J'ai essayé tant bien que mal d'écrire sur Bellatrix, car ce personnage ne fait pas partie de ceux que j'affectione, mais je me suis surprise à aimer écrire sur elle. Je suis contente d'avoir relevé le défi des fictions de Noël, et surtout contente d'avoir satisfait ma destinaire.
Joyeux Noël BellatrixL, et à tous les autres lecteurs !
Alors voici mon petit cadeau pour BellatrixL, j'espère que ça aura plu, et je m'excuse de ne pas avoir pu écrire quelque chose de plus joyeux pour les fêtes de Noël, mais c'est la seule chose que j'arrive à faire.
Si vous lisez cette lettre, c’est que vous n’êtes plus. Vous vous demandez sûrement comment j’ai pou vous écrire ce message. Je suis dans un endroit blanc, entièrement blanc, il n’y a rien ni personne, à part quelques parchemins et une plume. Je suis morte, oui, mais j’ai pris le temps de laisser une dernière trace de moi avant de rejoindre un monde dont personne ne peut témoigner.
Il y a des personnes comme ça qui marquent une vie de leur passage, qui la dérange complètement, qui déboussolent les repères que l’on s’était fixés.
Vous m’avez marquée. Et pas seulement avec votre tatouage. Votre passage dans ma vie l’a complètement chamboulée. Moi qui croyais être comblée par Rodolfus, moi qui croyais avoir trouvé l’homme qu’il me fallait… A croire que je m’étais trompée.
La première fois que je vous ai vu remonte à longtemps. L’époque où vous étiez encore jeune et pur, les cheveux d’un brun magnifique. Vous m’avez ébloui avec votre charme époustouflant. Mais je crois que ce qui m’attirait le plus chez vous n’était pas votre charisme, mais l’impression de puissance qui émanait de vous. J’ai tout de suite compris en vous voyant que vous étiez quelqu’un d’exceptionnel. Je me suis directement rattachée à vous, la puissance qui s’émanait de vous m’obnubilait. J’ai toujours voulu devenir quelqu’un d’important, je voulais que les gens reconnaissent mon nom. C’est pourquoi j’ai tout fait pour me lier d’amitié avec vous.
Et vous êtes encore à ce jour le seul sorcier dans ce monde dont je n’ose prononcer ni le nom, ni le prénom. Mais pourtant, votre nom est beau, presque aussi beau que votre illustre surnom.
Voldemort. Ce mot que, même morte, j’ai du mal à écrire. Ces trois syllabes qui font battre mon cœur d’une manière si forte que je me demande comment vous avez pu ne pas l’entendre.
J’avais l’impression que l’on m’arrachait le cœur chaque fois que vous passiez près de moi, impassible, sans même me jeter un regard, alors que moi je vous dévorais littéralement de mes pupilles. J’étais votre serviteur et j’en suis fière, je ne l’ai jamais nié, et je le crierai haut et fort dans la mort comme je l’ai fait dans la vie.
Et maintenant je ne suis plus, mais je vous porte et vous porterai à jamais en moi. J’aurais aimé que tout soit réciproque, que je sois pour vous plus qu’une disciple. J’aurais aimé que vous souriiez en pensant à moi, que vous reconnaissiez ma voix entre mille, j’aurais tout simplement aimé que vous m’aimiez.
Mais il est trop tard pour se lamenter, vous étiez Lord Voldemort et je comprends parfaitement que vous n’ayez pas eu le temps de vous occuper de votre vie sentimentale. Vous avez sans doute pu le constater, mais je suis et je resterai à jamais votre dévouée complice, je vous soutiendrai à jamais dans votre combat contre la mort.
Celle-ci est malheureusement venue à moi, avant que nous n’ayons le temps de nous connaître encore plus. Mais maintenant, j’ai beaucoup de choses à vous révéler.
Depuis le jour où vous avez abattu votre lourde sentence sur la famille Black-Malefoy, ce jour où Potter a prit un objet dans ma chambre forte, j’ai compris. Tout compris. Dans ma jeunesse, j’ai énormément lu les livres que la bibliothèque et la réserve de Poudlard contenait. J’ai aussi parcouru certains livres interdits, cachés dans la Salle sur Demande. Et, un jour, je suis tombée sur un mot très compliqué, les Horcruxes.
