Tous les jours, il passe devant elle, mais il ne la voit pas. C’est un garçon qui a beaucoup de charme, et il marche dans les couloirs de l’école d’un pas gracieux. Tout est beau chez lui : son visage fin et sérieux, cet air résolu qu’il affiche quoiqu’il arrive, ses mains qu’elle aperçoit furtivement lorsqu’il repousse une mèche de son front… Et son sourire, tellement rare, tellement précieux, tellement séduisant. C’est ainsi qu’elle est tombée amoureuse.
Il porte toujours ses manuels le bras tendu, le long de sa cuisse, et lorsqu’il marche un peu vite, son bras se balance, et elle se balance en rythme, subjuguée par tant d’élégance. Il est souvent accompagné de ses amis, ou plutôt, il marche en tête, et les autres le suivent. Ils arborent tous les couleurs de Serpentard et même si elle n’avait pas pu voir ce détail, elle aurait pu le deviner seule, parce qu’ils transpirent l’ambition et la détermination.
Lorsqu’un professeur le croise, il est toujours extrêmement poli et courtois, et s’arrête souvent pour discuter d’un sujet complexe vu en cours, donner son opinion sur un article publié dans la Gazette ou encore débattre de la dernière loi adoptée par le Ministre. Elle s’approche à pas feutrés pour profiter de chacune de ses paroles, envoûtée par le son de sa voix, et captivée par l’intelligence dont il fait preuve. Elle est encore plus ravie quand son interlocuteur est le professeur Slughorn, qui le retient parfois pendant très longtemps, au point qu’il lui fasse manquer un cours ou deux, parce qu’il est bien trop civilisé pour oser prendre congé de lui.
Ses journées à elle sont longues et monotones, et elle l’envie d’avoir une vie aussi palpitante, d’être apprécié par tout le monde, d’avoir tant de réussite dans ses études et d’être promis à un bel avenir : elle a entendu deux professeurs en discuter, et elle aspire à l’aborder et le lui annoncer. Dans ses rêves éveillés, elle s’imagine prononcer son nom, le regarder se retourner, lui adresser un sourire qui la ferait fondre, puis elle lui dirait qu’il est quelqu’un d’exceptionnel, qu’il va sûrement faire de grandes choses dans sa vie, et elle lui ferait promettre d’y penser tous les jours en mettant en œuvre de grands projets. Mais elle est trop timide, et elle sait qu’elle n’osera jamais faire tout cela.
Elle sait aussi que bientôt, il passera ses ASPIC et quittera l’école, tandis qu’elle demeurera ici à pleurer son absence et regrettant qu’il n’ait jamais eu un regard pour elle.
Tous les jours, il passe devant elle, mais il ne la voit pas, parce qu’il est Tom Riddle, élève de septième année, Préfet-en-Chef, et qu’elle est la bergère du portrait du deuxième étage.
Le titre de la fic est celui d'une chanson de Mika qui, de façon entièrement fortuite, est dans le même ton que mon texte. Et comme la musique, c'est la vie, je vous encourage à aller l'écouter en lisant.
Merci à Luna pour son avis, comme d'habitude, tu es la meilleure. xxx
Bonne lecture !
Merci d'avoir lu !
Avouez que vous ne vous y attendiez pas, hein ? XD
Alors, vous aurez sans doute remarqué que j'ai produit le minimum syndical de 500 mots exigés par Julia. Pour ma défense, je suis persuadée que cette histoire dramatique n'aurait pas le même charme si elle était plus longue... Donc oui, c'est court, mais la fic n'en est pas moins travaillée, je vous l'assure.
Si le coeur vous en dit, vous pouvez, vous aussi, laisser libre cours à vos émotions en remplissant l'encadré "review" ;)
N'oubliez pas d'aller voter pour le concours de Julia à partir du 2 mars !