Bonjour
J'espère que cette histoire vous plaira. Il s'agit de ma première fanfiction donc soyez peut-être indulgent sur l'histoire. :) Quoi qu'il en soit, n'hésitez pas à me faire part de toutes vos critiques !
Sur ce je vous laisse en compagnie de Tina. :D
Ma moldue de mère adorée.
Mis à part la toute première fois, j'avais toujours refusé qu'elle m'accompagne sur le quai. Non pas parce qu'elle me faisait honte, loin de là ; mais parce que je n'étais pas ce qu'on appelle populaire.
Mais alors pas du tout. À vrai dire c'était plutôt le contraire, même. Mais ça justement, ma mère l'ignorait, et je me gardais bien de le lui dire. J'avais prétexté qu'en tant que moldue, elle ne devait pas venir sur le quai une fois ma première année terminée.
L'avantage d'avoir une mère qui ne connait rien à la magie - rien de plus que le peu que lui avait dit mon père il y a maintenant des années - c'est que je pouvais lui raconter ce que je voulais dessus. Ou pas exactement. Il y avait ce petit bémol, celui-là même qui me gâchait la vie depuis des années.
Néanmoins, il était parfaitement exact qu'elle ne devait pas venir sur le quai du Poudlard Express. Si je supportais bien le fait de ne pas être très appréciée, ça n'aurait sans pas été le cas de ma mère. Je n'osai pas imaginer comment elle aurait réagit en s'apercevant que son unique petite fille chérie n'avait pas d'amis. Et ça, ça aurait percé ma carapace.
Quoi qu'il en soit cette année était la dernière. La dernière ! Je l'avais attendue avec tant de hâte et d'impatience, cette dernière ligne droite vers la fin de Poudlard, vers la liberté... L'appréhension de cette rentrée s'accompagnait donc d'un certain soulagement. Savoir que c'était la dernière... Je ne me le répèterais jamais assez. Je ne pus m'empêcher d'esquisser un léger sourire.
Cela dit, en attendant, il allait falloir supporter dix longs mois de cours, de moqueries et de solitude. Pour l'instant, sur le quai, la présence des parents réduisait le nombre d'insultes qu'on me lançait habituellement, mais je n'échappais pas aux regards mauvais et provocateurs. Je les ignorai avec lassitude, et me dirigeai vers le train où je serais plus au calme, loin de toutes ces effusions et de cette agitation.
L'avantage de ma non-popularité, pour rester dans les euphémismes, c'était que je n'aurais pas à chercher un wagon libre pendant trois heures : en me voyant s'installer avec eux, la plupart des gens partiraient avant que je n'ai eu le temps de dire « Quidditch ».
Bon, ce n'était peut-être pas tout à fait exact. Les Serpentards chercheraient plutôt la confrontation, sans doute. Et certains septièmes années de Serdaigle chercheraient à faire connaissance. Mais pour tous ceux qui étaient plus jeunes que moi et qui me connaissaient de réputation, c'est à dire pratiquement toute l'école puisque j'étais en septième année, ce serait le cas. Pour être honnête, j'aurais mille fois préféré faire le trajet debout dans un couloir avec des amis qu'assise seule dans mon compartiment vide, mais « ce n'est pas le centaure qui se plaint de la météorite », comme disait ma grand-mère. J'aimais bien cette expression, même si je ne l'avais jamais tout à fait comprise - ça signifiait vaguement qu'il fallait voir le bon côté des choses, je crois.
C'est donc mon gros sac sur une épaule et ma lourde valise dans l'autre main que je me dirigeai vers le premier compartiment sur ma gauche. Les stores étaient baissés, et j'espérai qu'il était occupé par des premières années. On peut toujours rêver, non ? J'inspirai un grand coup et sans réfléchir, fit glisser la porte.
En voyant les occupants, je retins un soupir - et pas de soulagement, le soupir. Les maraudeurs.
O joie.
