Arf, pas grand chose à dire à part que j'ai eu beaucoup de mal à écrire ce petit OS. Quand on est bloqué, y'a pas moyen, hein.
Donc voilà Eliah, c'est pour toi... Joyeux anniversaire, j'espère que tu vas aimer... J'ai pris Albus Potter du coup, comme je sais que tu l'aimes bien, et comme je sais que tu aimes bien quand ça parle de la famille, et surtout de la famille Weasley... Bah c'est un peu sur eux aussi...
J'ai voulu insérer la musique, mais pour du coup, je savais pas de quoi partir, alors...
Bref, JOYEUX ANNIVERSAIRE ELIAH, et j'espère que ça te plaira !
(et cette note d'auteur est vraiment shitty, c'est grave...)
Il est assis contre son arbre, Albus Severus, il regarde les feuilles mortes voler dans le vent, il les regarde s'échapper, tourbillonner, danser avec les nuages et s'écraser contre la terre. Il les regarde se craqueler, gagner en rides, perdre en couleurs. Il les regarde tenter de vivre dans le ciel ombrageux. Il pleut un peu. C'est l'Angleterre, et c'est le mois de novembre. Il pleure un peu. Il est Albus Severus, et il vient d'être quitté.
Les sanglots déchirent encore sa poitrine. Il a honte. Il n'est pas courageux. Il voudrait affronter cette épreuve de la vie avec stoïcisme, avec une phrase que Hugo aime à répéter en haussant les épaules du type "c'est la vie". Il voudrait rebondir, être heureux de nouveau et rapidement. Il voudrait être courageux. Son sang pulse dans ses veines comme autant de bataillons qui tentent de gagner la guerre des sentiments. Oublier cette amertume qui se dessine dans ses lèvres, au coin de ses yeux, dans son esprit.
Il soupire, et ses larmes coulent. Il se hait, il se déteste. Il essuie d'un geste rageur ses preuves de faiblesses. Il a toujours eu honte de son héritage. Il n'était pas le Gryffondor valeureux, mais le Poufsouffle un peu trop peureux. Il n'a jamais réussi à voir au-delà de ce qu'il n'était pas, et aujourd'hui, à l'heure où il devrait rebondir, tout lui revient à la face comme autant de preuves de son échec.
-Al' ?
La voix douce de sa tante Hermione résonne dans les hautes herbes. Personne n'a le temps de s'en occuper, alors il est encore masqué, encore un peu, encore jusqu'à ce que poussée par le besoin de protéger son neveu, Hermione poursuit jusqu'au vieux bouleau.
-Al' ? Qu'est-ce que tu fais ? Tu es où ? Ah, tu es là ! Mais... Qu'est-ce qu'il t'arrive ?!
Albus ne veut pas lever les yeux, il ne veut pas voir Hermione, il ne veut pas voir sa famille. Ne peuvent-ils comprendre que parfois, il a juste besoin d'être seul, d'être tranquille ? Il soupire. Et il voit les yeux de sa tante s'écarquiller.
-Mon Dieu, Albus, que se passe t-il ?!
La quarantaine fringante, sa tante est une femme qu'il a toujours trouvée douce et adorable. Il a toujours eu envie de se blottir dans ses bras quand il était enfant, d'écouter les contes qu'elle racontait, ces contes moldus pleins de fées et d'enchantements. Il se dit à cet instant qu'il aurait rejeté toute personne venant le voir. Il aurait rejeté sa mère, son père et sa soeur, aussi proche soit-il d'eux. Mais c'est Hermione, et Hermione a appris en vieillissant à se taire et écouter les silences.
Il aurait rejeté toute autre personne, parce que toute autre personne l'aurait interrogé sans discontinuer, jusqu'à ce qu'il raconte que le jour où il se décide pour demander Eurydice en mariage, celle-ci lui annonce qu'elle le quitte.
Les larmes coulent de plus belle, et si Albus n'était pas tant en train de lutter contre l'étouffement que les pleurs provoquent, il aurait honte de sangloter comme un enfant alors qu'il a vingt-trois ans. Hermione ne demande rien. Elle s'assoit, elle passe son bras autour de ses épaules, et elle attend. Alors il parle.
-C'est... C'est Eurydice... Je... Je l'aime, je... Que...
Hachuré par sa respiration qu'il n'arrive pas à reprendre, son discours n'a aucun sens. Il respire à fond, et les mains de Hermione qui tracent de douces circonvolutions dans son dos l'apaisent peu à peu. Il pleure toujours, mais ça va mieux.