Très curieuse, j’ai effectué d’intenses recherches sur cet étrange mot, et j’ai trouvé des choses très intéressantes. En fait, un Horcruxe est un objet dans lequel un sorcier peut cacher une partie de son âme, ce qui le protégerait de la mort si son corps était réduit en poussière. Le seul moyen de créer un Horcruxe est de commettre un meurtre. Tuer déchire l’âme, et je sais que vous avez ôté la vie à de nombreuses personnes. Le jour où vous avez tenté de tuer le petit Potter, votre corps a été anéanti, cependant vous n’étiez pas mort, seulement dans un état de grande faiblesse.
Je crois que vous m’avez comprise, je sais pour vous et vos Horcruxes. J’ai compris que la coupe que vous m’aviez confiée et qui a été volée par Potter était sans doute un Horcruxe. Je ne vous avais jamais vu aussi énervé, et j’ai directement pensé à Horcruxe. Après tout, vous ne vous seriez pas mis dans une telle colère si cet objet était insignifiant pour vous. Cette coupe avait appartenue à Helga Poufsouffle, et je sais que l’amour que vous portez à Poudlard, et donc à ses fondateurs, est très fort.
Je me suis donc doutée que cet objet, et tous les autres objets appropriés aux Fondateurs ont été, sans aucun doute, changés en Horcruxes.
Sauf l’épée de Gryffondor qui absorbe seulement ce qui la rend forte. Vous m’avez dit un beau jour que Potter avait, il y a cinq ans dans la Chambre des Secrets, tué votre Basilic avec cette épée. La lame de celle-ci est donc désormais imprégnée du venin mortel du serpent.
J’ai apprit par le bouche à oreille que vous aviez tenu un journal lors de votre adolescence. Lorsque j’ai soumise Rosmerta à l’Imperium le soir de la mort de Dumbledore, elle m’a révélée certaines choses très intéressantes. Lors de votre scolarité à Poudlard, elle vous voyait écrire « Aux Trois Balais », d’après elle vous étiez toujours assis à la table du fond, la plus éloignée du fourneau qui réchauffait le bistro. De son comptoir, elle ne pouvait pas voir ce que vous écriviez. Tout ce dont elle se rappelle, c’est que le carnet dans lequel vous écriviez était petit et noir. Elle m’a dit que vous sembliez complètement absorbé par ce que vous écriviez.
Et puis, un soir, il y a cinq ans, vous m’avez mit au courant de votre plan, pour retrouver la vie. J’étais à Azkaban mais je me rappelle encore du message que j’ai reçu dans mon esprit. Votre corps était à cette époque encore mort, mais votre magie restait incroyablement puissante, et vous aviez réussi à communiquer avec moi par esprit. Vous deviez aspirer la vitalité de la fille Traître à son sang Weasley à travers votre journal. Journal que Lucius lui avait glissé dans son chaudron alors qu’elle achetait innocemment ses manuels scolaires chez Fleury et Bott.
Mais Potter a transpercé le journal par le crochet du serpent.
A ma connaissance, le venin de Basilic est l’une des seules substances capable de détruire un Horcruxe.
J’ai réfléchi longuement avant de déduire que le carnet était sans aucun doute un Horcruxe, si on regarde la force qu’il avait. Tous les objets ne sont pas capables d’aspirer la vie d’une personne, et celui-ci l’en était.
En comptant la coupe de Poufsouffle, deux de vos Horcruxes ont été détruit.
Ensuite, il y an un an, Dumbledore est revenu à Poudlard, la main pratiquement morte, et affreusement noire. J’ai fait mon enquête sur sa main à partir du moment où j’ai compris pour vos Horcruxes, et j’ai trouvé quelque chose de très intéressant.
Je me rappelle avoir quelque peu discuté avec mon voisin de cellule lorsque j’étais enfermée à Azkaban. Il était devenu complètement fou et répétait sans relâche « La bague, je dois retrouver la bague des Gaunt … ». Quand je suis sortie de prison, j’ai fait des recherches et j’ai encore une fois découvert quelque chose.
Mon voisin de cellule s’appelait Morfin Gaunt. Je doute que ce nom vous rappelle quelque chose, et pourtant, il devrait. Car Morfin Gaunt était votre oncle. Il était le frère de votre mère Mérope Gaunt Jedusor. Il faisait parti d’une famille de Sang-Pur, les derniers descendants de Salazar Serpentard.
Je suis certaine que vous connaissiez votre lien de famille avec les Gaunt, mais vous avez sans doute voulu le cacher quand vous avez appris dans quelles conditions ils vivaient. Je suis absolument sure que vous avez retrouvé cette bague, car de nombreuses personnes affirment vous avoir toujours connu avec lors de votre jeunesse. Rodolfus me l’a certifié. Il m’a raconté que vous êtes arrivé un jour en classe, et que vous portiez cette bague autour du doigt. Je sais que vous méprisiez votre géniteur parce qu’il a lâchement abandonné votre mère, alors j’en suis arrivée à la conclusion que vous avez rattaché à cette bague une partie de votre âme. Cette bague qui elle-même vous rattachait à votre famille maternelle.
