Les vacances de Noël commençaient sous les meilleurs auspices pour Luna. Elle quittait l’enfer de Poudlard. Elle se réjouissait de passer quelques semaines de bonheur avec son père, d’oublier les Carrow et leurs punitions inhumaines. Elle allait pouvoir se reposer, découvrir cette corne de Ronflack qui serait son cadeau de noël. Elle s’était installée dans un compartiment avec Neville et Ginny, ils discutaient de leurs futures actions, des entrainements qu’ils devraient pratiquer. Soudain le train s’arrêta en pleine campagne, les élèves sortirent les têtes de leur box, des hommes vêtus de noirs entrèrent dans les wagons. Lorsqu’un groupe pénétra dans leur compartiment l’un des intrus s’écria :
— Elle est là !
Elle sentit des bras la saisir sans ménagement, elle se débattit de toutes ses forces, mordit son assaillant mais il était trop fort, il ne la lâchait pas. Ses amis, ne restèrent pas inactifs, Neville avait lancé un Expelliarmus, et Ginny son célèbre Chauve-furie. Mais, les hommes étaient trop nombreux, les adolescents étaient submergés par le nombre de Rafleurs, les autres membres de l’AD arrivèrent pour prêter main forte à leurs camarades. L’un des hommes finit par lancer un Imperium sur la jeune victime afin de la rendre docile. Ensuite elle ne se souvint plus de rien sinon que cela semblait être une bonne idée de les suivre.
Quand elle reprit ses esprits, elle observa son environnement. Mais la salle était très sombre, sans doute souterraine. Elle se demandait où elle était. Comment était-elle arrivée là. La dernière chose dont elle se souvenait était l’attaque du train. Elle comprit qu’elle avait été enlevée…
— Bonjour il y a quelqu’un ? demanda-t-elle d’un ton calme.
— Ici, répondit une voix faible et rauque.
Luna se dirigea doucement dans cette direction, ses déplacements étaient maladroits, puisque ses yeux n’étaient pas habitués à la pénombre de cet espace, elle butait contre les obstacles au travers de son chemin. Elle aperçut une ombre sur le sol. Elle s’accroupit à sa hauteur.
— Bonjour, je m’appelle Luna Lovegood, se présenta la jeune fille.
— Luna Lovegood… 23,6 cm, … noisetier, crin… licorne…, parfaite pour… enchantement, répondit l’homme avec peine.
— Mais, comment ?... Oh ! Vous devez être monsieur Ollivander, réalisa Luna avec stupeur. Tout le monde s’interroge depuis votre disparition. Vous avez besoin d’aide ?
— Je… je voudrais… de l’eau s’il… s’il vous… plait, répondit-il.
— J’ignore où trouver de l’eau ici, exposa-t-elle doucement.
Ollivander n’avait plus la force de parler, il pointa son doigt dans une direction. Luna suivi le geste de l’homme et aperçut une cruche. Ses yeux s’étaient habitués à l’obscurité de la pièce. Elle alla donc jusqu’au récipient puis l’apporta au fabriquant de baguettes. La faiblesse de l’homme la touchait au plus haut point. Il semblait souffrir de nombreuses blessures. Elle se posait beaucoup de questions, mais l’homme était trop faible pour lui répondre, alors elle les garda pour elle. Une fois désaltéré Ollivander ne tarda pas à s’endormir. Elle décida d’ignorer sa propre soif et se servit du restant d’eau pour nettoyer un minimum les blessures de son compagnon d’infortune. De l’eau… ce n’était pas grand-chose, mais c’était toujours mieux que rien.
Au fil des jours, l’homme semblait aller un peu mieux, mais il avait besoin de reprendre des forces, elle lui donnait une partie de sa ration, prétextant un manque d’appétit dû à son angoisse d’être là. Ollivander n’était pas dupe, il remarquait que la jeune-fille se privait pour lui, mais elle refusait obstinément de se nourrir d’avantage, malgré l’insistance dont il faisait preuve. Luna passait aussi une partie de ses journées à soigner son compagnon de cellule. Quand il eut assez de force, il expliqua à la jeune fille le peu qu’il savait : ils étaient au manoir Malefoy qui servait de quartier général aux Mangemorts. Luna lui donna des nouvelles du monde sorcier. Ollivander était sidéré d’apprendre ce qu’était devenu la vie des sorciers au dehors. Des Mangemorts à la tête de l’école. L’art de la magie noire en matière obligatoire…
L’arrivée de Luna était une vraie bouffée d’oxygène pour l’homme, s’en était fini de sa solitude et elle ne se laissait pas abattre. De son côté elle espérait, arriver à redonner espoir à son compagnon.