Première fic postée sur ce site. J'espère que ça plaira.
- Mon cousin ! S'exclama Bella en riant. Tu es venu participer à la fête ?
Elle donna un coup de pied à sa victime qui gémit.
- Ce type est un sale traître à son sang. Il avait épousée cette moldue, là.
Regulus ne put s'empêcher de trembler. Elle torturait un homme parce qu'il avait épousé une moldue ? C'est tout ? Il faillit hurler lui aussi quand elle l'acheva avec l'avada kedavra. Son père, Orion, se leva tranquillement, et fixa son fils, pâle et tremblant.
- Regulus, tu as quatorze ans. Il est temps que tu apprennes à utiliser les Impardonnables, toi aussi. Approche.
Il le regarda bouche bé et ne bougea pas. Son père poussa un profond soupir, tandis que Walburga, sa mère, lui fit signe sèchement d'obéir. Au-dehors, la neige tourbillonait. Il fut pris d'une irrésistible envie de s'enfuir. Son père lui désigna une gamine recroquevillée dans un coin de la pièce. La fille des deux malheureux gisant au sol ?
- Utilise l'endoloris sur cette fille.
- L'en... L'endoloris ? Père ! Elle n'a que deux ou trois ans !
La gifle fendit l'air et lui mordit la joue. Il tituba, reculant de deux pas.
- Obéis ! Tu es un Black, tu es de sang-pur, et quand tu auras seize ans, tu deviendras un Mangemort, comme ta cousine Bellatrix.
Il sortit sa baguette mais ne fit rien de plus, ne pouvant se résoudre à tenter de jeter le sort. La petite lui inspirait une pitié terrible. Il aurait voulu la prendre dans ses bras et l'emmener très loin d'ici. Bellatrix eut un rire narquois.
- Et bien, cousin ? Ne sois pas faible, va-s-y !
- Non !
Il rangea sa baguette, résolu. Son père semblait sur le point d'exploser de fureur.
- Sache, mon fils, que si tu refuses d'obéir, c'est toi qui subiras le sortillège.
Regulus regarda ses parents, sa cousine, puis la fillette terrifiée. Il avait la bouche sèche. Il avait beau tourner la situation dans tous les sens, il ne voyait pas comment se sortir du marasme dans lequel il était plongé. Son père glissa la main dans sa poche et en sortit sa propre baguette, qu'il pointa sur son fils d'un geste menaçant.
- Regulus, si dans trois secondes, tu n'as toujours pas obéis...
Le jeune homme le regarda. Et ne fit rien. Son père jeta alors violemment le sortillège de la mort sur la petite fille qui s'effondra sans un bruit. Puis l'endoloris vint frapper Regulus qui hurla. Ça ne dura qu'une minute, mais il resta prostré à terre, tremblant comme une feuille. Bellatrix eut un grognement de dédain et sortit d'un pas impérial, suivie par sa mère. Orion pointa à nouveau sa baguette.
- Debout, ordonna-t-il froidement. Tu es un Black. Tu ne dois pas être faible.
Il avait peur, affreusement peur. Néanmoins, il se releva.
- Tu me déçois beaucoup.
Il quitta la pièce à son tour. Regulus serrait les poings. L'homme avait le visage figé dans un masque d'horreur. Sa femme, très belle, semblait dormir, mais son corps était maculé de coupures d'où suintaient encore du sang. Quant à leur fille... Il courut dans sa chambre, au bord de la nausée, attrapa sa cape et sa valise et s'enfuit de la maison.
Deux heures plus tard, il s'assit sur sa malle, dans un petit parce enneigé, épuisé. Qu'est-ce qui lui avait pris ?! S'enfuir de chez lui comme ça ! Comment allait-il rejoindre Poudlard ? Il recommença à marcher, ou plutôt à errer sans but. Un peu plus loin, il vit soudain son grand frère et ses trois amis réunis devant un garage Moldu, à discuter avec animation autour d'une vieille moto cabossé. Paniqué, il voulut s'esquiver mais ne fut pas assez rapide et se fit remarquer par les maraudeurs.
- Ce n'est pas ton frère, là-bas ? Demanda Peter, bouche bé.
- Mais si ! Eh ! Regulus !
Le jeune Serpentard laissa tomber toutes ses affaires et s'enfuit en courant. Malheureusement, son frère courait plus vite que lui. Il le saisit par le bras et le força à s'arrêter.
- Mais qu'est-ce que tu fous ?
- Laisse-moi tranquille ! Cria-t-il en se débattant.
Sirius ne fit que resserer son étreinte et le traîna jusqu'à ses amis. Il regarda la valise, puis son petit frère, affreusement pâle, qui semblait au bord des larmes.
- Qu'est-ce qui s'est passé, Reg ?
- Ça n'a aucune importance, marmona-t-il en essayant toujours de se dégager.
- Je te préviens, je ne te lâcherais pas tant que tu ne m'auras pas répondu.
- Je me suis sauvé, ok ?! Je ne voulais pas faire...
Il s'interrompit net et se mordit la langue. A cet instant, deux adultes arrivèrent en portant des paquets.
- Nous avons finit, les garçons.
Ils écarquillèrent les yeux en découvrant la grosse valise, et Sirius tenant fermement son petit frère par le bras.
- On va t'expliquer, maman, dit James en s'avançant d'un pas.
