« Aller à un concert
Repeindre ma chambre en vert…
Lily Evans était allongé sur son lit dans sa chambre. Elle avait les bras croisé derrière la tête, ses cheveux roux encadrant son visage pâle, et les genoux relevés, laissant sa robe en mousseline violette retombé en plis désordonnés le long de ses cuisses.
Lily tourna légèrement ses grands yeux verts vers son réveil posé sur sa table de chevet. Il était minuit passé, elle venait d’avoir 15 ans…
- Joyeux anniversaire, se dit-elle.
Sa voix n’était qu’un faible murmure et elle reporta son attention sur la décoration de sa chambre. Sa chambre était un vrai musée, où toutes choses avaient sa place attribuée. Son regard vagabonda d’abord sur les photos d’elles et ses amis accrochées sur d’énormes tableaux en bois, puis couru le long de ses commodes où tous ces vêtements étaient rangés par ordre de couleur, de saison et d’élégance, puis s’arrêta sur ses immenses étagères en vieux chênes recouvert de centaines de bouquins. Il y en avait tellement que Lily devait les ranger un peu partout : sous son lit, dans sa salle de bain, en pile à même le sol. Une fois encore, même les livres étaient rangés par ordre alphabétique et par genre.
Tout était à la bonne place mais Lily n’était toujours pas satisfaite… elle pouvait déceler le vieux blanc crémeux que ses parents avaient peint sur les murs quand elle était bien plus jeune. A l’époque c’était un blanc éclatant qui agrandissait la pièce, 10 ans plus tard, cette couleur tirait plus sur le gris que le blanc et donnait plutôt un air usé à la chambre.
Lily se redressa soudainement sur son lit, s’assit en tailleur, remonta ses manches et sourit malicieusement.
- Je sais ce qui me reste à faire…
Elle sortit sa baguette d’un de ses tiroirs et fit des essais de couleurs sur un vieux parchemin qui trainait sous son lit.
Bleu Roi? trop classique
Rouge Rubis? trop gryffondor,
Rose Pâle? il ne fallait pas exagérer non plus
Vert Pâle? ce n’était pas si mal…
Lily se leva de son lit, se planta devant un premier mur et le regarda pendant un bon moment, hésitante.
- Après tout c’est mon anniversaire.
Elle décrocha les tableaux en bois un à un, et lança un sort de couleur sur le mur.
Finalement, le vert lui convenait très bien.
…Boire de la vodka…
Octobre 1976
- Oh allez Lil’s, joues le jeu… supplia Scarlette Lewis en tendant un verre à une Lily assise sur le canapé en face d’elle, bien décidé à ne pas lâcher prise.
- C’est juste un verre… renchérit Scarlette.
Lily la regarda de travers. C’était sa meilleure amie depuis qu’elle avait 11 ans, et il fallait qu’elle la force à boire comme un trou tout ça parce que c’était Halloween, et tout ça pour un jeu. Lily commençait à regretter d’être venue avec Scarlette à cette «petite soirée» dans le dortoir des maraudeurs.
- Allez Evans, fait pas ta chochotte !
Lily se retourna vers James Potter, le garçon le plus énervant (et le plus beau…) de toute l’école.
- Un verre ça ne peut pas faire de mal, et en plus c’est toi qui la amener cette bouteille, continua James.
Il était assis tout près d’elle et elle pouvait presque respirer son odeur, ce qui lui fit tourner la tête.
- Rectification, Potter ! C’est Scarlette qui la récupéré dans mes affaires, avoua Lily en accusant sa meilleure amie, faussement choquée, du doigt.
- Et que faisait cette bouteille de Vodka dans tes affaires ? lui demanda Sirius Black allongé sur le ventre sur son lit dont les draps jonchaient à moitié sur le sol.
Lily sentit le rouge monté à ses joues.
- Ça ne vous regarde pas !
- C’est pour vos soirées entre filles… déclara Sirius en lui lançant un clin d’œil.
Lily lui tira la langue comme une petite fille qui venait de se faire vexer devant tous ses amis, bien que la plus part des gens dans la pièce ne faisait pas vraiment partit de ses « amis », quoique…
- Juste un verre ! De toute façon tu as perdu la manche, rappela Scarlette en montrant de la tête un tas de carte jeté négligemment au pied du canapé.
