Hellow !
Je sais pas vous mais personnellement, j'ai pas dormi cette nuit. A la place, j'ai écrit ce petit texte qui me tentait depuis un bon moment. Je pensais me servir davantage de la chanson, mais finalement le texte s'est écrit un peu tout seul et je suis partie sur autre chose, comme bien souvent.
En tout cas je suis bien contente de retrouver mon Scabior-chéri, j'espère que vous l'aimerez aussi ! Au passage, si ça vous dit, j'ai un autre OS sur lui, bien plus long, qui s'appelle Et le sang coulera, viendez le lire :) (Haaaan la pub ceymal)
Que dire d'autre ? Je me suis bien évidemment inspirée de la chanson, que j'adore, et qui est écoutable ici, mais aussi de deux ou trois de mes films préférés. Y a une grosse pincée de Sin City dans ce texte, un poil de Jeux d'Enfants et un soupçon des Chansons d'Amour. Et le titre, il est pas à moi non plus, c'est le titre du tome 1 de Blacksad, aka une de mes BD préférées, aka un des chats les plus sexy de la Terre.
Bref, bonne lecture ! :)
Surtout pas à un sorcier en disgrâce venu chercher l’anonymat parmi la lie de ce monde.
Le moindre sortilège pouvant me faire repérer par le Ministère, il m’est nécessaire de me fondre dans la masse pendant quelques temps, et les quartiers malfamés de la capitale sont une cachette très efficace.
A condition d’y survivre.
Je loue depuis plusieurs semaines une chambre insalubre dans une pension sordide, n’y dormant que de rares heures pendant la journée. Dès la venue du soir, j’enfile une vieille cape de voyage et sors dans les rues. Rester dormir à l’intérieur aux heures les plus sombres de la nuit serait une erreur terrible. Les pires vermines choisissent ces instants pour assassiner leurs victimes en toute tranquillité. Je préfère braver le froid et les ombres et avoir une chance de rester en vie. De temps en temps, je dois faire face à quelque racaille moldue, mais je suis passé maître dans l’art du poignard. Je sais précisément où frapper, et la froideur de ma lame calme vite leurs ardeurs belliqueuses. J’ai fait couler plus de sang humain ces dernières semaines que dans l’ensemble de ma vie passée. Cependant la culpabilité n’a pas sa place ici-bas. Tuer ou être tué, telle est la seule alternative.
Marcher ainsi des heures durant, sans autre but que celui de passer le temps et tenir le sommeil à distance, me plonge dans un état de rêve éveillé. La pluie, omniprésente, berce mes sombres ruminations et accompagne ma mélancolie.
Les mains enfoncées dans mes poches, l’une serrée sur mon poignard et l’autre sur ma baguette, je tente de museler ma hâte. Il me tarde de fuir ce coupe-gorge, et de retourner battre la campagne à la poursuite de chimères. L’enivrement de la traque me manque, ma baguette a soif de magie, soif de sang. Je peux presque l’entendre piaffer d’impatience.
La vie d’un braconnier n’a plus de raison d’être s’il reste coincé en pleine ville, dans l’impossibilité d’utiliser sa baguette. Alors, lors de ces longues et mornes rêveries, je me prends à ressasser mes souvenirs. L’exaltation s’empare de mon esprit épuisé tandis que je revois mes plus belles prises. L’œuf de ce Noir des Hébrides entre mes mains brûlées. L’énorme sac de gallions reçu en paiement du venin d’Acromentule. Cette course effrénée à la poursuite d’un Erkling particulièrement vivace et sournois. Les bouteilles d’hydromel vieilli en fût datant de l’année de ma naissance, les appartements luxueux loués à la semaine, les accessoires au prix révoltant indispensables à tout chasseur qui se respecte, et les femmes, surtout, ces fleurs dans ma chambre, ces diablesses accueillantes aux corps d’anges dans lesquels je me suis perdu des nuits entières. Nous nous ressemblons, elles et moi. Des vagabonds du bitume prêts à tout pour s'en sortir, qui ont seulement besoin de temps pour grandir et mourir. Nous partageons l’inconstance de nos vies.
Et peut-être que les amants sur leur petit nuage se foutent bien de l’argent, mais mes poches à moi sont toujours désespérément vides, et je ferais n'importe quoi pour quelques gallions.
L’attrait que le faste et l’opulence exercent sur moi causera ma perte. C’est ma passion dévastatrice pour le luxe qui m’a conduit à me faire oublier du monde des sorciers. De menus larcins en diverses escroqueries, je me suis enhardi, et me suis risqué à dérober des plumes de pégase dans une échoppe de l’Allée des Embrumes. A cinq cent gallions la plume, c’était une affaire en or. Le vol en lui-même fut chose aisée, mais je n’étais qu’un novice en matière de recel, et plus le temps passait, plus le risque d’être découvert était gros. Finalement, suite à un accès de panique, j’ai voulu m’en débarrasser au plus vite. Sans prendre de précautions particulières, je les ai vendues au premier acheteur qui passait. Malheureusement pour moi, c’était un Auror sous couverture, et il s’en fallut d’un cheveu pour qu’il m’arrêtât.
Ma chance légendaire me permit de prendre la fuite sans trop de casse, mais j’y laissai tout de même les plumes, et repartis les poches vides avec une belle cicatrice à la jambe. J’étais désormais pauvre, recherché par les Aurors, et interdit de séjour à l’Allée des Embrumes. Voilà ce qui arrive lorsqu'on dérobe les biens d’un confrère : c’est tout le cercle de la racaille sorcière de Londres qui vous tourne le dos.
Et me voici, un mois plus tard, je me traîne sur les pavés, vagabondant à nouveau dans le froid et la nuit, glacé jusqu’aux os par cette pluie que rien ne termine, à mendier ma vie au lieu de la diriger.
Tandis que le jour dissipe timidement les ombres, je rentre vers ma chambre et m’allonge sur le matelas mangé aux mites. Avec la grisaille de l’aube reviennent la conscience terrible de ma situation et la morosité des jours sans espoir.
Car le matin vient toujours briser le rêve.
Une petite review ? :)
Je sais, c'est court. J'arrive paaaas à faire long.
Au fait, celui qui trouve où j'ai pioché l'idée des plumes de pégase à 500 balles gagne une bouteille d'Hydromel vieilli en fût !