Neuf heures et quart. Enfin un peu de calme sur le Chemin de Traverse. En journée le bruit provoqué par la foule est si dérangeant. Mais que dis-je, c’est un vacarme épouvantable, un boucan de tous les diables, une cacophonie de cris, d’hululements de miaulements et que sais-je encore ? Aucun respect pour les personnes qui travaillent, vraiment je devrais songer à prendre ma retraite !
Soudain, des hurlements suraigus et surexcités explosèrent mes pauvres vieux tympans.
« Un pétard mouillé du Dr. Flibuste ! » Songeai-je avec effroi.
- Papa ! Regarde, papa, c’est la boutique des baguettes magiques ! Allez papa, on y va !
« En fait non… »
Je soupirais en maudissant les clients tardifs et les marmots bruyants et me dirigeais vers la porte de mon magasin. Mais à peine j’ai pu faire un pas, un gamin blond avec un énorme appareil photo autour du cou déboule aussi vite qu’une fusée et se met à s’extasier sur les moindres recoins de ma boutique.
- Waouuuh ! Bonjour m’sieur, c’est vous Ollivander, m’sieur ? Et touuut ça c’est des baguettes magiques m’sieur ? V’zen avez trooooop ! C’est vrai que votre boutique existe depuis 300 quelque chose av jicé, ou quequ’chose comme ça m’sieur ? Et cette plante là, c’est quoi m’sieur ?
« Ça, c’est mon poing dans ta… sale gosse ! »
Songeais-je, énervé. Non seulement on défonce mes portes (même Hagrid avait fait preuve de plus de délicatesse lorsqu’il était venu !), mais en plus on fait comme chez soi alors qu’on rentre à une heure tardive ! Ce ne sont pas les Trois Balais ici…
Mais je ne laissais rien paraitre (après tout le client est roi, il ne faut pas l’oublier), et allais ouvrir la porte au père du gamin qui me salua distraitement puis se mit à sermonner sa progéniture :
- Colin ! Arrête de t’emporter comme ça, enfin ! Il ne faut pas manquer de respect à Mr. Ollivander !
- Mais heu !
- Colin !
- D’accord papa…
Répondit le dénommé Colin avec un air piteux.
- Bon, si nous pouvions faire vite, soupirais-je, exaspéré, veillez m’excuser mais je m’apprêtais à fermer ma boutique.
- Ah oui, excusez nous d’être venus si tard, me répondit le père du jeune client, visiblement embarrassé, voyez vous… euh… nous nous sommes perdus sur le Chemin de Travers…
- Traverse, monsieur.
- Oui c’est ça, merci. Au fait c’est la première fois que nous venons ici, et…
- C’est bon, j’ai compris, le coupais-je, irrité. Bien, si vous voulez bien me laisser faire mon travail maintenant ?
- Bien sur Mr. Ollivander.
Un moldu, je m’en serais douté tiens. Je n’ai rien contre eux, mais le problème est justement qu’ils arrivent sans arrêt en très tard, et que leur marmaille est euphorique juste parce qu’ils sont des sorciers. C’est fatigant à la longue…
- Regarde papa ! Elle belle cette baguette, hein ?
Oh non… Ce chenapan avait pris une de mes plus belles baguettes de collection et l’agitait maintenant comme un abruti.
- Oui, mais il semblerait que cette baguette ne vous convient pas, jeune homme, répliquai-je avec tout le sang froid que je pouvais avoir, je vous demanderai donc de la reposer là où vous l’avez trouvé.
- Mais pourquoi ? s’exclama Colin, surpris.
- Parce que la baguette choisit le sorcier et non l’inverse, lui expliquai-je (heureusement d’ailleurs, pfiouuu…).
- Mais heu !
- Tu as entendu ce qu’à dit le monsieur, Colin, le réprimanda son père, fais ce qu’il dit !
Colin remit ma précieuse baguette sur le coussinet en satin où elle reposait avec une moue maussade.
