1 septembre 2014
Ça y est. Je suis enfin sûre d'aller à Poudlard. Les fesses enfoncées dans une banquette rouge du Poudlard Express, je suis sûre d'y aller dans cette fichue école.
Bon, c'est vrai que j'étais sûre d'être acceptée quand j'ai reçu ma lettre. Mais bon, comme je l'ai dit et re-dit à Papa, on n'est jamais sûr de rien. Regardez, par exemple, on dit que rester chez soit, ça nous garde en sûreté. Bah allez dire ça à ma mère... On est jamais sûr de rien, vous dis-je !
Ah ! Parlons-en de ma mère. Je ne l'ai pas beaucoup connue. En fait, je crois que suite à l'accident, j'ai tout oublié. Un incendie peut être mortel, même chez les sorciers. C'est idiot de faire des baguettes en bois, n'est-ce pas ? Mais j'ai eu plus de chance qu'elle. Mon père n'a pu que me sauver. J'aurais pu vous décrire un scénario romanesque avec des pleurs, des cœurs brisés et tout ça... Mais on va se contenter de la réalité. Mes parents se sont mariés par convenance. Deux Sangs-Purs pour garder une lignée digne et propre. Alors, ils ne s'aimaient pas spécialement. Mon père a eu le choix de sauver l'une d'entre nous. Et ça a été moi. Je n'ai pas à me plaindre, vraiment.
C'est horrible, me diriez-vous... Sûrement. Mais je ne vais pas cracher sur mon père juste parce qu'il tient assez à moi pour me sauver la vie. La vie est ainsi. Papa me l'a souvent expliqué. Les vrais amis, ceux sur qui ont peut compter, c'est assez rare. Et on ne finit généralement pas avec la personne qu'on aime. Et, à ce que j'ai compris, je ne ferais pas exception.
C'est comme ça que fonctionne les familles de Sang-Pur. Papa n'arrête pas de bougonner que la paix ne changera rien. Et je suis assez d'accord avec lui. Enfin... Je m'en fiche. Je n'ai pas l'esprit combatif et ne cherche pas à m'opposer à mon père. Après, lui aussi est assez laxiste (vous avez vu ce mot?). Il n'a rien de spécial contre les Sang-de-Bourbe... les nés Moldus, c'est comme ça qu'on dit apparemment. Et moi non plus, je trouve ça assez idiot de mépriser quelqu'un sur son sang. Mépriser quelqu'un parce qu'il est débile, narcissique, insupportable, vantard, etc... par contre, je ne vois aucun problème à le faire.
J'espère être à Serpentard. Parce que je ne suis pas courageuse. Et je ne suis pas remarquablement intelligente et sociable. Et puis parce que mon père ne me pardonnerait pas si
La jeune fille n'eut pas le temps de finir sa phrase, interrompue par un groupe bruyant qui fit irruption dans son compartiment. Le train avait démarré depuis un moment mais, plongée dans son journal, elle ne l'avait pas remarqué. Elle avait eu de la chance et avait pu garder la cabine dans laquelle elle se trouvait vide. Elle était mieux seule. Alors, elle n'avait pas envie de se faire déloger si vite.
Levant la tête vers le groupe, son regard se posa immédiatement sur un garçon à la chevelure bleue. Alors même à Poudlard il y a des élèves qui se donnent un... genre ? pensa-t-elle presque déçue. Edwige avait espéré qu'être séparée des moldus lui assurerait une dose en moins d'extravagance, provocation et arrogance. Un garçon aux cheveux bleus... Mais elle n'osa faire aucun commentaire. À vue d’œil, il devait avoir quatre à cinq ans de plus qu'elle. Et elle ne voulait vraiment pas s'attirer des ennuis avant même que les cours ne commencent.
Le garçon étrange était encadré d'une fille blonde qui devait avoir son âge, d'un garçon à la mine lugubre et d'un autre plus petit aux cheveux corbeaux. Ce dernier devait être en première année, tout comme elle. Mais contrairement à la jeune sorcière, il montrait une attitude fière et décontractée. Ses yeux noisettes pétillaient de malice et un sourire niais barrait son visage.
-Salut, fit le garçon aux cheveux bleus en s'avançant légèrement. Désolé de te déranger mais tu n'aurais pas vu un garçon à la peau foncée et aux cheveux... Comment tu décrirais les cheveux de Fred, James ?
-Euh... le garçon explosa de rire sans aucune raison. Je dirais... crépus ?
-Alors, tu ne l'aurais pas vu ? reprit le plus âgé.
Edwige ne répondit pas. En plus d'être bruyants et étranges, ils étaient mal-polis.
-Chez moi, on se présente avant de demander quelque chose. Ça s'appelle la politesse.
La petite fille lutta pour ne pas plaquer ses mains sur sa bouche. Elle allait s'attirer des ennuis à parler ainsi aux autres. Mais contre tout attente, le garçon lui adressa un sourire sympathique.
-Tu as raison, pardon. Je m'appelle Teddy Lupin. Je suis à Gryffondor en cinquième année. Et voici, le groupe d'idiots qui me servent d'amis. Elle, c'est Victoire Weasley, lui Indiana Finnigan et lui, James Potter.
