Les conditions :
- suivre un Black dans son enfance (de 0 à 16 ans),
- fic terminée le jour de clôture du concours
- mentionner la devise des Black : "toujours purs".
Je me suis bien amusée à écrire cet OS qui ne sera sans doute pas le seul sur les Black.
Cygnus Black, regardant sa Bella s’amuser avec Andromeda autour de la fontaine aux démons, se disait que, s’il n’avait pas réussi à engendrer un fils, ses trois filles ne le décevaient pas. Bella serait une femme forte, son double au féminin, déjà si terrible et si fougueuse. Narcissa aurait un beau mariage. Quant à Andromeda, hé bien, il verrait bien ce qu’il en ferait.
Bellatrix Black était en train de coiffer sa soeur, dans la cour de Black Heart Chapel. Andromeda avait beau se débattre comme elle le pouvait, sa grande soeur la maintenait d’une main de fer, ses deux ans de plus lui conférant une force qu’elle n’avait pas. Les sourcils froncés, appliquée à sa tâche, Bellatrix passait sans relâche la brosse dans les cheveux indisciplinés de sa soeur. La ressemblance était troublante, entre les deux fillettes. Mais la plus âgée avait quelque chose de plus. D’incontestablement plus majestueux, plus tempétueux. Comme si Andromeda était un diamant brut et Bellatrix une pierre taillée, anguleuse, dont la beauté fascinait. La petite Narcissa attendait son tour, muette devant la détermination de Bellatrix qui faisait de ses soeurs ce qu’elle voulait. De temps en temps, elle tournait son regard bleu vers son père qui continuait à porte sa pipe à sa bouche, tout en flattant l’encolure du chien, et en ne quittant pas sa fille aînée des yeux. Narcissa aimait sincèrement son père qui la traitait très bien, lui offrait des robes, vantait sa beauté. Son père l'élevait comme une petite fille prometteuse, se disant que sa beauté la servirait. Mais ses yeux ne quittaient pas son aînée.
Un petit elfe de maison fit irruption dans la cour avec un crac annonciateur. Il promena ses yeux globuleux sur les personnes présentes, et entreprit de faire moultes courbettes pour saluer ses maîtres. Bellatrix s’était tournée vers lui, l’air mauvais. Le petit elfe serra contre lui les barrettes ornées de pierres précieuses qu’il apportait à sa maîtresse. Il trembla sous le regard brûlant que lui lançait Bellatrix. Cette dernière lâcha la brosse et libéra sa soeur de sa poigne de fer. Elle se leva, épousseta machinalement ses jupes et toisa de toute sa hauteur l’elfe de maison qui se courba, jusqu’à ce que son nez crochu touche le sol. Bellatrix s’avança, la démarche souple, impériale. Sa voix partit dans les aigus, ce qu’elle détestait et qui ne faisait qu’attiser sa fureur.
“Comment oses-tu pratiquer la magie alors que tes maîtres l’interdisent ?"
Le petit elfe, le nez toujours au sol, trembla de tous ses membres et en laissa échapper quelques barrettes qu’il ramassa avidement. Narcissa et Andromeda fixaient la scène, hésitant entre la fascination et la peur. Bellatrix donna un coup de pied à l’elfe qui roula jusqu’à la fontaine aux démons et s’y cogna la tête. Il lâcha les dernières barrettes et posa ses mains sur son crâne où une bosse impressionnante se formait. Ses lèvres s’ouvrirent et un flot de supplications en sortit.
“Pitié, petite maîtresse. Cookie a pensé qu’elle devait revenir vite pour que la jeune maîtresse termine avec sa soeur..."
Bellatrix serra ses poings contre ses hanches, écumant de rage. Cygnus l’observait avec un intérêt accru, démenti par ses gestes mesurés. Il n’avait pas du tout changé d’attitude, il caressait le lévrier de manière automatique et portait la pipe fumante à ses lèvres. Le seul indice d’intérêt était cette lueur dans son regard bleu. Le même bleu que les yeux de sa benjamine.
“Petite maîtresse ? Comment oses-tu m’appeler de la sorte ? Tu n’as pas à réfléchir aux ordres que je te donne. Tu n’as qu’à les appliquer, c’est tout ce que l’on te demande ! Et sans magie !"
Le petit elfe s’était recroquevillé sur lui-même mais tendait des bras suppliants vers l’enfant enragée.
“Cookie ne le fera plus, maîtresse. Cookie ne fera plus de magie parce que Cookie n’est pas digne de la magie qui réside en elle."
Bellatrix eut un de ses petits rires inquiétants tant ils sonnaient faux.
“La magie qui réside en toi ? - Elle eut une moue dédaigneuse. Elle détacha soigneusement les mots les uns des autres - Quand m’obéiras-tu ?”
Une lueur verte émana comme de la vapeur de la silhouette de Bellatrix et fusa vers le petit corps hoquetant de peur de l’elfe de maison pour le propulser comme un boulet de canon contre une des sculptures de la fontaine aux démons. Bellatrix eut un bref instant une expression de surprise intense sur le visage, puis sa bouche se tordit et son menton se releva. Narcissa, interloquée, regardait sa grande soeur, puis son père, puis encore sa grande soeur. Andromeda, quant à elle, ne quittait pas des yeux la petite silhouette immobile de l’elfe de maison et elle se mit à sangloter, de ces gros sanglots irrépressibles.
Cygnus s’était immobilisé. Il entendait la petite Andromeda pleurer mais il méprisait ce genre de débordements. Il voyait du coin de l’oeil la petite Narcissa qui papillonnait entre sa grande soeur et lui, indécise, mais il excusait ce moment de flottement par son jeune âge. Mais c’est son aînée qui retenait toute son attention. Elle se tenait devant le corps de l’elfe, majestueuse, impérieuse, belle à damner et déjà si terrible à son jeune âge. Alors, Cygnus sentit monter en lui une vague de fierté qui le submergea.
Toujours purs. Telle était la devise des Black depuis des générations. Et sa Bella l’était. Pure comme un diamant noir.
Un jour, tu seras un homme, ma fille.