Au loin les oiseaux chantent avec délice, et au-dessus de nous, le soleil brille haut dans le ciel ; pas un seul nuage ne vient obscurcir l’horizon de cette journée du mois d’août, celle que je sais être la plus importante de ta vie. Tu es belle. Tu es rayonnante. Tu es sublime. Tu es bouleversante. Tu es tout cela, et bien plus encore. Toi, Hermione, mon amie, la meilleure que j’aie eue, celle qui me connait mieux que personne. Je te trouve si belle dans ta superbe robe blanche, avec ton éclatant sourire et tes yeux enjoués, que j’en pleurerais presque. La seule raison pour laquelle mes larmes ne coulent pas, c’est parce que je ne pourrais pas te charrier toi d’avoir pleuré si je laissais mon émotion s‘exprimer aussi publiquement.
Tous les invités se pressent autour de toi, la Reine du jour, le soleil haut dans le ciel, l’étincelle de bonheur, pour te féliciter, pour te souhaiter leurs vœux, pour te toucher et se plonger dans ta gloire et ton amour. Tu ris, tu remercies, tu souris, tu embrasses, tu plaisantes. Et au cœur de ce ballet incessant de paroles et de discours, tu restes la même, un véritable éclat de soleil, un diamant pur et fin ; tu rayonnes de patience et d’amour et nul ne peut être insensible à ta grâce.
Je suis terriblement émue. Ma gorge est douloureusement serrée tandis que je te vois partager une danse avec ton père, puis une autre avec mon frère, celui que tu viens d’épouser et que je ne remercierai jamais assez de te rendre si heureuse. Parce que tu ne mérites que ça, Hermione. Le bonheur. Sous toutes ses formes et tous les jours de ta vie. Je veux que tu croques dans le bonheur et que son miel coule dans ta gorge comme le sucre d’une poire, je veux que tu respires le bonheur et que son parfum t’enivre comme le fait celui d’une prune fraichement cueillie. Je veux que tu dormes, que tu nages, que tu boives le bonheur. Et si tu es heureuse alors je le serai aussi.
Tu as tellement donné dans ta vie, Hermione. Pour les elfes de maison et pour toutes les autres créatures magiques, pour les sorciers nés de parents moldus, pour que la lumière triomphe des ténèbres et que l’on puisse de nouveau vivre des jours comme celui-ci. Tu as tant donné et tu mérites que l’on te donne à ton tour. De l’amour, tu n’en manqueras jamais. Ronald t’aime et t’aimera toujours de tout son être, je le sais. Et je sais aussi que ton petit ventre rond te donnera bientôt d’autres joies. Je sais que devenir une maman te fait peur, que tu doutes beaucoup sur tes capacités à remplir ce rôle convenablement, mais pour moi, la question ne se pose même pas : bien sûr que tu seras une superbe mère, Hermione. Je sais que jamais cet enfant ne manquera d’amour et que tu seras toujours là pour lui comme tu as toujours été là pour moi.
Parce que tu m’as tant donné, à moi, que je ne sais même pas comment te dire merci, Hermione. Des années durant, tu as été l’oreille attentive qui m’écoutait, tu as été les yeux amicaux qui me regardaient, tu as été l’épaule fraternelle où je pleurais, tu as été les bras chaleureux qui me réconfortaient. Grâce à toi, j’ai pu continuer à vivre après que avoir été libérée de l’emprise de Voldemort. Grâce à toi, j’ai pu décider de ne pas attendre éternellement Harry et de profiter de ma jeunesse. Grâce à toi, j’ai pu surmonter notre rupture. Grâce à toi, j’ai pu le comprendre et trouver la force de lui pardonner. J’ai toujours pu compter sur toi, et tu as toujours pu compter sur moi. Parce que c’est ainsi que fonctionne le monde. Tu es ma meilleure amie et pour rien au monde je ne te laisserais tomber.
Tu comptes tellement pour moi, Hermione. Je t’ai donné un rôle prépondérant dans la vie de mon fils, parce que je sais que tu seras la meilleure marraine dont pourrait rêver James, parce que je voulais te remercier, parce que je voulais te montrer à quel point tu comptes pour moi. Tu ne peux pas t’imaginer le sentiment de fierté que j’ai ressenti quand tu m’as désignée comme témoin de ton union à Ronald et l’amour qui m’a envahi quand j’ai su que tu me ferais le privilège d’être à mon tour la marraine de ton bébé. Qu’il soit une petite fille ou un joli garçon, sache que cet enfant sera aimé et choyé par sa marraine.
J’espère qu’il ressent tout l’amour et le bonheur que je vous donne à tous les deux quand je te serre enfin dans mes bras. Les gens dansent, Harry et Ron parlent avec animation, tes parents rayonnent de fierté et les miens les imitent très bien. Au cœur de cette frénésie de danse, de musique, de couleurs chatoyantes, de rires joyeux, de cris d‘enfants, de bruits de verres qui s’entrechoquent, de femmes qui piaillent et d’hommes qui paradent, je te serre dans mes bras. Je ferme les yeux. Je te sens sourire plus que jamais contre mes cheveux. Je n’ai pas besoin de te regarder pour savoir que tu t’es mise à pleurer. Et tu sais que des larmes coulent de mes propres yeux. Au cœur de tous ces pères, ces mères, ces oncles, ces tantes, ces cousins, ces cousines, ces amis et ces amies, je suis la plus heureuse des invités de ton mariage : aujourd’hui est le plus beau jour de vos vies, à Ron et à toi. Aujourd’hui vous êtes tous les deux plus magnifiques que jamais. Aujourd’hui même le capricieux ciel anglais a compris qu’il ne devait pas tenter de rendre ta vie triste sous peine de m’entendre hurler de rage. Aujourd’hui mon frère a épousé ma sœur. Et c’est le plus beau cadeau d’anniversaire que l’on ne m’ait jamais fait.