Le jour se levait à peine, éclairant timidement la végétation luxuriante qui envahissait le jardin laissé à l'abandon depuis de nombreuses années. Sous les branches dénudées d'un arbre centenaire, Regan rêvassait encore, perchée sur cette balançoire qu'elle affectionnait tant depuis l'enfance. Ses pieds nus effleuraient la mousse tendre rendue humide par la rosée du matin et malgré la brise glacée qui emmêlait ses longs cheveux d'ébène , la jeune fille ne frissonnait pas. Comme à son habitude, elle s'était faufilée hors du château dés que la nuit avait commencé à pâlir pour voir l'aurore illuminer progressivement la roseraie, la fontaine de pierre vide et enfin, éclairer la façade antique et terne du château.
Lorsque les rayons du soleil vinrent caresser son visage livide, elle songea soudain que c'était peut être la dernière fois qu'elle assistait à ce spectacle.
Demain, elle serait à des milliers de kilomètres de chez elle, dans un pays étranger , à la merci d'un fiancé qu'elle n'avait vu qu'une seule fois alors qu'elle n'avait que quatre ans. Regan sentit son cœur se serrer douloureusement. Elle avait été préparée à ce départ depuis longtemps et elle s'y était résignée, c'était la volonté de son père et elle le respectait trop pour le contrarier.
Regan avait été élevée selon des traditions immuables malgré les temps nouveaux. Sa seule consolation, si elle l'acceptait néanmoins comme telle, était de savoir que son père ne l'abandonnait pas complètement. Ils quitteraient Silistra ensemble en fin de matinée pour l'Angleterre. Bien sûr, il ne resterait que jusqu'à la cérémonie du mariage mais elle s'estimait déjà heureuse de ne pas devoir affronter sa belle famille seule. Elle avait grandit au château , ne sortant que pour de rares occasions et les domestiques étaient les seules personnes qu'elle voyait. Sa tante Bella lui rendait visite de temps à autre également mais elles entretenaient surtout une correspondance régulière depuis des années. Regan lui vouait une admiration sans bornes et elle se réjouissait d'avoir bientôt l'opportunité de la voir davantage.
Malgré la vie de recluse que lui imposait son père et ses efforts pour la préserver des tumultes politiques, elle en savait long sur la guerre qui se préparait. Le Seigneur des Ténèbres était de retour et le Ministère ne tarderait pas à tomber sous sa coupe. Albus Dumbledore ayant été tué de la main de son fiancé en personne, ne restait plus que le ridiculement célèbre Harry Potter. Il ne représentait pas une menace, c'était un jeune sorcier insignifiant. Malheureusement pour lui, sa futile petite existence portait atteinte à la réputation du maître et il serait éliminé. Avec lui, l'espoir d'une cohabitation entre Sang Pur et Sang de bourbe mourrait et la race des sorciers serait enfin épurée.
Commencerait alors une nouvelle ère . Ils pourraient utiliser leurs pouvoir sans restrictions aucune . C'était leur droit le plus naturel. Les moldus étaient obsolètes, une espèce inférieure et dépassée, les sorciers représentaient l'avenir. Fini la répression du peuple magique, les moldus allaient être contraint de se plier à l'autorité du Seigneur des Ténèbres. Les résistants seraient matés, exterminés jusqu'au dernier.
Regan sauta de sa balançoire et se dirigea vers le château à pas lents, dévorant des yeux ce jardin qu'elle aimait tant et qui avait abrité ses jeux d'enfants, ses rêveries mélancoliques et même, son premier baiser. Elle sourit en songeant à Viktor , ce jeune sorcier que son père avait hébergé quelques semaines après que ses parents aient été assassinés. Un ami de son père l'avait prit sous son aile et l'avait amené ici pour qu'il se repose.
Elle se souvenait de la première fois où elle l'avait vu, blessé et inconscient. Il avait suffit d'une poignée de secondes et elle avait senti son cœur s'ouvrir dans sa poitrine. Une poignée de secondes. C'était le temps qu'avait mit son père pour ordonner à Cédrina de l'emmener dans ses appartements. Jamais avant Viktor elle n'avait vu de jeune homme. Il était si beau, si...viril ! Elle ne lui avait pas encore parlé qu'elle était déjà conquise. Bien que son père ait tout mis en œuvre pour la tenir à l'écart, elle avait pu l'approcher.
