Tout appartient toujours à JKR, sauf Ginevra Watts, qui est issue de mon imagination.
Cette fic, écrite comme cadeau pour l'anniversaire de ma chère Emiwyn, comportera 5 chapitres. J'espère que cela te plaira, Emy, et que cela plaira aussi à d'autres^^.
Et un grand merci à ma coupine Aosyliah pour avoir assuré un betareading quasi instantané (et au saut du lit, en plus^^)
Pour ceux qui connaissent ma fic principale "Nos Jours Heureux", vous découvrirez ci-après l'histoire de la mystérieuse jeune femme dont la photo est conservée au creux de la montre d'un certain jumeau Prewett.
Pour les autres, pas besoin de lire Nos Jours Heureux pour apprécier cette histoire, elle en est indépendante.
Elle souffla bruyamment de dépit et laissa finalement retomber quelques mèches sur ses épaules. Elle était de garde ce soir, comme depuis cinq soirs d’affilé, elle était épuisée au-delà de tout ce que les mots pouvaient exprimer… Avait-elle vraiment besoin qu’en plus ses cheveux décident de se rebeller et refusent de tenir en place alors qu’elle devait prendre soin seule de tout l’étage des Accidents Matériels ?
Elle soupira, songeant sérieusement à se lancer elle-même un de ces sorts de coiffure qu’une amie lui avait un jour montré, pour être libérée de ses cheveux et enfin se concentrer sur le fichu dossier qu’elle épluchait depuis que sa garde avait commencé.
Elle relut encore une fois la fiche signalétique du patient. Avait-on idée de posséder autant d’ingrédients dangereux ? Elle n’était même pas sûre que le précepteur qui lui avait enseigné les potions en eût utilisé autant.
Parcourant à nouveau la liste des ingrédients que le malade avait stipulé posséder, elle se demanda ce qu’il pouvait bien vouloir faire avec de la poudre de corne d’éruptif à part chercher à réduire sa maison – et probablement celle de ses voisins – en cendres. Des coquilles d’œuf d’hippogriffe ?! S’étonna-t-elle. C’était clair maintenant, ce type devait être un idiot. Il n’était pas possible de conserver autant de produits dangereux sans qu’il arrive malheur à un moment où à un autre.
Selon le rapport du Médicomage qui l’avait pris en charge dans l’après-midi, le patient était guéri des blessures causées par l’explosion de son chaudron, mais il semblait que certaines plaies persistaient, certainement parce que des particules de certains ingrédients – non encore identifiés à l’heure actuelle - s’y étaient instillées, les rendant, selon les propres termes du soignant : « affreusement hémorragiques»
Saisissant une fiole de potion de Régénération Sanguine dans l’officine qui se trouvait derrière elle, la jeune Médicomage se leva et se dirigea résolument vers la chambre cinq, où devait être endormi le patient en question, qu’elle espérait pouvoir guérir au cours de sa garde, puisque après tout, ce n’était pas comme si elle avait autre chose à faire, puisque tous les autres malades étaient, eux, complètement en cours de guérison.
Elle frappa doucement à la porte puis entra sans hésitation aucune, seulement pour trouver son malade, qu’elle avait aperçu un bref instant lors de la transmission avec l’équipe de jour et que le rapport décrivait comme « dans un état extrêmement instable », assis sur une chaise en train de lire paisiblement.
- « Mais vous êtes inconscient ! » s’exclama-t-elle, en dressant sa baguette, lui lançant un sort pour le faire léviter. « Vous devez impérativement rester au lit ! » Elle tira vivement le rideau qui cachait le lit du blessé et étouffa un cri de stupeur en voyant son malade, profondément endormi dans son lit.
L’étonnement provoqué par la vision de son patient à deux endroits en même temps la déconcentra tant qu’elle en oublia de maintenir son sortilège de lévitation, et ce n’est que lorsqu’elle entendit un bruit sourd, suivi d’un juron étouffé qu’elle réalisa qu’elle venait de laisser tomber quelqu’un sur le sol, et plutôt rudement.
Aussitôt, elle s’agenouilla près du jeune homme qu’elle venait de laisser choir, et bafouilla :
- « Je suis navrée ! Je… Je ne comprends rien ! » Son regard passait de l’un à l’autre des deux hommes, absolument identiques, ses sourcils se fronçant au fur et à mesure, signe manifeste de son incompréhension. « Vous croyez que c’est un effet secondaire de votre accident de chaudron ? »
Alors qu’elle s’attendait à ce qu’il s’inquiète ou pire, qu’il panique, le patient éclata d’un rire qui fit sursauter la jeune Médicomage. Elle le fixait, les yeux écarquillés, alors qu’il semblait être incapable de s’arrêter de rire. Enfin, au bout de ce qu’il lui sembla une éternité, le rire se tût enfin et le jeune homme, essuyant quelques larmes qui avaient perlé au coin de ses yeux, s’excusa :
- « Pardon d’avoir ri, mais c’est bien la première fois qu’on me la fait celle-là. » Voyant que la jeune femme semblait n’y rien comprendre. Il se redressa, lui tendant la main pour l’aider à en faire de même et lorsqu’elle fut debout, gardant sa main dans la sienne, il s’inclina et avec un sourire en coin annonça : « Enchanté de faire votre connaissance, Miss, je suis Gideon Prewett, le frère jumeau de votre patient. » Avant de déposer un baiser, aussi léger qu’une plume sur le dos de sa main.
