La vie n’est pas un long fleuve tranquille, ça tout le monde le sait. Sauf que parfois, en plus de ça, la vie peut être une vraie garce. Il arrive des choses, que l’on dirait inscrite dans le ciel, ou dans le karma ou même encore dans les feuilles de thé qui naviguent dans votre tasse préférée. La vie c’est tout et n’importe quoi, au sens biologique du terme c’est un cœur qui pompe votre sang pour l’envoyer irriguer votre cerveau et ainsi vous permettre de réfléchir, fonctionner, vivre. Au sens plus philosophique, ce sont des étapes qui nous forment. Nos parents se sont rencontrés, se sont aimés , ou pas, ce sont nos premiers pas dans un parc, nos premiers mots qui concernent soit vos parents soit vos excréments….parfois les deux à la fois. Plus tard c’est ce garçon qui m’a tiré les cheveux dans la cours de l’école, ensuite l’attrait des copines pour la mode alors vous suivez….aveuglément.
Notre vie à nous, les filles, est régie par celle des copines. Que serait ma vie si les filles ne m’avaient pas entraînée là-bas ? Elle ne serait toujours pas un long fleuve tranquille …. Mais elle serait toujours plus longue que maintenant. Ma vie aujourd’hui, se résume à un « positif » sur ce parchemin venu de Sainte-Mangouste. Je suis foutue.
Laissez moi vous raconter.
Le mois d’avril de cette année là avait été un enchaînement d’examens, tous plus durs les uns que les autre. Mes études ont toujours été une chose qui me tenait à cœur, au grand bonheur de mes parents qui n’ont jamais eu à hurler sur un ado récalcitrant pour qu’il ose ouvrir un cahier, moi il fallait hurler pour que je le referme. Pour être fin prête, je m’étais coupée du monde pendant deux mois entier, ne sortant de mon appartement que pour le strict minimum. Mes amis avaient laissé tomber, et ce depuis longtemps, l’idée de me faire sortir de force et donc ma vie sociale s’était cantonné à mon chat orange qui roupillait. Deux mois de dur labeur… soldés par une place dans les trois meilleures écoles de transactions magiques du pays. Mais n’épiloguons pas là-dessus.
Je venait tout juste de me laisser tomber dans mon canapé, que ma porte s’ouvrait en grand, poussé par un pied chaussé d’une botte à semelle métallique. Ronald Weasley, fier chanteur du groupe « Fuk-tionne Mione » …. Jeu de rimes ringardes obtenues après une cuite dans la cuisine du Terrier. Ron n’avait jamais voulu changer le nom de son groupe aux portes de la gloire. Bref, Ron venait de débarquer accompagnée de toute la smala : Harry , Ginny , Luna , Neville et d’autres dont les noms m’échappent toujours. C’est après bien des négociations qu’ils me firent accepter une sortie en boîte.
Ma vie a basculé, et du mauvais coté de la balance.
Les lumières puissantes m’aveuglèrent, je voyais tout en décalé, tout me semblait haché comme dans les vieux films…. Tout était flou, l’odeur de sueur et d’alcool imprégnait l’atmosphère comme un manteau étouffant et trop encombrant. Je me faufilais, bon grés malgré vers le bar. Assise en hauteur sur un siège, je me rendis compte que j’avais perdu mes amis mais le verre d’alcool qui se présenta sous mon nez me fit oublier ce détail.
On dit toujours que nos pires bêtises sont dues à l’ivresse, la mienne n’est due qu’a mon ivresse personnelle. LUI était sobre, un sourire incroyablement enjôleur plaqué sur ses lèvres parfaites. Il m’a salué, inclinant doucement son verre rempli d’un liquide aux teintes céruléennes.
« Granger… » ais je lu plus qu’entendu.
« Malfoy. » ais je répondu d’un air morne.
Je crois l’avoir vu pouffé, il a rapproché son siège du mien et s’est accoudé au bar, tout en surveillant le niveau de liquide présent dans mon verre. Apparemment le niveau en question ne lui convenait pas.
