Disclaimer : Les personnages appartiennent à J.K. Rowling, je ne fais que les mettre en scène.
Voilà le petit OS que j'ai écrit pour Persis dans le cadre de l'échange de Noël :)
Devant lui, cette imbécile de Sybille, imbibée – au sens propre comme figuré – de ce qu’il identifie comme du Xeres, explique entre deux hoquets qu’elle a eu une vision de Firenze tombant de la fenêtre du rez-de-chaussée et se foulant les quatre pattes. Elle veut à tout prix persuader Severus d’aller trouver Albus immédiatement afin de renvoyer le « canasson » dans sa forêt avant le drame.
– Ce serait vraiment une tragédie, assure-t-elle avec un air absent. Une tragédie. Vous savez Severus, je n’ai jamais détesté le canasson, non, je le respecte même pour penser que sa … science peut égaler mes visions. Alors pensez bien, l’imaginer blessé me briserait le cœur !
Elle boit une autre gorgée d’alcool, retient de justesse un hoquet sonore, puis lève des yeux humides vers Severus qui a une moue dégoûtée. Ne peut-elle vraiment pas se tenir ?
– Vous savez, Severus …
Mais il ne l’écoute pas. Non, il cherche un moyen de se sortir de cet enfer, que Merlin lui vienne en aide ! Autour de lui, que des morveux en robe de soirée et des adultes abrutis par la « célébrité », et puis des bouteilles d’hydromel, mais il doute de … Il se frappe le front du plat de la main.
– C’est exactement ce que j’ai fait, figurez-vous ! s’exclame Sybille avec un air abattu. Et il a continué à …
Bien sûr que la saouler pourrait l’aider à s’échapper ! Attrapant avec rapidité une bouteille d’hydromel qu’il débouche sans plus attendre, Severus se saisit du verre de Sybille qu’il remplit d’alcool.
Lorsqu’il parvient enfin à s’échapper, à grands renforts d’hydromel et de mouvements fluides et évasifs que lui seuls maitrise, Severus aperçoit droit devant l’organisateur de la soirée. Un battement de cape et un verre renversé plus tard, Severus s’est dissimulé derrière un groupe d’élèves qui l’observent avec l’air surpris et effrayé. Un regard méprisant et ils détournent tous les yeux et continuent leur discussion avec une nervosité plus ou moins bien dissimulée derrière des sourires crispés.
Après de longues minutes de tergiversations intérieures, pour déterminer s’il peut s’en aller ou non, Severus retient un soupir et se dirige discrètement vers la porte en scrutant les alentours. Il ne faudrait pas que Slughorn le surprenne à s’enfuir de sa réception. Un pas, deux pas, trois pas. La sortie se rapproche. Ainsi que les gens, qui semblent soudain s’agglutiner autour de lui. Ils rient, s’écrient, sont bruyants, et Severus a beau jurer tout ce qu’il connaît dans sa barbe inexistante, rien n’y fait, il se retrouve embarqué avec la foule loin de la porte salvatrice et sa lumière blanche.
Optant pour une autre tactique, Severus décide de longer les murs, s’assurant toujours que Slughorn ne se trouve pas à proximité. La pièce lui semble soudain beaucoup plus grande, et la porte beaucoup plus loin. Mais il ne se décourage pas, et finit par se rapprocher de la sortie. Il retient un sourire, regarde une dernière fois derrière lui, et décide d’accélérer le pas. Pour se heurter à un mur. Ou plutôt ce qu’il croit être un mur. Fermant un instant les yeux pour se remettre du choc de sa tête contre ce qu’il pense être une omoplate, Severus sent deux mains se fermer sur ses épaules et le remettre droit.
– Pardon professeur ! s’exclame McLaggen avec l’air d’avoir gobé un veracrasse.
