J'ai écrit cet OS dans le cadre du concours de Julia Erwelin "always".
Bonne lecture!
Pourquoi est ce que cela me fait toujours cet effet là lorsque je le revois ? Même sur une simple photo, tes yeux me rendent nerveuse. J'ai eu l'impression de devenir folle parfois de te voir à travers ces images qui te ressemble mais qui ne sont pas toi. Elles ne sont qu'une représentation fidèle de ce que tu as été.
Sais tu combien mes non-dits me dévorent ? Je me souviens de tout ce que j'ai vécu auprès de toi sans que tu ne me vois. Inexistante, c'est ce que j'étais. Une fille ni très belle, ni très intelligente et un peu gauche. C'est comme ça que tu me voyais toi aussi, n'est ce pas?
J'ai beaucoup changé. Ou du moins, c'est ce dont je tente de me persuader...
Me verrais tu maintenant ? Je ne sais pas mais je me plais parfois à le penser.
Combien de fois me suis-je imaginée te rencontrer dans un futur proche... Dans un hôpital où tu travaillerais (parce que je sais que tu serais devenu médicomage) ou tout simplement à Poudlard pour t'occuper d'une affaire quelconque. Sais-tu combien ça me fait mal de vivre dans mes songes ces événements éphémères qui ne se réaliseront jamais ? Car, soyons réaliste, une telle coïncidence relèverait du miracle.
J'étais jeune, c'est vrai. Je ne savais pas ce que c'était que l'amour mais je pensais l'avoir trouvé auprès de toi. Je rêvais de nos étreintes et de nos mots doux. Il arrive que j'en rêve encore parfois. J'ai essayé de me sevrer de toi, tu sais ?
Mais à chaque que je vois ton visage sur la gazette des sorciers, c'est une torture. Il me rappelle à chaque fois que ce n'est pas moi que tu as choisi. Ça me rappelle combien j'ai échoué à te parler et à te convaincre de ce que je suis.
M'aurais-tu aimé si j'avais montré qui j'étais réellement ? Le gens ne savaient pas et ne savent toujours pas me voir tel que je suis. En public, je suis timide, réservée et maladroite. En petit comité, je suis tout l'inverse. Je suis plutôt enjouée et pleine de vie.
J'aime tellement la vie. Même sans toi, je l'aime tu vois. Et je lui rends grâce de sa beauté chaque jour qui passe. Parce qu'il faut la remercier, tu sais, même si finalement elle ne nous a pas réuni. Je le déplore mais c'était son jugement et c'est peut-être mieux ainsi.
Peut-être est ce que le destin à décider de nous séparer pour nous éviter trop de souffrance ou juste pour mieux nous rencontrer plus tard ? Qu'en sais-je ? Tout ce dont je suis sure c'est que j'ai la conviction que les événements aurait du se dérouler autrement.
Peut-être que, à l'instar de devenir ta petite amie, je serais devenu ta meilleure amie. Comme je l'aurais souhaité et comme je l'ai espéré secrètement durant ces deux dernière années. D'accord, tu n'aurais pas eu le même lien que celui dont je rêvais initialement, mais au moins tu serais là, près de moi. Et alors, je me serais plains de te voir toujours avec une autre plutôt qu'avec moi.
Mais qu'importe, au moins j'aurais su ce que j'avais à perdre en te laissant partir. Ma vie tourne souvent autour de toi. Je gravite dans les méandres de souvenirs et d'indices que tu m'as laissé pour que je vienne vers toi. Hélas, il y en a trop peu et je ne peux pas recoller les morceaux. Notre non-histoire m'a fait tellement de mal... Alors quand je vois ton visage sur cette toile qu'ont tissé ton entourage, je n'ai plus que des regrets.
Car ce matin, dans la coupure de la gazette, j'y ai lu ton décès. Et que ce matin, sans même que tu le saches, mon cœur saigne et pleure ta disparition.
Ma vision se trouble, embrouillée par les larmes. Lentement, je prends conscience que plus jamais nous aurons la chance de nous retrouver comme je l'avais secrètement espéré.
Des images frappantes se forment dans ma tête jusqu'à me donner le tournis. Le temps et l'espace semble se mélanger autour de moi.
Je te vois sortir de la grande salle après le dîner. Tes yeux fixent les miens sans honte ni animosité. Tu me souris et je sens mon cœur manquer un battement alors je préfère baisser le regard. Quelle idiote ! Que ce serait-il passé si je n'avais pas rompu le charme ? Je ne le saurais jamais. Je ne verrais plus jamais tes yeux bleus. Je ne pourrais plus contempler cet éclat dans tes iris.
Tu essayes de me parler. Avec mon amie, nous nous esclaffions des histoires drôles que tu nous racontais. J'aurais du continuer la conversation... Le son de ta voix fait vibrer mon âme. Je me liquéfie à l'entendre. Maintenant, je n'entendrais plus. M'as-tu déjà appelé par mon prénom ? Je ne le crois pas. Et je n'aurais pas le loisir de savoir quel sensation j'aurais ressenti si tu me l'avais chuchoté à l'oreille. Rien qu'à cet idée, je frissonne. Et je tremble.
