« Albus Severus. Tes deux prénoms t’ont été donnés en souvenir de deux directeurs de Poudlard. L’un d’eux était un Serpentard et il était sans doute l’homme le plus courageux que j’aie jamais rencontré. »
Albus Severus n’avait pas été réparti à Serpentard, mais il n’avait jamais oublié ces paroles que son père lui avait dit pour le réconforter sur la voie 9 ¾. Et il se demandait vraiment à quoi ressemblaient ces deux directeurs. Il savait déjà qu’ils s’appelaient Albus Dumbledore et Severus Rogue et qu’ils étaient morts, tous les deux. Ca allait donc être un peu compliqué pour aller les interroger. Albus lut donc en entier l’Histoire de Poudlard pour voir s’il parlait d’une solution à son problème.
Et soudain, il trouva. Les tableaux. Tous les anciens directeurs avaient leur tableau dans le bureau du directeur actuel. Il suffisait donc de pénétrer dans le bureau du directeur, aussi simple que ça. Aussi simple, mais pas si simple, en finalité. Car Albus Severus ne connaissait pas le mot de passe permettant d’accéder au bureau du directeur. Mais comment pouvait-il faire pour le trouver ? Et soudain, l’idée s’imposa d’elle-même. Il courut à la Grande Salle où tout le monde était sur le point de dîner et se rendit à la table des Gryffondor où James discutait avec Roxanne.
- James !
- Albus ! Qu’est-ce qu’il y a ? Tu as vu Peeves ?
James rit fortement de sa blague. Il adorait se moquer de son frère. D’ordinaire, Albus se serait énervé, mais là, il avait quelque chose de très important à demander à James alors il se tut et attendit patiemment, et même avec le sourire, que James ait terminé de rire pour lui présenter sa demande. Roxanne, elle, eut pitié de son cousin et décida qu’il était temps de prendre un peu sa défense, James n’étant pas décidé à lui accorder un peu de répit, à première vue.
- Ca suffit comme ça, James, voyons ! Que veux-tu, Albus ? lui demanda-t-elle d’une voix beaucoup plus douce que quand elle avait parlé à James.
- Hé bien, répondit timidement Albus, Roxanne ayant coupé le rire de son frère, j’aurais besoin de ta cape, James.
- Ma cape ? répéta James, sans comprendre.
- Mais oui, insista Albus, tu sais bien… la cape que Papa t’a offerte l’année dernière…
- Aaaaah, ma cape ! Mais pourquoi tu la veux ? s’étonna James.
- Je, je ne peux pas te le dire, répondit Albus en rougissant.
- Allez, prête-la-lui, ta cape, intervint Roxanne. Il veut sûrement se faire tout beau pour une fille.
James se tourna vers Roxanne et hocha la tête en soupirant. Elle n’avait vraiment rien compris. Mais on ne pouvait pas lui en vouloir, elle ne savait pas pour la cape d’invisibilité.
- Bon ok, Albus, je vais la chercher. Tu m’attends à l’entrée de la Grande Salle. Mais tu me la ramènes dès que tu n’en as plus besoin !
- Oui, oui, ne t’en fais pas.
En peu de temps, James fut de retour avec la précieuse cape. Albus s’en saisit, vérifia que le professeur McGonagall était toujours à table et se précipita vers l’entrée du bureau de la directrice. Là, il s‘assit dans un coin, enfila la cape et attendit. Au bout d’un moment, le professeur McGonagall arriva et prononça distinctement :
- Chat Botté !
La gargouille s’anima et Albus Severus suivit discrètement le professeur. Celle-ci, une fois entrée, ouvrit un passage tout au fond du bureau qui menait à un autre escalier qu’elle s’empressa de gravir, visiblement, l’entrée de ses Appartement Privés. Albus attendit que le bruit de ses pas s’estompe avec la distance. Quand il estima avoir attendu assez longtemps, il retira la cape et la plia soigneusement à l’entrée du bureau. Puis, il s’avança dans le majestueux endroit.
