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De L'équipe de modération d'HPFanfiction le 06/12/2023 22:15


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De L'équipe des Nuits d'HPF le 30/11/2023 17:32


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De L'équipe des Nuits d'HPF le 12/11/2023 21:45


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De Equipe de modération d'HPFanfiction le 12/11/2023 21:43


Journées Reviews - octobre 2023


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De Equipe de modération d'HPFanfiction le 16/10/2023 16:00


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De L'équipe des Nuits d'HPF le 15/10/2023 11:38


Demain ne viendra pas par Aosyliah

[12 Reviews]
Imprimante
Table des matières

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Note de chapitre:

En ce moment, je travaille sur le concours Black de Kathleen. J'ai plein d'idées, mais surtout des idées qui ne cadrent pas avec les règles du concours :D
Dans le silence de la maison, la pendule sonne lourdement six fois de suite. Walburga entre dans la salle à manger, et constate que son mari est déjà installé à table. C’est une tradition chez les Black. On prend les repas à l’heure, ou on ne les prend pas. Walburga s’assoit en face de son mari, séparée de lui par la longueur de la table. D’un œil aguerri, elle inspecte les couverts disposés devant elle. Tout est propre et bien à sa place, aussi la maîtresse de maison fait-elle signe à son elfe de commencer à servir le repas, ce qu’il s’empresse de faire. Dans le claquement des couverts contre la porcelaine, Walburga observe son mari avec un air mauvais. Elle sent qu’il va briser le silence qu’elle chérit tant. Et en effet, il ne tarde pas à le faire :

- Je commence à être inquiet…

- Ne dis pas de sottises, Orion, répond-elle sèchement.

Cela n’empêche pas son mari de lancer un pauvre regard sur la chaise et l’assiette vides à sa droite. Il pousse un soupir miséreux auquel Walburga aurait répondu en levant les yeux au ciel, si son éducation lui avait enseigné telle insolence.

- Tu sais très bien qu’il a des choses plus importantes à faire que de dîner avec ses parents.

Un sourire fier étire les lèvres de Walburga l’espace d’une seconde. Son fils mérite amplement l’honneur de manquer quelques repas. Elle a toujours su qu’elle pouvait compter sur lui. Et aujourd’hui, il lui donne même plus que cela. Oui, Walburga est fière de Regulus. Il ne l’a jamais déçue. Il a toujours suivi les bons préceptes, au-delà même de toutes ses espérances de mère.

- J’ai autant d’estime pour ses activités que toi, repart Orion, et je l’ai d’ailleurs toujours encouragé dans cette voie. Mais tu sais que ce n’est pas sans risques, et voilà maintenant quatre jours que nous ne l’avons pas vu.

- Il doit être en mission, s’agace Walburga. Le Seigneur des Ténèbres doit avoir besoin de lui. Oserais-tu cracher sur cette faveur ?

- Non, bien sûr que non. Je dis simplement que je commence à être inquiet.

Walburga préfère ne pas relever. La conversation retombe, et les claquements de couverts reprennent. Orion a toujours eu un côté sentimental que Walburga ne lui a jamais supporté. Il met toujours un devoir de s’en faire à propos de son fils, alors qu’elle sait qu’il ne lui arrivera rien. Elle a chargé Bellatrix d’y veiller, et s’il y a bien une personne en qui on peut faire confiance en la matière, c’est sa nièce. Et quand bien même il lui arriverait quelque chose, cela serait en servant une noble cause. Aucune larme ne serait à verser, si ce ne sont celles de la dignité.

A la fin du repas, Walburga repousse son assiette et prend congé d’Orion sans lui adresser un regard. Elle se dirige vers la cuisine et, avisant Kreacher, lui fait remarquer que le poisson avait été servi tiède. Devant l’elfe qui se répand en excuses, elle sort sa baguette et, d’un mouvement sec, ouvre brutalement les placards et expulse tout leur contenu sur le sol dans un grand fracas. Walburga adresse un regard réprobateur au-dessus des casseroles ébréchées et la vaisselle cassée, là où Kreacher se tient recroquevillé devant la colère de sa Maîtresse.

- Range ce désordre sans utiliser ta magie, et si ton jeune maître rentre ce soir, ne t’avise pas de lui servir son poisson froid, siffle-t-elle.



Dans le silence du Manoir Black, un jour passe sans se mentir. Puis, un deuxième s’étire. Cela en fait maintenant six qui s’alignent, et dans la bibliothèque austère malgré le feu qui fait craquer les bûches dans la cheminée, Orion n’a de cesse de les compter. Assise à son secrétaire, Walburga l’entend faire d’ici. Il l’empêche de se concentrer sur la lettre qu’elle rédige à l’intention de son frère. Et voilà maintenant qu’il se met à arpenter la pièce, soupirant un pas sur deux.

- Cesse donc ce cirque ! Aboie soudain Walburga à son adresse. Tu es ridicule.

Orion se tourne vers elle, une lueur de reproche dans les yeux.

- Il n’a jamais été absent si longtemps.

