To know where we're going
But you're not letting me in
You're too scared to let that wall
Just tumble down again
I know you been hurt
Who are you fooling
I think I'm breaking the curse
The closer I get to you
The more you let me learn
Bill était debout devant le miroir de son ancienne chambre. Se mordant la lèvre de concentration, il fixait l’amaryllis sur son veston. Il fallait que ça soit parfait.
Enfin satisfait, il leva les yeux et fixa son regard sur son visage, reflété dans le miroir. Il posa délicatement le bout de ses doigts sur sa joue, caressant la plus longue de ses cicatrices. Les cicatrices de Greyback, avec lesquelles il vivait depuis un peu plus d’un an. Les cicatrices, et les conséquences. La viande. Le sang. Les cauchemars.
Vivre avec. Supporter. Et Fleur ? Femme d’apprenti loup-garou, était-ce vraiment une vie à offrir à quelqu’un comme elle ? Fleur était forte, était intelligente, était magnifique. Était belle. Et lui… Eh bien lui, il était ce visage mutilé qu’il voyait dans le miroir. Anciennement beau.
Ce n’était pas de ce visage dont Fleur était tombée amoureuse. Pas de ces cicatrices. Il se souvenait encore de la première fois qu’il l’avait rencontrée. Elle était entrée dans son bureau sans frapper, prête pour sa première journée de stage, avec tout l’air de quelqu’un qui croyait sincèrement que tout le monde – tous les hommes, du moins – allaient s’écarter de son chemin. Il laissa un sourire lui caresser les lèvres à la pensée de cette Fleur de dix-huit ans, si délicate mais déjà si forte.
Il se souvenait aussi de leur premier baiser, un jour de Noël, quand son père était à Sainte-Mangouste. Elle l’avait pris à part, l’avait surpris. Elle avait toujours su le surprendre.
Puis, Greyback avait fait irruption dans sa vie. Dans leur vie. Il n’oublierait jamais les semaines de douleur, les mois de réhabilitation. Ces cicatrices se chargeraient bien rapidement de le ramener à la réalité si jamais cela venait à lui sortir de l’esprit. Les seules choses qui l’avaient maintenu accroché à la vie, c’étaient les mains de Fleur. Qui lui tenaient la main, étendaient de la crème cicatrisante sur les pires de ses blessures, lui caressaient le visage. Il toucha à nouveau la cicatrice sur sa joue. Là. C’était son premier souvenir après l’attaque, Fleur qui le touchait, là, sur sa cicatrice.
Il sourit. Il savait, maintenant. Il savait que Fleur n’allait pas supporter de vivre avec lui. Non, elle n’allait pas le supporter. Elle allait le faire parce qu’elle l’aimait. Et lui allait lui infliger ça parce qu’il ne pouvait pas vivre sans elle.
Un cognement se fit entendre à la porte et Bill se détourna du miroir pour dire au visiteur d’entrer.
Charlie, ses cheveux roux laqués sur son crâne, son habit de témoin masquant tous ses tatouages, pour le plus grand bonheur de Molly, passa la tête par la porte entrouverte.
— Ça va, Bill ? Tout le monde est prêt en bas, ta magnifique fiancée y comprise. On n’attend plus que toi.
Bill prit une grande inspiration, ajusta une dernière fois son veston et, ses yeux bleus pétillants d’excitation, sortit derrière son frère.
Pour savoir où nous allons
Mais tu ne me laisses pas entrer
Tu as trop peur de laisser ce mur
Tomber à nouveau
Je sais que tu as été blessé
De qui tu te moques ?
Je crois que je brise le maléfice
Le plus je m’approche de toi
Le plus tu me laisses apprendre