Eh bien voilà, je poste enfin le premier chapitre de cette fanfic commencée il y a un petit moment déjà ^^
Donc avant toute chose, sachez qu'il s'agit d'une réponse au projet Sept journées dans la vie de nos héros, proposé par AlbusDumbledore (on lui dit merci !). Vous vous doutez de qui j'ai choisi.
Ne vous laissez pas avoir par le titre de ma fiction, vous risqueriez d'être étonnés ^^ J'espère que les changements de style (pas vraiment voulus) d'un chapitre sur l'autre ne seront pas trop perturbants. Je pense qu'ils définissent tous un moment, une étape dans la vie de Charlie, et que je me suis dit, "c'est comme qu'il faut que je l'écrive".
Disclaimer : Tout l'univers à JKR.
Un personnage emprunté à Noisette dans le chapitre 4.
Merci à ladite Noisette pour son bétatage-express ! Et surtout pour ses remarques très pertinentes ^^
Cinq chapitres sur les sept sont déjà écrits. Je posterai une fois par semaine.
Bonne lecture ! N'hésitez surtout pas à laisser un petit mot (ou un grand, à votre convenance ^^) à la fin du chapitre.
Il est très court, je m'en excuse.
Charlie déambulait parmi les pommiers, son regard curieux se promenant de branche en branche. Ici un oiseau qui piaille, là une feuille qui tremble. La nature est toujours pleine de ressources et ne cesse de nous surprendre. Charlie avait encore beaucoup de choses à en apprendre.
Pour l’heure cependant, seul le préoccupait son estomac : il ne manquait de se rappeler à son bon souvenir, et à une cadence si soutenue que Charlie doutait qu’il pût encore tenir bien longtemps. Et ces pommes, elles avaient l’air si appétissant… Mais elles étaient si hautes… Pourquoi les pommes se trouvaient-elles en hauteur ? Pourquoi n’avait-on pas pensé à les faire pousser sur le sol ? C’eût été tellement plus simple ! Du haut de ses six ans, Charlie ne comprenait pas que la Terre pût tourner autour d’autre chose que lui-même.
Et son estomac qui grondait toujours. Il cessa de regarder les nuages de chantilly inaccessibles pour scruter l’herbe : elle, au moins, était à sa portée ! Déterminé, il se mit à genoux et commença sa recherche pour la survie. Il savait qu’il avait plus de chance de trouver quelque chose dans ce verger plutôt que dans la cuisine où sa mère surveillait tous les placards de ses mille yeux invisibles. Parce que maman voit tout, c’est bien connu !
« Hé ! »
Ce cri victorieux s’accompagna d’un geste brusque de sa main potelée qui s’aplatit contre l’herbe froide. Charlie sentit sous sa paume la chose fraîche, un peu agitée, qu’il avait aperçue. Il attrapa entre ses doigts maladroits le ver de terre qui se tortillait. Quel goût pouvait bien avoir un ver de terre ? Après tout, il ne le saurait pas avant d’avoir essayé.
Hum. Visqueux. Pas très bon. Pas bon du tout même. Charlie passa ses doigts terreux sur sa langue pour essayer de sortir les bouts de ver de sa bouche, crachant et toussotant. La larme à l’œil, il contempla de nouveau les pommes de l’arbre, toujours aussi lointaines. Que n’aurait-il pas donné pour pouvoir ne serait-ce que les effleurer ! Évidemment, si elles avaient pu atterrir dans son ventre, il aurait été comblé.
Ainsi figé, il avait fière allure : le visage terreux, le blouson déchiré, les chaussures pleines de boue, l’écharpe qui pendait jusqu’à toucher terre, le mois de mars était décidément bien cruel. C’est ainsi que Molly trouva son petit bonhomme, transi de faim et de froid.
« Charlie, je t’avais dit de sortir quelques minutes dans le jardin, et où je te retrouve ? »
Charlie regarda sa mère s’avancer en canard, aussi vite qu’elle le pouvait avec son ventre énorme comme un ballon de baudruche. Elle avait l’air fatigué, mais pas trop en colère, ce qui rassura le gamin. Il la regardait avec une sorte de patience curieuse. Sa mère, c’était une force de la nature. Et en plus elle donnait à manger.
Avec un petit sourire à faire craquer les diables, il dévora de ses yeux bleus – bleu du ciel – les joues rebondies de sa mère, rosées comme les pétales de fleur en sucre de ses gâteaux ; son regard dériva sur ses cheveux comme du caramel effilé, et tandis qu’elle le prenait par la main et l’emmenait en direction de la maison, il sentit une vague de senteurs le submerger. C’était une douce odeur de terre, de poulet, de farine, de couches changées, de sirop, de linge propre… De foyer.
« Qu’est-ce que tu as, à me fixer ? » demanda sa mère avec perplexité.
Il sourit puis rit, de ce rire enfantin qui ne signifie rien d’autre qu’un rire. Il ne s’arrêtait pas, la bouche grande ouverte sur sa dentition aléatoire, en regardant sa mère dans les yeux, des yeux couleur chocolat. Elle détourna la tête et Charlie serra sa main plus fort.
« Allez viens, petit coquin, il y a de délicieuses crêpes fourrées aux pommes qui t’attendent à la maison ! »
Où est-ce que ça poussait, des crêpes ?