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News

Nuit HPF du 23 août 2024


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 147e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Vendredi 23 août à partir de 20h. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits. vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
A très bientôt !



De Équipe des Nuits le 19/08/2024 00:41


Programme de juillet des Aspics


Bonsoir à toustes !

Un peu de lecture pour vous accompagner en cette période estivale... Vous avez jusqu'au 31 juillet pour, d'une part, voter pour le thème de la prochaine sélection ici et, d'autre part, lire les textes de la sélection "Romance" du deuxième trimestre 2024, et voter ici !

Les sélections sont l'occasion de moments d'échange, n'hésitez pas à nous dire ce que vous en avez pensé sur le forum ou directement en reviews auprès des auteurices !


De L'Equipe des Podiums le 11/07/2024 22:30


Assemblée Générale 2024


Bonjour à toustes,

L'assemblée générale annuelle de l'association Héros de Papier Froissé est présentement ouverte sur le forum et ce jusqu'à vendredi prochain, le 21 juin 2024, à 19h.

Venez lire, échanger et voter (pour les adhérents) pour l'avenir de l'association.

Bonne AG !
De Conseil d'Administration le 14/06/2024 19:04


Sélection Romance !


Bonsoir à toustes,

Comme vous l'avez peut-être déjà constaté, sur notre page d'accueil s'affichent désormais des textes nous présentant des tranches de vie tout aussi romantiques ou romancées les uns que les autres ! Et oui, c'est la sélection Romance qui occupera le début de l'été, jusqu'au 31 juillet.

Nous vous encourageons vivement à (re)découvrir, lire et commenter cette sélection ! Avec une petite surprise pour les plus assidu.e.s d'entre vous...

Bien sûr, vous pouvez voter, ça se passe ici !


De Jury des Aspics le 12/06/2024 22:31


145e Nuit d'écriture


Chers membres d'HPF,

Nous vous informons que la 145e édition des Nuits d'HPF se déroulera le Vendredi 14 juin à partir de 20h. N'hésitez pas à venir découvrir les nuits. vous inscrire !
Pour connaître les modalités de participation, rendez-vous sur ce topic.
À très bientôt !


 


De L'équipe des nuits le 12/06/2024 12:33


Maintenance des serveurs


Attention, deux interventions techniques prévues par notre hébergeur peuvent impacter votre utilisation de nos sites les 28 mai et 4 juin, de 20h à minuit ! Pas d'inquiétudes à avoir si vous remarquez des coupures ponctuelles sur ces plages horaires, promis ce ne sont pas de vilains gremlins qui grignotent nos câbles ;)

De Conseil d'Administration le 26/05/2024 18:10


Snowed in par jukava

[15 Reviews]
Imprimante
Table des matières

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Note d'auteur :

Le Potterverse appartient à JKR. Cette fic n'aurait jamais existé sans les conseils éclairés de : Erwanmalfoy, Gudulette, Shaman, Eanna, Akasora, merci à elles!

Je rappelle à toutes fins utiles que j'ai la manie d'utiliser les noms anglais de certains lieux et personnages.
- « Vous êtes sûre que je ne peux rien faire pour vous aider, Mrs Weasley ? » demanda Oliver pour ce qui devait être la cinquantième fois depuis qu’il était arrivé.
- « Non, non. Je me débrouille très bien tout seule. Reste assis, je t’en prie. Et je t’ai déjà dit mille fois de m’appeler Molly ! » l’admonesta gentiment la matriarche sans même détourner ses yeux des poêles et casseroles qu’elle avait enchantées.
Oliver soupira et retourna vers le salon. Il détestait se sentir aussi inutile, aussi inactif. Il s’en voulait presque d’avoir laissé glisser devant George que ses parents étaient partis en croisière en Méditerranée et qu’en conséquence il passerait Noël seul. Son ami avait aussitôt tout mis en œuvre pour convaincre Oliver de venir passer ce jour de Noël au Terrier.
Non pas que cela lui déplaise. Après tout, les Weasley étaient extrêmement sympathiques, accueillants, et la cuisine de Mrs Weasley délicieuse. Et puis, il n’avait là que des amis : George et Angelina qu’il voyait très régulièrement, Harry, dont il avait été le Capitaine des années auparavant. Il appréciait aussi beaucoup Ron et Ginny dont il partageait la passion pour le Quidditch, mais il avait tout de même la sensation désagréable de ne pas vraiment être à sa place, d’être de trop. Et puis il y avait elle…
- « Est-ce quelqu’un sait où est Hermione ? » demanda soudain Mr Weasley, faisant sursauter Oliver. Il avait la désagréable impression qu’on venait de lire dans ses pensées. « Il ne me semble pas l’avoir entendue arriver et avec ce temps, je m’inquiète un peu.... » ajouta-t-il en jetant un coup d’œil dehors où la neige tombait à gros flocons, rapidement chassés par des rafales de vent violent.
Harry et Ron échangèrent un regard qui en disait long avant que ce dernier ne déclare simplement :
- « Elle doit encore être en train de travailler sur un dossier ou un autre et n’a pas vu le temps passer… »
- « Et bien que quelqu’un aille la chercher ! » lança soudain Mrs Weasley depuis la cuisine sur un ton autoritaire qui fit se redresser ses fils et sa fille presque malgré eux.

