C’est curieux mais avant aujourd’hui, je n’avais jamais vraiment aimé cette musique. En fait, je ne l’aime toujours pas mais tu danses et cela me suffit pour sourire le temps de la chanson. Je sais bien que je ne devrais pas te regarder ainsi mais c’est tellement plus facile de ne pas détourner les yeux. D’ailleurs, si je le faisais, que veux-tu que je regarde ? Frank et Alice ? Ils ne font que me rendre jaloux et je me sens à chaque fois plus honteux de ressentir cela rien qu’en les voyant se tenir la main. Remus ? Il danse avec Camille depuis tout à l’heure et je me lasse assez rapidement. Sirius et Peter sont partis aux cuisines chercher de l’hydromel. Il n’y a vraiment rien de très intéressant ici à part toi. Tu danses avec un mélange de folie et pourtant, je sens que tu es parfaitement maitresse de tes gestes et c’est encore une des choses que j’admire chez toi. La musique guide chacun de tes mouvements, chacun de tes sourires et je m’applique à n’en louper aucun. Avec un peu d’imagination je peux croire qu’ils me sont destinés.
Je souris en remarquant ton léger vacillement, celui qui indique que l’autre imbécile t’a trop faite tourner. Pour la millième fois je sens mon cœur se serrer en vous voyant heureux. C’est égoïste l’amour : je te veux pour moi tout seul. La musique se fait plus rapide et tu te remets debout pour lui faire comprendre que tu souhaites recommencer. Du coin de l’œil, je vois Remus avancer vers moi ; il a compris. C’est une des choses que j’aime au moins tout autant que je déteste chez lui : il comprend toujours rapidement. Tu danses, tu tournes, tu ris … Tu vis tout simplement. Je me lève et je propose à une fille de venir danser mais tu ne remarques rien et d’ailleurs je sais que tu ne penses pas à me faire de la peine. Tu n’es pas jalouse ou alors tu n’as aucune raison de l’être. J’aime mieux vivre dans mes rêves : ce n’est pas vraiment sain mais c’est toujours moins douloureux que de me confronter à la réalité. Emily est gentille, plutôt mignonne et je sais qu’elle comprend en partie pourquoi je la tiens la taille.
En la tenant ainsi, je peux le temps d’une chanson t’imaginer à sa place.
Le temps d’une chanson, je rêve que tu envies Emily , que tu ne cesses de me regarder …
Je ne suis pas un salaud Lily. Ou alors je suis en partie excusable car je suis un salaud amoureux.