Tout à JKR sauf Luke et David qui sont ma propriété :mg:
Bonjour très chers lecteurs, très chères lectrices o/
Me revoilà avec Luke, David et Luna ! (pour changer)
Cette fiction est écrite pour le concours Always de Julia Erwelin sur notre très cher fofo ^^ Le thème est « amour à sens unique »
Elle comportera trois chapitres qui présenteront le point de vue de chacun des personnages sur la relation qu’ils entretiennent tous les trois.
J’espère que vous apprécierez, le premier chapitre concerne David, le meilleur ami de Luke décédé pendant la bataille de Poudlard.
Merci à flodalys et Kriss pour la bêtalecture, et spéciale dédicace pour Kriss qui m’a soufflé l’idée de la nécromancie.
Bonne lecture et n’oubliez pas d’aller voter ;)
EDIT : j'ai oublié une chose importante ! Parce que tout le monde n'a pas lu les autres OS, je me dois d'expliquer un peu --'
Luke et David sont deux Serdaigle dans la même année que Luna. Ils ont procédé à un échange de sang durant l'été de leur 16 ans, et donc ont un peu "mêlé" leurs magies. Ainsi, ils partagent un genre de connexion qui les rend dépendant l'un de l'autre.
Pour ceux que ça intéresse, je vous renvoie à l'OS "il n'oubliera jamais sa main" où tout est expliqué en détails ^^
Néanmoins il n'est pas nécessaire d'avoir lu cet OS pour comprendre cette mini-fic o/
Je te vois debout près de ma tombe, tu pleures. Encore une fois. Si tu savais combien ça me fait mal de te voir dans cet état. J’ai beau ne plus avoir de corps, la douleur dans ma poitrine, dans mes entrailles et sur mon poignet est bien là. J’aimerais effacer ces larmes qui coulent le long de tes joues et guérir la cicatrice qui court sur ton poignet. Mais je ne peux pas. Je ne peux que te regarder t’effondrer à genoux sur le sol encore humide de la pluie tombée cette nuit.
Ta robe de sorcier s’imbibe petit à petit d’eau, tu dois avoir froid. Je te vois appuyé sur tes mains, comme si elles étaient la seule chose qui t’empêchait de t’écrouler définitivement sur la dalle de marbre sous laquelle mon corps repose. Je ne sais même pas quel âge tu as, j’ai perdu la notion du temps là où je suis. T’ai-je abandonné hier ? Le mois dernier ? Il y a deux ans ? Je ne sais pas. Tu me sembles jeune et pourtant tu courbes le dos comme si tu avais vu passer maints hivers. Quel jour sommes-nous ? Est-ce mon anniversaire pour que tu sois aussi bouleversé ? Ou alors n’as-tu tout simplement pas encore accepté mon départ ? Je ne sais pas et ça me bouffe. Voir ton visage torturé par le chagrin, la douleur et le manque, c’est insupportable. Toi qui as toujours été si joyeux, tu sanglotes, tu gémis et tu hurles par moment. Tu frappes ton poing sur le marbre de la dalle, comme si tu voulais la briser pour me faire sortir de là. Mais tu ne parviens qu’à te faire mal, j’entends ton cri de douleur. Putain qu’est-ce que j’ai mal moi aussi...
Qu’ai-je fait de toi, Luke ? C’est à cause de moi qu’aujourd’hui tu te retrouves plus bas que terre, que tu souffres et que rien ne semble combler ta peine. Je te regarde souvent, Luke. Je vois tes yeux s’assombrir lorsque tu regardes des photos de moi, pourquoi les gardes-tu toutes chez toi ? Tu ne vois donc pas qu’elles te font mal ? Je vois aussi que tu portes encore l’écharpe que je t’ai donnée, que tes poings se serrent lorsque mon prénom est prononcé et que tu ne peux t’empêcher de regarder ta cicatrice, Notre cicatrice, vingt fois par jour. Je crois que tu ne te rends même plus compte de tout ça.
J’aimerais te secouer, te hurler d’arrêter de penser à moi ! Je serais même prêt à t’effacer la mémoire pour que tu ne sois plus jamais dans un état pareil. Oui, j’aimerais que tu m’oublies... Pour que tu arrêtes de pleurer. Pour que tu sois heureux.
