« J’ai peur. Je n’ai jamais eu aussi peur de ma vie, je tremble, je pleure et il me semble que je me suis faite dessus. Je n’ai pas pu me retenir, ça fait plus de douze heures qu’ils m’ont balancés là, tel un animal et qu’ils jouent avec moi. Dans ma cage, trop petit pour que je m’y tienne debout, trop étroite pour que je m’y assoie, je suis telle une marionnette entre les mains de ses hommes. Humiliations, viols, tortures, j’ai tout subit et pourtant c’est ce dernier fait qui me terrasse. Il n’y a plus d’espoir. Moi Bobby McAdams, 22 ans, je vais mourir. Je n’ai pas vécu et je vais mourir. Je suis extrêmement lucide vous savez et pourtant j’ai bien cru devenir folle ces derniers jours. Depuis que j’ai compris que j’allais mourir la peur a laissé place au soulagement et un sourire flotte même sur mon visage. Tout ce que j’ai vécu n’a plus d’importance puisque c’est la fin, la délivrance … bientôt je n’existerais plus. J’ai tellement souffert. Vous ne pouvez pas comprendre, n’essayez pas. Tout cela n’est qu’une horrible mascarade. De toute façon, pour parler de la guerre, il n’y a que des larmes, pour parler de ma vie il n’y a que des larmes. Sans la guerre, sans le mal rodant, sans tout ce gâchis elle aurait pu être bien ma vie. Mais c’est ainsi. J’ai du naître pour souffrir. Jugez par vous-même. »
Elle est fière et belle Bobby. Fière parce que tout le monde la regarde et qu’elle n’a pas le droit de perdre la face, de laisser entrevoir ses faiblesses le premier jour. Belle car elle l’a toujours été avec son corps sensuel, sa tignasse brune et ses yeux bleus qui ont toujours l’air de n’avoir peur de rien. A dix-sept ans, c’est déjà une femme et, comme toute femme elle se fait juger par la gente masculine à cet instant précis. Elle est Américaine, elle vient de Salem, et le fait d’intégrer Poudlard est une bénédiction pour elle, un renouveau. Pour l’instant, elle est débout sur l’estrade, au côté de ses Professeurs et à la vue de tous. Elle n’aime pas cela, elle n’a pourtant pas le choix.
Minerva McGonagall, Professeur de Métamorphose de son état, vient de poser le choixpeau sur sa tête. Celui-ci s’écrit « Gryffondor » et c’est fini.
A l’annonce de sa Maison, cela avait été le silence total. Si Bobby avait été attentive, elle aurait remarqué que toutes les têtes s’étaient tournées vers la table la plus à gauche, l’air anxieux. Elle ne s’était pas rendue qu’il y avait eu un blanc avant que, suite à un haussement de sourcils de McGo, la fameuse table de gauche ne commence à applaudir, suivie par les autres. Et Bobby, s’était installé à la table la plus à droite, impatiente. Elle avait des illusions, des rêves, beaucoup trop pour ne pas tomber de haut.
Malgrè tout, personne ne lui avait adressé la parole ce soir là au repas. Apparemment, la sociabilité n’était pas la première qualité de sa maison. Enfin, c’était ce que c’était dit Bobby, qu’une nouvelle en plein milieu d’année ce n’était pas commun, que ça pouvait même faire peur à certains. Elle avait donc suivit silencieusement, presque religieusement, la masse rouge jusque dans son dortoir, essayant de ne pas paraître immature mais ne pouvant s’empêcher de s’émerveiller devant l’harmonie du château. Une fois arrivée, elle s’était sentie bête. Elle ne savait pas où sa malle avait été déposée, elle ne savait pas où dormir, ni les cours qu’elle avait le lendemain. Bref, elle était totalement paumée et rouge comme une tomate. For heureusement pour elle, et son ego, sa Préfète en Chef était intervenue. Elle s’appelait Lily Evans et paraissait fatiguée avec ses traits tirés et ses cernes bleutées. Néanmoins, au prix d’un effort surhumain selon Bobby, elle lui avait montré son dortoir, son lit, lui avait expliqué le fonctionnement des sabliers, lui avait donné l’emploi du temps et s’était excusé de son manque d’accueil et de réactivité sans omettre de lui souhaiter un bonne chance qui sonnait comme un avertissement.
Bobby aurait du se méfier de ce bonne chance.
