Sirius Black ne s’était jamais réellement considéré comme étant quelqu’un de totalement sain d’esprit. Mais à Azkaban, lorsque la barrière entre folie et raison devient tellement fine que souvent elle disparait, il avait su se battre contre les Détraqueurs. Peut être parce que la plupart de ses souvenirs heureux étaient en même temps terriblement douloureux. Ainsi, il lui avait simplement fallu penser à elle. Et lorsque vraiment l’emprise des terribles créatures devenait trop forte, il se transformait en chien. Il ne savait pas pourquoi il se battait pour survivre. Il le faisait, tel un automate.
Alors, le jour où il avait vu cette photo, dans le journal gracieusement donné par le premier ministre, ça avait été comme une révélation pour lui. Peter était vivant – ça il s’en doutait déjà. Mais surtout, il était à Poudlard. Tout près de Harry. Trop près. Ce traitre de rat qui lui avait tout pris ne lui arracherait certainement pas la dernière chose qu’il lui restait. Il ferait tout pour l’en empêcher, même si pour cela il devait y laisser sa vie, il sauverait le fils de James. Ce jour là, il avait pris la décision de s’évader.
Après sa sortie, son plus grand désir avait été de sauver Harry. De retrouver Peter. Peut importait l’ordre puisque de tout façon les deux évènements seraient certainement étroitement liés. Il s’était préparé à tout, mais jamais il n’aurait pu imaginer qu’un troisième élément viendrait se greffer à cet instant si précieux qui dans son esprit le rapprochait de sa libération. Il ne l’avait pas oubliée malgré toutes les années. Mais il ne s’était pas attendu à ce qu’elle soit là, ce soir là.
Lorsqu’il s’était retrouvé en face d’elle, dans cette maison miteuse qui pourtant abritant tant de bons souvenirs, il avait eu envie de lui sauter dessus. Pour l’embrasser, pour la tuer, pour la faire souffrir autant qu’il avait souffert. Mais il avait seulement été capable de la dévisager de son regard hagard. Hermione. Son Hermione, se tenait devant lui. La situation était si ironique. La naissance de Harry avait sauvé sa santé mentale. Et tandis qu’il avait cru le perdre, il les retrouvait tous les deux. Il aurait aimé la serrer contre lui, sentir à nouveau ses cheveux glisser entre ses doigts, s’enivrer de son parfum.
Il la détestait de n’avoir rien dit. D’avoir laissé James et Lily se faire tuer, d’avoir laissé Harry devenir orphelin, de n’avoir rien fait pour les sauver du tragique destin qui les attendait tous. Aussi, après que ces deux personnes chères à son cœur l’aient aidé à s’enfuir, il avait souvent ruminé de sombres pensées à son égard. Il avait tenté, une fois, de tout lui avouer. Mais il s’était rapidement rendu compte qu’il ne pouvait rien dire. Cette Hermione était différente, plus jeune. Et ne savait pas encore ce qui l’attendait.
Et puis Dumbledore l’avait à nouveau enfermé, au cœur de l’endroit qu’il maudissait le plus au monde. Et comme ce mal ne semblait pas suffire, il lui avait imposé la présence de la fille bien trop souvent à son gout. Le voir souffrir comme un chien galeux n’avait rien changé. Avait alors commencé un jeu de joutes verbales entre Hermione et lui. C’était tellement plus simple, bien sûr, de l’agresser plutôt que d’assumer sa souffrance. Il attendait son heure. Le moment où elle serait revenue du voyage qui les lierait dans son passé à lui. Il avait attendu…
Et après ?
…
Il était mort.
Plus d'un an après la fin de Wings of Freedom, une nouvelle idée. J'ai "pondu" la trame de cette histoire en moins d'un quart d'heure. C'est encore un peu confus dans ma tête, mais je sais que je finirai. Je ne sais juste pas quand et à quel rythme...
Je vous livre ce prologue en guise de mise en bouche, sachant qu'il n'est pas vraiment dans le même ton que le reste de l'histoire...
Bref, je vous laisse découvrir, en vous souhaitant une bonne lecture et en espérant que cela vous plaise.