Un jour, je t'ai percuté alors que j'entrais dans notre salle commune. J'ai rougis et tu m'as regardé d'un air sévère. Et pourtant, même si je sentais que je t'étais indifférente, je ne pouvais m'empêcher de penser qu'au moins tu n'avais pas de griefs contre moi. Ça me blessait de te voir accepter ces élucubrations à mon égard mais c'était moins grave que si tu m'avais rabaissée comme le faisait les autres. Et puis, qu'il était bon de se retrouver dans tes bras, juste le temps d'un instant. C'est curieux comme notre cerveau enregistre ces petits événements anodins qui ne dure qu'une seconde alors qu'il oublie des mois entiers. Je sens encore la douceur du tissu de ton uniforme contre ma joue et la chaleur qui se dégage de ton torse musclé. De ce souvenirs, il ne reste plus que la brûlure des larmes qui coulent sur mon visage. Plus jamais je ne frôlerais ta peau.
Je me rappelle que tu avais oublié une veste près de la cheminée de notre salle commune. Je l'ai observé longtemps et avait attendu que tout les élèves disparaissent dans leur chambre pour pouvoir subtiliser ce trésor sans que personne ne le sache. Sais-tu quel énergie j'ai du dépenser à espérer qu'aucun élèves ne se rendent compte que tu l'avais laissé là ? Une fois entre mes mains, je portais le tissu à mon visage pour en capter ton odeur. Même encore aujourd'hui, elle chatouille mes narines et emplit mes poumons. Je ne sentirais plus jamais ton odeur.
Un goût amer inonde ma bouche et enflamme mon palais. Mon gorge se noue, incendié par l'affligeante nouvelle que le canard m'avait annoncé. Douleur. J'ai tellement mal... Si mal, que je souhaiterais mourir.
Je me plonge dans tes yeux encore une fois. Ceux qui me hanterait tout me vie. Car oui la vie est belle mais elle est cruelle. Elle est injuste. Et en cette instant, je la déteste. Je la hais. Je la hais comme je t'ai haï.
Je haïssais de ne pas avoir su me voir. Je te haïssais d'être aussi contradictoire envers moi. J'aime à penser que tout ces non-dits n'étaient qu'une mascarade destiné à défendre ta réputation. Je crois désespérément que tu ne voulais pas que l'on nous voit ensemble et que c'est pour cette raison que tu t'es éloigné de moi. C'est la seule explication que mon esprit malade a pu élaborer pour expliquer notre relation si complexe.
Si m'entendais, tu m'aurais sûrement rétorqué que nous n'avions même pas l'ombre d'une relation. Que c'était juste un néant que j'essayais de combler pour me rassurer. Mais je ne veux pas y croire. Parce que tu t'ai donné beaucoup trop de mal pour me faire souffrir.
Regarde comment tu as réagi !
Ça aurait pu s'arrêter là si tu n'avais pas raconter qu'on était sorti ensemble. Cette révélation m'avait perturbée. Elle a rouvert une blessure à peine cicatriser. Elle avait fait naître en moi une vague d'espoir que je n'aurais espéré entrevoir.
Un espoir que tu as étouffé quand tu l'as embrassé devant moi. Ton amie sait-elle que juste avant de l'embrassé, nous nous étions regardé intensément ?
Pourquoi l'as-tu fait ? Je ne comprends pas. Si notre relation t'intéressait si peu, pourquoi est ce que tu as fini par essayer de me rendre jalouse d'elle ?
Comprenais-tu à ce moment là, que tu venais de me faire du mal ? Je crois sincèrement que oui. Et je maintiens que c'était une action voulue. Et je t'ai haï pour ça. Je te hais de ne pas avoir pu m'aimer.
Sais-tu que même les hommes qui m'attire te ressemble ? Physiquement, ils ont tous ton allure. Tu m'as marqué, tu peux en être fier... ou pas. Car pour ce prix, tu m'as fait tellement de mal.
Pourtant, malgré toute cette histoire, je t'aimais. Et je t'ai haï de t'aimer ainsi car tu n'étais pas honnête avec toi même. Au fond de moi, j'ai toujours cette conviction que si tu avais ouvert les yeux, on aurait été ensemble.
Mais tu as préféré t'éloigner de moi. Tout ça pour quoi ? Pour les murmures des autres ? Mais qu'en as t-on à faire des autres ? Ils ne m'ont jamais rien apporté de bon. Même pas toi.
Regarde nous. Nous sommes des étrangers. Je suis l'étrangère enfermé dans un fantasme qui te ressemble. Une étrangère à ce que tu es. Une étrangère à ce que tu serais devenu si tu n'étais pas parti.
Tu m'as abandonné. Tu as laissé derrière toi des proches et une fille avec ces débords. Ceux que tu as créé sans le vouloir en me laissant derrière toi. Ceux que tu as créé en me laissant sans toi, Regulus.
Je tiens à remercier Julia et Extraaterrestre pour leur avis précieux.
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