La jeune femme n’avait jamais été aussi gênée de sa vie, quelle idiote elle faisait ! Evidemment, il avait fallu qu’elle aille chercher une solution incongrue. Pourquoi avait-elle aussitôt pensé que son malade s’était dédoublé ? Bon, pensa-t-elle, c’est vrai qu’étant donné qu’elle avait eu un cas de dédoublement seulement une dizaine de jours auparavant, elle était excusable... Mais au moins, si le dossier de son patient – Fabian Prewett, se remémora-t-elle – avait mentionné un frère, elle aurait eu l’air moins idiote.
Oh ! Il la fixait, l’air d’attendre quelque chose. Et il tenait toujours sa main. Elle lui fit un sourire gêné et, se maudissant lorsqu’elle sentit ses joues rougir sous le regard azur de son interlocuteur, elle répondit, secouant la main qui tenait la sienne en une étrange poignée de main :
- « Médicomage Ginevra Watts. »
Un toussotement poli la rappela aussitôt à la réalité et, lâchant brusquement la main de son interlocuteur, elle se tourna vers celui qui aurait normalement dû avoir toute son attention depuis le début, et qui semblait en bien meilleure forme que son dossier ne le laissait présager.
- « M. Prewett, je dois examiner une nouvelle fois vos plaies. » annonça-t-elle sur son ton le plus professionnel, en s’approchant de lui et commençant à ôter le pansement qui recouvrait son bras droit, découvrant une plaie d’où un étrange pus verdâtre s’échappait.
- « Beuuuurk. » s’exclama le jumeau, faisant sursauter la jeune femme qui ne s’attendait pas à ce qu’il se tînt au-dessus de son épaule. « Qu’est-ce que tu as fait, Fab ?! C’est dégoutant ! »
- « Ne vous inquiétez pas, Médicomage Watts. Il est tout le temps comme ça. Ne vous formalisez pas. » se moqua le patient en levant les yeux au ciel tandis qu’elle lançait un sort de purification sur sa plaie, malheureusement, sans aucun résultat.
- « Il faudrait bien plus que quelques grimaces pour me déconcentrer, rassurez-vous M. Prewett. » répondit-elle sans même lever les yeux vers le jeune homme qui se tenait désormais face à elle, puisqu’elle avait fait le tour du lit pour aller ausculter l’épaule gauche du malade.
- « C’est un défi, Ginevra ? » demanda aussitôt Gideon.
Etonnée de s’entendre ainsi appeler par son prénom, elle leva brusquement la tête, seulement pour rencontrer à nouveaux les yeux rieurs du jeune homme.
- « Et voilà, je suis là depuis seulement quelques instants et je vous ai déjà détournée de mon frère… » Se tournant vers son jumeau, avec un sourcil impérieusement arqué, il ajouta : « Rends-toi à l’évidence, Fab, je suis le plus beau… »
- « Dans tes rêves, espèce de troll ! » plaisanta le patient.
Mais qui pouvait bien lui avoir donné des patients pareils ? Décidemment, elle avait besoin d’alléger ses plannings, parce que ces deux là, elle avait simplement envie de les faire taire grâce à un sort de sommeil profond, qui était enseigné aux Médicomages pour apaiser les patients les plus en détresse.
Elle soupira et se concentra sur la plaie qu’elle venait de découvrir. Celle-ci, contrairement à la précédente, semblait étonnement propre mais saignait abondamment, et avait résisté à tous les sorts que ses collègues avaient utilisé pour tenter de la refermer.
Parcourant à nouveau la liste des ingrédients que le patient avait déclaré posséder, et complètement oublieuse des deux frères qui continuaient à se chamailler devant elle, toujours pour décider lequel des deux était le plus beau, Ginevra fut soudain saisie par une mention en particulier : noyau de mangoustan pulvérisé.
Retenant à grand peine une exclamation de joie d’avoir enfin trouvé une partie de la solution, la Médicomage sortit à toutes jambes de la chambre et ne revint que quelques instants plus tard, une bouteille de Bieraubeurre dans la main.
- « Vous êtes partie comme ça pour aller chercher à boire ? » s’étonna Gideon, visiblement déçu.
- « Ne soyez pas idiot. » déclara-t-elle en levant les yeux au ciel, un énigmatique sourire aux lèvres alors qu’elle rejoignait le lit de Fabian. Sans permettre à un seul des deux frères de prononcer un autre mot, elle fit couler un filet de Bièraubeurre sur la plaie, faisant grimacer Fabian. « Je suis navrée M. Prewett, je vais tout faire pour que cela soit le moins douloureux possible. » Bientôt, elle interrompit le flux de Bièraubeurre et lança un sortilège sur la plaie du patient, qui se referma aussitôt.
Les deux frères, la fixait, éberlués et Ginevra, même si elle était maintenant accoutumée à la reconnaissance des familles, ne put s’empêcher de rougir de la solution pour le moins inhabituelle dont elle venait de faire la démonstration.
- « Les propriétés apaisantes de la Bièraubeurre annihilent les effets hémofluidifiants des- »
- « Noyaux de mangoustan ! » s’exclama Fabian, visiblement impressionné.
*tord ses doigts, rongée par l'angoisse de décevoir*
Une review ? *yeux suppliants*