À l'annonce de son nom, le brun haut comme trois pommes gonfla la poitrine. C'était donc pour ça qu'il était si sûr de lui. Il était le fils du célèbre Harry Potter. Edwige grimaça devant les trois, bientôt quatre Gryffondor qui lui faisaient face. Car, d'après ce qu'on disait, les Gryffondor étaient amis avec des Gryffondor. C'était un cercle très fermé.
-Je m'appelle Nott. Et non, je n'ai pas vu... Fred. Désolée.
Court, rapide et allant à l'essentiel. C'était une réponse parfaite. Il y eut un court instant de silence pendant lequel le groupe ne savait pas quoi répondre.
-Eh bien... Merci, fit simplement Teddy. Si tu le vois, n'hésites pas à me le dire, OK ?
Il ajouta un petit clin d’œil pour appuyer ses mots. Puis, se retournant il quitta le compartiment, précédé de ses amis. Avant que la porte ne se referme, Edwige entendit le fils Potter murmurer : Fille de Mangemort.
Elle aurait voulu lui dire que non, elle ne l'était pas. Vu que son père n'avait pas participé à la bataille de Poudlard et qu'il n'avait jamais vraiment embrassé les idées de son père. Mais de toute façon, la porte était déjà fermée et les Gryffondor partis. Soupirant, elle se saisit de sa plume et rouvrit son journal là où elle s'était interrompue.
Je viens de rencontrer des idiots.
Un bruit de porte qui claque retentit. Un garçon essoufflé se précipita sur Edwige, se saisit de son carnet et alla s'asseoir en face d'elle. Il faisait semblant de lire tout en prenant bien soin de cacher son visage. La petite fille le regarda sans bouger. Elle n'avait jamais vu un manque de civisme aussi frappant. Elle allait lui dire sa façon de penser lorsque des bruits dans le couloir retentirent de nouveau. Le groupe qui l'avait dérangé quelques minutes avant courait dans tous les sens. La blonde qui se nommait Victoire, regarda par la vitre du compartiment puis reparti.
Lorsque le calme revint dans le wagon, le garçon qui faisait face à Edwige abaissa le journal et adressa un sourire édenté à la sorcière.
-Désolé de cette interruption, commença-t-il. Je m'appelle...
-Fred.
Il ouvrit la bouche de stupeur, formant un parfait ''o'' de ses lèvres. D'un geste rapide, Edwige reprit possession de son journal intime et le serra fort contre elle. Le garçon frappa dans ses mains comme s'il venait de trouver quelque chose et reprit :
-Ouais, moi c'est Fred Weasley. Je suis en première année. Enchanté de faire ta connaissance.
Il lui tendit la main s'attendant à ce qu'elle la serre. Mais elle se contenta de la regarder d'un air méfiant. D'après son père, un Weasley était égal à un Gryffondor. Et il paraissait que les Weasley et les Potter étaient de la même famille.
-Je m'appelle Edwige Nott, fit-elle avec dignité toisant toujours la main du métisse qui lui faisait face. Et j'entre aussi en première année. Je te trouve très sans-gêne, assez mal-élevé, ajouta-t-elle pensant vexé le garçon.
Mais celui-ci ne se formalisa pas. Et se contenta de sourire de plus belle.
-Ouais, je suis désolé, je voulais pas prendre ton carnet mais... il fallait que je cache mon visage. Encore désolé. Ah ! Et je vois que tu as rencontré mon cousin ! Mais ne t'inquiètes pas, je ne suis pas comme lui.
-Comment... ?
-Tu as écris : Je viens de rencontrer des idiots. Je suppose que tu parlais de James et ses acolytes. Ceux qui fouillent tout le train pour me retrouver. Tu as bien raison, ce sont de vrais idiots.
Il explosa de rire. Edwige sourit légèrement mais ne se laissa pas gagner par la bonne humeur et l'hilarité de son compagnon de compartiment.
-Je peux te poser une question ? demanda-t-elle alors en rougissant.
-Oui, vas-y, répondit Fred en posant ses coudes sur ses genoux pour se rapprocher de la petite fille.
-Si tu es un Weasley, pourquoi tu n'es pas... roux ?
La question semblait absurde et pourtant, cela la perturbait.
-Ah ça ! fit-il en explosant de rire. Merlin seul le sait !
Il prit alors la main d'Edwige et l'obligea à lui serrer celle encore libre. Mains droites l'une dans l'autre, ils se sourirent sincèrement.
-Je sens que toi et moi, conclut Fred, on va bien s'entendre.
Et dès qu'il eut fini d'écraser de toutes ses forces la frêle menotte d'Edwige, il sortit du wagon, appelant James et Teddy, puis s’enfuit en courant.
Note d'auteur :
Voici donc le début de l'aventure d'Edwige Nott ! Que je me doute tout le monde -n'- attendait -pas- ! :D
Enfin bref, bonne lecture !
Note de fin de chapitre :
Bon bah voilà... Une petite histoire sans prétention ni rien de spécial... Mais merci d'avoir lu ! Et si vous avez quoique ce soit à dire, vous savez quoi faire ;)
Vous devez s'identifier (s'enregistrer) pour laisser une review.