J’ai beaucoup réfléchi et j’ai alors déduit que Dumbledore a détruit cette bague, avant de se l’être passée au doigt. Le maléfice qu’emprisonnait cette bague ce serait alors propagé dans sa main.
Un troisième Horcruxe a donc été détruit.
J’ai ensuite porté mes recherches sur le deuxième objet des fondateurs qui aurait pu être un potentiel Horcruxe. Le Diadème Perdu de Rowena Serdaigle.
Mais le problème, c’est que ce diadème était, comme son nom l’indique, perdu. Mais je crois vous avoir dit en début de lettre que j’ai passé énormément de temps dans la Salle sur Demande durant ma jeunesse. La pièce que cette Salle merveilleuse m’ouvrait à chaque fois était immense. Il y avait des tas d’objets de toutes sortes, qu’une multitude de personnes avaient entreposés. La salle ressemblait à une véritable ville dont les tas d’objets seraient les immeubles. Cette pièce, je la connaissais comme ma poche, y passant tout le temps que j’avais de libre. Je crois même y avoir, à plusieurs reprises, dormi.
Je me rappelle avoir trouvé, un jour que j’explorais la pièce, une sorte de diadème vieux et terni, sur lequel était inscrit la devise de Serdaigle « Tout homme s’enrichit quand abonde l’esprit ». Je n’ai pas directement fait le lien avec l’objet officiel de Serdaigle. Et puis, quand j’ai compris la véritable signification de cet objet, je suis retournée dans la Salle sur Demande, mais je n’ai jamais rien trouvé.
Mais, pas plus tard qu’aujourd’hui, alors que la bataille battait son plein, mon neveu Drago m’a prise à part pour me témoigner d’une scène à laquelle il avait assistée. Il était dans la Salle sur Demande, avec Potter. D’après lui, son ami Crabbe avait lancé un Feudeymon qu’il n’arrivait plus à arrêter, et dont il en a payé les conséquences.
Drago était coincé dans la Salle, le Feudeymon l’encerclant, mais Potter, par un acte de bonté qui lui est propre, l’a sauvé. Mon neveu m’a décrit cette scène avec tous les détails, et il y en a un qui m’a extrêmement intéressée. Potter portait autour du bras un objet qui ressemblerait très étrangement au Diadème que j’ai décrit plus haut. Et il a été détruit par les flammes du Feudeymon, celui-ci étant un des rares moyens de détruire un Horcruxe. J’en déduis donc que quatre de vos Horcruxes ont été détruits.
Le dernier objet des Fondateurs étant susceptible d’avoir été un Horcruxe est le Médaillon de Salazar Serpentard. Je sais que vous admiriez ce Fondateur plus que les trois autres, pour votre appartenance à sa maison légendaire, donc je suis absolument certaine que son médaillon est devenu par la suite un Horcruxe.
Je l’ai souvent vu en représentation sur les livres que je trouvais dans la Salle sur Demande, et je dois dire qu’il me rappelle quelque chose.
Quand j’étais jeune, toute ma famille vivait dans la grande demeure des Black au Square Grimmaurd, y compris mon cousin Regulus Black, qui était un Mangemort. Mais, au fil du temps, il est devenu distant, et il s’est éloigné de moi.
Puis, par un soir d’hiver, il est parti avec son elfe, Kreattur. Seul celui-ci est revenu de leur voyage, et je n’ai jamais revu Regulus. Personne ne sait où ils sont allés, Kreattur refusait de le dire. Tout ce que je sais, c’est qu’à son retour, Kreattur portait autour de son cou ce médaillon, et qu’il répétait sans cesse qu’il se devait de le détruire au nom « du Maître Regulus ».
À cette époque, je ne connaissais pas encore la véritable signification de ce médaillon, je l’ai su beaucoup plus tard.
Et puis, lors de l’attaque du ministère en ce début d’année, Yaxley m’a dit avoir vu Potter arracher un médaillon que portait Dolores Ombrage après l’avoir stupéfixée. Médaillon qu’il m’a décrit et qui ressemblait étrangement au médaillon de Regulus, donc à celui de Salazar.