Severus se contente de le fusiller du regard, et ne peut empêcher un sourire satisfait d’étirer ses lèvres lorsque l’élève s’en va, la queue entre les jambes. Il n’a pas perdu une miette de son pouvoir de terrifier les élèves d’un simple coup d’œil. Tout à ses réflexions, il avance, avance encore, jusqu’à se rendre compte qu’il s’est éloigné de la porte.
– C’est une conspiration ! s’indigne-t-il, les dents serrées.
Oubliant toute prudence, n’écoutant que son envie de quitter cette pièce au plus vite, Severus se précipite vers la porte, la voyant se rapprocher à chaque seconde qui passe, à chaque pas qu’il fait. Et soudain, on le tire par la manche.
*– …même Severus …
Non ! Non, il ne peut pas lui faire ça ! Il était si près du but, et le voilà obligé de faire la conversation à Slughorn, Sybille – encore – et…
*– Je parlais justement des talents extraordinaires de Harry pour préparer les potions !
Quelle blague ! Mais quelle blague ! S’il pouvait, s’il ne s’agissait pas de Potter, de cet arrogant petit crétin binoclard imbu de lui-même, Severus en rirait jusqu’à en mourir. Potter ? Des talents extraordinaires en potion ? Aussi probable que de voir Hagrid danser un tango avec Chourave une nuit de pleine lune ! Pourtant, Slughorn n’est pas du genre à plaisanter avec les potions, s’il peut faire l’éloge de quelqu’un, il ne s’en privera pas.
*– C’est, drôle, je n’ai pas eu l’impression de réussir à enseigner quoi que ce soit à Potter.
Doux euphémisme ! Potter est plus empoté qu’un troll avec des aiguilles à tricot. Il doit avoir acheté Slughorn… C’est ça ! Il a certainement gavé le vieux barbon d’ananas confits et promis de parler de lui dans sa prochaine interview ! Le sale petit …
*–… Je n’avais jamais vu quelqu’un en obtenir un aussi remarquable dès son premier essai, je ne pense pas que vous-même, Severus…
Il remet en question ses talents de Maître des Potions et le compare à Potter ?
*– Vraiment ?
Severus en est persuadé, Potter doit tricher quelque part. Peut-être demande-t-il à Granger de lui faire sa potion pour se mettre dans les jupons de Slughorn et avoir un protecteur de plus pour ses prochaines entorses au règlement. Ah, Severus le déteste tellement, il ressemble tellement son imbécile de père, aussi égoïste, et si peu respectueux, et...
*– Défense contre les forces du Mal, sortilèges, métamorphose, botanique, …
*– En somme, toutes les disciplines requises pour devenir Auror, dit-il avec un ricanement.
Si Potter devient Auror, Severus est prêt à manger un balai ! Irresponsable et arrogant comme il est, il serait capable de se faire tuer à la première mission ! Il en rirait bien, encore une fois. Si Potter n’était pas sérieux. En pensant à quel point ils s’apprécient peu – pour ne pas dire à quel point ils se haïssent – Potter en ferait une affaire personnelle et le poursuivrait toute sa vie jusqu’à le mettre à Azkaban. Et Severus détesterait se faire enfermer par lui, plutôt passer une soirée avec Slughorn, Sybille et Dumbledore à jouer aux Bavboules. Au moins, il aurait un peu de satisfaction à battre le morse, l’ivrogne et le vieux gâteux.
Soudain, Rusard surgit dans la pièce en tirant par la manche Draco, qui est aussi rouge que les oreilles de Weasley devant Fleur Delacour. Severus pince les lèvres pour retenir son soupir. Il est désespérant de constater à quel point les jeunes d’aujourd’hui ne sont pas capables de discrétion. Il s’avance et tente de sauver le peu de dignité qui reste à son protégé. La soirée est loin d’être finie, pense-t-il en chassant l’image de son lit de son esprit. Il ne le verra pas avant de longues heures.
J'espère que vous avez passé de bonnes fêtes :D Les phrases précédées d'une * sont tirées d'HP et le Prince de Sang mêlé :)