Devant le refus de Lily, Sirius, commençant à connaitre la jeune fille, se mit à rire et s’adressa à Scarlette.
- Elle en est incapable…
Lily se tourna violemment vers le jeune homme, et piquée au vif, elle se leva arracha presque la bouteille des mains de Scarlette, et bu plusieurs gorgées cul-sec. Elle s’essuya la bouche avec le revers de sa main d’un geste rageur et adressa un regard de défi à Sirius.
- Prépare-toi Black, parce que maintenant c’est toi qui va perdre.
…Aller chez Ikea
Mettre un décolleté…
Lily détourna son regard de la fenêtre de son dortoir où elle apercevait les flocons de neige s’abattre violemment sur les épais carreaux, et elle frissonna. Elle balaya la pièce des yeux et ne se préoccupa même pas de la pile de devoir de 6e année qui s’accumulait sur son bureau. Chose très surprenante de sa part, mais aujourd’hui en ce samedi soir elle n’avait qu’une seule et unique chose en tête : James Potter…
A cette simple pensée, Lily sourit bêtement en se regardant dans la glace. C’était son premier rendez-vous avec le jeune homme. Quoi que le mot «rendez-vous» fût un peu trop fort, étant donné qu’il lui avait simplement proposé d’aller boire une bière au beurre a pré-au-lard avec les autres maraudeurs et Scarlette. Proposition qu’elle avait immédiatement acceptée le surprenant, autant qu’elle-même. Lily s’admira dans la glace de plein pied fixé à son armoire et regarda sa montre. Elle fallait qu’elle se dépêche, elle était presque sûre que Scarlette l’attendait déjà en bas des marches, dans sa petite jupe écossaise et ses boots en poils de lapin tout blanc.
Elle reporta ses pensées sur son portrait, et se trouva plutôt pas mal : elle avait passé 1h entière à essayer de lisser ses long cheveux roux à la perfection et le résultat n’était pas trop mal, elle avait souligné son regard de braise avec un trait de crayon noir et avait appliqué une fine couche de rouge sur ses lèvres.
Lily lança à nouveau un rapide coup d’œil à sa montre puis enfila à la va-vite son jean cigarette préféré, ses bottes en cuirs noirs qui lui montaient jusqu’en bas des cuisses et hésita devant plusieurs haut dans son placard.
«Qu’est-ce que je viens bien pouvoir mettre?» pensa-t-elle en jetant les hauts un à un à même le sol, chose qui ne lui ressemblait absolument pas.
- Un col roulé ? se dit-elle à voix haute en soupirant. «Non je vais mourir de chaud après une bière…»
- Un chemisier ? «Trop coincé…»
- Un décolleté ? «Peut-être… en même temps j’en ai presque jamais mis, je vais avoir l’air ridicule»
- Un bustier ? «Je vais quand même pas exagérer...»
Lily secoua la tête… ce n’était pas son genre du tout de se prendre la tête pour s’habiller, et elle fût agacé d’avoir un comportement si puéril juste pour une bière-au-beurre, ou juste pour un garçon… Elle entendit sa montre sonnée et elle sut que c’était l’heure de descendre.
Lily enfila en vitesse un haut en soie rouge qui moulait à la perfection ses formes, et le décolleté en pointe faisait ressortir la rondeur de ses seins et mettait en valeur la pâleur de son teint naturel.
- Pas mal…
Lily tourna sur elle-même pour pouvoir s’admirer dans la glace et elle se trouvait jolie. «Pour une fois…» Elle s’abandonnait même à imaginer que James la trouverait jolie. Mais elle n’était pas assez convaincue pour le garder… Elle l’enleva et essaya un chemisier rose pâle, cintré à la taille et bouffant au niveau des bras. «Peut être…»
Lily entendit sa montre sonné une seconde fois et de plus en plus fort et soupira d’agacement. Elle retira de nouveau son chemisier, enfila pour la seconde fois le haut en soie, mis un gros pull sous sa veste en cuir noir et sortit du dortoir à toute vitesse, sans jeter un coup d’œil à son reflet dans le miroir.
