La Quête des Origines :
Harry Potter et L’Héritier de Poudlard
Prologue : L’écho surgissant du Néant…
La nuit avait déployé son sombre manteau depuis peu, quand minuit, heure mythique et mystique, se fit connaître par le biais de cinq énormes clochers sonnant simultanément leurs douze coups.
De sombres nuages masquaient l’éclat de la lune et le scintillement des étoiles, donnant l’illusion d’une nuit éternelle et infinie.
Le mystère semblait imprégner chaque particule qui constituait ces terres aux mille et une légendes, maîtresses de toutes sortes de superstitions. Ici l’illusion en était renforcée par les ombres qui se mouvaient avec grâce et discrétion. Ne perturbant aucun élément de la nature sur leur passage, elles se déplaçaient dans l’obscurité ambiante comme voyagent les courants d’air… Nul n’aurait su dire si ces ombres étaient bien réelles ou un quelconque effet optique.
Toujours est-il que ces lieux étaient considérés comme maudit par les Hommes.
Les soirs d’hiver, au coin du feu ronflant paisiblement dans la cheminée, ou les nuits d’été devant un feu crépitant gaiement sur la plage, les habitants du village dont le port se trouvait face à ces terres, avaient pour habitude d’écouter les anciens raconter en chuchotant doucement de leurs voix affinées par le temps, toutes les légendes de cette île mystérieuse.
Ils disaient qu’elle était habitée par toutes sortes de créatures sorties tout droit des enfers. Et que quiconque voudrait y poser le pied connaîtrait mille tourments. Ces terres étaient tellement craintes que personne n’osait s’aventurer dans la partie de la mer que l’on considérait lui appartenir.
Et nul être ne pouvait confondre le territoire maritime de ces terres avec le reste de l’océan. A partir d’une invisible frontière, l’eau prenait des teintes turquoises laissant présager une eau claire et limpide. La nuit au contraire, elle reflétait la carte du ciel à la perfection, et si quelqu’un s’était penché pour admirer les fonds sous-marins, il n’aurait vu que la profonde noirceur d’un incommensurable abyme…
Et comme traversant le temps, un énorme bateau, semblable à ceux qui arpentaient les océans durant les grandes conquêtes, voguait en direction de cette terre de Légende. De la proue à la poupe il était entièrement noir, comme ses voiles tendues par la vitesse et son pavillon qui claquait dans le vent à son sommet.
Dans la cabine du capitaine de ce sombre et légendaire navire, loin des oreilles indiscrètes, se tenait une réunion.
L’une de ces réunions dont la fin marquait le début d’un tour important dans l’histoire du monde. Et comme pour confirmer ces dires, l’assistance concentra son attention sur un petit globe de verre noir, semblant renfermer le Néant en personne. Et si on prêtait l’oreille, de ces abymes grondant comme la terre et chuchotant comme le vent, murmurant comme l’eau et rugissant comme le feu, leur venait un écho surgissant des méandres du temps… vestige d’un dialogue aussi vieux que le monde…
- « Pourquoi ? » demanda un enfant, avec toute son innocence. « Pourquoi devons-nous être tout cela ? Pourquoi devons-nous être courageux, juste, aimant, fidèle et loyal et tant de choses encore ? »
- « Tant de choses ? » nota un homme au timbre rocailleux. « Heureusement que ton jeune âge t’épargne mes foudres… Seulement… Dans un sens tu as raison… Oui nous devons être ‘tant de choses’ et beaucoup plus encore, parce qu’un jour viendra… »
- « Quel jour ? » s’exclama une fillette.
- « Oh ! Un jour terrible, un jour craint et redouté par beaucoup et désiré par autant. »
- « Quel jour ? Quand viendra-t-il ? » pressa un autre.
- « Oh ! Cela nul ne le sait. Il viendra peut être demain comme dans un an, comme il a bien pu venir hier comme il y a trois milles ans… »
- « Et pourquoi viendra-t-il ? »
- « Bonne question… Dont je ne sais que trop et ignore tout autant la réponse… »
- « Et qu’arrivera-t-il ? »
- « Oh ! Il arrivera une chose que tout le monde redoute, une chose désignée par tant de noms qu’il est pratiquement impossible de tous les connaître… »
- « Qu’est-ce que c’est ? »
- « La fin. »
- « La fin ? La fin de quoi ? »
- « De tout. »
- « De tout ? »
- « De tout. »
Brusquement, faisant sursauter l’assemblée, des grésillements, comme ceux que produisent les téléviseurs quand ils n’ont aucun canal à réceptionner, s’élevèrent du globe. Puis, il y eut un court silence, et la voix rocailleuse de l’homme, pressante, clama ces mots :
« Oyez Oyez Habitant d’Ilu ! Oyez Oyez, Hautes Gens et Petits Peuples ! Oyez Oyez, Enfants de Gaïa ! Oyez Oyez Enfants du Ciel et de la Terre ! De l’Eau et du Feu ! Oyez Oyez Enfants de Carmë !
Entendez mes mots, car eux seuls vous apporteront le Salut !
Ecoutez moi ! Car mes paroles ont la force de Axan !
Tasara m’en est témoin !
Oyez Oyez Enfants de la Lumière et des Ténèbres !
Ista se perd, et avec lui, se meurent les clés de votre survie... Oht- »
De nouveau les grésillements agressèrent les oreilles de l’assemblée.
De nouveau, il y eut un silence.
Et pour la troisième et dernière fois, l’homme, la gravité faisant rouler les cailloux dans sa voix, fataliste, prit la parole.
« Parce qu’un jour, les Eru, garants de l’Equilibre, refuseront de prendre les armes pour nous défendre, une Guerre sans nulle autre pareille s’abattra sur Ilu, et seuls les Elus, Protégés de la Déesse d’Or et de Lumière, seront appelés par le Saint Royaume des Légendes, seul espoir de survie… »