C'est la première fois que j'écris une fanfic dans ce genre, alors je suis toute intimidée...
C'est donc pour cela que j'attends impatiemment vos critiques. Il faut toujours s'améliorer non ?
Daisy est la soeur cadette de Scarlett, la jeune femme qui est dans "Nous sommes le futur", si vous l'avez lu ^^
Je suis une page blanche, sans trace, sans inscription, sans brouillon, à l’exemple d’un personnage de chimères.
« Ce qui est le cas », m’avait murmuré Scarlett.
Tronquée. Comme s’il manquait un morceau à la pièce maitresse que je suis censée être.
Les gens le ressentent certainement inconsciemment, et c’est pour cela qu’ils m’évitent, ou qu’ils ne m’adressent que de rares sourires polis.
Je suis un morceau de voile transparent auquel le vent donne l’illusion de la vie.
Une petite fille perdue dans un corps qui n’est surement pas le sien, quoiqu’en dise les autres.
Une sorte d’ersatz de ma grande sœur, Scarlett. Un ersatz terriblement déficient.
« Là, tu vas trop loin dans tes métaphores, Didi. »
J’ai l’impression d’être une esquisse de rêve, un croquis qu’un artiste insatisfait et inconstant aurait oublié de terminer.
Etrange paradoxe, je peux être tout et pourtant je ne suis rien.
Une sorte de petit jouet sans âme poussé dans ses retranchements.
« Tout ça pour une seule petite moquerie. Tu te la joues sœurette. Ton introspection vire au narcissisme. »
Etablir un bilan objectif de ce que l’on est, est-ce être égocentrique ? Une introspection est forcément narcissique puisqu’elle est centrée sur soi, non ?
Je suis indéfinie, et j’ai l’impression que je le serais toute ma vie. Que toute mon existence ne sera qu’une suite d’évènements sans importance ayant un rapport effacé avec ma personne; mais de toute façon, je ne verrai ces évènements qu’à travers la poussière qui semble voleter constamment autour de moi : je vois les gens et les choses difficilement, je me trompe souvent, je trébuche constamment, comme si j’étais empêtrée dans une toile d’araignée.
« Tu as pensé à t’acheter des lunettes ? Oncle Harry pourrait certainement t’obtenir des réductions. »
Je me demande si mon entourage me voit aussi mal que je le discerne : flou et indéfini, incomplet, et terriblement effrayant.
Mais je n’ai pas la prétention d’être effrayante.
Le seul endroit où j’ai l’impression d’être vraiment moi, c’est grâce aux livres : je vis à travers les personnages, je ressens leurs peurs, leurs joies, leurs colères.
« Ca, c’est parce que tu es un véritable rat de bibliothèque. »
Ils sont comme de vieux amis compatissants qui m’assistent lorsque je vais mal, toujours compréhensifs, toujours présents. Ils ne sont pas humains, même s’ils en ont les caractéristiques.
Ce sont des créatures de papiers nourris par les rêves et l’imaginaire des lecteurs.
Des chimères, en somme.
Peut-être est-ce pour cela qu’ils me sont si familiers.
Lorsque je suis hors d’un livre, je suis comme un poisson sans eau : je suffoque, je me trémousse inutilement contre un destin implacable et invisible.
Mais quand je suis dans les histoires, je deviens plus vivante que n’importe lequel de mes cousins.
C’est dans ces moments là, à la lumière d’une chandelle, caressant les pages maculées d’encre des ouvrages, que je me dis que peut-être, un jour, je trouverais la plume qui tracera ma vie en majuscule.
Et je me prends à espérer.
Verdict ? *pars en courant se cacher très loin d'ici*