Oliver n’hésita qu’un instant : il avait besoin de bouger et surtout, ce serait la seule occasion de parler seul à seul avec Hermione. Ils n’avaient fait que se croiser depuis… Depuis l’incident et ça n’était habituellement pas son genre de laisser des malentendus s’installer ainsi. En moins de temps qu’il n’en faut pour dire Quidditch, Oliver fut à la porte, en train d’enfiler son manteau.
- « George, tu m’as bien dit qu’elle avait déménagé à Pré-au-lard, c’est ça ? » demanda-t-il en passant son écharpe autour de son cou.
- « Oui, elle vit dans un cottage, juste à côté de Scribenpenne. » répondit Harry à la place de son beau-frère. « Mais je vais y aller, ne te- » Mais la phrase de Harry fut perdue dans le vent glacial, Oliver avait déjà passé la porte.

Lorsqu’il transplana devant les Trois Balais, Oliver ne s’était certainement pas attendu à se retrouver enseveli dans la neige jusqu’à la taille. Il semblait bien que la tempête qui soufflait dans le Devon avait une dimension presque cataclysmique en Ecosse.
Il sorti péniblement de la congère dans laquelle il avait transplané et remonta son écharpe, saisit dans sa poche son bonnet, l’enfila prestement, et se mit en route. Maudissant à la fois Hermione Granger d’habiter au Pôle Nord – ou presque - et lui-même d’avoir quitté la chaleur du foyer des Weasley en oubliant complètement à quel point l’Ecosse, dont il était pourtant natif, était au nord du Devon.

Oliver marcha péniblement contre le vent pendant ce qui lui sembla des heures avant d’arriver enfin devant la petite maison d’Hermione. Il poussa vigoureusement la grille qui ceignait le jardin, en luttant contre la neige qui s’était amoncelée, et une fois un espace suffisant dégagé, s’avança rapidement vers le cottage, pressé de retrouver un peu de chaleur.