Ensuite, Potter était en fuite avec ses amis, et nous savons tous deux très bien que quelques semaines plus tard, l’épée de Gryffondor avait disparue. Je suppose donc que le médaillon de notre grand Salazar a été lui aussi réduit en poussière, sans aucun doute fendu par l’épée imprégnée du venin du Basilic.
Je me suis longuement demandée ce que pouvait être le prochain Horcruxe. Puis, je me suis rappelé que dans les livres que j’ai lus, quelques pages portaient sur le transfert d’un morceau de son âme à un autre être vivant. Alors, j’ai évidemment immédiatement pensé à votre serpent, Nagini, que vous chérissiez.
En étant votre disciple la plus dévouée, j’ai évidemment pu remarquer que vous sembliez faiblir. Votre peau devenait encore plus blanche que possible, vos doigts tremblaient et parfois, je voyais vos dents se crisper comme sous l’effet d’une douleur fulgurante.
J’ai également remarqué qu’à partir de ce moment, vous gardiez votre serpent proche de vous, toujours, et bien plus proche qu’avant. C'est-à-dire qu’il restait à longueur de journée dans une bulle de protection magique que vous renforciez chaque jour de plus en plus.
Alors, je me suis doutée que vous aviez transformé votre serpent en un Horcruxe. Et vous l’avez vu comme moi de vos propres yeux, la tête de Nagini a été tranchée il y a quelques heures, par Londubat Junior, le fils de Alice et Laurent Londubat.
Un sixième Horcruxe aurait donc été détruit.
J’étais cependant persuadée que vous n’aviez pas fait seulement six Horcruxes. Le sept est votre chiffre favori, et puis n’est-ce pas vous qui m’aviez appris que le sept est le chiffre ayant le plus de puissance magique ? J’étais donc convaincue qu’il restait un dernier Horcruxe.
J’ai énormément cherché, et je suis remontée il y a seize ans, la nuit du 31 Octobre 1981.
Cette nuit là, vous avez tenté de tuer le bébé des Potter, mais malheureusement, cela a échoué. Et au moment même où le sort mortel a percuté le front de Potter Junior, vous vous êtes écroulé au sol, sous le choc de votre propre sort qui s’était retourné contre vous.
J’ai lu beaucoup de choses à ce sujet, pendant les nombreuses heures que j’ai passé dans la Salle sur Demande, et j’en ai conclut une chose très importante.
Vous êtes devenu encore plus faible que le bébé des Potter, car un septième morceau de votre âme vous a été arraché contre votre gré et a été transféré dans le corps du petit Potter qui est donc lui-même devenu un Horcruxe.
Vous avez vu aussi bien que moi que Potter est venu, cette nuit, se rendre dans la Forêt Interdite et vous lui avez lancé le sortilège de la mort.
À ce moment, Potter s’est écroulé mais il simulait sa propre mort. Mais vous, vous vous êtes aussi écroulé, et si mes suppositions sont exactes, vous étiez redevenu mortel à cet instant précis.
Vous auriez pu cependant encore gagner votre combat contre la mort, si vous aviez été le véritable maître de la Baguette de Sureau. Ne vous étonnez pas que je sois au courant, c’est ainsi. Seulement, j’ai fait à ce moment une terrible et regrettable erreur. Vous aviez déjà tué Severus quand je me suis rendu compte qu’il n’était pas le maître du Bâton de la Mort.
Pendant que vous étiez dans la Cabane Hurlante avec Severus, je me suis souvenue de quelques détails très importants.
Il y a environ un an, Albus Dumbledore est mort, tué par la main de Severus. Cependant, ce soir là, mon neveu m’a raconté avoir désarmé le vieux directeur avant que Severus ne pénètre dans la tour d’Astronomie. J’ai appris il y a quelques heures que Dumbledore était le maître de la Baguette de Sureau, j’en déduis donc que Drago l’était à partir du moment où il l’a désarmé contre sa volonté.
Mais, il y a quelques semaines, Potter a désarmé Drago dans le manoir des Malefoy. Potter est donc devenu à son tour le maître de la Baguette de Sureau.
Je sais très bien que vous recherchiez cette baguette, je l’ai immédiatement compris quand vous êtes parti à la recherche d’Ollivander et de Gregorovitch.
Alors, dès que vous êtes revenu de la Cabane Hurlante, je n’ai pas voulu briser votre joie. Et quand votre dernier Horcruxe, c'est-à-dire, Nagini a été détruit devant mes yeux, j’ai su que vous étiez perdu, que c’était la fin. Tout ça, je l’ai compris il y a quelques semaines, je sais cela parait incroyable, et pourtant c’est la vérité.
