Avez-vous déjà ressenti cela? L'amour inconditionnel, irraisonné et dénué de désir que l'on éprouve parfois pour son meilleur ami?
Ode à mon meilleur ami
Tu gisais là, aux pieds du Seigneur des Ténèbres, là où Hagrid t’avait déposé. C’était fini, tu t’étais battu pour nous, tu étais mort pour nous. Tu ne reviendrais pas, et tous les mots du monde ne suffiraient pas à exprimer notre douleur à tous en cet instant.
Harry, il y a tant de chose que j’aurais voulu te dire… Cette guerre ne m’en a pas laissé le temps. Pendant ces sept années, nous avons couru, nous sommes précipités à la recherche d’une solution pour toute une foule de problèmes, plus ou moins graves, et je n’ai jamais trouvé le moment ni le courage de te dire tout ce que je ressentais pour toi, à quel point tu importais à mon cœur.
Je me souviens de la première fois où je t’ai rencontré, il y a sept ans, dans le Poudlard Express. J’avais lu tant de choses sur toi, mais je n’imaginais pas une seule seconde qu’un jour nous serons amis… Ça ne s’est pas fait comme ça. J’étais trop méprisante à cette époque pour me faire des amis facilement, mais comme tous les autres, tu me fascinais, et sans réussir à m’expliquer pourquoi je voulais te connaître, toi, pas le Harry Potter dont on parle dans les livres d’histoires. Et puis, il y a eu Halloween. Ce soir-là, Ron et toi, vous m’avez sauvé la vie alors que je n’avais pas été une seule fois aimable avec vous. Je ne crois pas que beaucoup de gens puissent se targuer d’être devenu ami avec quelqu’un en combattant un troll.
Les années ont passé… La troisième année a été difficile, j’avais du mal à te mentir, à te cacher l’existence du Retourneur de Temps. Finalement, tu as appris la vérité lorsque nous l’avons utilisé pour sauver Sirius. A ce moment-là, tu m’as dit que tu avais vu ton père, pendant l’attaque des détraqueurs. Tu avais l’air tellement heureux, tellement excité, que ça me faisait mal, terriblement mal de te dire que c’était impossible… Il fallait bien quelqu’un pour te ramener sur terre, pas vrai ? Mais tu ne m’as cru qu’au dernier instant, quand tu as vu que personne ne venait à ton aide dans le passé. Tu as toujours été têtu, borné, et si ça me tapait sur les nerfs de temps à autre, cela faisait partie de toi, et j’aimais aussi ce côté-là de ta personnalité.
Je t’aimais. Je t’aime toujours. Bien sûr, c’est différent de ce que je ressens pour Ron. Mais j’aime tes qualités comme tes défauts, j’aime t’avoir à mes côtés, j’aime discuter avec toi de tout et de rien sans avoir à me soucier de surveiller mes paroles. Je souhaite ton bonheur, je le souhaite du plus profond de mon être, et pourtant je ne prétends pas y participer. C’est peut-être là la différence… Cet amour que je ressens pour toi, il est totalement vide de désir de te faire mien. Si pour te rendre heureux je devais m’effacer de ta vie, je le ferais, quoi qu’il m’en coûte. Te voir sourire suffit à réchauffer mon âme, même dans les pires moments. Tu sais trouver les mots justes, ceux qui me feront agir, me consoleront, me feront rire. Tu sais m’écouter quand j’en ai besoin, et parfois tu te confies à moi, et en t’écoutant je me sens bien, juste bien. Ces moments que nous avons partagés ensemble, je ne les oublierai jamais. Ce sont les plus précieux, les plus magiques qu’il m’ait été donné de vivre.
A présent, je me bats, je continuerai jusqu’à ma mort s’il le faut, parce que c’est ce que tu as fait pour nous. Mais cette bataille me blesse, me brise. Trop de gens sont tombés à mes côtés, et tu en fais partie, cette pensée m’enserre à m’étrangler et je ne sais pas comment je fais pour encore me tenir face à Bellatrix. Tout va si vite, tout est flou, je me sens jetée en arrière, la mère de Ron s’avance, elle est furieuse, elle est mue par le désir de vengeance. Bellatrix rit, tombe, je n’ai pas eu le temps de comprendre ce qui s’était passé. J’entends des cris, ils viennent de partout, et un, plus fort, à quelques pas de moi.
« Protego ! »
Et tu es apparu.
Pendant un moment, j’ai cru que j’étais morte, moi aussi. Je ne pensais pas que je pourrais encore souffrir de tout mon corps même après ma mort.
Et puis j’ai compris.
J’étais vivante.
Ce n’était pas un rêve.
Tu étais là, tu te tenais devant nous, tu nous protégeais à nouveau.
J’aurais le temps de te dire, de tout te dire.
Ce n’était pas fini.
Ce texte est pour mon meilleur ami, qui est loin de moi aujourd'hui, par ma faute certainement. Contrairement à Hermione, je ne peux pas revenir en arrière pour retrouver ces moments heureux où nous riions ensemble, mais je souhaiterais vraiment qu'il sache à quel point ces souvenirs sont précieux à mon coeur. Justin, si un jour tu lis ceci : je te considèrerai toujours comme mon petit frère, rien ne pourra jamais changer ça.