Il monta précautionneusement les deux marches qui menaient au perron et frappa à la porte. Heureusement, elle ne devait pas en être loin, car après seulement quelques secondes d’attente, la porte s’ouvrit sur une Hermione emmitouflée jusqu’aux oreilles et pointant vers lui sa baguette de façon menaçante.
- « Oh, Granger ! Tout doux ! Mais qu’est-ce qui te prend ? » demanda-t-il en levant les mains pour montrer qu’il n’était en rien une menace.
Aussitôt la jeune femme abaissa sa baguette et lui fit signe d’entrer.
- « Mais qu’est-ce que tu fais là ? » s’étonna-t-elle en le regardant avec les yeux écarquillés.
- « Euh… C’est Mrs Weasley qui m’a envoyé venir te chercher… Tu sais, pour Noël… » répondit-il, quelque peu décontenancé par la surprise presque palpable de la jeune femme.
- « Mais comment as-tu réussi à arriver jusqu’ici avec cette tempête ? » lui demanda-t-elle, d’un ton totalement incrédule en lui faisant signe de se rapprocher du feu qui ronronnait dans la grande cheminée occupant une grande partie de son salon.
- « J’ai transplané jusqu’aux Trois Balais et après j’ai marché, je ne vois pas vraiment ce qu’il y a d’exceptionnel. » répondit Oliver en avançant ses mains près des flammes, heureux de réchauffer ses doigts engourdis.
- « Tu as transplané ? » répéta Hermione. « Merlin ! Tu es sûr que tu te sens bien ? Pas de douleur ? De désartibulation, même minime ? »
Ce fût au tour d’Oliver de la regarder avec étonnement, il avait son permis de transplanage depuis 10 ans, qu’est-ce qui lui prenait de penser qu’il avait pu se désartibuler ?
- « Non, je vais très bien. Je n’en suis pas à mon premier transplanage, tu sais… » hasarda-t-il en la voyant si sincèrement inquiète.
- « Mais qu’est-ce qui t’a pris de transplaner dans cette tempête, les consignes de sécurité sont pourtant claires ! »
- « Quelles consignes ? » répéta Oliver sans comprendre.
- « Le couvre-feu ! Tu crois vraiment que j’ai choisi de passer la journée de Noël seule en m’éclairant seulement avec ce feu ? » railla Hermione. « La tempête qui s’est levée hier est particulière. La neige et le vent n’auraient pas posé de problèmes s’il n’y avait pas eu ces perturbations magiques. Le Ministère a envoyé des Langues-de-Plomb qui ont fait je ne sais trop quoi et je crois que ça a empiré la situation… » lui expliqua-t-elle en faisant un geste vague de la main. « Enfin bref, il est interdit à tous les habitants de Pré-au-Lard d’utiliser leurs baguettes et de tenter quelque acte magique que ce soit jusqu’à nouvel ordre. Le transplanage, les Patronus et même les Cheminettes sont interdits d’utilisation, il y a trop de risques : désartibulation, surcharge magique entraînant explosion etc... Le Ministère a été plutôt clair dans les conséquences que cela pourrait avoir. » termina-t-elle avec une grimace dégoûtée au souvenir des exemples montrés par les représentants du Ministère.

Oliver fut un instant étourdi de réaliser les risques qu’il avait pris sans en avoir conscience. Il regarda sans vraiment la voir Hermione qui s’affairait auprès de la cheminée, emportant une bouilloire dans une autre pièce avant de la ramener et de la placer sur une des pierres les plus proches de l’âtre.
- « Tu veux t’asseoir Wood ? Tu es un peu pâle… » s’enquit Hermione en lui désignant le fauteuil juste en face de la cheminée, celui dans lequel elle devait être installée quand il avait fait irruption chez elle.
- « Non… Non, ça va. Je… Tu peux toujours m’appeler Oliver tu sais, après tout, ça n’est pas comme si c’était la première fois qu’on se rencontrait… »
Oliver grimaça en voyant le visage de Hermione virer au cramoisi. Il s’était résolu à régler les choses aujourd’hui, mais ça ne s’annonçait vraiment pas sous les meilleurs auspices.

Conscient qu’il était bloqué chez Hermione pour une durée indéfinie, il décida de de prendre exemple sur son hôte et alla jusqu’à un autre fauteuil, qu’il approcha de la cheminée et s’y installa tranquillement. Après qu’il se fut assis, Hermione lui tendit une couverture qu’il hésita à accepter car elle semblait en avoir plus besoin que lui, mais devant le regard courroucé de la jeune femme, il accepta et s’emmitoufla au mieux.
Le journée allait être longue, pensa Oliver en observant les flammes danser dans l’âtre. Hermione ne semblait pas d’humeur causante et le silence qui régnait n’avait rien de plaisant. C’était un silence gêné, pesant, empli des non-dits qu’Oliver avait eu en tête d’éclaircir en venant.