Mais moi, je vous aimais plus que tout, plus que ma propre vie, et j’ai toujours voulu vivre moins longtemps que vous pour la simple et bonne raison que je ne voulais pas vous voir mourir.
Alors, quand j’ai vu la mère Weasley arriver sur moi, la baguette brandie, j’ai décidé de la laisser me tuer.
J’ai bien sûr, un peu tenté de me défendre, pour faire bonne figure, parce-que je ne voulais pas que l’on décèle mon jeu d’actrice. Et quand Molly Weasley a lancé le sortilège mortel, je n’ai plus essayé de me débattre. Le geste de la mère Weasley a très bien pu passer comme l’amour d’une mère pour sa fille, mais en fait c’était tout simplement le fait que j’ai cessé de me défendre.
Après tout, c’était quand même logique. Je n’aurais eu aucun mal à maîtriser Molly Weasley, moi Bellatrix Lestrange, qui a été entraînée par vous en personne, le plus grand sorcier au monde.
Je ne sais pas si au moment où la mort m’a emportée, vous avez compris que je jouais le rôle de la victime. Mais je savais que si je restais vivante, j’aurais du vous voir mourir et je ne crois pas qu’il reste un espoir pour moi désormais de vous savoir en vie, même si je l’espère fortement. Et quand j’ai vu Potter revenir à Poudlard, j’ai su que ce n’était pas pour une simple ballade de santé.
Comme je l’ai dit en début de lettre, si vous lisez ces mots c’est que vous n’êtes plus. Alors, je crois qu’il est temps pour moi de vous raconter toute la vérité sur mes sentiments à votre égard.
Je sais que rien n’est partagé, et vous me prendrez peut-être pour une stupide adolescente éprise, mais ce n’est pas ça. Mes sentiments sont profonds, et je m’en veux de ne jamais être arrivée à vous les avouer.
Je vous aime, depuis toujours, et encore aujourd’hui, de plus en plus fort, et ce n’est pas simplement de l’admiration, non. C’est de l’amour, pas d’une disciple son Maître, mais d’une femme à un homme.
J’espère que vous ne lirez jamais cette lettre, et j’espère m’être trompée pendant tous ces mois où j’ai été persuadée de votre fin approchant à grands pas.
Avoir pu vous servir reste ma plus belle victoire, et je le clamerai haut et fort pour l’éternité. J’avancerai désormais dans la mort en espérant ne jamais vous y rencontrer. Cela va être dur de ne plus vous voir, de ne plus pouvoir vous admirer, mais il le faut.
Le meilleur souvenir que j’ai de vous remonte à il y a maintenant deux ans. Lorsque mon mari et moi nous sommes échappés d’Azkaban et que nous sommes revenus vers vous, vous nous avez accueillis en héros, et jamais je n’avais entendu un aussi beau discours. Vous disiez que nous étions honorables, et que les autres Mangemorts devraient prendre exemple sur nous. Je ne pourrai jamais vous rendre ce que vous m’avez donné, grâce vous, j’avais enfin l’’impression d’être quelqu’un.
Je m’appelle Bellatrix Lestrange, mais j’aurais tout donné pour m’appeler Bellatrix Jedusor. Ce nom de trois syllabes que vous haïssez tant, souvenir de votre Moldu de père. Moi j’aime ce nom, mais je crois que j’aime tout ce qui se rattache à votre personne.
Ici tout est blanc, et je ne sais pas trop où je me trouve. Je sens que je m’en vais, je vous à travers mes doigts, à travers tout mon corps. Ce n’est qu’un lieu de passage, et je sais que je vais bientôt devoir m’en aller. J’entends une voix qui crie mon nom. Je sens mes sens qui s’en vont un par un, je ne sens plus le toucher et j’ai comme l’impression d’avoir un voile transparent devant les yeux.
Je ne vous oublierai pas, et si les seules choses qui me restent de vous sont des souvenirs, alors je m’en satisferais. Je pars, et je ne reviendrais pas. Je m’en vais, et j’espère ne jamais vous revoir. Restez sauf dans l’autre monde, celui des vivants qui désormais ne veut plus de moi.
Au revoir Maître, je reste à jamais votre éternelle disciple, cela ne change rien.
J’espère que mes suppositions étaient inexactes. Je ne regrette pas mon geste, car à quoi bon vivre dans un monde où vous n’êtes plus ?
Je ne vous laisserais jamais partir, vous vivrez à travers moi dans le monde des morts.
Je vous aime, depuis toujours et pour l’éternité.
Bellatrix Lestrange.