«Finalement le décolleté sera parfait…»
…Louer un meublé
Et puis tout massacré…
- Tu as voué ta vie à pourrir la mienne ? Ou tu as juste décidé de massacrer ma soirée de samedi soir ? répliqua Pétunia Evans à sa sœur.
Elle avait les bras croisés sur la poitrine et était adossé à la porte du salon, ses yeux ternes et sombres planter dans ceux de Lily qui été à l’autre bout de la pièce, assise dans un canapé.
- Non…, articula péniblement Lily. Mais c’est quand même ma maison et j’ai le droit d’être chez moi tout de même !
Pétunia se rapprocha un peu plus de Lily, le regard foudroyant. Elle n’avait rien d’exceptionnel comparé à sa petite sœur, ni en terme de beauté, d’intelligence, ou de gentillesse.
- C’est le seul jour où je peux présenter mon petit ami au parent et il faut que ça soit la seule soirée où tu décides de ne rien faire…, répliqua Pétunia.
Lily sentit le ton monté chez sa sœur et elle sentit sa propre colère prendre possession de ses mains et de sa langue.
- Déjà je ne sors presque pas… Et en quoi c’est un problème que je rencontre ton mec ? Je ne vais pas le changer en cochon !
Lily s’était levée du canapé et s’approcha elle aussi de sa sœur, les poings serrés. Elle en avait plus que marre des crises égoïstes de la part de sa sœur
- Et bien si… Et tu sais pourquoi ? interrogea Pétunia, bien que ce fût une question rhétorique. PARCE QUE TU ES UN MONSTRE… LILY LE MONSTRE ! ET JE N’AI PAS ENVIE QUE VERNON ME QUITTE PARCE QUE MA PROPRE SŒUR EST DANS UNE ECOLE DE FOU OU DES VIEUX TIMBRES LUI APPRENNENT DES TOURS DE MAGIE.
Maintenant Pétunia hurlait sur sa sœur… Elle hurlait tellement fort que ses cheveux courts virevoltaient autour de son visage ovale comme des serpents. Lily, elle, avait pris une toute autre teinte. Le rouge avait envahi ses joues et le noir avait remplacé ses prunelles vertes d’habitude si joviale. Elle n’en pouvait plus d’entendre hurler Pétunia, de l’entendre l’insulter et l’humilier à longueur de journée.
- MAIS TU VAS LA FERMER, se mit à hurler Lily à son tour, en bouchant ses oreilles et en fermant les yeux si fort qu’on n’apercevait plus aucuns cils.
D’un coup tous les verres sur les étagères dans le salon explosèrent les uns après les autres. Ils explosèrent dans un bruit tellement aiguë que Pétunia s’était agenouillé par terre tout en se protégeant le visage. Quant à Lily, elle ne fermait plus les yeux, ne se bouchait plus les oreilles… elle regardait la scène effaré, comme si elle ne pouvait faire rien d’autre que laissé inconsciemment la colère en elle ressortir. Après les verres, ce fut autour des assiettes puis des vitres des meubles et le plateau de la table basse, ainsi que tous les miroirs de la pièce…
Une fois que tout ce qui pouvait être cassé, aussi bien la porcelaine que l’argenterie, étaient brisé en mille morceaux à même le sol, Lily baissa ses yeux rougit par la colère sur sa sœur recroquevillé en boule dans un coin. Cette dernière leva les yeux vers sa sœur, elle était terrorisé, aucun son ne pouvait sortir de sa bouche.
Lily la regarda intensément, les poings toujours serrés.
- C’est la dernière fois que tu me traîtres de monstre… l’avertit Lily, les larmes roulant sur ses joues pourpres, puis elle partit en courant se réfugier dans sa chambre en faisant claquer toutes les portes derrière elle d’une simple pensée.
…Pleurer pour un rien…
Lily soupira. Elle avait enfouit sa tête entre ses oreillers dans son dortoir et avait rabattit son épaisse couverture sur elle. Elle sentit les larmes couler de ses grands yeux verts et elle ne pouvait rien y faire.
Elle sanglota doucement alors que les premiers rayons de soleil du printemps venaient éclairer son lit.