Non pas qu'ils m'appréciaient plus que les autres, soyons clairs. Seulement, même si en ce qui me concernait ils se fondaient dans la masse, ils étaient particulièrement doués pour embêter les gens, spécialité « quatre contre un ». Si j'étais bien loin d'atteindre le niveau de persécution de Rogue, pour quelqu'un de leur propre maison, ce n'était pas mal non plus.
C'est pourquoi, en les voyant j'aurais mieux fait sans doute de tourner les talons, et d'aller terroriser d'autres élèves. Sauf que je suis têtue, et chez les Gryffondor. À défaut d'avoir un ego sur-dimensionné comme certains dont je tairai le nom, je tiens tout de même à mon honneur. Ce qui ne veux pas dire pour autant que je suis un modèle de courage, loin de là. Mais on ne peut pas tout avoir.
- Sanders, commença Black.
Tiens, mais c'était moi ça. Ils daignaient donc me parler ?
- Tu n'es pas la bienvenue ici, termina-t-il sur un ton menaçant.
Ha ! Je le reconnaissais mieux, quand il disait ça ! Je lui fis un grand sourire.
Stupidité, quand tu nous tiens...
- Dommage, j'ai l'intention de rester, l'informai-je d'un ton insouciant, presque guilleret.
Bon, je n'était peut-être pas aussi joyeuse que j'en avais l'air. Pas du tout même. Par contre, mes mots étaient totalement vrais, comme toujours. Quoi qu'il en soit, Black et le reste des maraudeurs n'en doutèrent pas et tirèrent tous une tête de trois pieds de long. Cet accueil ô combien chaleureux me mit de bonne humeur. Ou pas.
Je m'assis le plus loin possible des quatre garçons avant qu'ils n'aient plus protester. J'étais plus du genre à rester discrète et à ne pas m'imposer en temps normal, mais là, et bien je n'avais vraiment pas envie de recommencer mon petit numéro dans un autre compartiment.
Alors que je venais de hisser ma valise dans le filet à bagages à l'aide d'un petit Wingardium Leviosa bien placé, j'entendis distinctement un soupir et Lupin se leva en même temps que Black pointait sa baguette dans ma direction.
Oulà, il allait falloir se calmer, sinon, je ne donnait pas très cher de ma survie si un duel s'engageait. Parce qu'il faut se le dire, j'étais une vrai buse en duel. Pas une B.U.S.E., une buse. Ah que je suis drôle.
Passons.
Je regardai par la fenêtre, leur faisant clairement comprendre combien je me sentais peu concernée - en apparence une fois de plus.
- Laisse Patmol, on s'en va, dit Lupin d'un air blasé.
Pettigrow se leva d'un bond à sa suite et ouvrit la porte du compartiment, comme soulagé de s'éloigner de moi. Potter et Black en revanche, ne semblaient pas prêts à me laisser ce fameux compartiment qui, avouons-le, était à l'origine de tout.
- Sirius, James, venez, répéta Lupin comme ils ne régissaient pas.
Avec ce ton-là je doutais qu'il réussisse à les convaincre. Surtout que les deux en question avez l'air assez remontés contre moi.
- Elle débarque comme ça, et tu veux qu'on s'en aille et qu'on lui laisse notre compartiment ? répondit James. En plus, je suis sûr que c'est juste ce qu'elle attend !
Je leur aurais bien fait remarquer qu' « elle » était juste à côté d'eux, mais je ne sais pas très bien pourquoi, je me retins. Instinct de survie, sans doute.
Finalement, Lupin et Pettigrow durent user d'une ruse qui impliquait Rogue à l'autre bout du train pour réussir à les faire partir. Pauvre Rogue.
Ou pas.
Je n'avais pas besoin d'amis pour savoir que les maraudeurs étaient admirés, populaires, appréciés par toute l'école. Excepté par les Serpentards et moi - je lècherai les pieds des maraudeurs, mais ne me mettez pas dans le même sac que les Serpentards, par pitié !
Alors c'était quoi mon problème ?
Question idiote : je ne le connaissais que trop bien mon problème : il fallait que mon cerveau fasse des siennes.