Au moment où, armé de toute sa détermination, il ouvrit la bouche pour enfin aborder le sujet qui lui tenait à cœur, Hermione l’interrompit :
- « Tu peux ajouter du bois, s’il-te-plaît ? » lui demanda-t-elle. Puis désignant quelque chose non loin de lui qu’il ne discernait pas dans la pénombre, elle ajouta : « Il est juste là, à ta droite. »
Oliver s’exécuta aussitôt et se leva pour aller chercher une épaisse bûche, qu’il jeta dans le feu dans une grande gerbe d’étincelles qu’il regarda voleter. Mais ses pensées étaient tournées uniquement vers le problème qui était sien. Comment pouvait-il s’en sortir ? La froideur que dégageait Hermione n’avait rien à envier à la neige qui s’amoncelait sur les carreaux et pourtant, il devait lui parler, il devait s’expliquer et il espérait qu’elle lui donnerait une autre chance…
Il retourna s’asseoir en soupirant. Elle était là, devant lui et voilà que tout ce qu’il avait préparé, tout ce qu’il avait pensé devoir dire lui semblait dérisoire, insignifiant. Oliver se détesta d’avoir laissé passer autant de temps. Mais après tout, était-ce vraiment de sa faute ?
Dès le lendemain de la commémoration de la Bataille, il était parti en tournée avec Puddlemere et n’était rentré que vers la fin du mois de juillet. Evidemment, durant cette période, il avait pensé à l’incident et il ne comptait plus les lettres qu’il avait commencées ou écrites avant de les jeter. Et puis l’été avait passé, il l’avait croisée à l’anniversaire de Harry, souriante et aimable comme toujours, tant et si bien qu’Oliver s’était demandé si ce baiser, il ne l’avait pas rêvé.
Mais il avait fait preuve de couardise, il n’en était que trop conscient. Et si George avait eu vent de l’attirance qu’il éprouvait pour l’ancienne petite amie de son frère, il l’aurait certainement moqué de ne pas être un vrai Gryffondor. Ils s’étaient embrassés et voilà qu’il n’osait même plus lui parler…
Mais voilà, malgré sa célébrité, son assurance apparente, Oliver Wood avait la trouille. Là, c’était dit ! Hermione n’était pas n’importe quelle fan qui ne demandait qu’à lui tomber dans les bras.
C’était une fille intelligente, courageuse, cultivée, jolie, indépendante et passionnée. Et surtout, elle n’en avait rien à faire du Quidditch. Toutes les fois où ils avaient parlé, après une ou deux questions polies sur la façon dont se déroulait la saison de Puddlemere, elle changeait de sujet, préférant parler avec lui de Métamorphose, une de leurs matières préférées à tous les deux à Poudlard, des droits des créatures magiques, d’un livre qu’elle avait lu ou d’un film qu’elle avait vu ou de leurs amis communs. De tout sauf de ce dont tout le monde parlait tout le temps à Oliver. Et c’était ça qui l’avait attiré.

Perdu dans ses réflexions, Oliver n’avait pas vu le temps passer. Il eut une pensée pour les Weasley qui devaient se demander ce qu’il était advenu de Hermione et lui, mais il savait qu’il n’y pouvait rien. Ce que Hermione lui avait dit était limpide : il n’y avait aucun moyen de communiquer vers l’extérieur. Il espéra que Percy, qui devait passer au Ministère avant de venir déjeuner, pourrait informer sa famille de ce qui se passait à Pré-au-Lard et surtout il pria Merlin et les Fondateurs, qu’aucun de leurs amis ne prenne le risque de transplaner pour les rejoindre. Il avait eu de la chance d’arriver intact chez Hermione, il n’était pas dit que cela se reproduise.
Soudain, une autre pensée insidieuse fit son chemin dans l’esprit d’Oliver : il était vraiment totalement et complètement seul avec Hermione. Enfermé avec elle, chez elle, sans aucun moyen de communiquer avec l’extérieur, enseveli sous une couche de neige qui s’épaississait à vue d’œil. C’était l’instant parfait et il le savait. Il n’aurait certainement plus jamais une telle occasion. Chaque fois qu’il avait essayé de lui parler en dehors du jour fatidique de l’incident, ils avaient été interrompus. C’était maintenant ou jamais.

Mais à nouveau, alors qu’il se décidait à évoquer le baiser qu’ils avaient partagé plus de six mois auparavant, Hermione l’interrompit, lui demandant brusquement comment se passait la saison et si son épaule qui l’avait tant embêté la saison dernière ne le faisait plus souffrir.
Oliver était étonné qu’Hermione engage ainsi la conversation. Cela faisait ce qui lui semblait des siècles qu’il était arrivé et elle était restée parfaitement silencieuse depuis. Mais finalement, il n’était que trop heureux qu’elle se décide à briser la glace, aussi, il lui répondit avec enthousiasme, lui expliquant avec moult détails comment Puddlemere United avait battu les Wigtown Wanderers, l’équipe dans laquelle jouait Cormac McLaggen.
Il sut qu’il avait eu raison de lui raconter lorsqu’Hermione éclata de rire alors qu’il décrivait comment les coéquipiers de McLaggen avaient fini par l’enfermer dans les vestiaires après le match, ne supportant visiblement plus les consignes qu’il s’entêtait à crier, même après le match.
La journée sembla passer en un clin d’œil pour Oliver. Il lui semblait avoir retrouvé l’Hermione qu’il connaissait avant. Ils parlèrent, burent du thé, grignotèrent quelques sandwiches et des chips, la conversation était aisée, mais… Mais elle n’était pas fluide comme elle avait pu l’être avant. Il sentait qu’Hermione retenait quelque chose, comme si un voile s’était installé entre eux, et il n’en connaissait que trop la cause.

