Angélique Pétunia Dursley avait toujours été une enfant solitaire. Fuyant les autres davantage par dédain que par timidité, elle se baladait dans le couloirs de son collège, un appareil photo autour du cou, observant ses camarades avec l’expression de celle qui en savait plus que les autres.
Seulement, Angélique n’était pas plus maligne que le collégien moyen. Elle était loin d’être la plus jolie, avec ses cheveux honteusement ébouriffés et ses tâches de rousseur se détachant sur sa peau blanche.
Ni jolie, ni intelligente, ni aimée, et ne faisant strictement rien pour l’être.
Qu’est-ce qui pouvait apporter autant de fierté à cette adolescente de 15 ans en dehors de son stupide appareil photo hors d’âge ?
C’était LA grande question qui animait les discussions lorsque les élèves pensaient à elle, la croisant au détour d’un couloir. Leur égo se régalait alors des meilleurs ragots, des pires médisances, et aucun d’eux n’aurait avoué avoir baissé les yeux sous le poids du regard de la jeune fille.
Angélique Pétunia Dursley n’avait rien d’impressionnant, mais ses grands-parents lui avaient bien inculqué qu’elle valait certainement mieux que les autres.
L’adolescente était persuadée qu’ils avaient raison. Pétunia et Vernon Dursley avait donc rempli une part de leurs objectifs.
Sans accomplir l’autre partie.
Car Angélique n’était pas convaincue de sa supériorité à cause de la fabuleuse entreprise de perceuses de son grand-père, ou de la facilité avec laquelle sa mère montait les œufs en neige.
Non, elle tirait son orgueil d’une chose qu’elle jugeait exceptionnelle et qui ne concernait absolument pas les platitudes de sa vie familiale habituelle.
Mais elle ne pouvait révéler à personne la cause de sa fierté, car elle savait que les gens la dévisageraient avec un mépris encore plus affiché que d’habitude. Il était bien entendu hors de question de l’évoquer lors d’un paisible diner en soirée, car son père ne lui autorisait qu’à demi-mot d’être heureuse de ce qu’elle considérait comme acquis de droit.
La fierté d’Angélique était une honte familiale, un secret sombre que l’on ne sortait du placard qu’en cas de force majeure, accident nucléaire, invasion de rats, apocalypse.
La fanfaronnade n’était donc pas prisée par la jeune fille, aussi se contentait-elle de fusiller d’un regard impérieux ceux qui avaient l’audace de ricaner à son passage.
Elle savait qu’elle était spéciale. Même si la chose qui la relevait du commun des mortels ne lui appartenait pas totalement, elle s’en regorgeait tout au long de l’année.
Angélique Pétunia Dursley était fière de sa famille. Ou plutôt de la branche jugée « morte » de l’arbre généalogique des Dursley, et qui incluait la défunte sœur de sa grand-mère Pétunia, Lily Evans.
Cette famille-là, qu’elle voyait pendant les vacances d’été avait quelque chose de spécial qui ne relevait ni des perceuses, ni des œufs en neige.
Car les descendants de Lily Evans étaient des sorciers.
Note d'auteur :
Et voici un six-shot sur A.P Dursley (oui, je compte inventer des termes inutiles concernant le nombre de chapitre à chaque fois. C'est amusant. Haha.)
En espérant qu'il vous plaise....et que vous reviewerez ! :)
Note de chapitre:
Bonne lecture à tous !
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