Voilà le premier chapitre de cette fic que j'espère assez longue. Surtout n'hésité pas à m'envoyé des reviews pour que je sache si elle est bien ou s'il y a des choses éclaircir. Bonne lecture!!!
Une femme vêtue de noir
La lueur du soleil levant faisait briller la neige. Le paysage s’étendait à perte de vue en une succession de montagnes qui semblaient se battre pour atteindre le ciel. Ce pays était le plus paisible au monde. Aucun n’autre n’était aussi isolé des différentes civilisations. D’après ses habitants, plus la marche vers un lieu saint est longue et périlleuse, plus les âmes sont lavées de toutes impuretés. Le Tibet dégageait une force unique, propre à lui seul. Lhassa symbolisait beaucoup pour ce pays qui n’a encore connu plus haut que lui. Cette ville abritait en effet le guide spirituel par excellence, le grand Dalaï-lama. Il n’était encore qu’un enfant à peine entré dans l’adolescence qui avait tout à apprendre du monde mais dont le monde avait tout à apprendre de sa sagesse religieuse et spirituelle. Il savait, comprenait et appliquait les paroles de Bouddha pour guider le mieux possible son peuple. Un peuple pacifiste plein de valeurs.
Une longue cape noire sur les épaules, une capuche couvrant entièrement son visage, une personne entra dans le palais lamaïque. A chaque fois l’émotion était la même : l’émerveillement. Tous ces ornements, toute cette luminosité, cette clarté et surtout cette sensation apaisante dans l’air. L’inconnu s’approcha du majestueux siège au centre de la grande salle des cérémonies. Un enfant y était assis, le regard plein de curiosité et de joie de vivre mais comportant une sagesse infinie. L’individu vêtu de noir se courba et embrassa le sol à deux reprises pour saluer et montrer son respect au Dalaï-lama. Puis s’assit à même le sol devant le jeune guide qui ne devait pas avoir plus de 12 ans.
- Te voilà enfin de retour parmi nous, dit calmement le Dalaï-lama.
- Je suis navrée, mais je ne fais que vous rendre visite avant de rentrer chez moi. Je me sens prête, répondit la voix douce et féminine de l’inconnue.
- Me voilà enchanté par cette nouvelle Alyssa. Cela ne pourra que t’aider de revoir les tiens. Après tant d’années, ils doivent se demander ce que tu deviens.
- Mon grand –père reçoit régulièrement de mes nouvelles depuis ces six dernières années. Je suis sûre qu’il en fait part aux quelques personnes auxquelles je tiens vraiment. Il n’y en a pas tellement. Peu de gens savent que je suis encore vivante, le monde d’où je viens me croit morte. Si je suis venue ici, vous voir, c’est pour boucler la boucle. J’ai commencé mon périple ici, j’aimerais également le finir en ces lieux que je vois comme ma seconde maison. Je voul…
Alyssa tomba genoux à terre. Elle ressentait une douleur atroce au plus profond d’elle-même. Un lien tissé depuis sa naissance venait déchirer à jamais. Il n’y avait aucun doute, l’homme qu’elle avait aimé le plus au monde venait de rendre l’âme.
- Non, pas toi grand-père, murmure-t-elle, pas encore. J’ai tellement besoin de toi.
Des larmes se devinaient sur ses joues. Le Dalaï-lama s’approcha d’elle et lui prit délicatement la tête de ses fines mains. Il apposa le front de la jeune femme sur le sien et récita une prière à fin de l’apaiser.
- Son corps t’a quitté, mais pas son esprit, reprit-il une fois la prière terminée. Sans que tu t’en rendes compte, il t’aidera, te conseillera. Même si tu l’aimais plus que n’importe qui, rappelle-toi que d’autres personnes tiennent à toi et t’aideront comme lui l’aurait fait de son vivant. De plus il te reste à faire la connaissance de ce cousin dont tu m’as si souvent parlée.
- Oui je sais, mais il m’a tellement appris.
- Il t’a appris tout ce qu’il savait, moi également. Cela fait bien longtemps que tu sais tracer seule ta route. Je t’ai vu t’épanouire, te construire. Je ne pense pas qu’il y ait beaucoup de gens sur cette terre, possédant ta force d’esprit.
- Je vous remercie pour tout, je dois y aller à présent. Il me reste quelques affaires à régler que je voudrais avoir terminé d’ici son enterrement.
- Je comprends. Si tu as le moindre doute, sache que je serais toujours prêt à te venir en aide. Alyssa, appela-t-il avant qu’elle ne parte, ne ferme pas entièrement ton cœur. Je sais que tu souffres mais tu as encore tant de choses à découvrir que seul ton cœur peut offrir.
- Je vous le promets. Au revoir.
Elle recula pour ne pas tourner le dos au saint homme et sorti du palais. Heureusement, au fil du temps, elle avait appris à ne pas être submergée par ses émotions, ou en tout cas à ne pas le montrer. Elle n’avait pas pleuré depuis son départ de chez elle, peu avant ses onze ans. Mais au moment où elle avait sentit le cœur de son grand-père se serrer, la forteresse de son propre cœur s’était brisée.
Ses pas l’avait entraînée dans les hauteurs au-dessus de la capitale tibétaine. Pendant des heures elle resta là, assise dans la neige. Elle entendit le bruit caractéristique de la neige qui s’enfonce. Mais elle ne se retourna pas, elle savait très bien à qui appartenaient ces huit pattes qui chevauchaient le froid pour s’approcher d’elle. Orion et Artémis étaient deux tigres blancs. Alyssa les avaient recueillis lors du voyage qui l’avait mené en ces lieux. En passant en Inde, elle était tombée sur le petit Orion qui dormait sur le corps sans vie de sa mère. Le pelage rougit par le sang lui indiqua que cette tigresse avait du être abattue par un chasseur. Orion et Alyssa s’étaient tout de suite apprivoisés l’un l’autre. Pour Artémis se fut différent. Le bébé tigre faisait parti des animaux d’un cirque dont les propriétaires leur donnaient peu à manger et s’occupaient peu d’eux. Alyssa avait acheté le tigre qui avait mis assez de temps pour lui faire confiance. Mais depuis maintenant des années eux trois et quelques autres animaux que la jeune femme avait recueillis vivaient heureux.
Une fois avoir refermer son esprit aux éventuelles attaques extérieures, Alyssa se décida à partir. Elle se leva, posa une main sur chacun de ses deux compagnons et se volatilisa dans un bruit de pot d’échappement.