J'ai de ta peau en-dessous des ongles et ton sourire filigrané qui vient alourdir mes pensées. Mes pensées qui ne vont que vers toi, mes pensées que je te dédie, mes pensées que tu empoissonnes jusqu’à matérialiser mes cauchemars. Je ne sais pas ce qui me fait le plus mal, de ton départ ou de ta présence, celle que je sens encore vibrer dans les moindres recoins de la pièce. Il y a ta chaleur imprimée dans les draps et de tes cheveux sur mes nylons. Je peux presque te toucher, je te sens encore m’embrasser. Mes bras pourtant quand ils tentent de t’étreindre ne rencontrent rien de solide. Il n’y a que mon désespoir palpable et des plus morbides. Car même si j’ai encore un peu de ta salive sur les lèvres et le menton, comme souvenir des derniers baisers que tu m’as donnés, tu n’es plus là. Tu es parti, tu t’es enfui, et moi il me reste à peine la force de m’enfouir dans ce lit où si souvent on s’est aimé. J'ai de tes caresses dessinées comme un automne sur mon dos, et tout l’amour que je te dédiais je le sens me brûler la peau. Car je n’ai plus personne à serrer, plus personne à protéger. Mais enfin tu ne peux pas être sérieux quand tu penses que je m’en remettrais ? Je t’aime, j’en crève. C’est évident, c’est écrit jusque dans la moindre de mes cellules, jusqu’à ma mort par agonie.
Tu ne mérites pas que je t’aime autant, ils ont raison tous les autres en fait, ceux qui pensent que je serais mieux sans toi. Je ne sais pas pourquoi tu fais si peu cas de nos sentiments, de mon amour, de ma présence, des promesses que j’ai faites pour toi. Tu te dédouanes et tu t’enfuis comme un gamin pris en faute et tu ne me laisse que ton absence qui s'est échouée au fond de mon âme, et qui me laisse comme exsangue. Et pourtant malgré cela, malgré toutes tes trahisons, toutes tes fuites et toutes mes larmes, je donnerais tout pour que tu reviennes. Seule dans ce grand lit, je ne sais même plus quoi penser, j'ai de ta peau en-dessous des ongles et c’est ma seule réalité. En dehors de nous je ne suis rien, je ne suis même plus capable de colorer le quotidien si ce n’est pas pour ton sourire. Pourtant il me faudra donner le change quand je quitterai cette pièce, faire semblant que tout va bien, ne pas laisser deviner mes faiblesses.
Tes vêtements sur le sol me rappellent tous ces matins où c’est une de tes chemises que j’enfilais pour profiter encore un peu de ton parfum mêlé de sueur et puis d'alcool. Pour te garder encore près de moi alors même que tu m’abandonnes. Nous n’étions pas vraiment un couple, mais qu’importe, tu étais là et dans cette chambre, la mienne, la nôtre, c’est ta présence que je perçois. Et dans le silence de ton départ j'ai de tes promesses qui me reviennent comme un remords, comme un écho, comme une espèce de vieille rengaine. Je ne sais plus comment te le dire, comment te faire comprendre qu’en dépit des autres et de tes propres doutes, je ne saurais ne plus t’aimer. Il y a toutes nos différences, celles qui m’importent si peu mais que toi tu voudrais laisser nous détruire. Mais au final c’est toi seul qui nous fais du mal. Laisse-moi absorber tes ombres Remus, je les épongerais de ma lumière.
Tu n’as pas d’excuse Remus, vraiment, et je suis certaine que toi-même tu ne t’en cherches pas. Et pourtant couchée seule au milieu des draps dont les plis sont sans doute encore imprimés sur ta joue, je te trouve toutes les justifications du monde. Si tu revenais, je retomberais dans tes bras, j’accepterais tes excuses soufflées à demi-mot, tes baisers à pleine bouche. J’ai de tes empreintes sur les fesses, et ton absence dans les reins ; et toi mon amant, mon amour, pendant ce temps tu fuis, ne me laissant que tes cigarettes encore longues que je finirai de fumer pour toi. Et dans les volutes de fumée, c’est ton sourire que j’aperçois. Tous tes mots d’amour, murmurés, cachés, gémis, je ne peux pas croire qu’ils étaient feints, et qu’à présent ils sont finis. La simple idée que tu ais pu me mentir me donne envie de hurler. Il ne me suffit pas de compter pour toi ; je veux aussi être celle dont tu rêves des bras. C’est toute une vie que je me voyais bâtir avec toi, pas juste ces nuits que tu m’accordes et qui au final ne me laisse que le goût amer des remords et l’envie toujours plus présente qu’un jour tu ne sois qu’à moi. Mais toi, idiot trop peureux, peut-être pas assez amoureux, tu laisses la guerre s’immiscer entre nos deux corps mêlés et ta peur, comme un acide, vient me ronger la peau.
J'ai de ta peau en-dessous des ongles, qui viennent encore de s'accrocher, qui avaient la conviction profonde que tout ton corps allait céder. Je n’aurais jamais pu imaginer que tu me laisserais tomber ainsi. Et déjà, plus que jamais, je manque de toi. On ne peut plus revenir en arrière, effacer mes sentiments, gommer tout ce qu’on a vécu ; je ne peux pas de plus t’aimer. Et ça je crois que tu le sais, je crois même que c’est ça qui te fait peur. Au fond tu n’es qu’un gosse qui n’arrive pas à assumer. Tu ne sais pas comment gérer tout cet amour dont je t’inonde, et voir la place que mon cœur te donne, avoue le, ça te terrifie. Je ne sais pas à qui tu voudrais faire croire que c’est pour mon bien que tu t’en vas. Peut-être que tu as réussi à t’en persuader mais moi je sais que ce n’est qu’une fuite égoïste. Tu essais de te protéger, et pourtant ce n’est pas pour toi que mon amour est dangereux. La seule personne qu’il blesse c’est moi, et je me retrouve griffes sorties et cœur béant, défaite et sale comme une louve qui s'est battue pour son enfant...et qui a perdu.
Merci à Emiwyn de m'avoir bêtaté. Tu restes une wife géniale, ma chère ^^
A mes démons.
Merci à vous de me lire, et vous pouvez aller écouter la sublime chanson de Lynda Lemey.
Les paroles en italique sont de Lynda Lemey.
J'espère que vous avez aimé. N'hésitez pas à laisser une review.