Le Potterverse appartient à JKR.
Un immense merci à la fabuleuse Kriss pour ses corrections et son avis éclairé.
Song fic basée sur la chanson : Stamp of origin : Take a look around de Dredg.
Je cherche et trouve des objets, des personnes, peu m’importe. C’est ce que je fais de mieux. Je ne sers pas à grand-chose d’autre. Je ne vaux pas grand chose d’autre. Alors je vends mes services au plus offrant. Ca n’est que logique.
Depuis plus d’un an, je poursuis les nés de moldus et je les défère au Ministère. Je fais ce qu’on attend de moi. Je ne me pose pas de questions. Je n’ai pas de morale. Je ne me cherche pas d’excuses. Je n’en ai pas besoin.
Je pourrai me raconter des histoires, me dire que c’est parce que j’ai passé mon enfance dans la crasse d’un bordel à voir ma mère vendre son corps. Que c’est parce qu’elle-même n’avait aucune idée duquel des marins dégoutants qui lui servaient de clients était mon père. Que c’est parce que j’ai vu ma sœur aînée suivre le même chemin. Que c’est parce que je n’ai jamais connu que la violence et le vol… Mais ce serait des mensonges.
Et je ne mens pas. Pas à moi-même.
C’est la dernière bataille, celle qui décidera du sort de cette guerre et nous le savons tous. Je sens derrière moi mes hommes frémir d’impatience, quelle bande d’idiots !
Poudlard sera la fin ou le commencement, selon dans quel camp on se trouve. Je me demande de quel côté je me trouverai quand l’aube se lèvera…
Nous sommes postés à la lisière de la Forêt Interdite. Non loin de moi, les géants grognent et arrachent un arbre de temps à autre pour le jeter un peu plus loin, dans le parc. Leur moyen de montrer qu’ils piaffent d’impatience, certainement.
Je lève les yeux et vois des rayons de lune se faufiler et danser dans les épais feuillages. C’est la première fois que je mets les pieds à Poudlard, je regretterais presque de ne pas avoir pu y aller. Presque.
J’inspire longuement et me repais de l’odeur si intense et particulière de la terre. Je regarde autour de moi, tous ces arbres sont ici pour y rester. Les gens qui passent ici, les bâtiments construits si haut… Tout ça sera parti un jour.
J’entends un grondement, qu’on dirait venu des profondeurs de la terre. Le simulacre d’armée que nous constituons s’agite soudain. Les chuchotements deviennent bavardages puis des cris, on me demande des comptes. Qu’en sais-je ? La tension qui les habite m’est totalement étrangère.
Soudain un cri perçant fait taire la foule.
Greyback, qui m’avait laissé tout à l’heure pour aller rejoindre les autres Mangemorts, revient vers moi. Je soupire. Je me serais bien passé de la compagnie de cet hybride dégénéré. Même les Mangemorts ne veulent pas de son engeance, c’est pour dire.
C’est le signal, me dit-il avant de hurler l’ordre aux troupes de se mettre en marche. Je les regarde se lancer dans la bataille… On dirait plutôt qu’ils s’enfuient.
Alors que je m’apprête à les suivre, quelque chose obscurcit le ciel, je lève à nouveau le visage vers la lune. Des Détraqueurs. Le désespoir complet.
Quel spectacle pathétique.
Mais c’est ce pourquoi j’ai été payé. Ce de quoi j’ai toujours vécu. La seule chose que je connaisse. Alors je m’empare de ma baguette et de mon poignard. Et je me jette dans la bataille.
Les sorts jaillissent de toutes parts. J’évite un Stupéfix, réponds par un Avada bien placé. Un combattant de moins de leur côté. Je m’enfonce encore plus dans leurs défenses. C’est trop facile. Ce sont des gosses. De pauvres mômes égarés avec quelques adultes effrayés à leur tête. Si je pouvais en éprouver, je crois bien qu’ils me feraient pitié. Mais je n’y vois là que faiblesse.
Et j’en profite sans honte aucune. Un nouvel adversaire s’avance vers moi, m’appelle par mon nom. Je scrute son visage un instant. Je l’ai croisé au Ministère… Je le pensais aussi docile et dompté que tous les autres Aurors. Il y avait peut-être encore quelques lions parmi les agneaux finalement. Je me contente de lui sourire alors que le duel s’engage.
Les maléfices fusent. Ce gars est doué, c’est indéniable. J’esquive et riposte, mais il est plus rapide, plus rompu aux duels et aux combats que moi. Alors que j’évite un jet de lumière bleu, il m’en envoie un deuxième qui me projette en arrière avec force.
J’atterris lourdement contre quelque chose de solide. Mon corps me semble totalement engourdi. Mais ça n’est pas le moment de perdre conscience.
Je sers ma baguette dans ma paume sans y parvenir. Je la sens glisser entre mes doigts. Je cherche à la retenir, mais la force me manque et je l’entends tomber au sol.
Pour retrouver mes esprits, je prends une longue respiration, mais un poids sur mon torse m’en empêche. Je baisse les yeux pour mieux comprendre et un rire sans joie m’échappe alors que j’aperçois l’épaisse branche qui traverse mon corps de part en part.
Mon rire se transforme en quinte de toux rauque et s’étouffe dans un gargouillis sanglant. Finalement, je crois bien que je vais mourir ce soir. Et quelque part, ça m’est égal.
Quel spectacle. Regarde autour de toi.
Tout ce que tu as trouvé sera parti un jour.
Pensez surtout à laisser des reviews, c'est le seul moyen que j'ai de savoir ce que vous avez pensé de mon texte.