Comme tous les matins, je m’étais levé dès l’aurore. J’aimais bien me lever tôt pour me rendre dans la forêt et ainsi observer le lever des créatures magiques qui y habitaient. Mais ce matin, les températures avaient baissé et je pris le temps de faire un feu de cheminée pour réchauffer la maison. J’allai chercher des bûches derrière la maison, en veillant de ne pas faire trop de bruit pour ne pas réveiller ma femme et mes enfants.
J’aurais pu l’allumer d’un simple coup de baguette, mais j’ai toujours préféré la technique moldue qui donnait au feu de cheminée un parfum différent. Quand j’étais petit, mon père m’avait appris à allumer un feu sans baguette. Au début, j’avais trouvé ça long et contraignant, mais mon père avait insisté. J’avais mis du temps avant de réussir, mais maintenant je ne craquais plus que deux allumettes pour pouvoir le démarrer.
Mon père avait instauré cette tradition à chaque Noël et depuis plusieurs années, je me faisais un plaisir de la renouveler à chaque hiver.
Je profitai encore de l’odeur du feu quelques instants. Les animaux de la forêt étaient sûrement tous levés désormais mais cela m’était égal, j’avais une autre idée en tête.
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Quand je me levai ce matin là, je fus réveillée par une agréable odeur de feu de cheminée. Je devinai que Rolf s’était levé dès l’aurore pour faire son habituelle marche dans la forêt et qu’il avait allumé un feu pour réchauffer la maison.
Nous habitions un chalet de bois, isolé au milieu d’une forêt. Il se situait dans une clairière mais aucune route n’y accédait. Pour venir chez nous, il fallait soit s’égarer dans la forêt, telle une princesse de contes de fées moldus, soit utiliser des moyens magiques. Aussi, nous vivions heureux et tranquilles loin des tracas et du bruit des grandes villes.
Notre maison était simple et modeste mais correspondait parfaitement à ce que Rolf et moi rêvions pour nos enfants. Lorcan et Lysander avaient maintenant onze mois et passaient leurs journées à se courir après du haut de leurs quatre pattes. Je les soupçonnais de chercher des coccilucioles à travers la maison.
Les jumeaux allaient bientôt connaitre leur premier Noël et je me réjouissais d’avance de vivre ensemble ce moment dans notre charmante demeure.
Dehors la neige n’allait pas tarder à tomber, les températures étaient de plus en plus froides et le premier feu de cheminée qu’avait préparé Rolf annonçaient non seulement le début de l’hiver mais aussi l’arrivée de Noël. C’était le bon moment pour installer les décorations et tout ce qui permettrait de nous plonger dans l’ambiance de Noël.
J’ai toujours adoré cette période. Noël a toujours été ma fête préférée. Petite, ce que je préférais le plus était surtout le jour où ma mère décidait d’installer les décorations. On passait plusieurs heures, elle et moi, à décorer la maison entière pendant que mon père était parti. On installait des lampions et des coquilles d’œuf au plafond. Il y avait des guirlandes de houx et des bouquets de gui sans nargoles aux lustres. Les tables étaient entièrement recouvertes de feuilles de notre papillotier, l’arbre qui ombrageait la cour et qui donnait des feuilles argentées l’hiver. Ma mère aimait aussi ensorceler les plumes que les oiseaux de passage laissaient en cadeau dans notre jardin. Elles étaient alors de toutes les couleurs, volaient dans la maison et brillaient du matin jusqu’au soir. Et quand mon père arrivait, j’adorais voir sa surprise et ses yeux s’illuminer.
Aussi, après avoir lu le message de Rolf qui me disait qu’il ne rentrerait pas ce midi, je décidai, ce jour-là de faire une surprise à mon mari. Et, aidée de Lorcan et Lysander, nous décorâmes la maison entièrement.
Après plusieurs sortilèges pour faire briller les dernières plumes de hibou que nous avons trouvées dans le jardin, je pouvais enfin contempler et apprécier notre travail. J’étais ravie d’avoir réussi à récréer l’ambiance de Noël de mon enfance dans ma propre maison. J’étais persuadée que Rolf adorerait ça quand il rentrerait.
Lorcan, Lysander et moi étions installés dans la cuisine. J’étais en train de leur donner leur goûter lorsque Rolf rentra précipitamment à la maison.