Mylène Potter regarda son mari, puis les adolescents. Le père de James, Edouard, était auror, et Mylène travaillait au ministère au département des sports magiques.
- Tu es Regulus Black, c'est bien ça ? Interrogea-t-il.
L'interpellé aquiesca, en souhaitant disparaître à l'instant.
- Que fais-tu dehors avec ta valise ?
- Il s'est sauvé, répondit Sirius.
- Et pourquoi, mon garçon ?
- Je... Mes parents...
Que dire ? Ce type était un auror. Il ne pouvait pas vraiment lui avouer que sa cousine avait rejoint les rangs de Voldemort, que ses parents suivaient les mêmes idées, et qu'ils avaient assassinés toute une famille juste sous ses yeux ?
- Quoi, tes parents ?
- Ils... Ils sont...
Il ne pouvait se résoudre à aller plus loin, glacé sous le regard perçant d'Edouard Potter. Il ne pouvait trahir sa famille.
- Que comptais-tu faire ?
- Trouver le moyen de retourner à Poudlard.
Les maraudeurs se lancèrent un regard, que Regulus ignora, trop concentré sur ses chaussures.
- Nous rentrons. Viens avec nous, mon garçon.
Il releva la tête, trop surpris pour réagir. Aller... avec eux ? Edouard s'empara de la malle et de la main de son épouse. Sirius dut le tirer pour qu'il accepte enfin de bouger. Pendant tout le trajet, il tenta de démêler ses sentiments. Si jamais sa famille apprenait qu'il allait chez les Potter... Ils arrivèrent dans une grande maison chaleureuse, et décorée des couleurs de Gryffondor. Extrêmement mal à l'aise, Regulus n'osait passer la porte du salon, où James, Sirius, Peter et Remus allèrent s'installer.
- Assis-toi donc, lui dit Mylène en faisant léviter un plateau rempli à ras-bord de gâteau. Tu ne vas pas rester dans le vestibule toute la journée.
Il se sentait encore plus mal qu'au moment où son père pointait sa baguette sur lui. Son regard se perdit dans la contemplation du sapin de Noël et du feu de cheminnée. Le père de James vint s'installer avec eux et ouvrait la bouche pour demander des explications quand un hibou cogna à la fenêtre. Regulus blêmit lorsqu'il lui déposa une beuglante sur les genoux.
- Ouvre-là tout de suite, conseilla son frère. Ce sera pire, sinon.
Il décacheta la lettre en tremblant et la voix de leur mère, poussée au volume maximum, se mit à hurler dans le salon des Potter.
« Espèce de fils indigne ! Comment as-tu osé t'enfuir ainsi de la maison ?! Comment as-tu pu refuser d'obéir à ton père ?!! Tu n'es pas capable de jeter ce sortillège ? Ou alors, peut-être as-tu été intoxiqué par les idées du vieux fou amoureux des moldus ! Tu es une honte, m'entends-tu ?! Je ne veux plus te voir avant la fin de l'année ! Espèce de fils indigne, honte de ma chair et de mon sang, ami des sang-de-bourbes et des nés-moldus ! Sale traître à ton sang ! »
La lettre se consumma, laissant planer un silence écrasant. Regulus ne se rendait même pas compte que tout le monde le regardait. Il était sonné. Edouard se racla la gorge.
- Dis-moi, de quel sortillège parlait ta mère ?
- Chéri, je ne pense pas que ce soit le moment de le questionner.
Sirius échangea un regard avec James. Il commençait à avoir une très nette idée de ce qui avait pu se passer chez lui.
- Bon, les enfants, dit Mylène avec entrain. Je vous laisse grignoter. Je dois retourner au travail.
- Moi aussi, reprit son mari en se levant, avec un dernier regard inquisiteur sur Regulus. On vous laisse.
Regulus voulut se lever lui aussi mais son frère s'assit brusquement à côté de lui et le força à rester immobile.
- Tiens, mange. Tu as une tête de cadavre.
A ces mots, le souvenir de la famille assassinée revint brutalement à la mémoire du jeune homme qui se précipita à la poubelle pour vomir.
- Petit frère, tu commences à me faire peur. Que t'ont fait nos parents ?
- Rien... Rien du tout...
- Et tu mens très mal, en plus.
Il promena un regard hagard sur les maraudeurs. Il essaya de se relever mais tomba à genoux. Sa tête lui tournait. Il avait la nausée.
- James, tu peux rappeler tes parents ?
Sirius allongea son frère sur le canapé et lui passa de l'eau sur la figure. Le jeune Black serra les lèvres, mais finit par craquer, et éclata en sanglots en s'accrochant à Sirius comme à une bouée. Ce dernier, médusé, essaya de le calmer. Mylène revint à la maison par la poudre de cheminette et prépara un thé bien fort qu'elle fit boire à son invité surprise.
- James, va donc préparer une autre chambre d'ami.
- Oui, maman.
- Sirius, tu peux m'aider à le faire monter là-haut ?
Regulus pleurait sans s'arrêter. Il ne pouvait chasser la petite fille de ses pensées. Elle si jeune, si fragile ! Il revoyait encore l'éclat de lumière verte qui l'avait frappé. Puis quand son père lui avait jeté l'endoloris... Il pleura encore une heure avant de s'endormir, épuisé. Sirius resta près de lui toute la nuit. La neige s'était calmée. Une page de l'histoire venait de se tourner.
Premier chapitre. Je continue le massacre ou j'arrête ici ?