Auprès de lui elle avait découvert le pouvoir de ses charmes, l'impact que sa beauté avait sur la gente masculine. Grâce à cela, elle était maintenant capable d'analyser et de comprendre le comportement des hommes. Les mains qui tremblent, les regards fixes, lourds de sous-entendu, les signes de nervosité, la voix chevrotante et cajoleuse ... Leurs attitudes physiques trahissaient toujours leurs émotions, elle savait les reconnaître : le désir, l'admiration, le trouble mais aussi la souffrance et la frustration.
Surtout la souffrance et la frustration. Elle les avait si souvent lu au fond des prunelles sombres de Viktor. Elle se refusait à lui abandonner davantage que ses lèvres. L'envie, cruelle et violente, avait faillit la perdre plus d'une fois lorsqu'il l'avait tenu dans ses bras mais sa notion du devoir, de la vertu était encrée trop profondément pour qu'elle se compromette. Oh, elle l'avait aimé et tellement encore à ce jour ! Il y avait un an à présent qu'il était parti. Elle le revoyait sur les marches du château au moment de partir, ses traits douloureux, ses yeux éperdus et flous.
Il l'aimait et son départ en était la plus belle preuve. Il l'avait respecté comme il avait respecté sa volonté de rester fidèle à ses lois morales. Regan n'aurait pas supporté d'être déshonorée aux yeux des siens et il le sentait. Elle était promise à un autre mais il savait, tout comme elle, que ce qu'ils éprouvaient était bien trop fort pour s'effacer. Qu'importe le temps et l'absence, Regan lui avait donné son cœur et elle garderait à jamais ces instants de bonheur volés comme le plus précieux des trésors.
Qui que soit ce fiancé en Angleterre, il n'aurait d'elle que ce qu'il était en droit d'attendre. Son soutien, son dévouement et certes, un héritier mais il ne toucherait jamais son cœur.
Elle avait à peine gravit les marches du perron que les lourdes portes s'ouvrirent silencieusement. Un elfe de maison vieux comme le monde s'inclina jusqu'à ce que son nez crochu touche les pierres grises qui pavaient le hall d'entrée, sa main noueuse posée solennellement sur sa poitrine.
-Mes respects du matin, jeune maîtresse.
Regan ne lui adressa pas même un regard. Ces créatures la dégoûtaient au plus haut point. Bah ! Elles avaient leur utilité, c’était certain mais elle se bornait à les tolérer. Elle posait la main sur la rampe du grand escalier tapissé de rouge lorsqu'une voix aux accents de reproches se fit entendre.
- Quand cesseras-tu de me désobéir, Élisabeth ?
Comme à son habitude, son père avait presque chuchoté ses mots, mais le silence était tel qu'ils se répercutèrent dans la vaste pièce. Lorsqu'il l'appelait par son premier prénom, c’ est qu'il était de méchante humeur. Elle ramena innocemment ses mains dans son dos et le contempla avec ses grands yeux verts, une expression de profond repentir sur le visage.
-Pardonnez-moi, père, dit t-elle, intérieurement furieuse de s'être une nouvelle fois faite surprendre.
Il s'approcha d'une démarche nonchalante, les pans de sa robe de chambre ample traînant sur le sol avec un bruissement presque imperceptible. Regan baissa instinctivement les yeux. Elle avait eut l'occasion de voir son père en colère une fois, bien que sa fureur n'eut pas été dirigée contre elle , elle ne tenait pas à assister de nouveau à ce spectacle. Il était aussi redoutable qu'il était calme.
-Tu sais que tes petites escapades matinales m'insupportent et... Cette tenue! Tu n'es plus une enfant. Il est inconvenant de te promener aussi peu vêtue et déchaussée de surcroît!
Regan acquiesça silencieusement, l’observant à la dérobée à travers ses longs cils noirs. Il tendit sa main aux doigts chargés de bagues en or vers elle et lui releva doctement le menton. Son visage dur se détendit jusqu'à esquisser un sourire moqueur.
-Ne me fait pas ces yeux là. Tu n'es pas plus désolée que les centaines de fois où je t'ai sermonné à ce sujet! Fais-moi un sourire et comme d'habitude, j'oublierais que tu n'en fais qu'à ta tête.
Regan obéit de bon cœur et son père lui prit les mains, sa contrariété évanouie comme neige au soleil.
-Hier encore je t'apprenais à changer une colombe en pierre et aujourd'hui, c'est toi qui t'envoles.