- Luna ! Devine ce que j’ai trouvé, me demanda-t-il, excité, depuis le salon.
- Des feuilles de papillotier ? m’écriai-je en prenant mes fils dans les bras pour les sortir de leur chaise haute avant de les reposer sur le sol.
Je rejoignis mon mari dans la pièce voisine, suivie des jumeaux qui avaient aussitôt repris leur marche à quatre pattes.
Un beau sapin vert trônait à côté de la cheminée. Je regardai fixement mon mari. Il ne semblait pas avoir remarqué les guirlandes de houx ni les plumes ensorcelées qui scintillaient au plafond. Il souriait béatement devant son arbre.
- Mais chéri ! Pourquoi as-tu apporté ce sapin dans notre salon ? demandai-je naïvement.
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Rolf adorait sa femme. Luna arrivait toujours à le surprendre. Il était tombé amoureux d’elle, neuf ans auparavant. Il l’avait trouvée si originale et si unique. Ils avaient parcouru le monde ensemble. Luna n’avait pas hésité à le suivre dans les pays les plus reculés et ils étaient ainsi partis ensemble à la recherche des pélicans au cou d’argent ou des fourmistiques africains. Puis, il y a deux ans, ils s’étaient installés dans ce chalet, situé en plein milieu de la forêt, à l’est de l’Angleterre. Luna était alors enceinte et les jeunes mariés avaient décidé de s’installer pour élever les deux garçons. Lorcan et Lysander allaient donc, cette année, vivre leur premier Noël.
- Mais voyons, chérie, c’est Noël.
- Je sais bien que c’est Noël, mais que veux-tu qu’on fasse d’un sapin à Noël ?
- Mais… A Noël, tout le monde décore un sapin, expliqua Rolf. Avec des guirlandes… et des anges…
- Comment ça tout le monde ? s’étonna Luna. Je n’ai jamais fait ça. Quelle idée stupide !
Rolf observa amoureusement sa femme. Il sourit alors qu’elle attachait ses cheveux à l’aide d’une fourchette.
- Quand j’étais petite, raconta Luna. On décorait la maison la veille de Noël, avec des lanternes et des lucioles. Et le matin de Noël, je cherchais mes cadeaux que papa et maman avaient cachés dans toute la maison. Tu ne faisais pas ça toi ? demanda-t-elle ensuite naïvement à son mari.
- Non, sourit Rolf. Enfin si… Mais avec les chocolats… au mois d’avril…
Mais comme Luna ne réagissait pas, il continua :
- Moi, le matin de Noël, je me levais très tôt pour être le premier devant le sapin et pour ouvrir mes cadeaux. Mais ton idée est plus marrante, ajouta-t-il cependant.
- Une fois, ma mère avait tellement bien caché mon cadeau que je ne l’ai trouvé que six mois plus tard, se souvint Luna tout en s’approchant du sapin.
- Et si on offrait un Noël unique à Lorcan et Lysander…, proposa Rolf.
- On pourrait aussi faire des guirlandes de cadrolucioles...
- … Et accrocher un ange en haut du sapin…
- … Et préparer des gâteaux …
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Dix jours plus tard, le matin de Noël, Lorcan et Lysander se réveillèrent grâce à un joli chant de Noël. Leur papa et leur maman vinrent les chercher dès qu’ils remuèrent dans leur lit. De se main gauche, Lorcan se frotta le visage alors que Lysander utilisa sa main droite pour se frotter les yeux. Ils se retrouvèrent ensuite chacun dans les bras de leurs parents et s’y blottirent tendrement.
Quelques minutes plus tard, lorsqu’ils se retrouvèrent, fraîchement changés et habillés, devant la cheminée du salon, leur père leur montra le sapin vert qui piquait et aussi les boites brillantes qui étaient posées dessous. Leur mère leur parla ensuite de cadeaux cachés et de cadrolucioles à trouver. Ils avaient préparé plein de belles et amusantes surprises.
Lorcan et Lysander s’amusèrent avec leurs parents dans toute la maison. Lorcan passa à quatre pattes dans le placard à balai et ressorti avec un cheval à bascule rouge. Lysander faufila quant à lui son bras sous le buffet pour attraper le train magique qui sifflait dessous.
Pendant toute la journée, ils rirent et s’embrassèrent. Lorcan et Lysander passèrent une très agréable journée et se souviendraient longtemps de leur premier Noël.