Tu es à genoux, le front posé sur le marbre blanc de ma tombe. Devant qui te prosternes-tu ainsi, Luke ? Je ne suis plus et tes prières ne pourront rien y changer. Et je t’interdis de te remettre à la nécromancie ! Je sais que tu as essayé, mais par bonheur ton frère était là pour t’empêcher de faire la plus grosse erreur de ta vie. Tu connais le prix à payer, Luke. Une vie pour une vie. Et je refuse un tel marché ! C’est toi qui as survécu, c’est à toi de vivre. Contrairement à ce que tu penses, tu peux y arriver sans moi. Tu n’as jamais été dépendant de moi, du moins pas autant que je ne l’ai été de toi. De nous deux, j’ai toujours été le plus affecté par le lien. Et tu sais pourquoi ? Parce que je t’aime, Luke. Bordel si tu savais combien je t’aime. Je t’aurais suivi au bout du monde, j’aurais tué tous ceux qui te faisaient du mal si tu me l’avais demandé. J’aurais donné ma vie pour toi, et je l’ai fait en quelque sorte. Je serais prêt à mourir des milliards de fois si ça pouvait te redonner le sourire.
Tu te souviens du jour où on avait organisé un jeu de chaises musicales dans la salle commune ? Et que les Carrow nous avaient surpris et avaient demandé les responsables ? Et bien si je me suis dénoncé immédiatement, c’était pour te protéger toi et non pas Morgwenn que le Mangemort menaçait de torturer sous nos yeux. J’avais peur que tu prennes sur toi la responsabilité et qu’ils te fassent du mal. Durant tout le temps où je me suis tordu de douleur sous le Doloris, j’ai pensé à toi pour ne pas devenir fou. Tu étais ce pourquoi j’avais envie de me battre, ma raison de vivre, mon amour. Le lien n’avait fait qu’accroître ma dépendance. Lorsque tu m’as dit que tu n’avais plus mal à ton poignet lorsque tu t’éloignais de moi, je t’ai dit que moi aussi. Mais c’était un mensonge.
À chaque fois que tu quittais la pièce dans laquelle je me trouvais, ma cicatrice me brûlait atrocement. J’ai appris à m’y faire, en quelques semaines je n’y faisais même plus attention. Mais la brûlure était toujours là. Et j’avais ce besoin physique de te toucher, de sentir ta peau contre la mienne. Un peu comme si j’étais accro à toi, à ta présence et à ta magie. Tu n’as jamais su tout ça...
Il y a tellement de choses que je ne t’ai pas dites. J’ai honte de moi, je n’aurais pas du avoir de secret pour toi. Toi, tu ne m’as jamais rien caché. Mais comment expliquer à celui qu’on a toujours considéré comme son frère que nos sentiments ont changé ? Comment avouer son amour à son meilleur ami qui de toute évidence ne vous aimera jamais ? Jamais je n’aurais trouvé le courage de faire une telle chose. J’avais trop peur que tu me repousses et qu’après tu sois mal à l’aise en ma présence. Alors je me suis tu et je t’ai aimé en secret. Je t’ai regardé, admiré, écouté. Sans jamais rien faire. Il n’y avait que dans l’intimité de notre dortoir que parfois, je me laissais aller.
À chaque fois qu’on dormait ensemble, j’avais le coeur qui battait à toute vitesse dans ma poitrine et un désir brûlant qui s’emparait de mon corps. Envie de te dire je t’aime, envie de t’embrasser, envie de presser ton corps contre le mien, de sentir tes mains sur moi et de faire l’amour avec toi. Mais je n’avais pas le droit de faire ça, de céder à mes pulsions. Ça aurait été complètement immoral et surtout tu m’aurais sans doute collé ton poing dans la figure. Alors je me contentais de te prendre la main, l’air de rien. C’était tout ce à quoi j’avais droit. Enfin une fois j’ai quand même craqué.
Je n’arrivais pas à dormir, je pensais trop à ton corps si proche du mien, à cette envie qui me dévorait les entrailles et me brûlait le coeur. Je l’avoue, j’ai glissé ma main sous ton haut de pyjama et j’ai caressé ton ventre. Je me souviens que tu as bougé dans ton sommeil et je l’ai tout de suite retiré. Puis je t’ai regardé dormir, tu étais sur le dos, la bouche entrouverte. J’ai caressé ta joue, ton nez, ton front que je distinguais à peine dans le noir. Et je t’ai embrassé. C’était plus fort que moi, j’en suis désolé Luke. J’ai posé mes lèvres sur les tiennes l’espace d’un instant et je m’en suis tout de suite voulu. Je n’avais pas le droit de profiter de ton sommeil pour te voler des baisers, même le plus innocent du monde. C’était comme trahir ta confiance. Déjà que je te mentais en permanence... Si tu savais à quel point je me suis senti mal à ce moment-là, j’en aurais presque pleuré de honte. De frustration aussi. Parce qu’elles étaient douces tes lèvres, chaudes aussi. J’aurais aimé pouvoir les embrasser encore et encore, apprécier leur saveur et leur douceur. J’ai beau t’aimer plus que tout, je n’avais pas le droit de te le montrer. Sinon je t’aurais perdu. Et j’aurais préféré subir mille Doloris plutôt que de te perdre.