Elle entendit la porte s’ouvrir, et aux bruits des pas qui se rapprochaient dangereusement de son lit, elle devina que c’était Alice Hart, sa seconde meilleure amie qui devait sûrement être là pour la consoler.
Lily enfouit plus profondément sa tête sous les oreillers, elle n’arrivait presque plus à respirer mais elle s’en moqua.
- Ecoute Lily, ce n’est pas grave… commença Alice. Tu as d’excellentes notes d’habitude, je pense que pour une fois dans ta vie, tu peux t’être planté à un examen. On s’en fiche, ce n’est pas important, les BUSES ne sont que l’année prochaine.
Lily sentit la main d’Alice s’immiscer sous le tas d’oreiller et venir caresser son épaisse chevelure. Elle se détendit un petit peu à ce simple contact.
- Tu crois ? marmonna-t-elle, la bouche toujours collée au matelas.
Alice dût se pencher vers elle pour pouvoir comprendre les paroles de son amie.
- Mais oui… Allez sors de là-dessous maintenant ! dit-elle en écartant les couvertures. Et puis, combien tu as eu ?
Lily se redressa doucement et s’essuya les joues avec son oreiller. Elle avait les yeux rouge et bouffit et ses cheveux étaient en bataille.
- J’ai eu 15… articula-t-elle en refoulant de nouveau un sanglot au fond de sa gorge.
Lily vit les yeux d’Alice doublés de volume et sa bouche s’agrandir tellement que Lily était sûre qu’elle aurait pu y rentrer son poing en entier.
- Non mais tu es malade ! C’est ridicule… s’esclaffa Alice en se levant du lit devant les yeux surpris de Lily.
…Acheter un chien…
- Je vous l’achète 200 gallions ! déclara James en passant la main sur la tête d’un petit chiot qui était dans les bras de Sirius.
C’était un petit chiot tout blanc, avec le bout des pattes marrons clair, et de grands yeux bleus. Son épaisse fourrure recouvrait les mains de Sirius, et James le trouva si mignon et si doux qu’il été sûre que Lily allait l’adorer…
- Attend Cornedrue, tu es sûre de ton coup, là, interrompit Sirius au moment où le marchand allait répondre à l’offre du jeune homme. Un chien c’est beaucoup de boulot, crois-moi, reprit-il en lui adressant un clin d’œil.
- Ouai ouai je sais patmol, mais c’est Noël, demain… Ca ferait un super cadeau pour Lily tu ne trouves pas ? Je suis sûre qu’elle va l’adorer. Elle me ressasse tous les jours qu’elle se sent seule quand je pars travailler.
- Fais lui un gosse, elle se sentira moins seule ta femme… marmonna Sirius en tournant la tête vers le panier de chiots.
Heureusement pour lui, James n’entendit pas la réponse de Sirius et ce dernier haussa les épaules et reposa le chien dans le panier avec ses compagnons. Il ne comprenait pas comment son meilleur ami pouvait être aussi gaga d’une fille. James reporta son attention sur le marchand.
- Je suis désolé jeune homme, mais ils sont à 300 gallions chacun, déclara le vieux marchand en montrant le panneau.
- 500 gallions les deux ! s’exclama James en attrapant un second chiot dans le panier.
Celui-là était tout noir avec le museau et les oreilles blancs, et arborait de grand yeux bleu lui aussi. Il était tout aussi doux que le chiot blanc mais paraissait plus robuste, il le mit dans les bras de Sirius qui le regardait d’un air ahuris.
- Non mais tu es malade, tu vas lui acheter deux chiens à Lily ?! s’étonna Sirius en regardant le nouveau petit chiot qu’il tenait dans ses bras.
- Tu verras…, dit James en tendant une bourse de gallions au marchand, en esquissant un sourire.
James interrogea le marchand des yeux et lui dit que c’était sa dernière offre. Ce dernier pris la bourse que lui tendait le jeune homme et mis un gros nœud rouge autour de la tête du chiot tout blanc et un second nœud jaune autour de la tête du chiot tout noir.
James prit le second chiot, le tendit à Sirius, puis pris le premier chiot dans ses bras, salua le marchand et il partit avec son ami, leur pas laissant de grosse trace dans la neige qui recouvrait les trottoirs.