« Garçon ! Un autre pour la demoiselle. » tonna t il avec autorité.
Même moi je n’ai pas osé rétorquer que je ne voulais pas d’une seconde liqueur. J’aurais dû… oh putain oui j’aurais dû.
Nous avons enchaîné les couleurs, les goûts, et nous avons communiés ensemble notre besoin. Pour être franche je ne sais pas de quoi j’avais besoin, de vivre je suppose. Vivre comme le font les ados coincées quand elles se réveillent à leur majorité, en faisant toutes les conneries imaginables….en s’envoyant un presque inconnu dans les toilettes glauques d’une boîte…. Et moi je ne peux même pas faire ça.
Notre première, et unique, fois s’est déroulée dans une chambre d’hôtel, à bas prix oui…mais pas un taudis pour autant. Le lit portait une couette beige qui recouvrit nos corps nus plus tard.
Je ne tiens pas l’alcool, c’est de famille : quand ma grand mère boit un dés à coudre d’alcool elle rigole et devient toute rouge. Je n’ai bu que quatre verres et je n’ai même pas pensé à vérifier ce que Drago m’avait donné, une erreur de débutante. Je n’étais plus une vierge effarouchée depuis longtemps, et le show du blond ne m’impressionnait pas des masses, peut être y aurais je pensé si tel avait été le cas.
Sa main traînait de manière audacieuse sur mon bras, remontant jusqu'à mon épaule dénudé, et dans un geste que je ne contrôlais plus vraiment, j’ai penché la tête. Tout juste assez pour que ma joue frôle ses jointures, pour que ma langue taquine un doigt tandis que je m’humidifiais les lèvres. Il s’est arrêté, m’a regardé d’un air imperturbable avant de sourire. Ce sourire narquois presque cynique qui voulait dire « tu es prise dans ma toile, je le sais, tu le sais alors reste y ». Et j’y suis restée.
Je n’ai pas prévenu mes amis que je partais, je me suis juste laissée entraînée en titubant vers la sortie. Mes talons me faisaient mal, mais je m’en fichais. L’alcool avait tendance à me rendre je-m-en-foutiste, ce qui causa ma perte. Il me tenait par la main et me tirait avec force vers le premier hôtel à proximité. Je ne me souviens de rien si ce n’est que nous nous sommes grimpés dessus aussitôt la porte de la chambre close. C’était ardent, fort, sauvage et presque cruel. Il avait cet air vainqueur en me plaquant sur le matelas, presque fou… j’ai eu peur à cet instant. Il m’a vite fait oublié la peur.
Non ce n’était pas la meilleure baise de ma vie, non je n’ai hurlé son nom en le suppliant de me laisser venir, non il ne m’a pas fait subir une nuit entière de débauche.
On a juste couché ensemble, point final. Oui, final… du moins en ce qui me concerne.
Le matin, on ne s’est pas parlé plus que nécessaire. Pas de « je te rappelle » ni de « a bientôt ». Pas de baisers, pas de regards énamourés. Juste un hochement de tête, et un sourire en coin. Il était parti et moi j’en faisais de même, chacun de notre côté. J’aurai du savoir qu’il me laisserait un autre souvenir qu’un suçon autour de mon mamelon droit.
Je n’ai découvert la chose que 1 mois plus tard … pour entrer dans la fameuse école de management magique, il me fallait passer une série de test médicaux. La prise de sang a été refaite, 5 fois, pour être sûr. J’ai reçu le résultat définitif aujourd’hui.
6 mois…. Il me reste 6 malheureux mois avant de m’éteindre. Il est trop tard pour les regrets, mais si seulement…. Si seulement je n ‘avais pas suivi mes amis , si seulement je n’avais pas bu, si seulement je n’avais pas rencontré Malfoy, si seulement je n’avais pas répondu à ses avances….
Si seulement on avait pensé au préservatif.
Un simple capuchon de latex aurait sauvé ma vie.
Note de chapitre:
Petit OS un peu triste, sur les choses de la vie. J’espère qu’il vous plaira quand même, bien que court et rapide dans les actions.
Enjoy ? ^^
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