace.
- C’est vrai ? demanda Antartik, les yeux brillants.
Draco acquiesça.
- En fait c’est vachement mieux d’être un moldu alors, conclut l’enfant.
Son père eut un pâle sourire.
- Papa, comment tu sais tout ça ? trouva soudain étrange Antartik.
- J’ai acheté une revue sur le sujet, « Les moldus expliqués aux sorciers », avoua Draco en se retenant de grimacer.
- Toi ou maman ? demanda son fils, suspicieux.
- Moi.
Antartik recula sur sa chaise. Il avait tant et tant bu les paroles de son père qu’il en était presque tombé du siège, n’en touchant plus que l’extrémité.
- Si tu as acheté ce livre et que tu me parles de tout ça, c’est parce que je suis un moldu ? demanda-t-il.
- Oui, approuva Draco d’une voix étranglé.
- Ca veut dire que je n’ai pas de pouvoirs magiques, raisonna l’enfant.
- Non.
- Donc je ne pourrai pas aller à Poudlard, conclut-il.
- Non.
Un court silence passa.
- Par contre tu iras dans un collège moldu où on apprend les capacités des matériaux, les réactions chimiques, l’électronique, la composition des hommes et des arbres… tout ces trucs de moldus, récita Draco en essayant de ne pas se mélanger les pinceaux.
- Et j’apprendrai à me servir d’un ordinateur ? A aller sur internet ? A fabriquer des robots ? demanda Antartik.
Draco ne savait pas du tout de quoi pouvait bien parler son fils.
- Peut-être. Il faut que tu demandes à ta mère, elle s’y connaît mieux que moi. Ou parles-en avec tes grands-parents. Eux pourront répondre à toutes tes questions.
L’enfant hocha la tête.
- Finalement c’est chouette aussi d’être moldu, déclara Antartik. Mais… j’aurai bien aimé aller à Poudlard avec Atlante quand même.
Draco fit le tour du bureau pour aller s’agenouiller près de son fils.
- Tu vas voir et apprendre des choses formidables de ton côté qu’Atlante ne connaîtra pas. Il te parlera de Poudlard, toi de ton super collège. C’est bien aussi, qu’en penses-tu ?
- Ca va, fit Antartik.
Son père lui sourit.
- Il est tard, va te coucher maintenant.
Il déposa rapidement un baiser sur son front, Antartik sauta du fauteuil et quitta le bureau. Il déambula un petit moment dans la maison, perdu dans ses pensées, avant de s’arrêter devant sa chambre. Il enfila un pyjama, se mit au lit, se tourna et se retourna sans trouver le sommeil.
« Je vais aller dormir avec Atlante », décida-t-il en se redressant.
- Anta ?
L’enfant sursauta en entendant son frère se glisser dans sa chambre.
- Je suis là, déclara-t-il.
A tâtons dans le noir, Atlante rejoignit le lit de son frère et se glissa à côté de lui sous les couettes. Antartik se rallongea. Cela faisait un moment qu’ils n’avaient plus dormi ensemble, mais ce soir-là, ils en avaient bien besoin tous les deux.