-Eurydice m'a quitté. Elle... C'était hier soir. Elle est rentrée, et j'avais préparé le dîner, comme je sais que le vendredi elle finit tard parce que c'est le soir d'impression du double de numéros de la Gazette pour le week-end. J'avais tout prévu. Le champagne, les roses, tout était romantique. Je voulais que ce soit une nuit inoubliable. Parce que... Parce que je voulais lui demander de devenir ma femme. Elle est rentrée, et j'ai vu qu'elle était gênée. Elle avait déjà mangé. Qu'importe, je lui ai donné les fleurs... Rien n'aurait pu altérer mon enthousiasme ni mon appréhension. Ce n'était qu'une formalité, mais je voulais m'en acquitter au mieux.
Albus reprend sa respiration, un drôle de sourire grave sur son visage.
-Sauf qu'elle m'a devancé. En me demandant de m'asseoir, pour me parler. Elle avait son visage, son doux visage fermé, et quand j'ai posé ma main... Ma putain de main sur la sienne, elle l'a retirée. Je... Hermione, elle m'a quitté ! Non seulement elle ne sera pas mon épouse alors qu'elle est la femme de ma vie, mais en plus je ne la verrai plus chaque matin en me levant, chaque jour en rentrant... Je... Je ne peux pas le croire...
Hermione resserre son étreinte. Elle cherche des mots pour apaiser sa souffrance. Elle n'en a pas. Elle ne peut apaiser ce qui est aussi profond, alors elle se tait. Elle se tait et elle continue de passer ses doigts le long de son dos, dans sa nuque, d'embrasser son épaule. Espérant en le câlinant qu'il ira mieux. Le parfum de son enfance, des muffins avec Rose, Hugo et James, les mains qui ont si souvent pris les siennes pour lui montrer comment écrire, comment bien tenir une baguette, comment correctement agiter une cuiller... Alors il se laisse bercer. Les sanglots se sont taris, et si la peine est toujours là, il est capable de respirer correctement.
-Allez viens, Al, avant que les autres n'aient tout dévoré...
Albus n'a aucune envie d'y retourner. Mais l'idée ne le révulse plus. Alors il se lève, et il réussit à marcher. Savourant ce simple bonheur, il avance avec Hermione. Il essaie de ne pas voir ses yeux inquiets, et il lui sourit. Ce n'est pas concluant, ce n'est rien. Mais elle sourit en retour, et il se sent un peu mieux.
Lorsqu'ils pénètrent dans le salon du Terrier, le vacarme habituel des multiples conversations, des tâches ménagères qui s'exécutent seules, des enfants qui jouent les cueillent. Albus est saisi par le contraste, mais il s'asseoit sur un bout de canapé. Lorsqu'ils sont arrivés, un drôle de silence s'est installé. Et le brouhaha a repris, presque amplifié. Ils ont compris.
Et puis Rose vient le voir. Il a toujours été proche de Rose. C'est la grande soeur qu'il aurait voulu avoir, et ils n'ont pas suffisamment d'écart d'âge pour que sa position soit celle d'une moralisatrice.
Sans un mot, elle s'asseoit à côté de lui, et comme sa mère, passe un bras autour de ses épaules. Il pose son visage contre son cou, et elle embrasse le haut de sa tête. Enlacés, elle le berce un peu.
-Tu vas t'en sortir, mon Albus, tu vas voir. Tu vas finir par t'en sortir.
Il la regarde, et se redresse. Il regarde tout le monde, et ils ont les yeux fixés sur lui. Toujours tout près de sa cousine, il embrasse sa joue, la remerciant de ce simple geste. Ils ont tous cet air concerné sur le visage, cette peur qu'il ait mal, cette envie de le consoler. Sans exception. Et alors qu'il est toujours malheureux, alors qu'il sait qu'il le restera pendant un moment, la gratitude envahit son corps comme une douce chaleur bienfaitrice.
Il ne sera jamais seul. Il n'aura jamais à affronter ses peines sans le soutien des membres du clan Weasley autour de lui. Et savoir ça allège un peu la peine du fond de son coeur.
Il repose sa tête contre la gorge de Rose. Elle caresse distraitement ses cheveux en bataille, et il regarde par la fenêtre. Il voit les feuilles voler, il les voit s'écraser. Il suit du regard leur ballet volant, et il trouve une certaine beauté à les voir tourbillonner ensemble. Elles se font emporter, mais elle se font emporter par le vent, la vie... Ensemble.