Il porta ses mains à ses lèvres et Regan ferma momentanément les yeux, cherchant à graver ce rare moment de proximité dans sa mémoire.
-Dans quelques jours, cette bague de fiançailles sera remplacée par une alliance, souffla t-il en regardant pensivement l'émeraude qui ornait l'annulaire de sa fille. À ce moment là, je t'aurais perdu.
Regan resserra ses doigts autour des siens et s'efforça de lui sourire malgré la tristesse qui l'envahissait.
-Vous ne me perdrez jamais.
Il se redressa et eut un sourire forcé lui aussi, se détournant brusquement pour rejoindre la salle à manger.
-Nous partons dans trois heures. Sois prête.
Regan le regarda disparaître et monta les marches à pas mesurés, se perdant dans la contemplation de ce lieu qui lui était cher. Chaque recoin de ce château lui rappelait des souvenirs heureux. Les parties de cache-cache avec Cédrina, les cours de ses précepteurs donnés dans la grande bibliothèque, les veillées qu'elle ne tenait jamais le soir de Noël pour surprendre la livraison mystérieuse de ses cadeaux et ses leçons de piano avec son père... Son enfance s'arrêtait ici, entre ces murs. Elle y laissait ses souhaits de jeunes filles romantiques qu'elle adressait à la lune impérieuse. Dés l'instant où elle quitterait ce lieu, ses rêves et ses espérances tomberaient en poussière.
Durant des années, elle n'avait demandé qu'une seule chose sous bien des formules différentes : l'amour. On le lui avait offert pour l'enlever aussitôt alors elle avait comprit que la vie ne se résumait pas à des souhaits enfantins au clair de lune. La vie était cruelle et injuste. Elle était résignée, le bonheur n'était qu'un rêve de plus qu'elle ne pouvait qu'effleurer du bout des doigts. Alors, il lui fallait renoncer et suivre la voie qu'on lui avait choisit.
Assit dans un fauteuil de cuir noir prés de la fenêtre, Drago regardait Pansy arpenter sa chambre comme une lionne en cage, laissant libre court à sa colère. Il lui devait bien cela.
-Je n'arrive pas à croire que tu m'aies caché ça, Drago! Répétait t-elle inlassablement, les joues mouillées de larmes.
-Je ne vois vraiment pas ce que cela change, dit t-il calmement.
Elle lui adressa un regard meurtrier, il craignit un moment qu'elle lui saute à la gorge et le mette en pièces mais elle se contenta de bégayer :
-Nous sommes ensemble depuis... Tu... Je croyais qu'un jour...
Il arqua un sourcil, étonné . Pourquoi fallait t-il que les filles nourrissent des désirs de mariage dés qu'elles entretenaient des relations plus ou moins sérieuse avec un garçon ?
-Je ne t'ai jamais promis de t'épouser ! Crut t-il bon de lui rappeler .
-Nos parents se connaissent...Et moi, j’ ai... Enfin! Si j'avais su que tu en épouserais une autre je n'aurais pas couché avec toi ! C'est...
Il se leva, agacé et vint la prendre par les épaules. Cette petite scène avait trop duré. Déjà deux heures qu'elle gémissait comme une sorcière condamnée au bûcher.
-Ne joues pas les prudes, Pansy. Tu ne regrettes rien du tout, c’ est juste que ton orgueil en a prit un coup mais, ça passera ! Et puis, marié ou pas, tu sais bien qu'il n'y a que toi dans mon cœur.
Elle le jaugea du regard un instant et secoua la tête. Drago jura mentalement. Si même ces mots là ne la calmaient pas, il n'était pas prêt de la mettre à nouveau dans son lit. Cette histoire de mariage lui causait décidément bien des désagréments! Il jeta un coup d'œil discret à sa montre. Plus qu'une demi -heure avant le retour de sa mère.
-Arrêtes de te payer ma baguette, Drago ! Si tu m'aimais vraiment, tu convaincrais ta mère d'annuler cette alliance stupide ! Pour une fois dans ta vie, sois un peu courageux ! S’emporta t-elle de nouveau.
-Le père de cette fille est le Mangemort le plus cinglé que j'ai jamais rencontré ! J'ai réussi à sauver ma peau en accomplissant la volonté du Seigneur des Ténèbres et je n'ai aucune envie de provoquer ce type. Autant me tuer tout de suite...
-Et si elle est laide? S’écria-t-elle puérilement.