Alors que l’après-midi touchait à sa fin, la conversation laissa peu à peu place à de longues pauses, moins inconfortables qu’à l’arrivée d’Hermione, mais toujours appesanties d’une certaine défiance.
Rompant brusquement le silence et faisant sursauter Hermione qui s’était presque assoupie, il déclara simplement :
- « Je te dois des excuses. » Hermione sembla interloquée, mais ne dit rien, se contentant de le regarder avec curiosité. « Je… Ce jour-là, je ne savais pas quoi faire… Je… C’est vrai, on commence à bien se connaître, mais on ne se voit que trop peu de fois dans l’année et toujours pour le Quidditch ou chez les Weasley ou- »
- « La commémoration de la Bataille de Poudlard. » conclut-elle pour lui, la mine fermée, comme si évoquer ce souvenir lui était plus que pénible.
- « Oui. » répondit-il dans un soupir. « Je ne pensais pas que tu... Que tu pouvais être aussi triste. » Oliver grimaça à nouveau de la maladresse évidente de ses propos et s’expliqua aussitôt. « Je veux dire que je ne t’avais jamais vue pleurer avant. Même pas le jour de la Bataille, je- »
- « C’est bon, j’ai compris. » le coupa Hermione avec force en se détournant de lui et s’emmitouflant un peu plus dans ses couvertures, visiblement bien décidée à dormir alors que la nuit n’était même pas tout à fait tombée. « J’ai compris. Je pleurais, tu as eu pitié, tu m’as embrassée. Fin de l’histoire. Tu crois que je n’avais pas saisi ? »

Elle avait essayé. Merlin, elle avait essayé. Mais si elle avait été prête à oublier ce baiser, elle n’était pas prête à s’entendre rabaissée ainsi. Une erreur, voilà ce qu’elle avait été pour lui. De la pitié mal placée. Et bon sang, comme si les mois de silence qui en avaient suivi n’avaient pas été assez clairs, voilà qu’il semblait ressentir le besoin de mettre les points sur les i et les barres aux t.
La commémoration de la Bataille avait été éprouvante pour Hermione. Peut-être parce que c’était la dixième, peut-être parce que c’était la première pour Hermione depuis la mort de sa mère, peut-être parce que Harry et Ron lui manquaient, car depuis qu’ils étaient tous les deux mariés, ils passaient moins de temps ensemble. Elle ne savait pas. Tout ce qu’elle savait, c’est qu’elle avait été incapable de stopper les sanglots qui lui étaient montés à la gorge durant le discours de Kingsley.
Alors elle s’était isolée. Elle ne voulait inquiéter personne, elle ne voulait pas que Harry culpabilise de ce qu’ils avaient traversé comme il le faisait toujours, elle ne voulait pas qu’on ait pitié d’elle. Elle avait honte. Elle qui n’avait perdu personne de sa famille durant cette guerre, qui n’avait pleuré ni frère, ni sœur, ni parent, ni enfant, elle avait honte d’imposer ainsi sa douleur à ceux qui avaient des raisons légitimes de verser des larmes.
Mais il avait fallu qu’Oliver la trouve… Elle lui avait demandé de la laisser seule quelques instants, mais en bon Ecossais têtu qu’il était, il ne l’avait pas écoutée et s’était assis avec elle dans l’herbe, et sans mot dire, l’avait prise dans ses bras. Et durant quelques instants, lorsqu’il avait mis ses bras autour d’elle, elle s’était sentie rassérénée, apaisée. Et la solitude avait semblait s’évaporer. Ils n’avaient pas parlé, Oliver s’était contenté de rester auprès d’elle, la laissant pleurer tout son soûl. Et lorsqu’enfin les larmes s’étaient taries, que son souffle n’était plus erratique, elle avait levé le visage vers lui pour… Elle ne savait pas… Le remercier, s’excuser peut être… Et soudain, il l’avait embrassée.