Cela dit, les maraudeurs étaient peut-être des gens bien. Peut-être. Et pas quand j'étais dans les parages en tout cas. Mais je devais leur reconnaître leur imagination. J'en avais assez fait les frais !
Tout ça pour un truc que je ne pouvais même pas leur expliquer.
Bref, j'attrapai un livre moldu et mon plongeai dedans pour le reste du trajet. J'adorais lire, c'était ma meilleure compagnie. Ce que j'aimais tout particulièrement, c'était quand on entrait dans un nouvel univers, quand on oubliait le sien, le monde qui nous entourait, et qu'on vivait une autre vie, pleine d'aventure. J'espérai juste ne pas être aussi stupide qu'Emma Bovary, héroïne du roman français éponyme que j'avais lu récemment. Tous ces livres, c'était comme des bulles d'oxygène dans mon quotidien. J'avais une imagination peut-être un peu trop débordante, mais le fait était que lire me faisait inlassablement rêver.
Le temps passa à toute allure et il était déjà temps de me changer et de sortir du train. À peine installée dans une calèche, je replongeai le nez dans mon livre. À mon grand désespoir, les filles qui s'y trouvaient ne sautèrent pas par dessus bord et leur piaillements m'empêchèrent de me concentrer sur ma lecture. Ce qui en soit et un exploit : me déconcentrer pendant que je lis.
Il me sembla que la cérémonie de répartition durait trois heures. Heureusement, Dumbledore ne s'attarda pas en paroles inutiles, et une fois le repas fini les élèves se levèrent dans un seul mouvement. Je trainai quelques instants à proximité des préfets pour saisir le mot de passe de ce début d'année, et me faufilai ensuite en direction de la salle commune. J'arrivais dans le dortoir la première, ce qui était au demeurant le but de la manœuvre.
Je profitai de la solitude du dortoir pour ranger succinctement ma valise et mes affaires, et dès que les filles arrivèrent, je filai dans la salle de bain. Une demi-heure plus tard j'étais au chaud sous mes draps propres. Si il y avait un truc qui était définitivement mieux ici que chez moi, c'était le lit. Il était tellement plus moelleux... Même les draps étaient plus doux !
Chez moi... Ma mère me manquait déjà. J'avais du mal à croire que seulement vingt-quatre heures plus tôt j'étais encore à la maison. J'étais très proche de ma mère. Trop peut-être. Mais sans frère ni sœur, et depuis la mort de mon père, quand j'avais cinq ans, c'était la seule personne qui me restait. Les souvenirs que j'avais de mon père étaient vagues et je ne crois pas qu'à l'époque j'ai vraiment réalisé ce qu'il se passait. Il soignait des créatures magiques et un croisement pas très légal entre un serpent et quelque chose que je préfère ne pas connaître l'a mordu. Le venin l'a tué sur le coup.
Même si elle ne m'avait rien dit, j'avais bien vu que ma mère redoutait le jour où mes pouvoirs feraient surface, signe que je la laisserais bientôt seule pour aller à Poudlard. Quand McGonagall avait sonné à notre porte, autant dire que l'idée que l'école de magie soit à l'image de la professeur de métamorphose avait sérieusement refroidi mes ardeurs. Et puis il y avait ce truc qui avait commencé à faire surface, et que, petit à petit, j'avais appelé « don ». Très modeste, j'avoue. Mais vu comme ça me pourrissait la vie, peut importe l'appellation.
Cependant, j'avais beau ne rien laisser paraître, en cette fin de journée, je sentais un certain abattement m'envahir. Je m'étais laissée aller, ces grandes vacances. Avec ma mère aux petits soins avec moi, j'avais oublié le dur et terrible quotidien que me réservait Poudlard. D'accord, peut-être pas à ce point-là non plus.
N'empêche qu'il allait falloir que je me reprenne et que je retrouve ma carapace et mon indifférence coutumière avant de finir en train de pleurer dans un coin, déprimée et triste comme une pierre.
C'est sur ces pensées que je m'endormis d'un sommeil sans rêve. Demain serait un nouveau jour.