Bonjour bonjour !
Voici le prologue de la fanfiction, dont le titre devrait rappeler quelques bons souvenirs à beaucoup d'entre vous...
Vous ferez la connaissance du personnage central de l'histoire -à savoir : celle par qui les ennuis arrivent- dans le prochain chapitre.
Have fun, et soyez prodigues dans les reviews :D
« Il le faut. Je ne laisserai pas mon pays sombrer une nouvelle fois, Mr Jones. »
Mr Jones cligna des yeux et laissa planer un silence menaçant. C’était ce qu’il savait le mieux faire : mettre mal à l’aise ses interlocuteurs par une absence de réponse qui signalait, plus encore que son désaccord, son mépris le plus complet.
« Jones, répondez. Votre subtile technique de culpabilisation ne marche pas. Elle ne marche jamais avec moi, vous le savez. »
Le ministre remarqua l’abandon du « Mr » d’usage, et ses lèvres se retroussèrent en un pli amer. Le respect se perdait tellement, de nos jours. Ce jeune président s’imaginait sans doute qu’il était à un pied d’égalité avec lui. Or s’ils l’étaient par la fonction, ils ne l’étaient pas par l’âge, et Jones avait l’avantage de l’expérience.
Il se recula et fit face au « jeunot », comme il aimait l’appeler en privé. Celui-ci se tenait bien droit, assis à son bureau, dans une posture qui exprimait autant l’autorité que la détermination.
Jones ne se laissa pas impressionner pour autant.
« Je vois que votre amabilité ne s’améliore pas après le repas, grinça l’Anglais. C’est dommage. J’ai peine à savoir comment vous réglez diplomatiquement les conflits. »
Le président accusa le coup et serra les dents. Jones s’amusait à le pousser dans ses retranchements. Il était certain que, bientôt, une veine allait se mettre à palpiter sur sa tempe gauche.
Ah, les jeunes.
« Mr Jones, nous n’avons pas le temps de jouer au jeu du chat et de la souris. Il est urgent d’agir et de prendre les bonnes décisions.
- Remarquable remarque Henry, comme toujours. »
Jones ricana intérieurement. Il lui servait à nouveau du « Mr ».
« Je ne pense pas que l’heure soit la mieux choisie pour le sarcasme, déclara froidement le président.
- Détrompez-vous mon cher, l’heure est touj… »
Un grand éclair vert illumina la pièce. Les deux hommes sursautèrent et se tournèrent vers l’endroit où il semblait provenir, à savoir la cheminée. Alors qu’elle paraissait éteinte il y a quelques secondes, des flammes émeraudes léchaient à présent ses parois.
Sous l’œil étonné des deux chefs d’états, une femme émergea de la cheminée. Elle était vêtue d’un tailleur sombre et classique. Avec son port altier et sa grande taille, elle paraissait très impressionnante malgré son -Jones grimaça- jeune âge. Ses cheveux coupés courts, en carré façon années 30, bougèrent à peine lorsqu’elle tendit une main énergique vers le président de Etats-Unis. Jones fut froissé qu’elle ne le salue pas en premier, mais la surprise lui interdit de faire tout commentaire.
Il savait qu’il existait un autre ministre en Angleterre. Il savait aussi pertinemment qu’il y avait dans son pays une communauté clandestine qui vivait depuis des années sous le nez de tous les Britanniques.
Mais, si étrange que ça puisse paraitre, il n’avait jamais imaginé que pareille organisation puisse exister dans un pays autre que le Royaume-Uni.
Le président des Etats-Unis élargi son col de chemise, visiblement mal à l’aise. Jones s’en amusa. Il pensait certainement qu’il aillait défaillir, ou crier au scandale. Ce serait amusant.
Cependant, à moins d’être totalement folle, cette bonne femme semblait vouloir quelque chose. Et le premier ministre savait pertinemment qu’un des chefs des « Autres », comme il les appelait, n’oserait jamais se présenter face à deux chefq d’états à moins que l’heure ne fut vraiment grave.
Aussi Jones s’abstint-il de tout éclat.
« Mr Jones je vous présente Miss Rodney. Elle..elle…-Il cherchait désespérément ses mots, et le premier ministre adorait ça-…Elle dirige une communauté qui…
- Ne gaspillez pas votre salive Henry. Le Royaume-Uni aussi possède ses institutions secrètes. »
Le président se raidit et lui adressa un regard noir.
Oh, dès qu’elle serait parti, il ne prendrait plus de gants avec lui.
Miss Rodney était restée stoïque pendant tout l’échange. Enfin, elle prit la parole :
« Mr James, je vous prie de m’excuser pour cette irruption inopportune. Mais un incident qui exigeait une réunion urgente vient de se produire. Un incident qui exigeait la présence de Mr Jones.
- Miss, pardonnez-moi de vous poser la question, mais en quoi ma présence peut-elle vous être utile ? »
Henry arqua un sourcil. Et oui. Jones était toujours poli avec les femmes. Un réflexe de savoir-vivre de vieux gentleman, certes, mais un réflexe bien utile qui avait le don d’attendrir la gent féminine.
Mais pas Miss Rodney.
Le visage toujours aussi fermé, elle se tourna vers l’Anglais.
« Votre présence ici est indispensable, parce que l’affaire en question concerne tout autant notre pays que le vôtre. Elle a pris racine dès années plus tôt, et aujourd’hui, nous sommes en train d’en payer les conséquences. Vous n’étiez peut-être pas à la tête du gouvernement lorsque l’on a tenté de régler les problèmes, Mr Jones. En réalité, aucun de nous ne l’était. Cependant, aujourd’hui, les erreurs passés ressurgissent sur notre mandat, et elles vont faire plus de bruit qu’un vol d’hippogriffes se battant contre des sombrals. »
L’Anglais trouva l’analogie curieuse, mais il ne releva pas.
Après tout, elle dirigeait une communauté de gens bien étranges.
« Miranda, s’il-vous-plait, venez en au fait, » soupira le président.
« Miranda » ? Il l’appelait « Miranda » ? C’en était trop pour Jones, qui ouvrit la bouche dans l’intention de lâcher une remarque pleine d’ironie.
Mais Miranda Rodney pris les devants.
« Je suis quasiment certaine que quelqu’un cherche à me renverser. »