Et voilà que maintenant il venait chez elle, soit disant sur ordre de Molly et qu’il lui lançait ça au visage. Il croyait qu’en plus de ne pas être assez jolie pour lui plaire elle était idiote ?
Cela faisait longtemps qu’elle s’était fait une raison et qu’elle savait que ce baiser n’avait eu pour lui aucune signification. En tout cas, pas celle que cela avait eu pour Hermione.
Depuis des mois avant ce baiser, elle avait cru qu’ils se rapprochaient, que leurs conversations devenaient peu à peu plus personnelles, mais finalement, Hermione avait compris : tous les signes qu’elle avait cru voir n’étaient que des fantasmes de jeune femme restée seule trop longtemps. Oliver était un joueur de Quidditch célèbre, certaines étaient prêtes à tout pour le séduire, et elle n’était rien que la bonne vieille Hermione. La Miss je sais tout, la copine, l’amie, rien d’autre.
Elle avait espéré que ce baiser marquerait le début de quelque chose, mais force était de constater qu’elle s’était violemment méprise.
Elle étouffa la colère qui sourdait en elle, et ferma les yeux, à la fois pour ne pas y sentir la brûlure des larmes qui menaçaient et pour ne pas voir le visage d’Oliver se teinter de pitié. Elle n’avait vraiment pas besoin de ça. Cela lui coûtait déjà assez de rester amicale avec lui, elle n’avait pas besoin qu’il la plaigne.

Mais soudain, elle se sentit comme projetée vers l’avant. Elle ouvrit brusquement les yeux seulement pour plonger dans ceux d’Oliver qui s’était levé et était venu se planter devant elle, faisant pivoter son fauteuil de manière à obliger Hermione à lui faire face.

- « Pour quelqu’un d’aussi intelligent, tu m’excuseras, mais tu peux être particulièrement stupide, Granger ! » Les yeux d’Hermione s’étrécirent de rage, elle avait visiblement une réplique cinglante sur les lèvres, mais il la coupa aussitôt. Si elle était colère, lui paraissait hors de lui, indigné. « Maintenant tu te tais et tu m’écoutes ! » tonna-t-il. « Ca fait je ne sais pas combien de temps que je cherche un moyen de t’inviter à dîner. Et le jour où j’ai encore une fois la preuve que la vie est vraiment trop courte pour me poser des questions, que je décide de prendre mon courage à deux mains et de te le proposer, voilà que je te trouve isolée dans un recoin du parc de Poudlard, en train de pleurer toutes les larmes de ton corps. Alors oui, ça m’a ému. Te voir si fragile, si vulnérable… C’était tellement inhabituel… Tellement touchant. Et oui, je t’ai prise dans mes bras, j’ai essayé de te consoler. Et oui, on s’est embrassés. Mais tu m’as embrassé aussi Hermione, ne fais pas comme si ça c’était passé différemment ! Et il est hors de question que je m’excuse pour ça ! » Hermione n’y comprenait plus rien. De quoi s’excusait-il ? Et qu’est-ce que c’était que cette histoire d’invitation à dîner ? Elle sentait son cœur s’emballer, mais essayait de garder la tête froide. Hors de question d’agir sans réfléchir. « Tout ce dont je voulais m’excuser c’était d’avoir profité de ta faiblesse, pas d’avoir fait quelque chose dont j’avais envie. » Oliver soupira lourdement. Visiblement soulagé mais paradoxalement les joues rougies, comme s’il était gêné de s’être ainsi exposé. Doucement, il se leva pour s’éloigner et debout à côté d’une Hermione plutôt hébétée par ces aveux. « Je ne vais pas te déranger plus, je pense que je ferais mieux d’aller vois si Rosmerta n’a pas une chambre de- »

Mais Oliver ne finit pas sa phrase, il s’interrompit lorsqu’il sentit la petite main d’Hermione glisser dans la sienne tandis qu’elle murmurait :
- « Reste ».
Note de fin de chapitre :

Une petite review pour me dire ce que vous avez pensé de ma première incursion dans ce pairing ? Et joyeux Noel!!
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