- Ne me dis pas que tu te soucies de son emploi du temps, toi qui lui as rarement adressé plus de cinq mots à la suite !

- C’est mon fils unique ! tonne-t-il, visiblement blessé par la remarque de sa femme.

- Tout autant que le mien, et son absence ne m’empêche pourtant pas de faire preuve d’un minimum de décorum.

Walburga le voit ouvrir la bouche pour répliquer quelque chose, mais d’un haussement de sourcil, elle l’en défit.

- Ose seulement… le menace-t-elle.

Orion lui lance un regard peu amène, sachant d’avance qu’elle n’hésiterait pas à lui prouver qu’il a raison. Il la connaît parfaitement, et à cet instant, elle s’en félicite. Vaincu, son mari se détourne d’elle, s’empare d’un livre au hasard, et s’installe dans un fauteuil. Walburga retourne à sa lettre, mais il ne faut pas longtemps à Orion pour rompre à nouveau le silence.

- Peut-être a-t-il rencontré quelqu’un, se rassure-t-il à voix haute. Peut-être profite-t-il de quelques jours en sa compagnie et qu’il ne tardera pas à rentrer. Il reviendra probablement demain.

Derrière son secrétaire, Walburga se retient de lui faire remarquer que ni lui ni elle ne peuvent croire à cette hypothèse. Regulus n’aurait jamais découché pour le simple plaisir de vagabonder en compagnie d’un étranger. Il a bien trop d’estime pour sa famille pour se permettre ce genre d’excentricités. Du reste, il a toujours été un garçon assez solitaire. Cela lui a d’ailleurs permis de se garder des mauvaises influences pour se concentrer sur les bonnes. Oui, Regulus est un bon garçon. Il ne leur ferait jamais cela. Et avant de refermer la lettre qu’elle adresse à son frère, Walburga y rédige un post-scriptum à l’intention de Bellatrix. Elle, elle saura sûrement ce qu’il en est.



Cela fait dix-huit fois qu’Orion s’imagine à voix haute de nouvelles raisons d’être à demain. Cette fois-ci est celle de trop. Walburga claque la porte de leur chambre sur ses espoirs de revoir son fils à l’aube. Elle ne le supporte plus. Il ne se promène plus qu’avec un air de pouilleux travesti en noble seigneur. On croirait que la famine lui creuse les joues et lui jaunit le teint lorsque c’est l’angoisse qui emporte sa stature. Elle ne peut plus le regarder en face. Il l'insupporte. Comme tant d’autres choses. Comme à peu près tout, ces derniers temps.

Dans la soirée qui cruellement se meurt, Walburga arpente les couloirs de sa maison dans le froid. Elle a ordonné à Kreacher d’éteindre tous les feux qui dans les coins, ne cessent de s’agonir. Elle ne veut rien voir qui lui rappelle le jour ni la détresse de son mari. Elle ne veut rien voir. Elle a beau être montée sur le palier de la chambre de son fils, elle n’ouvre pas la porte, ni ne regarde le nom inscrit dans les veines du bois. Elle reste pourtant longtemps assise sur les marches, repensant aux lettres de Bellatrix qui ne racontent rien. Elle maudit sa nièce et crache mentalement sur son mari. Il lui a empoisonné l’esprit de ses folies. Tout ce qu’il lui reste à savoir, c’est que Regulus n’est pas encore rentré ce soir.

Walburga se lève finalement, et lentement, descend les étages. Les marches craquent sous son poids. Elle a l’impression qu’elles ne l’avaient jamais fait auparavant. Entre deux effleurements de la rampe, elle remarque soudain une porte entrouverte. Elle sait ce qui se trouve derrière. Alors elle la ferme violemment, ne se souciant plus de troubler le silence devenu trop pesant. Derrière ce geste emprisonnant l’espoir qu’elle refuse de reconnaître exister pour ce qu’il implique, s’étend l’arbre généalogique de sa famille. Et la date de cette année qui y est peut-être déjà inscrite. Elle refuse même d’y penser. Cela lui donnerait envie de ne plus ouvrir la bouche que pour hurler. Et elle le sent déjà au fond de sa gorge qui se noue en même temps que sa chair et que son sang, ce langage de toutes les mères sans enfant.

Alors Walburga continue de descendre les marches. Elle trouve son chemin dans la nuit noire, là où elle sait qu’elle avancera toujours. Elle passe devant les têtes tranchées des serviteurs de la maison, et s’enferme dans la salle à manger, là où il y a une trace du temps qui s’égare. Assise les mains posées à plat sur la table nue, elle entend la voix décharnée d’Orion résonner en boucle dans son esprit : « Demain, il rentrera demain ». Cela fait trois semaines que Walburga regarde son mari devenir fou de ne plus savoir compter les jours. Et elle, elle ne vit plus que la nuit. Dans le silence qui l’étouffe, un craquement annonce la pendule qui s’apprête à se balancer sans bouger, indifférente aux heures sombres qu’elle fait passer. L’évidence cogne sourdement douze fois, le cœur de Walburga aussi. Demain ne viendra pas.
Note de fin de chapitre :

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