Les personnages appartiennent à JKR et je ne tire aucun bénéfice de mon travail.
Ami lecteur, cette fiction est un vrai défi. Faire coller un dramione au canon n'est pas une mince affaire... Detestateur de dramione, approche. Cherche les incohérences et si tu n'en trouves aucune, tu me dois une review.
Ami lecteur, voici le premier chapitre, qui j'espère vous plaira. Bonne lecture !
« Allez, c'est parti. J'ai besoin... j'ai besoin, d'un endroit où étudier cette foutue armoire. Un endroit protégé des intrus. Oh, et j'ai besoin d'un peu d'aide pour ne pas péter un plomb »
Il arpenta trois fois le couloir. Les Trolls de la tapisserie le suivaient en dansant lourdement.
La porte était là, à son troisième passage. Il l'ouvrit sans attendre et s'engouffra dans l'immense salle où était stockée l'imposante armoire.
La monstrueuse armoire. Ç'avait été son coup de génie, et maintenant c'était son fardeau. Plus le temps passait, plus il se disait qu'il ne pouvait plus se permettre de trouver une autre solution. Il espérait que la réponse à ses questions serait là d'un instant à l'autre. Et ça faisait presque deux mois qu'il attendait de passer à cet autre instant où il serait enfin soulagé de ce poids.
« Restar » lança-t-il en pointant sa baguette sur l'armoire. Celle-ci eut un léger tressautement. Rien n'avait changé, même si à la réflexion, la peinture avait l'air plus neuve.
« Appare felur » dit-il avec conviction en tournant sa baguette deux fois.
Une aura verte étincela autour de l'armoire. Une grande fissure barrait le halo de lumière.
Drago avait passé beaucoup de temps à élaborer le dernier sortilège qui devait redonner à l’armoire ses propriétés d'antan. L'enchantement avait l'air trop superficiel pour restaurer autre chose que les qualités esthétiques de l'objet. Il avait pourtant passé tout le mois de septembre à le mettre au point et il l’affinait encore et encore sans parvenir à un résultat convenable depuis une semaine.
« Il va me tuer si tu ne marches pas, imbécile » murmura-t-il. Il tenta deux autres restar, sans succès. La journée avait été longue, avec un cours de potions à mourir d’ennui en prime. Il n'avait qu'une envie, retourner dans la salle commune, penser deux secondes à autre chose qu'à la mission que le Seigneur des Ténèbres lui avait confiée. Mais c'était un maître exigent. Quand il vous donnait une mission, elle habitait vos pensées chaque seconde de votre vie jusqu'à ce que l'on entende par la voix du maître qu'on avait été un bon et loyal serviteur. Si Drago avait été un de ces minables qui faisaient honte à la maison de Serpentard, il aurait tenté d'oublier ses ennuis en se réfugiant dans le sortilège d’allégresse. Certains abrutis de sixième année commençaient déjà à en user aussitôt qu'ils avaient eu le premier cours sur le sujet. Drago pensa à leur air ahuri quand ils déambulaient dans les dortoirs, sous l'emprise du sortilège.
Il n'y avait plus rien à faire. Il tourna les talons, mais quelque chose qu'il n'avait pas remarqué à son arrivée attira son attention. Il avait vu un léger éclat du coin de l’œil. Il se retourna et vit un petit miroir rond. Le dos et les bords étaient recouverts de cuir rouge. Drago regarda attentivement le miroir. Ce n'était pas son reflet qui apparaissait. Il fallait s'en douter. Encore un objet tarabiscoté sans aucune utilité tant qu'on ne savait pas ce que son inventeur avait en tête le jour où il l'avait enchanté. Seulement cet objet était dans la salle qu'il avait désirée. Et si quelqu'un avait désiré trouver l'armoire aussi ? Il fourra l'objet dans sa poche, il le montrerait à Rogue. Il quitta la salle d'un pas précipité, des bruits de pas lui parvinrent de l'autre coté du couloir, il avait eu de la chance cette fois-ci.
Drago tendit le miroir à son professeur.
-Avez vous un moyen de me dire qui a déposé cet objet près de l'armoire ? demanda-t-il tandis que Severus tournait l'objet entre ses doigts et l'observait sous toutes ses coutures.
Il murmura une formule en agitant sa baguette. Le miroir se dédoubla en deux spectres de même taille tournant l'un autour de l'autre. De sa voix froide et monocorde le professeur dit :
-C'est un genre de miroir à double sens très primaire. Voyez-vous les plus sophistiqués permettent de contacter n'importe quel sorcier qui possède un exemplaire similaire si on prononce son nom. Celui-ci n'a qu'un seul double et semble dépersonnalisé.
-N'importe quel propriétaire, même temporaire peut s'en servir, conclut Drago.
-Je ne peux vous dire cependant qui l'a déposé. Avez-vous réellement souhaité une salle où personne d'autre que vous ne pourrait venir ?