- Tu es inconscient ! Tu as acheté deux chiens… Je savais que tu étais un grand malade de Lily, mais à ce point-là… s’esclaffa Sirius en admirant les deux chiots.
- Tu ne les trouve pas trop mignon, surtout le petit noir ? lui demanda James en admirant le nœud jaune sur la tête du chien.
- Mouai… c’est vrai qu’ils sont mignons, avoua Sirius. «Mais je pense tout de même que tu aurais mieux fait de lui faire un bébé» pensa-t-il de nouveau en essayant d’imaginer un mini James.
James avait un sourire collé à son visage et se retourna vers son meilleur ami.
- Tant mieux qu’il te plaise parce que ça sera ton cadeau pour Scarlette, lui dit James en accélérant le pas, sachant très bien que son ami n’allait pas trouver sa drôle, et pour couronner le tout, James en rajouta une couche. Et tu me dois 250 gallions mon pote…
Sirius le regarda effaré, puis regarda le chiot tout noir, son nœud jaune faisait presque la taille de sa tête.
- C’est officiel, tu es un grand malade !
Le lendemain, deux jeunes femmes, impatientes de recevoir leur cadeaux, étaient toutes surprises de constater qu’elles avaient eus pour Noël une petite boule de poil et non pas un bijou comme tous les Noël et anniversaires depuis quelques années.
…Faire semblant d'avoir mal
Et mettre les voiles
Fumer beaucoup trop…
Lily écrasa sa cigarette dans un cendrier sur le bord de la table et resserra son épaisse écharpe au couleur de gryffondor autour de son cou. Une légère brise de vent souleva quelques mèches qui s’échappaient de son chignon et Lily releva les yeux de son livre pour contempler la chaussée.
Elle était installée à la terrasse des «Enchanteurs», un petit bar miteux mais cosy au coin d’une rue à Pré-au-lard, et elle admira les couleurs d’automne qui dansaient devant ses yeux. Du coin de l’œil, elle aperçut James Potter entrain de parler à une jeune fille, grande et blonde, de la même année qu’eux, puis elle soupira tristement et ralluma une deuxième cigarette.
- Tu devrais arrêter de le repousser, lui suggéra Remus Lupin en abandonnant à son tour son vieux livre.
Il était assis à la même table que Lily, et poussa du revers de la main, une grosse chope de chocolat chaud avec de la crème vers Lily comme pour l’inciter à boire. Elle se tourna vers Remus et arqua un de ses sourcils en guise de questionnement.
- Tu sais très bien de quoi je parle, alors ne feint pas l’innocence, lui dit Remus en montrant James du menton.
- Je ne feins absolument rien… dit-elle d’un ton qui se voulait détacher, mais non sans une once de mensonge.
- Pourquoi ça t’énerve autant alors quand tu le vois avec d’autres filles ? lui demanda Remus en la regardant écraser sa cigarette dans le cendrier sur la table.
Lily n’osa pas affronter le regard de Remus, de peur de trahir un de ses plus grands secrets. Elle regarda tristement le cendrier remplis de cigarette et la cendre éparpillé autour de lui sur la vieille table en bois. Elle soupira, elle-même n’en n’avait pas la moindre idée… ou peut être que si au fond… Elle le trouvait beau et charmant et ne pouvait s’empêcher de croire qu’il se jouait d’elle. Sinon pourquoi irait-il voir toutes ses autres filles? pensa-t-elle en jetant un rapide coup d’œil à James Potter qui s’avançait vers elle et Remus.
Lily devina toujours le regard interrogateur de Remus posé sur son dos et pour toute réponse, elle sortit d’un petit paquet blanc avec une épaisse reliure dorée, une cigarette qu’elle porta à ses lèvres après l’avoir allumé. Elle souffla une épaisse fumée grisâtre, et replongea ses esprits dans son livre.
- Si seulement je le savais… murmura-t-elle, plus pour elle-même que pour son ami.