Je mesurai le bras de mon client (pour une fois il se tenait tranquille), et après lui avoir demandé de quelle main tenait-il sa baguette je me dirigeais vers les étagères. Je passais devant mes rangées de baguettes mais je sentais une aura de peur et d’appréhension qui s’en émanait. Elles craignaient que ce jeune sorcier se serve négligemment d’elles ou qu’il les casse, ce que je pouvais comprendre d’ailleurs. Mais soudain, je sentis une autre aura, celle de l’excitation et de la joie, qui correspondait parfaitement à mon client. Je sortis la baguette de son étagère et sans savoir pourquoi, l’examinai avec amusement.
« Mais oui, toi, bien sur… »
Songeais-je en souriant avant de me retourner vers le garçon et son père, qui attendaient, le souffle figé.
- Colin, mon garçon, essayez celle-ci, dis-je en lui tendant la baguette aux reflets rouges. 22 centimètres, bois d’arbre de feu de Chili et plume de phénix, plutôt souple et efficace pour la plupart des sorts de base mais attention, tendance à faire des explosions !
Le jeune garçon saisit sa baguette, trépignant d’excitation, et fit un grand moulinet avec. Des étincelle jaunes et oranges en jaillirent et illuminèrent le plafond pendant quelques secondes puis s’éteignirent. Le silence régna dans ma boutique pendant une bonne minute, et Colin fixait sa baguette avec fascination. Un grand sourire illumina son visage et il s’écria avec une joie à peine contrôlée :
- Papa ! Tu as vu ce que j’ai fait papa ?
- Oh Colin, c’est absolument magnifique ! s’exclama son père en le prenant dans ses bras. Je ne vous remercierais jamais assez Mr. Ollivander !
J’étais légèrement gêné. Ce genre d’explosion de reconnaissance était inhabituel, même pour un moldu.
- Enfin, ce n’est rien, monsieur…
- Crivey, monsieur, Chester Crivey. Combien je vous dois ?
- Euh, 14 gallions et 20 mornilles Mr. Crivey.
- Ce sont les pièces en or et en argent c’est ça ? Continua le père Crivey en sortant son porte-monnaie.
- Oui, oui…
- M’sieur ! s’exclama soudainement Colin, est-ce que je peux vous prendre en photo m’sieur, s’il vous plait !
- Enfin Colin ! S’indigna son père, nous avons déjà pris beaucoup de temps !
- Mais heu !
- Euh… mais ne vous inquiétez Mr. Crivey, vous pouvez !
Je ne sais même pas ce qui m’a poussé à dire ça.
- Ouaiis ! s’écria le petit sorcier en enlevant l’appareil photo de son cou. Mettez vous devant l’étagère, m’sieur Ollivander, oui comme ça, un peu plus à droite, parfait !
Je souris en fixant l’objectif et fus momentanément aveuglé par le flash.
- Et voilà ! dit Colin, triomphant.
Alors que des étoiles blanches dansaient encore devant mes yeux, je conduisis Mr Crivey et son fils vers la sortie de mon magasin et leur dis au revoir.
- Au revoir m’sieur Ollivander, et encore merci ! s’exclama Colin. Je vous enverrais une de vos photos !
- Ah oui ? C’est bien gentil de ta part, répondis-je sans trouver de meilleure réplique.
- Je reviendrais Mr. Ollivander, dit Crivey père avec un grand sourire, mon autre fils, Dennis, entre à Poudlard l’année prochaine ! Au revoir !
Et ils s’en allèrent tous les deux vers le Chadron Baveur. Je restai un moment dans la rue calme et silencieuse à cette heure tardive, à les regarder partir.
Dennis Crivey… Je ne sais pas pourquoi mais j’ai hâte de le rencontrer… Vraiment je ne sais pas pourquoi. Je dois vraiment devenir sénile à mon âge…
Note de chapitre:
Et voilà, c'est fait. Je participe à un concours alors que je n'ai quasiment pas d'expérience en tant qu'écrivaine. Mais bon, enjoy quand même!^^
Note de fin de chapitre :
Voilà, j'espère que mes fautes de conjugaison ne vous ont pas trop rebutés ^^ Si vous pouviez me laisser un petit comm' pour dire ce que vous avez pensé de mon texte sans la moindre prétention ?
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