-Bien évidemment, répondit Drago dans une moue boudeuse.
-Je n'ai pas d'explication. Il arrive que des objets qu'on avait souhaité sans s'en rendre compte, ou sans savoir qu'ils puissent répondre à notre demande, se trouvent derrière la porte. Quoi qu'il en soit, il n'est pas dangereux.
Rogue rendit le miroir à Drago.
-Avez-vous besoin d'aide, Malefoy ?
-Non, tout va bien professeur. Tout sera prêt à temps. Merci pour vos précieux conseils.
Drago quitta le bureau du professeur de défenses contre les forces du mal. Il n'était pas plus avancé.
Trois semaines se passèrent, sans que la moindre amélioration ne se produise. Et les cauchemars arrivèrent. C'était peu ou prou le même scénario qui se répétait encore et encore : un maître mécontent, un père déçu, une mère torturée. La fin variait dans la personne qui endurait la punition. Cette nuit, c'était lui qui s'était pris un endoloris, il s'était réveillé en sueur.
« Tu fais quoi maintenant ? » avait-il murmuré en s’asseyant sur son lit. Une voix lui répondit. « Qui est là ? »
Drago se jeta sur sa commode. Ça venait clairement du miroir. Il fallait absolument que la personne qui possédait le double ne le voit pas. Il posa sa main sur l'objet. Il entendit la formule de l'enchantement qui révélait la présence de personnes cachées. Il réfléchissait très vite. Si une personne avait déposé le miroir dans la salle sur demande, cela signifiait qu'il pouvait être démasqué. Mais en même temps, il saurait mieux quoi faire si il connaissait l'identité de cette personne. Il pourrait mentir en prétendant avoir trouvé le miroir dans le couloir en feignant de ne pas connaître la salle sur demande. Après tout son fonctionnement était assez étrange. Quelqu'un d'autre aurait pu sortir l'objet, le perdre, l'abandonner, ou la salle pouvait elle-même s'en être débarrassée. Faire le mort ne lui apporterait rien.
Il s'approcha du miroir et se décida à parler tout en maintenant sa main dessus pour qu'on ne puisse pas le voir :
-C'est le miroir, je suis désolé de vous avoir réveillé, je ne pensais pas que ce miroir permettrait de communiquer avec quelqu'un d'autre, je ne l'aurais pas laissé traîner à portée de voix sinon.
Une réponse se fit immédiatement :
-Ne vous excusez pas, vous ne m'avez pas vraiment réveillée. Je n'arrive pas à dormir de toute façon.
C'était une voix de fille.
-Bien, ben moi non plus, alors nous sommes dans la même situation. C'est curieux ce miroir, quand même. Où l'avez-vous trouvé ?
-Heu... Je l'ai acheté.
-Vraiment ? Dans quelle boutique ?
-À Dervish et Bang. Le vendeur m'avait dit qu'il avait perdu son jumeau, j'ai pas compris tout de suite qu'il ne me servirait même pas comme miroir. Mais vu le prix que je l'ai payé, c'est pas très grave, répondit la jeune fille.
-Vous étudiez à Poudlard ? répondit Drago en reconnaissant le nom de la boutique de Pré-au-lard.
-Oui ? Pourquoi ? fit une voix un peu étonnée.
-Moi aussi ! Je suis en sixième année ! répondit Drago en se disant qu'une discussion agréable permettrait peut être d'obtenir des informations plus facilement . Et vous ? Comment vous appelez-vous ? Nous nous connaissons peut-être !
Il y eu un silence gêné de l'autre côté.
-Ecoutez, je n'ai pas l'intention de vous dire qui je suis. Une amie a eu une très mauvaise expérience en se livrant à ce qu'elle croyait être un objet enchanté sans personnalité, un genre de journal dans lequel on pouvait écrire et qui répondait. Je ne voudrais pas avoir l'air suspicieuse, mais je ne tiens pas à faire la même expérience, finit par répondre le miroir.
Drago pesta intérieurement. Comment pouvait-il obtenir plus de son interlocutrice ? Il eut rapidement une idée.
-Ecoutez, je ne suis peut-être que la voix d'un sortilège, mais admettez que je ne le sois pas. Alors pour moi, peut-être que VOUS êtes la voix d'un sortilège. Bonne nuit.
-Attendez, je n'arrive pas à dormir, je ne peux pas allumer la moindre lumière pour lire sans réveiller tout le dortoir, alors si je ne donne pas mon nom ou d'autres détails comme celui-ci, je veux bien continuer à parler avec vous. Faites pareil. Si je ne suis pas une élève de Poudlard mais un genre de sortilège, vous ne perdez rien non plus.