-Elle sera forcément laide comparée à toi, mon cœur, murmura t-il en tentant de l'embrasser.
Mais elle s'échappa de son étreinte aussi vite que si elle avait transplané.
-Si elle est laide, tu accepteras de l'épouser quand même ? Insista t-elle, véhémente.
-Elle pourrait avoir un œil au milieu du front et des oreilles de gobelins, je devrais l'épouser.
-Quand est ce qu'elle arrive ici ? Je veux la voir! Peut être qu'elle, voudra renoncer à cette union grotesque!
-Je suis tout de même le meilleur parti d'Angleterre! Ne pu t-il s'empêcher de dire.
Son ton crâne ne fit qu'attiser la colère de Pansy dont les yeux flamboyaient dangereusement.
-Quand ?
Drago soupira, se rasseyant dans son fauteuil, exaspéré.
-Ce soir.
-Ce soir ? S’étrangla t-elle, effarée.
-Par pitié Pansy, ne fais pas de scandale. Ma mère est tellement stressée qu'elle serait bien capable de te stupéfixer et de te jeter dans les cachots du manoir jusqu'à ce que la cérémonie soit terminée. De toute façon, tu ne pourras pas la voir. Même moi je n'en aurais pas le droit avant d'être devant l'autel ! Plaida t-il.
-Mais c'est...
-Ridicule, grotesque, tu as raison ! Cesses de t'en faire, je ne toucherais pas cette fille, même avec des pincettes !
Mais Pansy ne semblait plus l'écouter, brusquement perdue dans ses pensées.
-Ta mère...
-Quoi ma mère ? reprit t-il de mauvaise humeur.
-Elle doit l'avoir vu. Je suis certaine qu'elle ne te laisserait pas épouser un laideron !
Sur cette révélation, elle parut sur le point de s'arracher les cheveux. Elle avait l'air d'une démente.
-La dernière fois que nous lui avons rendu visite, elle avait quatre ans ! protesta vainement Drago.
Elle ne l'entendait plus. Elle se dirigea vers le lit, attrapa son manteau et avant qu'il ait le temps de la retenir, elle s'était enfuie. Il renonça à la rattraper. Dans son état, c'était inutile. Il s'était douté que l'annonce de son mariage allait la mettre dans une rage folle, c'est d'ailleurs pour cela qu'il avait attendu le dernier moment pour tout lui dire. Sa réaction était pourtant beaucoup plus violente qu'il ne se l'était imaginé. C'était plutôt flatteur.
Il sortit un petit coffret en velours de sa poche et l'ouvrit pour contempler pour la énième fois les alliances qui s'y trouvaient.
Le dernier argument de Pansy était plus que pertinent. Sa mère l'aimait beaucoup trop pour le destiner à n'importe qui. Elisabeth était la nièce de sa sœur, elle avait dû l'envoyer en éclaireur. Cette idée le rassura quelque peu mais il était toujours aussi réticent. Aussi belle soit sa promise, il ne désirait pas se marier. Surtout pas à ce moment de sa vie où il commençait enfin à se sentir bien dans sa peau. Dans cette guerre presque imminente, il avait fini par trouver sa place. S'encombrer d'une femme dans un moment si périlleux était mal venu.
Elle arriverait dans la soirée quand il serait consigné dans sa chambre et... privé de baguette. Ridicule ! Il trouverait bien un moyen de voir son visage. La curiosité le rongeait depuis des semaines. Il ne savait pas grand chose d'elle, juste l'essentiel : elle avait reçu son éducation chez elle et était déjà diplômée, sa mère, Morwenna Dolohov, était morte à sa naissance et c'était, d'après un propos échappé à la tante Bella, une virtuose du piano. Évidemment, c’ était une Sang Pur riche et noble. Il n'avait aucune idée de ce qu'elle pensait de lui, de son statut… Pourvu qu'elle ne soit pas une fanatique du « régime Voldemorien » prête à s'enrôler chez les Mangemorts. Il ne manquerait plus que cela ! Une deuxième Bellatrix dans la famille...
Il caressa l'alliance de la mariée avec son index. C'était sa mère qui l'avait choisit. Elle s'investissait tellement dans la préparation de ce mariage qu'il ne la voyait presque plus. C'est à croire que la perspective de lui mettre la corde au cou l'enthousiasmait. Au moins, elle ne passait plus ses journées à se lamenter sur le sort de son mari. C'était le seul point positif à ce complot matrimonial.