…Prendre le métro
Et te prendre en photo…
Décembre 1977
- Oh allez Chéri s’il te plait…
Lily était accroché au bras de James, son petit ami, et n’arrêta pas de lui tirer le bras pour le forcer à la suivre. James soupira d’un ton lasse, l’attira à lui et l’embrassa tendrement. Il passa ses bras sous l’épais gilet gris de Lily et sentit la chaleur de sa peau même à travers quelques épaisseurs de tissus. Elle referma ses mains sur sa nuque, entrecroisa ses doigts entre eux, puis glissa lentement sa langue entre les lèvres du jeune homme. Ce dernier pressa Lily plus fortement contre lui, et caressa délicatement sa langue avec la sienne.
Ils étaient dans un petit parc au cœur du vieux Cap Code, dans le Massachussetts, aux États-Unis, et si quelqu’un les avait vus, il aurait pu penser qu’à eux deux, ils ne formaient qu’une seule et même personne.
James et Lily étaient entrelacés et s’embrassaient passionnément, alors que de petits flocons de neige, annonçant les fêtes de Noël, venaient s’écraser sur eux pour fondre directement.
- Dois-je prendre ça pour un oui, minauda Lily en écartant doucement ses lèvres des siennes.
James rouvrit les yeux et sourit en coin en prenant les mains de Lily, enfermé dans des gants en cuire, dans les siennes. Elles paraissaient vraiment toutes petites…
- Vous savez que je ne peux rien vous refusez, Miss Evans ! lui dit-il en caressant délicatement une de ses joues rosit par leur baiser.
Lily sourit timidement. Elle était toujours étonnée de constater l’emprise qu’elle avait sur son petit ami et elle ne savait toujours pas comment elle en était capable.
Elle l’attrapa de nouveau par le bras et l’emmena près d’une énorme fontaine vide qu’elle avait repérer sur une carte touristique. Ils passèrent plusieurs minutes à contempler la mer d’un bleu étincelant devant eux, et à rire aux éclats lorsque Lily décida d’immortaliser ce moment en prenant une photo. Elle murmura un sort pour que l’appareil se déclenche tout seul et elle sentit James lui saisir la taille et l’attirer à lui.
Il lui prit la main et la fit tourner comme une danseuse, puis colla sa joue à la sienne en regardant l’appareil qui était entrain de prendre des photos, et finit par l’embrasser furtivement de nouveau.
Lily en profita pour enfouir sa tête dans l’écharpe en cachemire de James et respira son odeur. Elle releva les yeux et lui adressa un sourire franc et sincère.
James la refit tourner encore et encore, tout en lui demandant si elle appréciait ses vacances…
…Jeter tout par les fenêtres
T'aimer de tout mon être…
Lily se redressa et grimpa félinement sur James qui était allongé sur son lit dans son dortoir. Il avait les bras croisé derrière la tête et ce dit que pour une fois, ça tombait très bien que ses amis aient déserté les parages pour la nuit…
Lily fit glisser ses doigts sur l’encolure de la chemise de James et défit les boutons un à un, avec une telle douceur que James frissonna. Il attrapa les mains de Lily dans les siennes, les caressa et remonta ses mains le long de ses bras, de ses épaules, puis descendit vers ses hanches et remonta délicatement sa jupe en soie le long de ses cuisses.
James embrassa chaque parcelle de peau de sa bien-aimée et il l’entendit soupirer.
Elle posa sa main blanche sur son ventre brun, et James en eut le tournis. Il fit glisser ses mains dans son dos et décrocha son soutien-gorge d'un coup sec après lui avait ôter son chemisier à la va-vite. Lily s'était arrêtée de respirer mais un gémissement s'échappa de sa bouche quand elle sentit la langue de James dessiné des petits cercles aux creux de ses seins.
- Je t’aime, murmura-t-elle au creux de son oreille en embrassant tendrement son front.
James sourit contre son sein, la saisit par les hanches et la retourna, aussi légèrement qu’une plume. Il se redressa légèrement pour ne pas écraser son corps frêle avec la lourdeur du sien. Il regarda Lily amoureusement: elle était plus belle que jamais ce soir, ses somptueuses boucles d’un roux foncé éparpillées sur les draps blancs ; ses grand yeux verts émeraudes remplis d’étoiles… il sentit la bouche de Lily venir se poser sur la sienne, et il passa de nouveau sa langue sur ses lèvres : elles avaient ce goût de miel si sucré et si doux qu’il adorait tant.