Mais elle alla se coucher, s’emmitoufla dans la grosse couette rouge et il ne s’était pas encore passé cinq minutes qu’elle était dans les bras de Morphée, bien au chaud.
Le lendemain matin, elle se réveilla très tôt, selon ses projets. Elle voulait aller découvrir le château avant que ses cours ne commencent. C’est ainsi que, de nouveau de bonne humeur, elle enfila son uniforme, mit ses chaussures et descendit dans la salle commune qui était déserte à cette heure là. Se disant que ces Anglais était tous des marmottes, elle se marmonna quelque chose à elle-même, avant de descendre de la Tour. Elle visita les cachots (et avec bravoure ne hurla pas en voyant la propreté des lieux), la Bibliothèque, découvrit les toilettes des filles et même celle des garçons à la suite d’un malencontreux accident, l’infirmerie, quelques salles de cours et elle allait passer au parc de Poudlard. Mais pile au moment où elle allait passer la porte, quelqu’un lui rentra dedans. C’était une petite brune, assez boulotte, avec de beaux clairs à l’air effaré par ce qu’elle venait de faire.
- Excuse moi, franchement je suis vraiment trop maladroite. J’t’ai pas fait mal ?
- Non, non, ne t’inquiète pas, répliqua Bobby.
Elle avait un grand sourire, amicale. Peut-être qu’elle avait l’air débile mais c’était la première personne qui lui parlait, elle avait le droit d’être heureuse. La fille rougit de tous ses pores, sûrement intimidée par Bobby ou effrayée par tant de joie à une heure si avancée. On aurait dit qu’elle se forçait à lui parler.
- Tu es celle qui vient d’Amérique n’est-ce pas, demanda t’elle. Ca ne te fais pas bizarre d’arriver ici en cours d’année ?
- Ben si, sourit Bobby. Mais je l’ai voulu. Le seul truc, c’est que les Anglais n’ont pas l’air très accueillant … tu n’es que la deuxième personne à me parler à Poudlard.
La jeune fille prit un air gêné et murmura un « ah » de désolement, comme si tout ceci avait été de sa faute.
- Ne t’inquiète pas, cela ne devrait pas tarder … que veux-tu : le flegme Anglais !
Bobby sourit. C’est vrai qu’ils étaient lents ici et peu extravertis ici, contrairement à la jeune fille. Cela la rendait perplexe. En attendant, Lauren, car elle s’appelait Lauren et était dans la maison des Serdaigles, proposa de l’amener en cours. Elle lui demanda ce qu’elle avait, et parut joyeuse (du point de vue de Bobby) d’être en Métamorphose avec elle. Bobby la suivit donc avec la fausse impression de s’être fait, sinon une amie, une connaissance qui le deviendrait peut-être.
Ils n’étaient pas très nombreux en cours, seulement une quinzaine. Avant son arrivée à Poudlard, elle avait appris qu’il lui fallait sélectionner les cours qu’elle avait envie et ceux qu’elle avait réussi aux Buses. Ainsi l’Histoire de la Magie et les Potions étaient passé à la trappe mais elle se faisait une joie d’avoir encore cours de Métamorphose et surtout de Sortilège, matière où elle excellait. Mais apparemment tous ne voyait pas les choses comme elle, car Lauren lui apprit que la plupart des élèves avaient choisit les cours de Potions.
L’heure se passa tranquillement, elle du transformer une tirelire en cochon. Dès la seconde tentative, elle avait devant elle un petit porcelet et même si sa queue était légèrement tordue, elle était fière d’elle. Lauren, elle, avait eu plus de mal, mais y était parvenue aussi après quelques minutes de concentration.
Le Professeur McGonagall leur accorda à chacun dix points, ce qui ravit Bobby mais n’avait pas l’air de faire tellement plaisir à la Serdaigle, sans que notre Américaine ne sache pourquoi.
C’est après ce cours-ci, qui l’avait tellement détendu, que Bobby allait s’apercevoir du véritable Poudlard.
Ce premier chapitre est vraiment court, mais c'était pour mettre en place l'histoire. Ca fait quatre ans que je n'ai pas écrit de fic' alors n'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez, surtout pour critiquer et m'aider à avancer ;) Sinon je compte poster à peu près une fois par semaine, ça dépendra surtout du taux de travail que j'aurais durant l'année :) Merci d'avance à tout ceux qui me liront !