Dans deux jours , il passerait cet anneau d'or au doigt d'une inconnue et lui retirerait sa bague de fiançailles, celle là même que son père avait offert à sa mère au sortir de Poudlard. Bizarrement, cette idée le troublait. Son père était amoureux alors. Lui ne pouvait s'imaginer être capable d'aimer quelqu'un un jour. Même Pansy, avec qui il s'entendait bien ne lui inspirait qu'un attachement dérisoire.
Il eut un sourire et corrigea sa pensée. Il s'entendait bien avec Pansy, oui, mais surtout à l'horizontale. Sa mère lui avait dit que parfois l'amour pouvait venir avec le temps, il devinait que cela avait été le cas pour elle. Il l'avait tout de même interrogé sur ce qui se passerait si, même après des années, il n'éprouvait rien pour sa femme car il était certain que c'est ce qui arriverait. Elle avait sourit et lui avait d'abord dit sur un ton de plaisanterie qu'il pouvait toujours se droguer au philtre d'amour avant d'ajouter plus sérieusement que souvent ,l'amitié et le respect suffisaient.
Foutaises ! Il avait l'âme solitaire. C'est cela, il était irrémédiablement seul et incompris. De sa vie entière, il n'avait eut que Gregory et Vincent auprès de lui et il ne les supportait que parce qu'ils étaient idiots, l' obéissaient aveuglément et ne l' interrogeaient jamais sur ses états d'esprit.
Il referma l'écrin d'un geste sec et le remit dans sa poche. Des bruits de pas légers dans le couloir lui dévoilaient l'identité de sa visiteuse. La porte s'ouvrit sur sa mère, le visage rayonnant , le sourire aux lèvres. Elle l'embrassa affectueusement et s'assit sur le bras du fauteuil.
-Je viens de recevoir une lettre de ton futur beau-père. Ils ont quittés la Bulgarie comme prévu et seront là dans la soirée .
Drago hocha la tête, vaguement intéressé. Elle lui caressa doucement la joue et murmura :
-Tu m'as l'air contrarié.
-Je vais me marier , j’ai de quoi être contrarié, non ? Persifla t-il.
-Nous en avons déjà parlé, dit t-elle fermement.
-Cette histoire de tradition, c'est n'importe quoi !
Pourquoi je ne peux pas la voir ? Et si elle ne me plaît pas, il me reste quelle option à part m'enfuir en courant et me faire traquer par ce cinglé de Rabastan ?
-Ne dis pas de sottises , Drago !
-Oses me dire qu'il va me laisser tranquille si je plante sa fille devant l'autel ? Fit t-il en lui lançant un regard en biais.
Elle eut l'air ennuyé et l’estomac de Drago se noua. Alors il avait raison !
-Qu'est ce que je vous ai fait pour mériter ça ? Gémit t-il, désespéré.
-Elisabeth est la meilleure chose qui puisse t'arriver. Bella l’a en estime et tu sais que c‘est chose rare. Elle trouve cette jeune fille fantastique !
-Comment tu peux en être si sûre ? Tante Bella est légèrement déjantée au cas où tu ne l'aurais pas remarqué et elle a des goûts bizarres. La preuve : elle s'est prise d'affection pour ce...serpent monstrueux !
Pour toute réponse, elle se contenta de rire ce qui eut pour effet de l'agacer davantage.
- Fais-moi confiance au moins ! S’ esclaffa t-elle en rejetant ses longs cheveux blonds en arrière d'un geste élégant qui n'appartenait qu'à elle.
Drago se calma bon grés mal grés et la laissa l'enlacer. Il allait l'épouser cette « jeune fille fantastique ». Elisabeth était sans doute jolie, elle ferait une épouse enviable. Il lui imposerait ses conditions dés qu'il en aurait l ’occasion et elle n'avait qu'à y souscrire. Si elle pouvait, en prime, ne pas s'amouracher de lui cela leur faciliterait la vie à tous les deux. Chez les Malefoy comme dans la majorité des grandes familles de Sang Pur, le divorce n'existait pas. Autant trouver un terrain d'entente pour que ce mariage bidouillé ne tourne pas au cauchemar et soit le plus agréable possible.
Dans deux jours, ils se marieraient, une semaine plus tard, ils iraient ensemble à Poudlard. Sa présence risquait de faire des vagues surtout du côté de Pansy. Si Vince et Greg tenaient leurs langues, personne ne saurait qu'ils étaient mari et femme.