Enivré par un baiser ardant, il ne fit pas attention aux jambes coquines de Lily venir se frayer un chemin parmi les draps, puis il sentit ses cuisses se refermer de plus en plus fort autour de ses hanches…
Lily ancra son regard étoilé dans ses yeux chocolat et l’embrassa de nouveau en verrouillant ses cuisses autour de son bassin.
- J’ai envie de toi… maintenant ! murmura-t-elle en esquissant un sourire.
…Je ne suis bonne qu'à ça
Est ce que ça te déçoit ?...
- Prend un peu le temps de vivre, Lily, vraiment! Tu travailles beaucoup trop… s’exclama Remus en s’adossant à un des vieux piliers du pont entre Poudlard et la forêt interdite.
Lily était aussi adossée à un des vieux piliers du pont, face à Remus, et elle préférait regarder de grands oiseaux couleur feu voler sur le lac en ce premier jour d’été plutôt que d’écouter son meilleur ami. Si elle ne voulait pas l’écouter, ce n’était pas par orgueil ou par bêtise, mais juste par tristesse. Lily savait que Remus avait raison sur son compte et sa lui faisait un mal de chien de se l’avouer, pire, elle se disait que personne ne pouvait la comprendre…
- Non, tu n’es pas de mon avis, lui dit-il d’une voix calme.
Il se redressa, et vint se placer à côté de Lily, leur coude se touchant presque. Cette dernière tira sur son shirt en jean, puis remonta les manches de sa veste kaki sur ses avant-bras. Elle soupira et se retourna face au grand lac noir, posant les coudes sur la balustrade, et mit sa tête dans ses mains.
- Je n’en sais rien… avoua-t-elle sur le ton de la confidence, en enlevant l’élastique qui retenait ses cheveux en une queue de cheval perché sur le haut de son crâne.
Les dernières lueurs de soleil venaient éclairer le lac, donnant à l’eau un reflet argenté, et la douce brise d’été venait s’écraser contre les rochers qui bordaient la forêt interdite. Remus se tourna à son tour, et se mit dans la même position que son ami.
- Ecoutes, tu es de très bon conseils pour tout un tas de personnes. Je n’ai jamais vu une fille dotée d’une si grande bonté et d’une si grande intelligence. Tu passes ton temps à me dire que je suis quelqu’un de bien, qui ne mérite pas ce qui m’arrive, mais que pourtant je dois garder la tête haute. Pourquoi tu ne fais pas ça ? lui demanda-t-il en lui posant une main sur son épaule, comme pour la réconforter.
Lily soupira de nouveau et sentit les larmes lui monter aux yeux. Elle voulait tellement être comme tout le monde… Ne pas sentir cette différence.
- Tu ne peux pas comprendre, Remus. La question n’est pas de savoir si je travaille trop ou pas assez. La question est de savoir pourquoi je travaille trop…
Remus se tut. Il savait très bien que Lily était malheureuse en ce moment, et il savait aussi que ce n’étais pas en la brusquant qu’il allait pouvoir l’aider.
- Je…, reprit-elle en regardant Remus dans les yeux. Je voudrais vraiment être une vraie sorcière ! avoua-t-elle, les yeux rougis.
- Quoi ?! s’exclama Remus, abasourdit par cet aveu.
Lily haussa les sourcils et balaya le reste des paroles de son ami d’un geste de la main dans le vide.
- Tu sais très bien ce que je veux dire… Je ne me sens pas comme une sorcière parce que mes parents sont des moldus, et chez moi, je ne me sens pas comme une personne normale parce que j’étudie la magie. Que cela soit dans les deux mondes, je n’ai jamais ma place… Et tout ce que tu pourras dire, toi ou les autres, de tout ce que je pourrais apprendre, de tous les livres que je pourrais lire ; rien n'y personne ne pourra changer ça. Je ne saurais jamais à ma place…
Maintenant, de petites larmes roulaient le long des joues de Lily et elle les essuya d’un geste rageur.
