Je remercie sincèrement Labige et Saam pour leurs conseils et leur rapidité.
Voici une song-fic sur la chanson Parfum pour femme, de feu le groupe Rémingway. Les paroles sont en italique.
Bonne lecture !
Son regard tombe sur ses pieds, le sol est dur, presque gelé. Glacé comme ses doigts. Il juge alors nécessaire de poser le bouquet qu'il tient afin d'enfoncer ses mains dans ses poches.
« Et pourtant, je ne sais pas ce qui m'incite à la laisser entrer dans ma vie. Quand je lui dis qu'on n'est pas assorti, elle éclate de rire. Ce qu'il peut m'énerver, son rire de gamine. Mais elle était encore là, ce matin, et elle le sera toujours ce soir. Près de moi, inlassablement. »
Il soupire.
« Tu me manques. Encore plus depuis que je n'ai plus personne avec qui partager mon bonheur. C'est égoïste, mais on aurait pu dire bien des choses. On aurait enfin pu être des adultes normaux, tous les deux. Sirius et Remus, les éternels adolescents qui savent aussi être responsables. On aurait dû grandir normalement. »
L'église qui se trouve non loin de là sonne déjà midi. Remus n'a pas imaginé que le temps est passé si vite. Il se trouve là, debout face à ce chêne, depuis déjà deux heures. Deux heures à sentir le vent frais sur son visage, deux heures à regarder l'écorce vieillie, deux heures à penser.
Et puis, il a eu envie de parler.
« Je ne t'en aurais peut-être pas parlé tout de suite. Je t'aurais laissé mariner pendant quelques semaines avant de t'évoquer la demoiselle en cause. J'aurais savouré la tête que tu aurais fait en l'apprenant, bravé toutes tes remarques désobligeantes à propos de son jeune âge. J'aurais presque fait partie de ta famille... »
Nouveau soupir. Remus voit toujours cet air de famille en elle. Elle a le même regard espiègle, le même air moqueur quand elle se joue de lui.
« Nymphadora est tellement différente. Si jeune et si passionnée, avec ses manies de reine, impatiente. Si loin de mon univers et de la guerre qui s'annonce. »
Le mois de juin se termine doucement mais l'air froid et morose règne partout et ne quitte plus l'esprit de Remus. Le monde sorcier est plus en danger que jamais et toutes les vies menacées ne lui laissent aucun repos. Il sait mieux que quiconque que la mort peut être brutale et inattendue, il aperdu trop d'amis. Il ne veut pas risquer de perdre encore quelqu'un.
« Alors le mieux, c'était de ne pas s'attacher. Je sais que tu aurais été contre cette idée, comme elle l'a toujours été. Je n'ai jamais vu quelqu'un d'aussi têtu et enflammé. Sauf toi, peut-être. Mais surtout elle, et elle a le sens du détail. Elle a su me faire plier et je suis parti. Je... Je sens le regard de reproche que tu pourrais me faire. Je regrette tellement, maintenant, parce qu'elle voulait bien plus qu'une histoire courte et sans frénésie. Je regrette, maintenant, avec moi la sensation d'être la défaille qui me colle à la peau. Pourquoi s'est-elle éprise ainsi ? »
Remus lève les yeux au ciel, soudainement conscient de parler à un arbre. Il sait que Sirius se serait moqué de ses questions, il lui aurait peut-être même conseillé de ne plus réfléchir et d'en profiter.
« Je l'aime. On va se marier. Et moi, je me réincarne en parfum pour femme, pour elle. »