C’était la première fois que le garçon entrait dans cette pièce, n’ayant jamais eu besoin d’y être convoqué. Il fut ébahi par la splendeur des lieux. Il y avait tant d’objets magiques impressionnants dans cette pièce. Et, dans une vitrine, reposait la célèbre épée de Gryffondor avec laquelle son père avait tué un Basilic et avec laquelle le Professeur Londubat avait tué le serpent de Lord Voldemort lors de la Grande Bataille de Poudlard à la fin de laquelle ce dernier avait été vaincu. Sur une étagère reposait le Choixpeau d’où les héros avaient justement tiré l’épée.
Ce qu’il cherchait se trouvait sur un des murs adjacents au bureau. Les deux professeurs ayant été les derniers à diriger Poudlard, leurs portraits étaient voisins. Albus arriva devant les portraits et, pendant un instant, ne dit rien. Il se contenta d’admirer les portraits des deux hommes qui lui avaient donné son nom. Albus Dumbledore était un vieil homme avec une longue barbe et des petites lunettes en demi-lune. Il semblait particulièrement âgé sur le portrait. Severus Rogue était un homme austère et sombre. Albus était un petit peu impressionné.
- Professeurs… tenta-t-il, soudain. Professeurs Dumbledore et Rogue ?
Dans les portraits, les deux professeurs ouvrirent les yeux. Chacun d’eux s’approcha du bord du cadre et observa le jeune homme qui les avait réveillé, mais pas de la même façon. Albus Dumbledore semblait enchanté tandis que Severus Rogue paraissait agacé d’avoir été brutalement tiré de son sommeil par un de ces cornichons à qui il avait l’habitude d’enseigner quand il était encore en vie. Mais Albus ne se laissa pas intimider par le regard revêche de celui dont, il était sûr, son père avait parlé en vantant son courage.
- Tiens, un visiteur ! s’écria joyeusement Dumbledore. Que pouvons-nous faire pour toi, jeune garçon.
- Je m’appelle Albus Severus Potter, commença le garçonnet, un peu intimidé, et je…
- Severus Potter ! hurla le personnage du tableau intitulé Severus Rogue. Comment ces deux mots peuvent-ils être associés ?
- Euh, c’est mon père… enfin, mon père m’a donné ce nom… je veux dire…
- Je me doute que ce n’est certainement pas vous qui l’avez choisi tout seul, Potter, lança Rogue, acerbe.
- Il m’a appelé comme ça parce qu’il vous admirait, expliqua Albus.
- Un Potter qui m’admire ? répondit Rogue d’un ton moqueur. Je ne crois pas que ce soit possible, mon garçon. Vous avez probablement dû consommer trop de Chocogrenouilles. J’ai toujours dit que les friandises ramollissaient l’esprit.
- Mais…, protesta Albus Severus.
- Eh bien Albus, dis-nous pourquoi tu es venu nous dire bonjour, demanda Dumbledore qui paraissait s’amuser beaucoup de l’échange entre le professeur et le garçon.
- Mon père m’a dit, commença courageusement Albus, que mes deux prénoms étaient ceux de deux grands directeurs de Poudlard. Je voulais juste voir comment vous étiez, c’est tout.
- C’est une curiosité bien compréhensible, répondit le vieil homme du portrait. Tu es donc le fils d’Harry Potter, c’est bien ça ?
- Oui, c’est ça.
- Severus Potter, et puis quoi encore, bougonnait le portrait de Rogue dans son coin.
Albus tourna la tête vers le second portrait. Apparemment, le professeur Rogue faisait les cent pas en faisant la tête mais le jeune garçon ne comprenait pas vraiment pourquoi. Le portrait de Dumbledore se tourna dans la direction de celui de Rogue en souriant.
- Ne t’occupe pas de lui. Quand il sera remis de son choc, je suis sûr qu’il sera ravi de bavarder avec toi.
