C'était les vacances, les pires de la vie de Fred sûrement. Pourtant, tout avait bien commencé, malgré la guerre le mariage de Bill et Fleur arrivait à animer les esprits d'une toute nouvelle lueur d'espoir. Cependant, les préparatifs du mariage, les nombreux matchs de Quidditch n'enlevèrent rien aux tragiques pertes lors du transfert de Harry au Terrier. La maison était dans un état de deuil depuis deux jours déjà.
Fred lui n'arrivait plus à fermer l'oeil, les morts et la blessure de Georges l'affectait plus qu'il ne le pensait. Cette nuit, il se leva pour prendre un peu l'air. La chaleur de cette nuit de juillet l'étouffait et les quelques gémissements de George dans son sommeil l'empêchait d'autant plus de dormir.
Il sortit discrètement de sa chambre pour ne pas réveiller toute la maison. Il fit de même en descendant les escaliers, ceux-ci avait la mauvaise habitude de craquer à chaque marche, mais Fred tenta de faire le moins de bruit possible. Arrivé en bas il tendit l'oreille. Il avait réussi à ne réveiller personne. Il entendait même les ronflements de Ron. Il se détendit subitement.
Il se dirigea vers la porte d'entrée afin de sortir un peu. Dehors il n'aurait plus à porter le masque de farceur que tous lui attribuait ainsi qu'à son jumeau, il n'aurait plus à raconter des histoires aux autres lorsque son visage se ferme lors d'un moment de faiblesse. Avec son frère ils sont ceux qui ont toujours animé la famille, fait des blagues aussi drôles les unes que les autres, ils n'étaient plus pris au sérieux par personne et ça faisait parfois mal à Fred.
Parfois il aimerait qu'on puisse le voire tel qu'il est, farceur ça c'est évident mais aussi calme, sérieux et surtout attentif envers les autres lorsqu'il le fallait. Mais cela, personne ne l'avait jamais vu. Même lorsqu'il avait surpris tout le monde il y a quatre ans en disant à tous qu'il adorait le concerto pour violon en ré majeur de Tchaikovski, les personnes présentes avait cru à une énième blague et s'étaient toutes esclaffé, même George, son jumeau ne l'avait pas cru. Depuis il n'avait plus dit ce qu'il pensait réellement, il avait gardé ce masque de farceurs. Mais en ce temps de guerre c'était de plus en plus compliqué.
En pleine réflexion, Fred sursauta lorsqu'il entendit un gémissement étouffé dans le salon. Qui pouvait bien être levé dans la nuit ? Intrigué il se dirigea lentement vers la source des bruits. Il restait prudent en gardant dans sa main sa baguette. Cela pouvait être un piège de la part des Mangemorts, sa prise autour de sa baguette se resserra.
Arrivé à l'entrée du salon il regarda partout voir qui était là. Il vit alors quelqu'un dans le canapé, en y regardant de plus près, cette silhouette ressemblait étrangement à celle de Hermione, c'était surtout ses cheveux, une masse hirsute, emmélés. La silouhette était secouée de tremblements. Hermione pleurait-elle ? Fred sentit son coeur se serrer. Hermione était une fille forte, c'était elle qui gardait la tête froide dans les moments dures, qui trouvait des solutions pendant que les autres paniquent, la voir ainsi si fragile lui faisait mal. Tout le monde était touché par cette guerre, même ceux qui ne le montrent pas. Elle lui ressemble finalement, elle a besoin de solitude pour se laisser aller à être comme elle le souhaitait.
Fred s'approcha doucement d'elle de peur de lui faire peur. Elle ne semblait même pas se rendre compte de sa présence.
- Hermione ? C'est moi Fred ne t'inquiète pas.
Elle ne me répondit même pas. Elle se contenta de lever ses yeux vers moi. Ses yeux bouffis étaient pleins de larmes, la couleur marron de ceux-ci ne lui parurent jamais plus beaux qu'à cet instant, tout comme Hermione ne lui apparut jamais aussi belle. Assise sur ce canapé, recroquevillé sur elle-même, ses cheveux emmélés, ses joues rouges, ses yeux pleins de larmes et malgré cela elle tentait de lui sourire. Le grand rouquin n'hésita pas un seul instant, ce soir il serait celui qui ferait sécher les larmes à cette fille incroyable.
Il s'assit à ses côtés et la prit doucement dans ses bras. Fred la berça longtemps, lui murmurant des mots réconfortants, ne la lâchant pas une seule seconde. Il oublia les heures qui passaient, rien ne lui paraissait plus important que cet instant. Il était heureux, pour la première fois depuis des mois, il l'avait elle dans ses bras, que pourrait-il lui arriver de mieux ?
Finalement la fatigue eu raison de lui. Il s'endormit peu à peu, avec Hermione blottit contre lui. Elle avait depuis longtemps rejoint les bras de Morphée, calmée par ces balancements réguliers et ces murmures apaisants. Ce fut lorsque les premiers rayons de soleil apparurent qu'elle se réveilla lentement. Elle savoura cet instant comme Fred auparavant. Ils n'auront certainement plus de moments bienfaiteurs comme ceux-là avant très longtemps, il fallait en profiter.
La maison commençait à s'éveiller, bientôt Molly descendrait préparer le petit-déjeuner pour les enfants, ils devraient ensuite nettoyer pour la centième fois de la semaine la maison, vérifiez que tout soit près pour le mariage et tant d'autre chose à faire. Hermione savait qu'elle devait se retirer de ce corps si réconfortant. Elle se dégagea doucement, mais il resserra sa prise autour d'elle. Elle le regarda en souriant.
Fred dormait profondément, il était réconforté par la présence sur lui, lorsque celle-ci se dégagea il la resserra contre lui. Il ne voulait pas laisser partir ce qui l'apaisait tellement. Soudain il sentit quelqu'un poser ses lèvres sur les siennes, c'était aussi doux qu'une brise, plus léger qu'une plume. Il sourit.
Il se réveilla quelques heures plus tard, sans Hermione partie depuis longtemps, le souvenir de ce baiser présent dans son esprit. L'avait-il rêvé ? En tout cas, les vacances lui paraissaient désormais moins obscures avec ce doux souvenirs.
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