Disclaimer : Les personnages appartiennent à J.K. Rowling, je ne fais que les mettre en scène.
Bonjour bonjour :) Aujourd'hui, je publie ce petit texte écrit pour LYA, pour la soutenir. Ma Barb', tu sais que je suis avec toi (et je ne suis pas la seule ;), courage ma belle *petit coeur ici*
Je vous conseille d'écouter Charlie Brown de Coldplay pendant la lecture :)
Soudain, Hestia la voit. Devant elle se trouve une petite flamme. Minuscule, de la taille d’un doxy peut-être, elle s’éloigne doucement, s’arrête, s’éloigne à nouveau, comme si elle voulait être suivie. Alors elle n’hésite pas. Ses jambes lui obéissent à nouveau, elle peut marcher, elle peut courir. Et devant elle, cette infime source de chaleur qui commence à chasser le froid et la peur.
Elle ne sait pas combien de temps elle passe à suivre la flamme qui s’agrandit légèrement au fil des minutes, qui lui envoie un peu de chaleur et la rassure légèrement. Elle court aussi vite que possible, et ne ressent pas de fatigue. Elle a seulement ce sentiment qui grandit en elle, et qu’elle ne parvient pas encore à identifier. Un sentiment qui la rend forte, qui lui donne des ailes et l’impression qu’elle va s’en sortir. Et puis, elle entend une mélodie. Au loin, très loin devant elle, quelqu’un joue du piano. Elle a l’impression de connaître cet enchaînement de notes, de reconnaître cette musique qui la rassure et l’apaise quelque peu. Elle s’accroche à cette sensation familière et continue à courir comme si sa vie en dépendait. Peut-être en dépend-elle, en fait.
Et avant qu’elle ne s’en rende compte, l’obscurité disparaît progressivement, laisse place à un brouillard épais que seule la petite flamme parvient à transpercer. La musique devient plus forte. Un peu triste. Très mélancolique. Peut-être nostalgique. Définitivement familière. Hestia accélère, pas question de perdre la flamme alors qu’elle semble se rapprocher du but.
La flamme s’arrête. Elle flotte à un mètre du sol, semble grandir encore un peu. Hestia s’en approche, place ses mains autour d’elle et sent une douce chaleur l’envahir. Si agréable qu’elle en oublierait tous ses problèmes. Si revigorante qu’elle a l’impression de se réveiller d’un long cauchemar. Et la musique, toujours présente, plus chaleureuse, maintenant. Si familière. Elle n’a plus peur, et ce sentiment qui grandit dans son cœur lui donne le courage de tout affronter. De réussir à remonter à la surface et quitter ces limbes étranges qui l’entourent.
Une brise fraîche souffle soudain, et elle sent quelque chose de glacé sur la joue. Etrangement, ce n’est pas désagréable. Comme une goutte d’eau, en plus froid. Un flocon de neige. Elle porte doucement sa main à son visage, essuie la minuscule goutte et le remarque. Son sourire. Elle se sent si heureuse qu’elle en oublie totalement la peur qui l’étreignait un peu plus tôt. A présent ne reste plus que ce sentiment. Et maintenant, elle est plus forte que jamais. Car ce sentiment, elle l’a identifié. L’espoir.
La flamme s’agrandit encore et recommence à avancer. Hestia la suit, à présent confiante. L’espoir lui a toujours donné la force nécessaire d’affronter les obstacles qui se posent sur sa route. Aujourd’hui, il s’agit d’un brouillard épais. La flamme avance, devant elle, et avance encore. De plus en plus vite. Si vite qu’Hestia a soudain du mal à la suivre. Elle sent la panique la gagner quelque peu, écarter légèrement l’espoir. Elle ne veut pas être abandonnée à nouveau, pas dans ces ténèbres si profondes qu’elle pourrait en mourir. Le brouillard s’épaissit, elle court, aussi rapidement que ses jambes le lui permettent, plus rapidement qu’elle n’a jamais couru. Elle inspire longuement, chasse la peur. Elle est déterminée. Elle n’abandonnera pas, pas maintenant que l’espoir est revenu. Elle s’en sortira.
Hestia frissonne. Il neige, brusquement. Très fort, si bien qu’elle ne voit plus que le minuscule halo qui entoure la flamme. Le rythme de la mélodie accélère, et Hestia court plus vite. Elle doit la rattraper, à tout prix. Elle se battra pour sortir de cet endroit, fera tout ce qu’elle peut, donnera tout ce qu’elle possède. Et quelque chose lui souffle qu’elle n’a qu’à attraper cette flamme, l’enfermer entre ses mains, pour enfin se réveiller de ce cauchemar.
Alors qu’elle sent sa respiration devenir haletante et la fatigue la gagner peu à peu, le brouillard disparaît, la tempête de neige se calme et la flamme vacille légèrement quelques mètres devant elle avant de s’arrêter à nouveau. Doucement, Hestia tend le bras, ouvre sa main, détend ses doigts. Ses mouvements sont hésitants, elle ne veut pas que la flamme se remette à avancer. Elle se rapproche et soudain, elle la saisit. La lumière disparaît, mais Hestia n’a plus peur. La musique est douce, presque victorieuse. C’est fini, elle le sait.
Hestia ouvre les yeux, épuisée. Devant elle, des formes floues s’activent, elle entend des voix étouffées, des cris de joie lointains, elle ressent une grande douleur dans son bras gauche. Dehors, la nuit est noire, le ciel nuageux et la pluie battante. Les murs sont ternes et vieux, elle se trouve au quartier général de l’Ordre.
– Hestia ?
C’est Fabian. Il semble soulagé, et presse contre son front une poche de glace dont coule quelques gouttes d’eau. Brusquement, Hestia se souvient. La maison en feu. La marque. Ce pauvre Winston Moore. Puis l’attaque des Mangemorts, le sort qui fuse vers …
– Emmeline !
– Elle va bien, ne t’en fais pas, la rassure Fabian.
Il pose une main sur son épaule et la force à se recoucher. Mais elle n’est pas rassurée. Non, elle a peur, elle a besoin de voir qu’elle va vraiment bien, elle a besoin de savoir qu’elle est en vie. Et alors qu’Hestia s’apprête à protester, une douce mélodie emplit la pièce sombre. Un peu triste. Très mélancolique. Peut-être nostalgique. Définitivement familière. Hestia sourit et se détend. Bien sûr. C’est Emmeline. Elle reconnaîtrait son doigté entre mille, il n’y a qu’elle pour faire ça. Oui, il n’y a qu’elle pour réussir à voler ses cauchemars et la faire sortir des ténèbres, même des plus profondes.