Sur cet accord, ils discutèrent une bonne heure sans que Drago ne parvienne à identifier le propriétaire du miroir. Peut-être disait-elle la vérité. La personne qui avait déposé le petit cercle de verre et de cuir était quelqu'un d'autre. Il finit par bâiller et proposer d'une voix traînante de mettre fin à la conversation. Il prit soin de retourner le miroir avant de se coucher.
Drago était avachi dans la salle des Serpentard. Il commençait à envisager la possibilité que personne n'ait jamais pénétré dans la salle sur demande. La petite idiote de l'autre coté du miroir n'avait pas l'air plus au courant que ça. Elle ne présentait pas de menace pour la mission, tout du moins en apparence. Drago avait l'air préoccupé, les sourcils froncés, regardant fixement devant lui en pianotant sur l'accoudoir de son fauteuil. Pansy entra dans la salle. Elle l'aperçut et se dirigea immédiatement vers lui.
-Ecoute Drago, ça fait des semaines que tu t'isoles, tu ne manges plus avec nous, tu as toujours quelque chose à faire, dit-elle en posant sa main sur son épaule.
-Merci Pansy pour ta sollicitude, je vais bien, il n'y a pas de problème.
Elle ouvrit la bouche, s’apprêtant à dire quelque chose, mais se ravisa. Elle tourna les talons, mais s'arrêta avant de franchir la porte.
-Drago, tu peux tout me dire, je te l'ai déjà dit, et je te le dis encore.
Il hocha la tête en grognant un « bien sûr, pas de problème ». Il ferma les yeux, quand il les rouvrit, Pansy avait franchi la porte.
Cette année elle était plutôt tactile avec lui. Bien sûr, ce n'était pas désagréable, mais il se demandait si il se retrouverait pas un jour coincé dans un couloir, avec un silence embarrassant, devant Pansy fermant les yeux tout en s'approchant, lèvres tendues. Il la connaissait depuis longtemps, elle était plutôt mignonne dans son genre, assez intelligente et plutôt raffinée bien qu'un peu brutale et autoritaire quand elle le voulait. Une vraie Sang Pur. Aussi n'avait-il aucune envie de lui laisser croire qu'il pourrait y avoir quoi que ce soit entre eux, c'était une bonne amie, point. Il repensait à ce que lui avait dit son père le premier jour à Poudlard : « Fuis les filles comme la peste. Le libertinage est une honte pour ceux qui s'y abaissent, en outre si tu veux réussir, il faut rester concentré sur tes études. » À douze ans ça lui était complètement passé au dessus de la tête. Mais il regardait aujourd'hui avec dédain les autres élèves vivre au rythme des histoires de cœur plus grotesques les unes que les autres. Même le grand Potter n'était pas capable de se dominer. Il était lamentable.
Pansy repassa la tête par la porte
-Au fait, j'étais venue te voir pour ça au début mais j'ai complètement oublié de te le dire : On va à Pré-au-lard, ça t’intéresse ?
-Sans façon.
-OK, je te laisse alors, répondit-elle en prenant un air détaché.
Des première année passèrent en chahutant. « Vous allez la fermer les nains, y en a qui ont envie de se reposer ici » cria Drago à leur intention. Il essayait de se concentrer sur la façon dont il pourrait parvenir à réparer l'armoire. Il avait déjà dû créer cinq sortilèges différents, aucun n'avait marché. Ni celui censé faire rajeunir -qui au lieu de rendre le meuble à son bon état de marche précédent l'avait changé en arbre- ni celui qui ne l'avait réparée que physiquement, ni tous les autres d'ailleurs. Il était dans une impasse.
Le Seigneur des Ténèbres voulait des résultats. Il lui fallait trouver un moyen d'avancer. Il pouvait se consacrer à sa deuxième mission pendant un temps, au moins pour sortir de l'enlisement dans lequel il se trouvait. Il avait en sa possession un collier d'opale ensorcelé. Il lui fallait trouver quelqu'un qui livrerait le collier à sa place. Finalement, il aurait peut être plus de chance de coincer un élève à Pré-au-lard. Il se rendit au dortoir des garçons et après s'être assuré qu'il était seul, chercha l'objet en question. Il le prit précautionneusement en prenant soin de ne pas le toucher directement. Le petit miroir était toujours posé face cachée sur la commode. Il s'en saisit et demanda « t'es là ? ». Aucune réponse. Il avait envie de parler à cette personne qui ne le connaissait pas. Même si l'ignorance parfaite de son interlocutrice lui avait donné un sentiment de supériorité, il gardait un bon souvenir de la nuit où il avait discuté pendant une bonne heure. Tant pis. Il s'habilla et partit.
Il neigeait dehors, il releva son col mais le froid le transperçait quand même. L’hiver était arrivé un peu vite cette année. On n’avait même pas fini le mois d’octobre et déjà la campagne avait blanchi en une nuit. Il pressa le pas, espérant pouvoir rattraper ses amis.