Au final, je t’ai quand même perdu. Je suis mort, je t’ai abandonné. Et tu en souffres, Luke. En un sens je suis fasciné par ton chagrin, par ta douleur. Je suis donc si important pour toi ? Est-ce que tu m’aimais ? Je ne peux m’empêcher d’espérer que oui. Mais tu pleures ton frère, pas ton amour. Ou peut-être est-ce plus complexe que cela. Elle est où la barrière ? Moi même je ne saurais dire à quel moment précis je me suis rendu compte que je t’aimais. Etait-ce une simple continuité ? Parfois je me dis que nous nous aimions à notre manière, sur la barrière entre ce que le monde appelle amitié et amour. D’ailleurs ce que tu as gravé sur la pierre tombale le montre bien. À mon ami, mon frère, mon âme soeur. Cela peut laisser place à de nombreuses interprétations. Mais quelle importance maintenant que je ne suis plus ? Même s’il s'avérait que tu m’aimais un peu comme moi je t’aime, ça ne changerait rien. Tu es seul devant ma tombe et tu me pleures. Je donnerais tout pour que tu arrêtes de pleurer, pour que tu te relèves et vives sans traîner mon fantôme comme un boulet derrière toi.
Je vois quelqu’un entrer dans le cimetière et se diriger directement vers toi. C’est Luna. Et pour la première fois, je suis heureux de la voir. Oui, je veux qu’elle vienne te voir, qu’elle te parle, qu’elle te prenne dans ses bras. Moi, je ne peux plus le faire de toute manière. Elle s’est accroupie à côté de toi, je crois qu’elle te parle. Ne la repousse pas, Luke, je t’en prie écoute la...
J’ai envie de pleurer, de hurler, j’ai mal de la voir avec toi. Pourtant je donnerais tout pour qu’elle t’aime, pour que tu l’aimes et pour que tu m’oublies. Elle a posé sa main sur ton épaule comme j’aurais tant voulu le faire. Regarde-la Luke, souviens toi ce que tu éprouvais pour elle, de ce que tu éprouves sans doute encore. On s’en fout de savoir si tu m’as aimé ou pas ! Je ne suis plus là. Je veux que tu vives, que tu arrêtes de te lamenter sur mon sort. Même si ça me tue. Je t’aime trop pour souhaiter te voir souffrir le martyr comme c’est le cas actuellement. Tu ne me trahirais pas en faisant ton deuil, je ne peux te tenir rigueur de vouloir vivre. Je t’aime tellement. Putain si tu savais à quel point, tu aurais peur.
Tu parles enfin à Luna. Elle te prend dans ses bras et t’invite à poser ta tête sur son épaule. Tu as l’air d’aller mieux, tu sembles plus calme. Tu l’aimes encore, ça se voit. Sa présence seule te fait du bien. Je me rappelle que c’était déjà le cas lorsqu’on était à Poudlard. Elle entrait dans la pièce et ton regard se posait immédiatement sur elle, comme attiré par un aimant. Comme je la jalousais pour cela... Lorsqu’elle n’est pas revenue après les vacances de Noël, tu as pleuré en cachette, tu avais peur pour elle. Parce que tu l’aimais. Alors j’ai profité de ta faiblesse pour me rapprocher davantage de toi, pour que tu ne te soucies plus que de moi.
Aujourd’hui encore je m’en veux d’avoir fait ça car peut-être que si je n’avais pas été si ambigu, tu ne serais pas là à pleurer sur ma tombe. Car j’avais réussi à devenir la personne la plus importante pour toi, même si je sais bien qu’elle occupait toujours ton esprit. Il m’a suffi de voir comment tu t’es jeté dans ses bras lorsque tu l’as revu avant la bataille. J’aimerais être à la place de Luna. Si seulement...
Je ferais mieux de partir, c’est trop dur pour moi de regarder cette scène. Tu es entre de bonnes mains. De toute manière je vais revenir bientôt. Je ne peux m’empêcher de te regarder vivre. C’est un peu comme si je vivais à travers toi. Toi mon ami, mon frère, mon âme-soeur.
Alors, un petit avis ?