- Si je travaille tellement comme vous me le dites si bien tous, c’est pour ne pas passer pour une idiote et pour me prouver que j’ai ma place au moins dans un des deux monde. Et puis de toute façon, ma sœur me dit sans cesse que je ne suis bonne qu’à lire des livres ! reprit Lily, le regard perdu de nouveau vers les oiseaux.
Remus soupira, il s’apprêtait à dire quelques choses mais Lily l’arrêta de nouveau en lui souriant.
- Je t’épargne de me dire quelque chose… Il n’y a rien à dire sur ça. Et puis même s’il y avait quelque chose à dire, je sais que tu trouverais les bons mots comme des «Tu es ma meilleure amie, tu vaux bien mieux que ça…» ou des «tu es la meilleure élève de l’école» ou encore le fameux «les Nés-moldus n’ont pas conscience de toute la puissance qu’ils ont emmagasiné depuis toutes ces décennies loin de la magie». Donc ne t’inquiète pas Remus. Je préfère que tu ne dises rien.
Encore abasourdis pas cette confidence Remus ne put bouger et c’est en souriant que Lily glissa son bras sous le sien et le traîna derrière lui, vers le château, les talons en bois de ses petites bottines claquant sur le vieux plancher.
Remus passa son bras autour des épaules de la jeune fille et lui embrassa la tempe.
- En tout cas, une chose est sûre c’est que tu fais bien partie de mon monde… lui avoua-t-il au creux de l’oreille en lui souriant à son tour.
…J'ai rien trouvé de mieux à faire
et ça peut paraître bien ordinaire
Mais c'est la liste des choses que je veux faire avec toi…
Lily se passa une main sur le visage d’un air lasse, soupira pour la énième fois puis jeta un rapide coup d’œil à ses deux meilleures amies qui se trouvaient être exactement dans la même position qu’elle.
Elles étaient toutes les trois assises autour d’une énorme table en chêne massif qui trônait au milieu du grand salon dans la maison des Potter. La table était jonchée de morceaux de tissus en soie, tous aussi coloré les uns que les autres ; d’échantillon de tulles, de catalogues de dragées ; de planches de robes de mariée…
- Il faudrait peut-être que tu fasses une liste, proposa Alice, en redressant soudainement la tête de ses bras.
Elle se redressa si vite et si brusquement qu’elle fit virevolter des centaines de plumes autour d’elle, qui vinrent s’accrocher sur ses cheveux, ce qui fit sourire Lily et éclater de rire Scarlette. Alice chassa les plumes qui volaient autour d’elle d’un geste de la main.
- C’est-à-dire ? demanda Lily en arqua un sourcil vers Alice, tout en regardant des dizaines et des dizaines de robes de mariées dans les catalogues.
- En gros, tu écris sur une feuille, tout ce que tu veux qu’on prépare pour ton mariage, comment tu veux que ta robe soit, de quelle couleur doivent être les dragées, tout en fait…, expliqua Alice en tendant une feuille et un stylo à Lily.
- Ce qui est une excellente idée, parce que ça fait 3 jours qu’on mange des tulles et des dragées, 24h sur 24, et honnêtement je commence à être écœuré de toutes ses fanfreluches, reprit Scarlette en poussant tout ce qui avait sur la table pour pouvoir respirer.
Lily prit la feuille du bout des doigts et se mit à réfléchir : elle voulait un mariage simple et modeste, mais c’était sans compter sur la famille Potter qui avaient d’autres idée en tête… «Finalement j’aurais un petit mariage de princesse…» Pensa-t-elle.
- Ok…!
«200 sachets de dragées : 4 rouges, 2 dorées et 2 blancs…
Des bouquets de roses accroché sur chaque banc pendant la cérémonie…
Une fleur de lys sur chaque table…
Une pièce montée de choux à la crème…
Des robes rose pâle pour les demoiselles d’honneur…»
A cette annonce, Scarlette et Alice se regardèrent et roulèrent des yeux en même temps. «Pourquoi du rose?
Note d'auteur :
J'espère que le concept va vous plaire... Je vais publier cette fic sur 3 chapitres: un chapitre pour chaque couplet.
Note de fin de chapitre :
texte corrigé
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