- Un choc ? Quel choc ! lança Rogue. Sachez, vieillard, que je n’ai pas subi de choc. Je suis indigné, c’est tout.
- Indigné parce que le fils de Lily vous aime bien ? J’aurais pensé que ça vous flatterait, Severus.
Ledit Severus bougonna encore davantage à ces mots, ce qui fit éclater de rire le portrait de Dumbledore. Albus Severus se sentait toujours aussi mal à l’aise, mais une nouvelle fois, ce fut Dumbledore qui reprit les commandes et lui permit de se sentir bien à nouveau.
- Parle- nous de ta famille, Albus. Tu as des frères, des sœurs ?
- Oui, deux. James et Lily.
- James et Lily Potter, lança la voix du professeur Rogue qui était devenu tout petit en ayant rejoint sa bibliothèque au fond de son tableau, quelle originalité !
Albus regarda à nouveau dans la direction de l’ancien professeur de Potions. Il ne comprenait pas l’animosité de ce portrait envers lui alors qu’il était venu, animé d’excellentes intentions.
- Mon père a dit que vous étiez l’homme le plus courageux qu’il ait jamais rencontré, Professeur Rogue.
- Il a dit ça ? s’étonna le Professeur en haussant un sourcil et en revenant sur le bord du portrait.
- En quoi cela vous étonne, Severus, rétorqua Dumbledore, il a lu en vous, non ?
- Moui… mais je ne comprends pas… il est le fils de Potter…
- Il est surtout le fils de Lily, je vous l’ai toujours dit. Sa nature profonde est plus celle de sa mère que de son père. Et je crois qu’on peut en dire autant d’Albus, n’est-ce pas mon garçon ?
Albus hocha la tête.
- Papa dit que c’est mon frère qui ressemble à son père. James est plus populaire que moi. Il est fantastique, il fait même partie de l’équipe de Quidditch cette année. Et puis, il aime bien faire des farces. Il n’arrête pas de m’embêter.
- Méfiez-vous, Potter, lança Rogue avec amertume. Quand on est la proie de ce genre d’individu, on ne s’en débarrasse plus. Ne le laissez pas vous pourrir la vie. Soyez ferme ! S’il va trop loin, dites-le-lui !
Le portrait de Dumbledore regarda celui de Rogue avec un léger sourire. Il lui donnait des conseils. Il commençait à s’y attacher. Il allait parler quand un bruit retentit. Albus reconnut le pas de la directrice qui descendait les escaliers. Il avait dû faire trop de bruit. Il jeta un dernier coup d’œil aux deux portraits, s’excusa et se précipita vers la sortie. Il dévala les escaliers, courut jusqu’à la Salle Commune des Poufsouffle et se laissa tomber dans l’un des canapés qui l’ornaient. Malgré la peur qu’il avait eue, il était heureux d’avoir été bavarder avec les deux tableaux. Soudain, son cœur manqua un battement. Il avait oublié…
La lumière du bureau s’alluma au moment où le professeur McGonagall entra dans la pièce. Elle s’avança vers les tableaux mais tous avaient l’air profondément endormis. Pourtant, il lui avait bien semblé entendre quelque chose. Elle s’approcha de l’entrée du bureau, mais il n’y avait personne. Elle allait repartir quand son regard fut attiré par une étoffe soigneusement plié et déposée dans un coin. En la saisissant et en la dépliant, le professeur reconnut immédiatement l’objet qu’elle tenait entre ses mains.
- Potter ! Murmura-t-elle, un léger sourire aux lèvres.
Note d'auteur :
Cadeau d'anniversaire pour Eliah.
Le passage en italique dans le résumé est tiré de Harry Potter et les Reliques de la Mort.
Note de chapitre:
Le passage en italique est extrait de Harry Potter et les Reliques de la Mort.
Note de fin de chapitre :
Joyeux anniversaire Eliah !
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